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Référence pour ce cas: Oct-54-Beuvry-lès-Béthunes.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.
Le 6 octobre 1954, un article dans le journal régional Le Courrier Picard rapportait qu'un avait découvert qu'un homme de Beuvry-lès-Béthune fabriquait des "soucoupes volantes", en fait des mini-montgolfières, ce que l'on a appelé plus tard des "lanternes thaïlandaises", qu'il lâchait régulièrement dans le ciel du Nord et du Pas-de-Calais. La découverte avait déclenché une certaine hilarité dans la région.
L'homme, Victor d'Oliveira, 60 ans, d'origine portugaise, s'était installé à Beuvry, en 1922; mais il a expliqué qu'il construisait ces ballons depuis sa plus tendre enfance au Portugal, et depuis, avait toujours continué à en faire, de toutes les tailles; de tout petits aux très grands de plus de 6 mètres de haut et de 2 mètres de diamètre.
L'homme a reçu les journalistes du Courrier Picard dans une petite épicerie tenue par sa fille et en présence de sa femme. Il était retraité après avoir travaillé de longues années à la centrale électrique de Beuvry.
Il a montré un de ses engins aux journalistes, mais sans le lâcher, car il trouvait les vents défavorables. La forme était celle d'un ballon de rugby gigantesque, avec une étoupe composée de vieux chiffons imbibés de pétrole, auquel il met le feu pour chauffer l'air et permettre au ballon de s'élever.
Il les construisait alors avec du papier d'emballage provenant de l'épicerie, des papiers de publicités, et même des étiquettes de bouteilles d'huile collées les unes aux autres avec un soin méthodique. Il prenait deux heures pour la construction d'un ballon de taille moyenne, auxquelles il fallait ajouter le long temps de séchage de la colle.
Il expliquait qu'avant la guerre, il les faisait en papier de soie de toutes les couleurs, et que pour les fêtes locales au Portugal on lui demandait d'en construire; il y accrochait des pétards qui éclataient en l'air. Il exprime sa surprise qu'on s'étonne aujourd'hui de son activité, car dans le secteur, tout le monde est au courant, et que sa manie ne fait de mal à personne.
Lorsque la météo n'était pas favorable, il les entassait dans le hangar où il les construisait. Lorsque tout allait bien, il lui était arrivé de lâcher deux à trois de ses engins, le soir, "car c'est à ce moment-là qu'on voit le mieux leur luminosité."
Il avait essayé de savoir à quelle distance ses ballons pouvaient aller, il avait donc avant la guerre ajouté des papiers avec son adresse et avait ainsi appris qu'un de ses ballons avait parcouru 17 kilomètres. Il expliquait qu'ils atteignaient des hauteurs variables suivant les courants aériens, mais montaient souvent à 1.000 mètres.
Les journalistes lui avaient demandé ce qu'il pensait des soucoupes volantes; cela l'a fait sourire et il avait répondu: "Certaines sont peut-être de simples confusions avec mes ballons... Mais de toute façon, je ne les fabrique sûrement pas toutes..."
Il a dit en avoir lâché plus de 5.000, ce à quoi sa femme avait précisé qu'il était en train de construire exactement le 5.850ème.
L'homme était visiblement heureux de la publicité; il avait reçu de nombreux journalistes et photographes qui le mitraillaient sur tous les angles
Le journal ajoute qu'on avait en effet cru voir une "soucoupe volante" dans le ciel tout proche de Sailly, qui avait stupéfié trois habitants avant de s'écraser à terre, où on ne trouva que du papier "qui maintenant attend un autre sort dans les locaux du commissariat de police de Beuvry."
Le 6 octobre 1954 également, un article dans le journal régional Le Nouveau Nord Maritime rapportait qu'il avait "quelques temps", on avait trouvé des débris mystérieux dans un champ près de Sailly-Labourse, et on s'était demandé ce que ces débris "d'un engin quelconque, et semblant être une montgolfière" pouvaient être. On avait trouvé du gros papier, des feuilles collées à la base, et à une "soupape", il y avait des restes d'étoupe brûlée. Les brigades de gendarmerie de la région avaient enquêté et découvert qu'un mineur retraité de nationalité portugaise, Henri d'Oliveira, fabriquait toutes sortes d'engins de différentes formes avec des baguettes en bois et du papier.
Le journal disait qu'il en aurait lâché plusieurs milliers, de toutes sortes et de toutes dimensions, et que dans son hangar il y avait d'ailleurs "une magnifique soucoupe toute prête à être gonflée et à partir."
A partir du 5 octobre 1954, la presse française rapportait largement qu'un mineur retraité de 60 ans de Beuvry-les-Béthune connu dans sa commune comme un farceur a profité du mystère des soucoupes volantes pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines n fabriquant des mini montgolfières artisanales, comme les "lanternes thaïlandaises" bien connues mais encore prises pour des "OVNIS" en France et ailleurs surtout entre partir de 2005 et 2015.
On dit que ses engins qui atteignaient trois mètres de diamètre étaient constitués par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collés. A la base de cette "soucoupe", il montait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents entouré de reflets jaunâtres et orange.
C'est à la suite de la découverte d'un de ses engins près d'une meule de paille à laquelle il avait failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité, ont perquisitionné chez lui et y ont trouvé de nombreux modèles de ses "soucoupes volantes" prototypes qu'il se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur aurait selon la presse prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins (ce qui est très douteux vu la quantité de papier requise); certain journaux diront que les soucoupes volantes se la région étaient donc ses ballons à air chaud (mais je n'ai repéré à ce jour que deux cas dans la région du Nord qui s'expliqueraient ainsi).
On dit qu'il sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux.
Après avoir été largement rapportée dans la presse française, l'affaire est aussi très largement publiée dans des journaux étrangers.
Le 17 octobre 1954, le magazine Radar publiait une interview du farceur, Victor "Oliviera", qui permet de mieux connaître le personnage:
"Moi, les soucoupes ne risquent pas de m'impressionner. Figurez-vous que j'ai commencé à en fabriquer dès 1922. Je n'avais que 28 ans mais je venais de lire dans une histoire de l'aéronautique la passionnante aventure des frères Montgolfier. Ces papetiers dauphinois du XVIIe siècle ont comme vous le savez inventé les aérostats. De leurs expériences j'avais surtout retenu ceci: leurs sphères en papier huilé portaient à leur partie inférieure un réchaud à charbon de bois. Pas de doute, pour qu'il y ait force ascensionnelle, il faut échauffer l'air contenu dans l'enveloppe en papier. Mes essais furent très satisfaisants. Le tintamarre mené autour des soucoupes m'a donné l'envie de recommencer mes petits jeux. J'ai 60 ans c0est vrai mais je reste gai comme un pison. Regardez-donc on cerf-volant. Quelle élégance, n'est-ce pas? Et il me suffit de placer un pot de fleur à sa partie inférieure et de le remplir avec des chiffons enflammés, [?] dans l'amiante, pour obtenir une vitesse qui n'a rien de supersonique, mais produit son petit effet. Mais la plaisanterie est mal comprise. On veut me poursuivre parce que, dit-on, mon système risque de provoquer des incendies?"
Il y a eu plusieurs photos des lanternes volantes du farceur, dont celle parue dans le journal Tintin Actualités du 21 octobre 1954:
[Ref. nmn1:] JOURNAL "NORD-MATIN":
(De notre rédacteur régional Fernand VARLET)
[Légende photo:] Au seuil de son garage-arsenal M. D'Oliveira commente à notre rédacteur la technique ascensionelle de son appareil (Ph. Nord-Matin)
MODESTE cité limitrophe de Béthune, Beuvry s'était illustrée, voilà quelques jours, par l'éclosion d'un écrivain-mineur qui défraye les chroniques et monopolise les ondes. Un fait divers, bien différent de cette révélation, venant d'éclater comme une bombe, risque de porter le nom de cette petite ville au delà même de nos frontières: on a découvert à Beuvry un brave retraité portugais qui, fabriquant des montgolfières et les lançant dans le ciel, apportait de l'eau vive au moulin des soucoupes volantes.
Il s'adonnait à ce genre de sport pour son seul plaisir, comme un maniaque du ballon illuminé, ayant jadis, dans son pays lointain, été le voisin d'un artificier qui lui avait ouvert le secret de son art.
Ainsi, de Beuvry, les soirs où le vent soufflait favorablement, s'envolaient des engins de papier qui, sillonnant le ciel à la ronde, prenaient l'allure se soucoupes mystérieuses!
Lundi dernier, le 27 septembre, vers 10 h., Mme Irma Hennebelle, qui habite rue de Béthune, à Sailly-Labourse, tout près de Beuvry, vaquait à ses occupations dans la cour se sa maison. Le ciel de cette soirée automnale déclinait doucement vers la nuit et, tout à coup, haut ans les nuages, Mme Hennebelle vit apparaître un engin illuminé, flamboyant rouge, qui semblait promener sur la terre un re-
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sous le stitre:
SOUCOUPES
[Légende photo:] Essai sur un modèle réduit: cette soucoupe miniature chercher à quitter son propriétaire pour le ciel! (Ph. Nord-Matin).
gard indiscret. Qu'auriez-vous fait au lieu et place de Mme Hennebelle? Sans doute comme elle: elle pensa tout de suite qu'il s'agissait d'une soucoupe... On en parle tant ces jours-ci!
Inquiète, la ménagère appela son mari, André, et sa fille, Ghislaine. Puis on alla chercher l'oncle, qui habite à deux portes, M. Olivier Dubois. Il vint avec sa fille. Cinq paires d'yeux se braquèrent alors vers le ciel obscur que le curieux appareil trouait d'une lumière insolite.
La soucoupe - puisqu'il fallait bien l'appeler par son nom - avait la forme d'un long cigare volant verticalement. Il lançait des reflets rouges et, comme par transparence à l'intérieur, on pouvait voir le dessin mouvant de trois ombres bizarres.
Mme Hennebelle et sa famille pensaient vraisemblablement n'être que les témoins passagers d'un phénomène inconnu. Pas de doute en effet, l'engin allait poursuivre sa route vers la direction de son choix. Et allez donc en savoir plus sur un objet aussi mystérieux qui évolue librement à 300 mètres de haut?
Mais - ô stupéfaction - l'engin lumineux perdit tout à coup de la hauteur et vint doucement s'affaler au sol, à quelques mètres du quintette qui l'observait.
De l'autre côté de la route nationale qui longe la maison des Hennebelle, se trouve un pré appartenant à M. Monvoisin, cultivateur: c'est l'herbe tendre de ce clos que l'appareil avait choisi pour son atterrissage.
MM. Hennebelle et Dubois traversèrent en courant la chaussée et s'approchèrent de la "soucoupe".
Las! Le tout n'était qu'un engin de papier - un vulgaire papier d'emballage - qui semblait s'être dégonflé comme une baudruche. Un cercle de fer ménageait un orifice à une extrémité et, à l'intérieur, une étoupe achevait de brûler.
Pas d'erreur cependant, ce modeste objet de un mètre de haut, large de 30 centimètres, avait bien, dans le ciel, une mystérieuse allure!
Le soir, en buvant le café, on en parla longuement. Quelques jours plus tard, M. Hennebelle, inquiété quand même par cette histoire, alla prévenir M. Raoul Fourgnies, le garde de la commune. Celui-ci conta l'affaire au commissariat de Beuvry. Un gardien de la paix fut détaché pour ramener au poste la dépouille burlesque d'une soucoupe ratée.
Son atterrissage eut pu être dangereux: l'étoupe, nous l'avons dit, achevait de se consumer et l'engin était tombé à trois mètres d'une meule de paille. On se demanda quel sort eut connu cette meule si l'étoupe lui avait réservé ses dernières étincelles?
De rapides déductions et des observations faites par des habitants de Beuvry ne permirent aucun doute: l'auteur de cette farce troublante n'était autre qu'un Beuvrygeois, M. Victor d'Oliveira, sujet portugais, retraité de la centrale électrique, demeurant chez sa fille, épicière, route nationale, à Beuvry.
L'homme ne se cachait d'ailleurs pas pour organiser ses ascensions. Il nous a accueillis hier avec bonne humeur pour nous expliquer sa technique. Lui, lance des montgolfières dans l'air comme d'autres élèvent des pigeons ou des abeilles! Et il dit en souriant:
"J'en ai déjà fait partir des milliers!"
La boutique tenue par la fille du "fabriquant" est à deux pas du calvaire. Un petit jardin lui succède, fermé lui-même par un garage. C'est dans ce garage et dans la mansarde qui le surplombe que M. D'Oliveira opère. Il nous y a conduit, regrettant fort que la pluie tenace l'empêche de se livrer devant nous à une expérience dans les meilleures conditions. M. D'Oliveira a la manie de la montgolfière. Cela date de longtemps. Adolescent il était, au Portugal, voisin d'un artificier. C'est là qu'il apprit à confectionner ses engins.
Depuis, il en a fait de toutes les tailles, de 1 m. 20 à 5 mètres de haut. Le grenier de son garage en révèle toujours une provision minutieusement préparée. M. D'Oliveira en a dépliée une énorme devant nous. Et vous pouvez croire qu'on imagine aisément l'impression réservée au passant qui voit évoluer dans le ciel une pièce de cette taille, luisant de tous ses feux.
Faire une telle montgolfière est un jeu de patience pour M. D'Oliveira. Il découpe ses bandes de papier, les ajuste minutieusement, les colle, ferme ensuite son appareil autour d'une frêle carcasse de fer et ménage, grâce à un cercle, un orifice à une extrémité.
Il passe de longues heures à cette besogne délicate et, en passionné de ce genre original de sport, admire ses réalisations avec la satisfaction d'un travail bien fait.
L'engin confectionné, il reste à le gonfler et à le livrer au secret du ciel.
Pour ses ascensions, M. D'Oliveira choisit les soirs où le vent est calme, sans tourbillon. alors, avec l'aide de sa femme, il suspend un des engins tout prêts - u jour un petit, un jour un gros - à une poutre de son garage.
Amis lecteurs, vous pourrez aisément en faire autant, la technique opératoire est élémentaire.
La montgolfière suspendue M. D'Oliveira, fort sérieusement, place sous elle, juste en face de l'orifice un bien démocratique pot à fleurs. Il y entasse du papier (du papier journal, s'il vous plait!) et y met le feu en toute quiétude. Vous l'avez deviné: le papier s'enflamme et dégage une fumée qui, dans l'étroit garage, vous pique les yeux désagréablement.
Cette fumée monte, bien sûr, s'engouffre dans la baudruche de papier qui, à une vitesse extraordinaire, se gonfle tel un ballon cocasse.
Ces gestes, M. D'Oliveira les a si souvent répétés qu'il met quelques secondes pour les accomplir. Sa montgolfière gonflée, il accroche aux tiges intérieures une étoupe d'amiante plus ou moins grosse. Il l'imbibe de pétrole et y met le feu. Cette combustion lente entretient l'air du ballon d'une température qui rend ce gaz plus léger que l'air. C'est strictement le principe de la montgolfière.
Un tel engin, muni d'étoupes assez conséquentes, peut, par vent favorable, voler très longtemps, très loin et très haut.
Si Mme Hennebelle et ses parents ont vu des ombres sur la fausse soucoupe et ont pu penser qu'il s'agissait d'êtres humains, c'est qu'il y avait vraiment des ombres: celles des tiges de la carcasse, projetée par l'étoupe enflammée sur le papier.
M. D'Oliveira apporte un soin particulier à la fabrication de ses appareils. Parfois même, il accroche au cercle d'ouverture des mèches soutenant des chandelles!
On devine l'inquiétant reflet d'une telle batterie lumineuse se promenant la nuit dans le ciel. Pas mal de gens ont pu croire au passage de "soucoupes", d'autant plus que ces temps-ci le retraité portugais en a lancé quelques-unes.
Une voisine lui avait même dit, étant au courant de cette manie aérienne: "On va prendre vos trucs pour des soucoupes!", ce qui l'avait bien fait rire.
Le problème des soucoupes n'est peut-être pas pour autant résolu, car les engins de M. D'Oliveira n'ont certainement jamais pu gagner la Suède ou l'Espagne. Mais les pratiques de M. D'Oliveira expliquent sans doute bon nombre d'apparitions diverses dans la région du Nord.
Nous l'avons dit: l'inventeur du système est généreux. Ces dernières années, il a semé dans les cieux Beuvrygeois des milliers de montgolfières. On a dû en retrouver pas mal dans les champs des alentours que les circonstances atmosphériques changeantes avaient stoppé dans leur facétieuse entreprise. Mais beaucoup ont dû intriguer les terriens, par contre, au fil de leurs ballades curieuses.
M. D'Oliveira a commencé ses travaux voilà de nombreuses années, sous le soleil du Portugal. Sa passion d'artificier pittoresque l'avait suivi en France. Et, en 1939, elle avait failli lui coûter la pire des mésaventures.
En août 1939, il se trouvait en vacances à Calais. Certain soir, il avait lâché au vent un de ses "phénomènes". L'appareil, luisant de tous ses feux, suivit la côte de la Mer du Nord, prenant la direction d'une Allemagne en ébullition, quelques jours avant la guerre. Aux sémaphores, on vit le curieux "cigare" volant. On ne parlait pas à l'époque des modernes soucoupes. L'ambiance était à l'espionnage et aux secrets de guerre. On supposa que la montgolfière de papier pouvait contenir des messages importants et M. D'Oliveira fut un instant inquiété car, à Calais, on avait pu établir qu'il était à l'origine de cette suspecte ascension.
Il parvint rapidement à se justifier. Mais la mésaventure ne l'avait pas refroidi et il reprit de plus belle ses expériences.
C'est son passe-temps. Il n'est ni musicien, ni joueur. Il est "soucoupiriste". Un genre comme un autre. Il couve ses engins avec amour après les avoir construits dans la fièvre. Il en a des rouges, des bleus, des jaunes, des crêmes et des blancs, en papier d'emballage ou de soie. Ce sont presque ses enfants.
Il serait bien peiné qu'on lui interdise pareille fantaisie. C'est pourtant ce qui va lui arriver. Pour le moins, la police local le gratifiera-elle s'une contravention.
Mais M. D'Oliveira se demande où est le délit et quel il est.
"On a bien le droit, dit-il, de faire voler son dragon. Même s'il a la forme d'une montgolfière tirée à des milliers d'exemplaires."
Et si on la prend pour une soucoupe?...
[Ref. ner1:] JOURNAL "NORD-ECLAIR":
Des centaines d'habitants de la région avez vu ces engins étranges
LE mystère des soucoupes, disque et cigares volants, vient-il d'être éclairci par la découverte faite, hier, à Beuvry-les-Béthune, de ce brave Portugais qui passait le meilleur de son temps à confectionner des énormes baudruches en papier pour le plaisir de les faire monter dans l'espace suivant le principe même qui donna naissance à l'aérostation?
Sans doute les dizaines de montgolfières qu'il a ainsi "expédiées" ces derniers temps peuvent-elles compter parmi celles que des habitants de notre région ont pris pour des soucoupes ou des cigares volants. Mais elles ne peuvent donner, semble-t-il, une explication satisfaisantes et entière à tous les objets lumineux qui ont pu être observés dans d'autres régions que la nôtre.
Peut-on dire, en effet, qu'il s'agit partout de montgolfières confectionnées par les mains d'un "terrien".
En tout cas un éclat de rire ne manquera pas de retentir dans la région du nord quand chacun lira aujourd'hui dans son journal que certaines de ces soucoupes ou de ces cigares vus par les gens de chez nous, n'étaient que de vulgaires montgolfières fabriquées avec beaucoup de soin et d'art par un portugais de Beuvry-les-Béthune.
"J'en ai fabriqué des milliers..."
Comme beaucoup de journalistes du Nord et de Paris, nous avons couru vers Beuvry lorsque, hier matin, la nouvelle nous est parvenue. Dans l'arrière-boutique d'une petite épicerie, route Nationale, nous y avons trouvé le "responsable" sympathique et jovial. Il nous a reçus avec bonhomie, s'offrant à répondre à toutes nos questions et se prêtant volontiers à nos demandes d'expériences!
Il s'agit de M. Victor d'Oliveira, 40 ans, ancien ouvrier à la Centrale électrique de Beuvry. Ancien combattant portugais, il a participé aux combats de la Couture où chaque année ses compatriotes viennent en nombre célébrer l'anniversaire de la bataille de la Lys. Après la guerre il regagna sa patrie et revint en France, en 1922, pour s'établir à Beuvry.
Gai comme le sont bien sûr tous les Portugais, il participait à toutes les fêtes locales. Il excellait dans la confection des ballons en papier qu'il faisait partir le jour des ducasses ou le jour de la fête du 14 juillet. Les commandes affluaient.
"J'en a fait des milliers, nous a-t-il dit et jamais on ne les a prises pour des soucoupes... Il faut dire qu'alors ça ne parlait pas de soucoupes. J'en ai fait de toutes dimensions, de 3 mètres et même de 6 mètres de haut. Un certain 14 juillet, j'en ai confectionné de superbes, bleu, blanc, rouge, du plus bel effet.
Dans son petit "gourbi" M. d'Oliveira nous montre une montgolfière pliée en accordéon, quasi prête pour l'envol. Sur nos instances, il nous démontre son fonctionnement et consentit à le gonfler. Dans un pot de terre, il plaça quelques journaux auxquels il mit le feu et le ballon ne tarda pas à se développer. Il prit vite la forme d'un ovale ou d'un cigare. Il arrête là ses expériences car il n'avait pas l'intention, nous a-t-il dit, de faire de nouvelles [?], Il y en a eu assez comme cela, dit-il en riant.
A la base de chaque "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orange...
Mystère éclairci
Il nous reste à dire comment fut découvert le plaisantin.
Il y a quelques jours, Mme Hennebelle, demeurant rue de Béthune, à Sailly-la-Bourse, voyait dans le ciel, à 300 mètres de haut environ un engin lumineux sur les parois duquel se profilait trois ombres. Elle appela son mari et sa fille ainsi que son voisin qui a leur tour constatèrent la présence dans le ciel de ce mystérieux engin. Ils le suivirent quelques instants des yeux lorsque le bolide de feu s'étant éteint, ils virent une masse sombre tomber en verticale dans un pré voisin. Les deux hommes se précipitèrent vers le point de chute et s'aperçurent il s'agissait d'une immense baudruche de papier contenant à l'intérieur un faisceau de trois fils de fer auquel était accrochée une étoupe faite de chiffons.
Le garde-champêtre fut prévenu et le commissariat de Beuvry informé. Il n'y avait qu'un homme dans la région spécialiste de montgolfières, c'était Victor d'Oliveira. Il sera certainement poursuivi pour… amusements dangereux.
J. P.
[Ref. bre1:] JOURNAL "LA BOURGOGNE REPUBLICAINE":
Lille, 5 (A.F.P.). -- Un mineur retraité, de Beuvry-les-Béthune, connu dans sa commune comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion, que lui offrait le mystère des soucoupes volantes, pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignait trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collés. A la base de la "soucoupe", se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orangés.
C'est à la suite de la découverte, près d'une meule de paille à laquelle un de ces engins avaient failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité. On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci, de nombreux modèles de "soucoupes volantes", prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex-mineur sera sans doute condamnés à des contraventions pour amusement dangereux.
[Ref. lcd1:] JOURNAL "LA CROIX DU NORD":
Les biens fâcheux concours de circonstances qui avaient jusqu'à présent privé les journalistes d'accrocher, eux aussi, "leur" soucoupe ou "leur" cigare au registre des faits divers et des souvenirs personnels viennent d'être balayés comme fétu par le vent. J'ai vu un cigare volant qui, la nuit, accuse la fameuse lueur rouge... Je l'ai palpé sous toutes les coutures et même participé au gonflement d'un de ces engins que d'aucuns assurent venir d'une autre planète. Ce n'est ni une histoire de fous, ni même une débauche de l'imagination après la lecture de quelque roman d'anticipation. Point n'est besoin de se pincer pour se convaincre de la réalité de la chose. La clarté des évidences aurait frappé les esprits les plus sceptiques et les plus réticents à l'hypothèse d'une exploration de la terre par certains voyageurs de l'espace.
C'est une longue, une fort longue histoire dont le point de départ se situe au Portugal au début de ce siècle. H. C. [sic, G.] Wells, l'auteur de "La Guerre des Mondes" n'avait encore la moindre conscience de son avance sur le Futur... En fait de machines volantes, Clément Ader et les frères Wright tentaient seulement de donner une application pratique aux théories du "plus lourd que l'air"...
Dans un petit village portugais, quand le vent léger venant de la mer s'apaisait, un jeune garçon Victor Oliveira fabriquait des "Montgolfières" qu'il gonflait ensuite à l'air chaud... Le principe bien connu du plus léger que l'air faisait s'envoler ces gracieuses enveloppes, qui dérivaient suivant les caprices du vent.
Arrivé en France peu avant la guerre de 1914, M. Oliveira combattit bravement ai pris part aux engagements de La Couture. Après un court séjour au Portugal, il s'installait en 1922, à Beuvry-les-Béthune. Il occupa jusqu'à sa retraite, en décembre dernier, le poste de conducteur de brûleur à la Centrale Electrique de Beuvry.
Cependant, le passe-temps favori de ses jeunes années ne subit pas le phénomènes bien connu de désaffection dont souffrent les collections de timbres, par exemple, quand vient l'adolescence. Marié, entouré
Lire la suite en dernière page, sous le titre: "CIGARES"
M. Antoine Bonte, ingénieur I.D.N., professeur de Géologie appliquée à la Faculté des Sciences de Lille, a bien voulu nous fournir une explication scientifique du phénomène observé par des dizaines de personnes, dimanche soir, dans notre région. Il nous écrit: "J'attendais avec impatience le journal de ce matin et j'ai éprouvé un vif plaisir à la lecture des récits de vos correspondants; car, dimanche soir, j'ai vu aussi "la soucoupe volante".
"Les descriptions qui en sont données concordent en tout point avec mes observations personnelles. Seulement je ne suis pas d'accord sur leur interprétation car, en l'occurrence, il s'agissait tout simplement d'un coucher de lune.
"Dimanche, à la tombée de la nuit, la lune brillait par temps clair sous forme d'abord de croissant. Plus tard, elle disparaissait dans la zone brumeuse qui surmontait l'horizon, pour réapparaître quelques instants, rougeâtre est déformée - ce qui est normal à ce niveau - et barrée d'un trait en passant derrière un stratus. Enfin elle s'estompait définitivement en rentrant à nouveau dans les nuages.
"Il s'agit donc, dans ce cas particulier, d'un phénomène tout à fait banal et auquel nos pères n'auraient même pas prêté attention.
"D'ailleurs, dans la plupart des autres cas, il s'agit de phénomènes analogues ainsi que j'ai pu le constater à plusieurs reprises. La psychose des soucoupes volantes est un phénomène d'hallucination collective qui répond à un besoin naturel de merveilleux entretenu par une presse à gros tirage et alimenté par toute une catégorie d'illustrés pour enfants ou... adultes. Les descriptions des soi-disant Martiens sont tellement proches des scaphandres à la Tintin qu'on ne peut s'empêcher d'en sourire.
Suite en dernière page,
en sixième colonne, sous le titre
"SOUCOUPES"
"Si vraiment les Martiens - à supposer qu'ils existent - devaient nous rendre visite, croyez-vous qu'ils auraient exactement notre constitution physique, qu'ils utiliseraient des appareils et des vêtements analogues à ceux qui ont été conçus par nos ingénieurs ou qui n'ont vu le jour que dans l'imagination débordante des auteurs de romans d'anticipation: croyez-vous surtout que la nature et le degré de leur évolution scientifique puissent être analogues aux nôtres. Que de coïncidences et d'invraisemblances!
"Heureux journalistes qui n'avez pas vu votre soucoupe volante! Consolez-vous en pensant que, pour les lecteurs sérieux, c'est une garantie d'honnêteté et d'objectivité. Mais faites plus, en n'accueillant qu'avec un scepticisme non déguisé les témoignages des correspondants en-qui-on-peut-avoir-confiance, de bonne-foi ou qui préfèrent garder l'anonymat. Il est même de votre devoir de lutter contre cet affaiblissement de l'esprit critique qui caractérise notre époque de culture universelle mais par trop superficielle".
Dans une étude qu'il a eu l'amabilité de nous communiquer, M. Bonte examine également plusieurs cas de phénomènes célestes signalés ces dernières années et donne pour chacun une explication dont on appréciera la solidité. Il démontre que la majorité des prétendues soucoupes volantes sont des phénomènes naturels qui se produisent à haute altitude. Il a notamment observé et photographiée, dans la région de Lons-le-Saulnier, "une traînée lumineuse rouge orange et se détachant nettement sur le fond sombre du ciel. Cette traînée était issue d'un point qui se déplaçait lentement du sud vers le nord dans la partie du ciel situé à l'ouest de Lons-le-Saulnier.
"Les témoins de ce spectacle auraient volontiers vu dans ce météore une manifestation de soucoupe volante; ils se sont ralliés sans hésitation à mon explication.
"Il s'agissait en l'occurrence du sillage d'un avion à réaction se déplaçant à grande altitude et à grande distance, d'où la lenteur apparente de la traînée lumineuse et l'absence du vrombissement caractéristique. La couleur rouge du sillage était due simplement à l'altitude de l'avion qui était encore éclairé par le soleil, alors que celui-ci était pour nous couché depuis longtemps. Tout le monde a vu des stratus colorés en rouge au-dessus de l'horizon après la disparition du soleil, ce qui correspond évidemment au même phénomène".
"... Il y a d'ailleurs d'autres phénomènes qui, ignorés des non initiés ou même des spécialistes, ont accrédité la légende des soucoupes volantes... Le Directeur de la station météorologique d'Alger a révélé que les prétendues soucoupes observées dans cette région n'étaient autre que des ballons sondes munis d'un dispositif lumineux; les courants régnant dans la haute atmosphère faisait évoluer ces engins de façon apparemment déconcertante.
"L'éclairement des nuages par des sources lumineuses puissantes peut donner lieu aussi à des évolutions ahurissantes d'objets brillants. L'intersection du faisceau lumineux avec la surface d'un nuage peut donner des images de toutes formes depuis le cercle jusqu'à des ellipses plus ou moins allongées, les images pouvant être uniformément brillante ou, au contraire, sombres au centre, et vivement éclairées sur les bords. Ce phénomène pourrait expliquer la rapidité extraordinaire de certaines "soucoupes" et leurs changements instantanés de direction, caractèrea rapportés par certains observateurs.
"Dernièrement, un physicien américain, M. W, Scott, a démontré qu'il était possible de produire artificiellement en laboratoire des météores analogues aux soucoupes volantes, sous l'aspect de sphères entourées d'anneaux brillants. Ce phénomène n'est pas sans analogie avec les anneaux qui se produisent lorsqu'on fait passer des bouffées de fumée à travers un orifice circulaire, et tous les fumeurs se sont amusés à "faire des ronds" avec la bouche. Les expériences atomiques ne sont peut-être pas étrangères à la formation de météores jusqu'ici inconnus.
"L'expérience de Scott a été critiquée par le professeur G. Ray Watt, de l'institut Carnégie [sic, Carnegy] de Washington, qui prétend que les conditions nécessaires à la formation de ces anneaux n'existent pas dans la haute atmosphère. La météorologie est cependant une science bien jeune pour autoriser de telles assertions: l'atmosphère normale n'est déjà pas si bien connue, à plus forte raison la haute atmosphère.
"L'argument le plus important pour démontrer l'inanité des soucoupes volantes est certainement cette information qui nous vient d'Amérique. Une formation de soucoupes volantes ayant été signalée dans le ciel de Washington, les bases aériennes d'Andrews et de Ballingfields reçoivent l'ordre de les intercepter à tout prix. Courageusement, les avions à réaction foncent à 1.000 à l'heure, on peut dire "dans le brouillard", et traversent sans subir le moindre dégât, leur prétendu adversaire qui n'était autre que des sortes de nuages.
"Que penser alors de certains témoignages troublants émanant d'observateurs avertis tels que les pilotes d'avions, professeur d'institutions scientifiques, etc.? Rappelons tout d'abord que les phénomènes qui se passent dans l'atmosphère sont loin d'être tous connus, même des spécialistes. D'autre part, l'esprit critique fait parfois défaut même à des savants respectables. Enfin pour qui connaît l'ambiance de certains cercles militaires, la mystification est pas exclue vis-à-vis de certains camarades plus naïfs.
"Des météores ont été observés de tout temps, mais on n'y prêtait pas la même attention qu'aujourd'hui où tout le monde veut avoir vu sa soucoupe volante. Il s'agit là d'un cas banal d'illusions collectives dont les milieux scientifiques eux-mêmes ne sont pas exempts.
"Il est possible néanmoins que des engins nouveaux sillonnent parfois le ciel. Il est hors de doute que les américains et les russes, chacun de leur côté, cherchent à mettre au point des armes nouvelles et quelques-unes des soucoupes volantes sont peut-être une réalité. Mais les uns et les autres ont intérêt à ce que leurs recherches soient ignorées de l'adversaire, d'où le flot de nouvelles contradictoires.
"On annonce, par exemple, en Amérique, que les soucoupes volantes sont un mythe; le lendemain un engin répondant au même nom est découvert au Spitzberg et ses appareils de mesures portent des inscriptions en langue russe. Comme par hasard, le point de chute se trouve dans une région inhabitée.
"Suivant les circonstances, on feint l'ignorance ou, au contraire, on se vante d'une supériorité imbattable. Nous connaissons trop, pour en avoir souffert, les méfaits de la propagande pour nous laisser influencer par des informations qui manquent d'impartialité. Si vraiment il existe des engins nouveaux, il sera toujours temps de s'en inquiéter lorsqu'ils seront utilisés, s'ils le sont un jour. Il est absolument inutile de se faire du souci à l'avance.
"En conclusion, on peut dire que 90%, sinon 99%, des prétendues soucoupes volantes ne sont dues qu'à des observations incomplètes de phénomènes naturels et relèvent de la pure imagination. Quelques-uns sont sans doute attribuables à des météores d'origine connue ou nouvelle. Enfin, dans quelques cas particuliers, il s'agirait peut-être d'engins nouveaux en cours d'essai.
"Quant à l'origine extra-terrestre des soucoupes volantes, elle ne repose sur rien de positif et nous pourrions dormir sur nos deux oreilles si nous n'avions que cette appréhension. Nous avons, hélas, plus à craindre de nos semblables que des Martiens."
de ses enfants, M. Oliveira continuait à coller du papier et à gonfler ses montgolfières. Quelque peu surpris au début, ses voisins ne tardèrent pas à ranger cette peu dangereuse distraction dans le domaine des choses normales. M. Oliveira? Ah! oui, celui qui fabrique des montgolfières? "Certains élèvent des pigeons, assure M. Oliveira, d'autres entraînent des coqs pour les combats. Moi, je fais ça..."
De taille moyenne, l'oeil malicieux derrière les lunettes à grosses montures, le teint hâlé, vêtu d'une veste grise et d'un pantalon rapiécé aux genoux, vif malgré ses soixante ans (il en paraît quarante à peine), M. Oliveira semble complètement surpris par cette brusque accession à l'actualité. Il a parfois envie d'envoyer journalistes et photographes au diable et de se barricader dans le hangar encombré de papiers de caisses d'emballage, qui lui sert d'atelier de fabrication.
Il habite en effet chez ses enfants, M. et Mme Lenfant, qui tiennent une maison d'alimentation, route de Béthune, à Beuvry.
Etendue sur quelques caisses, la carcasse d'un des engins attend le gonflage. De quoi inspirer l'imagination de quelques personnes en mal de soucoupes volantes et de contact - à distance - avec les Martiens ou autres voisins de notre planète, puisqu'il paraît dorénavant admis que les "visiteurs du soir" puissent provenir d'un autre système que celui où la Terre poursuit son éternel gravitation.
L'aspect de la montgolfière révèle immédiatement le caractère primaire d'une technique qui remonte déjà à plusieurs siècles. Celle qui servira d'expérience et de témoignage mesure trois à quatre mètres environ. Elle affecte la forme d'un losange très renflé au centre et constitué par du simple papier d'emballage, mince et résistant. Une ouverture circulaire, renforcée d'un mince fil de fer, sert de base. Indépendamment de l'armature proprement dite, M. Oliveira dispose un trépied de fils de fer qui maintient un gros morceau d'étoupe imbibé de pétrole, d'essence ou d'huile. La question du carburant ne pose guère de problème.
Abordons maintenant la partie "lancement" de la montgolfière. Celle-ci est maintenue dans la position verticale. Sous l'ouverture, M. Oliveira dispose quelques journaux dans un baste [sic] pot de terre cuite... Nous voilà loin des rampes de V1, V2 et consorts... Sous l'action de l'air chaud, la carcasse se gonfle rapidement et tend à entreprendre son mouvement ascensionnel. M. Oliveira enquamme [sic] alors le chiffon d'essence, accroche le trépied au fil de fer qui maintient l'ouverture rigide et... L'engin commence sa course qui peut se prolonger fort loin s'il rencontre un courant favorable qui ne lui imprime que très peu de secousses. Au cours d'une expérience faite dans la matinée, la montgolfière s'était couchée et avait pris feu à une dizaine de mètres du sol.
Les esprits acquis à la probabilité des soucoupes volantes souriront. Ceux qui assurent avoir un aperçu un de ces engins dans leur exploration de la croûte terrestre hausseront les épaules dans un geste de généreuse commisération. Il n'en reste pas moins que, dans l'obscurité, la lueur rouge que dégage le chiffon enflammé, jointe aux reflets qu'elle fait danser sur le papier peuvent abuser les plus raisonnablse. Il faudrait d'ailleurs posséder un esprit critique et une somme de modestie fort extraordinaire pour ne pas se proclamer le témoin du phénomène qu'on assimile automatiquement à l' "incompréhensible".
Depuis 1922, M. Oliveira a lancé près de 5.800 montgolfières. Personne, dans les environs, ne s'en émeut plus. Mais en dehors de ce cercle, somme toute restreint, certaines personnes sont susceptibles d'être troublées et leur certitude de n'être pas victime d'une hallucination renforce encore leur intransigeance. A telle épreuve qu'une personne de Sailly a rapporté au commissariat de Beuvry une montgolfière tachetée intérieurement de gouttes d'huile et de marques noirâtres. Chacun en rit et la carcasse, aux lambeaux brûlés, ne constitue même pas une pièce à conviction.
Ce qui commence presque comme un conte peut prendre fin comme une fable chère à La Fontaine. Comment démêler l'illusion de la réalité? Les difficultés que rencontrent ce souci de l'exactitude et de la vérité ne font que rendre le problème plus complexe. Mais il sert aussi d'argument rassurant pour ceux qui craignent une invasion interplanétaire.
Nous ne nous croyons pas autorisés, du fait de cette expérience personnelle, pour trancher le débat. Souhaitons seulement que cette relation inspire plus de mesure et de retenue à certains. Les soucoupes et cigares volants deviennent vraiment encombrants. Il est des plaisanteries qu'il convient de ne pas prolonger trop avant.
[Légende photo:] M. OLIVEIRA s'amusa beaucoup à lire, dans un hebdomadaire à sensation, un reportage sur les soucoupes volantes.
Jean MAERTEN
La région de Saint-Amand-Nivelle aurait eu également sa soucoupe volante, tout au moins selon les dires du jeune Marcel Sénéchal, 20 ans, demeurant à Saint-Amand au lieu-dit La Pannerie.
Ce fut dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1 heure du matin.
Ce soir-là, Marcel Sénéchal avait, comme d'habitude, passé la soirée chez sa fiancée à Hauterive-Nivelle. Il s'en revenait alors en bicyclette vers Saint-Amand en longeant le cours de la Scarpe.
Arrivé à hauteur de la "pâture Vandeville" il entendit tout à coup une conversation en langue inconnue, qui provenait de sa droite.
Tournant tout naturellement la tête de ce côté il aperçut alors à son grand émoi, une masse lumineuse en forme de meule et deux formes humaines de 1 m. 20 de haut revêtus [sic] d'un vêtement brillant. Un rayon lumineux sortait de l'engin mystérieux.
Le jeune homme effrayé s'éloigna à toute pédales pour regagner son domicile où tout bouleversé il rapporta ces faits à sa famille et ses voisins.
Informé par la rumeur publique, le commissaire de Saint-Amand, M. Gravet et deux inspecteurs chargés de la Police de l'Air, attachés à l'aérodrome de Lesquin, se sont rendus hier sur les lieux et procédèrent à des recherches. Ils ne purent relever aucune trace.
[Ref. sme1:] MAGAZINE "SEMAINE DU MONDE":
LES PORTUGAIS SONT TOUS GAIS (ET PARFOIS FARCEURS)
FAUT-IL espérer que la marotte de M. Victor d'Oliveira, retraité, demeurant au Calvaire de Beuvry-lez-Béthune, contribuera à éclaircir le problème de l'origine et de l'identification des "soucoupes volantes?. On peut le supposer, encore que la multiplication de ces apparitions, en différents points de la région du Nord et dans toute la France laisserait supposer, dans cette hypothèse, que les farceurs sont encore nombreux...
Victor d'Oliveira qui est d'origine portugaise a conservé de son enfance un goût prononcé pour la confection et le lancement des montgolfières. Cette innocents "dada" qui s'apparente un peu à la passion d'un personnage de Dickens pour les cerfs-volants est bien connu de la population de Beuvry: le 14 juillet, on a eu maintes fois recours aux talents ingénieux de M. D'Oliveira pour rehausser d'un degré la fête communale par le lancement d'un aérostat. Personne n'y a jamais vu de mal... Depuis qu'il est revenu à Béthune, après la guerre, en 1922, notre astronaute-amateur déclare avoir lancé deux ou trois miliers [sic] de ballons de taille et de formes diverses. Certains, qu'il découpait dans de vieux papiers d'emballage, atteignaient, déployés, une hauteur de sept à dix mètres. Il les gonflait à l'air chaud, par un feu de feuilles de journaux et il accrochait à l'intérieur un "foyer" constitué par des morceaux d'amiante imbibés de pétrole qui, n'étant pas incandescent, limitaient le risque d'incendie. Il lui arriva même d'accrocher au sphérique une couronne de "bougies" et une réserve de pétards d'artifice qui éclataient et s'illuminait au cours de l'ascension.
- C'est réellement féerique comme spectacle, la nuit, quand le temps est beau, raconte-t-il lui-même, les yeux brillants de plaisir.
Il arriva que, l'autre soir, une des montgolfières embrasée de M. D'Oliveira atterrit dans un pré devant quelques habitants de Sailly. Après quelques instants d'étonnement et de réflexion... prudente, quand on se fut assuré qu'aucun gnome débarqué de Mars ou de Vénus ne prenait possession du terrain après l'avoir balayé d'un rayon pétrifiant, on s'en fut ramasser soigneusement l'engin dont le garde-champêtre prit possession très réglementairement.
Et la soucoupe volante atterrit administrativement dans les bureaux du Commissariat de police de Béthune où son inventeur est bien connu.
Fallait-il dresser procès-verbal? On fouilla les règlements et les codes. Que retenir contre M. D'Oliveira? Menées visant à troubler l'ordre public? Jets d'engin dangereux susceptibles de blesser un tiers? Et pourquoi pas "entrave à la circulation aérienne?"
Le tout pouvant se solder par une amende de 900 francs, on a décidé de passer outre et M. D'Oliveira a été renvoyé à ses jeux innocents.
[Légendes photos:]
Le garde-champêtre de Beuvry: "l'engin, au dire des témoins dont j'au recueilli les déclarations, se dirigeait à faible allure, dans la direction du Sud-Ouest".
Tandis que M. D'Oliveira active le feu de papier-journal, sous la montgolfière, sa femme et sa belle-soeur déplient les flancs du sphérique qui prendra son envol.
Une source de chaleur permet au ballon de s'élever. Un foyer, placé à l'intérieur, entretient le courant d'air chaud et illuminent le sphérique.
[Ref. ner2:] JOURNAL "NORD-ECLAIR":
Nos lecteurs ont dû beaucoup s'amuser, hier, en lisant les plaisants exploits d'un retraité de Beuvry, lanceur émérite de "soucoupes". Il ne peut s'agir, d'ailleurs, que d'un agent du F.B.I. américain, chargé de détourner l'attention des populations qu'inquiéterait le réarmement allemand (Si non e vero... la presse communiste il dixit à propos des soucoupes).
Ce qui nous amuse davantage encore, c'est l'énorme publicité qu'on lui a faite. Et voici, Mesdames Messieurs, la nouvelle la plus sensationnelle de l'année! Des montgolfières en papier! Venez voir! Venez voir! Forrmidaable! Les soucoupes? Les cigares? C'était du papier! Du vent!
Nous le disions hier: qu'il est donc difficile de conserver la mesure... Car, pour nous, un problème sur lequel il est tant discuté, et dont les manifestations débordent largement le cadre de notre région, n'est pas réglé par les facéties d'un retraité.
[Ref. nmn2:] JOURNAL "NORD-MATIN":
Nos lecteurs ont pu prendre connaissance par ailleurs des exploits de M. D'Oliveira, fabricant de (fausses) soucoupe volante. Voici notre homme se livrant à des expériences avec le sourire.
En haut: Il présente un modèle réduit, en papier de soie blanc. - En bas: Il court dans une rue pour livrer au ciel une soucoupe miniature.
(Photos Nord-Matin).
[Ref. cpd1:] JOURNAL "LE COURRIER PICARD":
LILLE, 5 octobre. -- La découverte, à Beuvry-les-Béthune, d'un fabricant de Montgolfières qui étaient régulièrement lâchées dans le ciel du Nord et du Pas-de-Calais, a déclenché une certaine hilarité dans la région. L'auteur de ce bon tour, Victor d'Oliveira, est âgé de 60 ans. D'origine portugaise, il se fixa dans la Pas-de-Calais, à Beuvry, en 1922, et y créa son foyer.
C'est dans une petite épicerie tenue par sa fille que l'amateur de ballons nous a reçus en présence de sa femme. En retraite après avoir travaillé de longues années à la Centrale électrique de Beuvry, le Portugais coule des jours heureux.
"J'ai appris à construire des ballons dans ma plus tendre enfance au Portugal, et depuis, j'ai toujours continué à en faire. J'aime bien, le soir, les voir s'élever dans le ciel... J'en ai fait de toutes les tailles; de toute petits au très grands de plus de 6 mètres de haut et de 2 mètres de diamètre".
Et l'inventeur nous en présente un, qu'il gonfle pour nous faire plaisir, mais sans le lâcher, car les vents sont, dit-il, défavorables aujourd'hui. C'est un grand ovale, comparable à un ballon de rugby de taille gigantesque, à l'intérieur duquel pour chauffer l'air et permettre au ballon de s'élever, M. d'Oliveira place, tenue par deux légers fils de fer, une étoupe composée de vieux chiffons et parfois d'amiante imbibée de pétrole, auquel il met le feu.
Suite en deuxième page sous le titre:
FABRICANT DE SOUCOUPES VOLANTES
(Suite de la 1re page)
"Avant la guerre, reprend-il, je trouvais des papiers de soie de toutes les couleurs et j'en faisais de bien beaux. Pour les fêtes locales on me demandait d'en construire et j'y accrochais des pétards qui éclataient dans l'air. Je ne comprends pas qu'on s'étonne aujourd'hui de mon activité, car ici, nul ne l'ignore et elle ne fait de mal à personne".
Le matériel employé pour la construction est des plus simples. Papier d'emballage provenant du commerce d'épicerie, papiers réclame, et même étiquettes de bouteilles d'huile collées les unes aux autres avec un soin méthodique.
La construction de ballons moyens lui prend plus de deux heures auxquelles il convient d'ajouter la lente attente nécessaire au séchage de la colle. Lorsque le temps n'est pas beau ou que les vents sont défavorables (car M. d'Oliveira est un parfait aéronaute, depuis qu'il pratique ce sport curieux), les ballons s'entassent dans le hangar où il les construit. Lorsque tout va bien il lui arrive de lâcher dans la même journée deux à trois de ces engins, de préférence le soir, "car c'est à ce moment-là qu'on voit le mieux leur luminosité", ajoute-t-il avec le plus grand sérieux.
"J'ai parfois essayé de savoir à quelle distance allaient les objets de ma fabrication. J'ai pour cela mis des papiers avec adresse, et j'ai ainsi appris, avant la guerre, qu'un de mes ballons avait parcouru 17 kilomètres. Dans le ciel, ils atteignent des hauteurs variables suivant les courants d'air, mais il est fréquent qu'ils montent à 1.000 mètres et qu'ils aillent beaucoup plus loin.
Tandis qu'on lui demande ce qu'il pense des soucoupes volantes, un large sourire s'épanouit sur son visage heureux de ses créations et il se contente de répondre: "Certaines sont peut-être de simples confusions avec mes ballons... Mais de toute façon, je ne les fabrique sûrement pas toutes..."
Quant au nombre d'engins fabriqués, M. d'Oliveira dit que plus de 5.000 auraient été lâchés par lui, ce à quoi sa femme ajoute: "C'est exactement le 5.850e qu'il vient de fabriquer. Dans les détails, on a le souci de l'ordre".
Cette publicité inattendue ne fait pas peut au curieux fabricant, qui reçoit de bonne grâce de nombreux journalistes et photographes qui le mitraillent sur tous les angles: "Si j'avais su que j'aurais autant de visites, se contente-t-il de dire, je serais sûrement allé passer la journée ailleurs".
Mais l'on sait bien, cependant, que l'homme est heureux de voir de nombreuses personnes d'intéresser à sa petite manie. Et tandis que nous le quittons, il sourit encore en pensant à la "soucoupe volante" qui, dans le ciel tout proche de Sailly, a stupéfié trois habitants avant de s'écraser à terre, où on ne trouva que du papier qui maintenant attend un autre sort dans les locaux du commissariat de police de Beuvry.
***
Cependant, au Havre, M. André Lefeuvre, chauffeur de taxi, qui stationnait, hier soir, vers 20 h. sur le port, a aperçu un disque incandescent qui, à l'ouest de Deauville, montait dans le ciel, laissant derrière lui une traînée phosphorescente et une légère fumée. Ce phénomène, qui a été visible pendant dix minutes, a eu également pour témoins plusieurs marins regagnant leur bateau.
M. et Mme Teyssier, de Saint-Etienne, qui campaient à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), ont aperçu, dans le ciel, un objet lumineux donnant l'impression d'un gros phare qui se déplaçait à vive allure, à environ 2.000 mètres d'altitude.
L'engin émettait un faisceau lumineux de couleur rouge-orange et suivait une trajectoire Nord-Sud.
Lorsqu'il eut disparu, un deuxième engin, semblable au premier et paraissant le suivre, apparut, suivit la même direction et disparut à son tour.
A peu près au même moment, plusieurs personnes ont aperçu, au-dessus du clocher d'Aurec, des engins semblables qui, après s'être immobilisés un instant, traversèrent le ciel, à vive allure, en direction du sud-Ouest.
Dimanche soir, vers 23 h. 15, sur la route de Montmoreau-Villebois-Lavalette (Charente), M. Jean Allary, 22 ans, a vu très nettement à la lueur du phare de son cyclomoteur, une sorte de tonneau, haut d'environ 1 m. 80, piqué de clous dorés, qui se balançait sur le bord de la route. Lorsque M. Allary eut dépassé l'engin mystérieux, il se retourna à une distance d'environ dix mètres, mais ne vit plus rien.
Des témoins ont vu, hier après-midi, à l'endroit même indiqué par M. Allary, des traces d'environ sept mètres de longueur, dans l'herbe qui borde la route.
Plusieurs personnes ont déclaré avoir aperçu, dans la région d'Epinac-les-Mines (Saône-et-Loire), une sorte de grosse boule lumineuse évoluant lentement, de façon bizarre, dans le ciel.
Un phénomène analogue a été observé dans l'Ain et dans le nord du département du Rhône, vers le col des Echarmaux, ainsi que dans l'Isère, près de Morestel.
[Ref. vdn1:] JOURNAL "LA VOIX DU NORD":
(De notre envoyé spécial Jean HAUTEFEUILLE)
Avec anxiété, nous scrutons le ciel.
S'il continue de pleuvoir ainsi sur le jardin de M. Victor d'Oliveira nous ne pourrons pas faire partir la "soucoupe volante". Nous sommes plus exactement chez la fille de M. d'Oliveira à Beuvry-lez-Béthune, à l'abri dans une remise où Victor d'Oliveira, joyeux retraité des mines, consacre beaucoup de temps et de plaisir à confectionner de curieux engins également connus sous le nom de "Montgolfier".
Mais pourquoi en attendant que la pluie cesse M. d'Oliveira ne nous initierait-il pas aux secrets de son activité?
- "C'est très simple. Je prends de grandes feuilles de papier léger, genre papier de soie. Je les coupe en forme de losange, je les colle de façon telle qu'elles puissent avoir, gonflées, la forme d'un ballon. Voici une de ces montgolfières. Elle a un mètre dix de hauteur, mais vous savez, j'en fais de 6 é 7 mètres de haut. Bref, celle-ci est prête. Je l'accroche à une poutre, comme ceci, par un bout de fil et j'installe au-dessous, un pot de terre cuite pour fleurs dans lequel je brûle des morceaux de papier.
L'air chaud pénètre dans mon sac de papier par l'orifice que j'ai réservé et voilà mon ballon gonflé. Mais, pour qu'il s'envole il faut renouveler la provision d'air chaud. Alors j'ai combiné une torche d'amiante que je peux accrocher dans l'orifice du ballon. je l'imbibe de pétrole, je mets le feu et hop! Tant que la torche brûle le ballon demeure en l'air."
- "Et il y a longtemps que vous vous amusez à ce petit jeu?"
- "Depuis ma jeunesse, Monsieur, que j'ai passé au Portugal. J'aidais alors un artificier qui faisait pour les fêtes beaucoup de feux d'artifice. J'ai toujours continué pour mon plaisir personnel. J'en ai fait des milliers. Avant la guerre, à Beuvry, de départ de mon ballon faisait même partie des festivités du 14 juillet. Le soir surtout, c'est très joli. Le ballon s'incline, la mèche laisse des traînées lumineuses, sous l'effet de courants ascensionnels il peut brusquement s'élever à la verticale.
- "Il ne va jamais bien loin. Cinq ou six kilomètres, jusque Sailly-Labourse par exemple, c'est une belle moyenne. Un jour quand même, un 14 juillet justement, nous avons mis une carte postale dans l'enveloppe (du ballon). Elle nous est revenue d'Isbergues, soit de 16 kilomètres. C'est le record."
- "Mais, ce foyer que vous envoyez en l'air, n'est-ce pas dangereux?
- "Pas du tout. Ou bien il y a du vent et le papier s'enflamme dans mes mains, juste à l'envol, ou bien il n'y en a pas et il s'élève. Quand il retombe c'est que la provision de carburant est épuisée. Le feu est mort."
Comme il ne pleut plus, nous insistons pour assister à l'envol de la "soucoupe" de M. d'Oliveira.
- "Il fait trop de vent, elle ne partira pas. Pour vous faire plaisir je vais essayer."
M. d'Oliveira connaît bien son affaire. La "soucoupe" est bien partie sous nos yeux, mais presqu'aussitôt une rafale de vent a communiqué le feu au papier. Celle-ci n'a fait qu'une vingtaine de mètres.!
Toutefois, M. d'Oliveira se trouve à l'origine de vives émotions dans la région de Béthune. Il y a quelques jours, une mystérieuse "soucoupe volante" était aperçue à Sailly-Labourse. Une enveloppe non moins mystérieuse - et qui était marquée par le feu - était retrouvée près d'une meule de paille. M. Fougnies, garde champêtre, informa la police qui récupéra la pièce à conviction dans la prairie de M. Monvoisin.
M. d'Oliveira a parfaitement reconnu son oeuvre.
Mais nul ne prend au tragique cet amusement. On croit le retraité quand il assure qu'il n'y a aucun danger et il est même fort possible que l'on ne retienne pas contre lui la seule infraction recevable: faire du feu à moins de 100 mètres d'une maison d'habitation.
Peut-être même, faut-il lui être reconnaissant d'apporter enfin une explication claire, simple et scientifique à la présence dans notre ciel de curieux engins.
Car il n'est pas douteux que M. d'Oliveira n'est pas le seul à connaître le secret de la fabrication des montgolfières de papier.
Il y a deux mois par exemple, à Essars, a été organisé un "rallye soucoupe volantes". A l'occasion de la ducasse, le maire lui-même mit le feu à la mèche. Le premier arrivé au point de chute gagnait 500 fr.
Peut-être pourrait-on simplement se demander si M. d'Oliveira n'a pas profité des bruits étranges de l'heure pour redoubler d'activité?
Nous ne le croyons même pas. Car cette homme, qui joue à la soucoupe volante comme d'autres font des collections de cailloux, confesse très sincèrement: "Je ne choisis par les jours. Je choisis le temps."
C'est bien cela, lors de la dernière expérience. il avait répondu à l'appel du temps.
Et en soupirant:
- "C'est si beau. Parfois cela monte si haut qu'on la perd de vue. Et le soir, avec du papier très fin et de couleur, cela fait une boule de feu qui prend de splendides nuances..."
Tiens! Tiens!
[Ref. nll1:] JOURNAL "NORD LITTORAL":
Lille, 5 octobre. -- Un mineur retraité, de Beuvry-les-Béthune, connu dans sa commune comme un farceur n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes, pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la montgolfière le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collés. A la base de la "soucoupe", se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents entouré de reflets jaunâtres et orange.
C'est à la suite de la découverte près d'une meule de paille à laquelle un de ces engins avait failli communiquer le feu le les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité.
On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes", prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex-mineur sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux.
[Ref. nnm1:] JOURNAL "LE NOUVEAU NORD MARITIME":
Il y a quelques temps on trouvait des débris mystérieux dans un champ près de Sailly-Labourse. On se demandait ce que pouvaient être ces débris provenant d'un engin quelconque, et semblant être une montgolfière. On avait trouvé du gros papier, des feuilles collées à la base. A la soupape il y avait des restes d'étoupe brûlée. Les brigades de gendarmerie de la région ont enquêté et découvert que c'est un mineur retraité, de nationalité portugaise, Henri d'Oliveira, qui fabriquait toutes sortes d'engins de différentes formes avec des baguettes en bois et du papier.
Il en aurait lâché plusieurs milliers, de toutes sortes et de toutes dimensions.
Dans son hangar il y avait d'ailleurs une magnifique soucoupe toute prête à être gonflée et à partir.
Boulogne-sur-Mer, 5. -- M. Marcel Thiébaut, ingénieur, demeurant 74, rue Emile Lemaître à Boulogne, a déclaré au représentant de notre confrère, le "Journal" de Boulogne:
"Il était environ 20 h. 30 dimanche soir, lorsque revenant en voiture vers Boulogne, je vis au loin sur le plateau de [?], deux disque lumineux, de couleur rouge.
"Je crus d'abord à une illusion d'optique, et peut-être qu'il s'agissait d'un ballon sonde.
"J'arrêtai ma voiture et ma famille constata comme moi-même qu'il y avait dans le ciel, à une hauteur très approximative de 700 à 800 mètres par rapport au sol, deux soucoupes aux contours très nets et bien définis.
"Elles étaient toutes deux sur un plan vertical et disparaissaient de temps à autre.
"Ce phénomène, auquel je refuse de donner un nom, fut nettement visible pendant 30 minutes.
"D'ailleurs d'autres automobilistes stoppèrent et regardèrent avec moi ces engins lumineux."
[Ref. lcx1:] JOURNAL "LA CROIX":
Dimanche soir, vers 21 h. 30, à Ablain-Saint-Nazaire, un engin qui avait la forme d'une marmite et qui tournait sur lui-même a été aperçu dans le ciel par deux personnes. Il dégageait une lueur rougeâtre et s'est rapidement déplacé.
A la même heure, un appareil qui, cette fois, avait la forme d'un croissant, a été remarqué dans le ciel, à Liévin. Après avoir plané pendant quelques minutes, le croissant se partagea en deux. La partie supérieure resta immobile, tandis que l'autre atterrissait dans un champ, entre deux meules. Peu après, elle s'envolait pour aller se rattacher à la partie rester en l'air.
Toujours dimanche soir, vers 23 h. 15, sur la route de Monmoreau-Villebois-Lavalette (Charente), M. Jean Allary, 22 ans, a vu très nettement, à la lueur du phare de son cyclomoteur, une sorte de tonneau haut d'environ 1 m. 80, piqué de clous dorés, qui balançait sur le bord de la route. Lorsque M. Allary eut dépassé l'engin mystérieux, il se retourna, à une distance d'environ 10 mètres, mais ne vit plus rien.
Entre Annoeuillin et Provins, près de Lille, une centaine de personnes ont vu dans le ciel évoluer des "croissants volants".
Un mineur d'Annoeuillin, M. Gaston Lecoeuvre, avait alerté les clients d'un café, leur déclarant qu'il venait de voir un engin lumineux en forme de croissant, haut de 3 mètres environ, se poser dans son jardin. Lorsque les consommateurs sortirent du café, le "croissant volant" évoluait dans le ciel avec deux autres engins du même genre.
Bientôt une centaine de personnes, tant à Annoeuillin qu'à Provins et dans les villages voisins, contemplaient les trois objets qui ne disparurent qu'au bout de vingt-cinq minutes. Les brigades de gendarmerie de la région ont déjà recueilli de nombreux témoignages.
Des soucoupes, cigares, disques, boules et autres objets "volants" ont été vus à Chancelade (Haute-Vienne), Willer (Haut-Rhin), Gouesnach, près de Quimper-Beautignecourt, Ambazac (Haute-Vienne), Dijon, Marcoing, près de Cambrai, Pommier (Indre), Rouen, Ajaccio, La Rochelle, Quimper, Cholet, Vannes.
Un mineur retraité de Beuvry-lès-Béthune (Pas-de-Calais), connu dans sa commune comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes pour s'amuser aux dépens des localités voisines.
S'inspirant du système de la montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient 3 mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collées. A la base de la "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et oranges.
C'est à la suite de la découverte, près d'une meule de paille, de l'un de ces engins, qui avait failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité.
On devait ailleurs découvrir chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes" prototype que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex-mineur sera sans doute condamnés à des contraventions pour amusement dangereux.
[Ref. ads1:] JOURNAL "L'ARDENNAIS":
Soucoupes, cigares, tonneaux, disques, marmites, croissants et autres objets continuent leur sarabande dans le ciel.
Il semble même que depuis quelques heures, cette ronde lumineuse se soit intensifiée, à moins que les Français, inquiets de l'ampleur prise depuis quelque temps dans leur journal par "la chronique soucoupes" ne se soient mis à scruter fiévreusement le ciel dans le but d'apercevoir enfin un des mystérieux engins dont on parle tant.
Voici donc une nouvelle liste des dernières manifestations publiques des "Uranides" et de leurs extraordinaires nacelles.
LE HAVRE. -- M. André Lefèbre, chauffeur de taxi, qui stationnait lundi soir, vers 20 heures, sur le port, a aperçu un disque incandescent qui, à l'ouest de Deauville montait dans le ciel, laissant derrière lui une traînée phosphorescente et une légère fumée. Ce phénomène, qui a été visible pendant dix minutes, a eu également pour témoins plusieurs marins regagnant leur bateau.
LYON. -- Un journaliste lyonnais a affirmé avoir observé à l'aide d'une jumelle, au-dessus de la colline de St Foy, au sud de la basilique de Fourvière, un disque lumineux rouge orange.
Celui-ci fut suivi d'autres disques brillants, plus petits. Le phénomène avait duré environ 20 minutes.
NANCY. -- Une trentaine de personnes ont affirmé avoir vu dimanche soir, entre Vergaville et Kerprich (Moselle) un disque lumineux de couleur verte qui descendait sur le village de Benestroff.
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(Suite de la première page)
Plusieurs témoins se sont dirigés à moto vers le lieu d'atterrissage présumé de l'appareil, mais lorsqu'ils sont arrivés, l'engin avait repris de l'altitude et disparu.
Quelques heures plus tard, un disque de même couleur, a été observé au-dessus de la même région. Un engin circulaire avait été vu la veille à la même heure.
Des soucoupes, cigares, disques, boules et autres objets "volants" ont été vus à Chancelade (Haute-Vienne), Willer (Haut-Rhin), Gouesnach, près de Quimper, Beutignecourt, Ambazac (Haute-Vienne), Dijon, Marcoing près de Cambrais, Pommier (Indre), Rouen, Ajaccio, la Rochelle, Quimper, Cholet et Vannes.
LE PUY. -- M. et Mme Teyssier, de Saint-Etienne, qui campaient â Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), ont aperçu dans le ciel un objet lumineux donnant l'impression d'un gros phare qui se déplaçait à vive allure à environ 2000 mètres d'altitude.
L'engin émettait un faisceau lumineux de couleur rouge orange et suivait une trajectoire nord-sud. Lorsqu'il eut disparu, un deuxième engin semblable au premier et paraissant le suivre apparut, suivit la même direction et disparut à son tour.
A peu près au même moment, plusieurs personnes ont aperçu au-dessus du clocher d'Aurec, des engins semblables qui, après s'être immobilisés un instant traversèrent le ciel à vive allure en direction du sud-ouest.
ANGOULEME. -- Dimanche soir, vers 23 h. 15, sur la route de Montmoreau - Villebois - Lavalette (Charente), M. Jean Allary, 22 ans, a vu très nettement, à la lueur du phare de son cyclomoteur, une sorte de tonneau haut d'environ 1 m 80, piqué de clous dorés, qui se balançait sur le bord de la route.
Lorsque M. Allary eut dépassé l'engin mystérieux, il sc retourna, â une distance d'environ 1O mètres, mais ne vit plus rien.
Des témoins ont vu, lundi après-midi, à l'endroit même indiqué par M. Allary, des traces d'environ sept mètres de longueur dans l'herbe qui borde la route.
LYON. -- Plusieurs personnes ont déclaré avoir aperçu, dans la région d'Epinac-les-Mines (Saône-et-Loire), une sorte de grosse boule lumineuse évoluant lentement de façon bizarre dans le ciel.
Un phénomène analogue a été observé dans l'Ain et dans le nord du département du Rhône, vers le col des Echarmaux, ainsi que dans l'Isère, près de Morestel.
Les témoins qui ont rapporté toutes ces choses doivent-ils être tenus pour sincères? Il est difficile de le dire. Mais d'une manière générale, accueillons leurs déclarations avec beaucoup de réserves. De nombreuses mystifications ont déjà été découvertes, mystifications qui d'ailleurs causeront quelques ennuis à leurs auteurs. On ne badine pas impunément avec les soucoupes.
LILLE. -- Un mineur retraité de Beuvry-les-Béthune, connu dans sa commune comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion que lui offraient les soucoupes volantes, pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la Montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort soigneusement collées. A la base de la "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étouppe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaitre au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orangés.
C'est la découverte près d'une meule de paille à laquelle un de ces engins avait failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés â soupçonner le retraité. On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes" prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex-mineur sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux.
MELUN. -- Des cantonniers qui travaillaient au bord de la route Coulommiers-Meaux, avaient déclaré avoir aperçu, il y a plusieurs jours, vers 17 heures, dans un champ non loin de l'aérodrome de Voisins, commune de Maisoncelles, une soucoupe volante reposant sur trois béquilles.
L'un deux, M. Goujon, avait même affirmé qu'à 150 mètres de l'engin, il avait été paralysé par un rayon électrique tandis que la soucoupe s'élevait lentement dans le ciel pour disparaître. Le cantonnier, qui avait fourni aux journalistes toutes les précisions, avait également montré à divers témoins les traces laissées par les béquilles de la soucoupe.
La gendarmerie de Coulommiers a décidé d'interroger les témoins. Plusieurs se rétractèrent immédiatement en déclarant qu'ils avaient mauvaise vue, qu'ils n'étaient pas très sûr de ce qu'ils avaient aperçu, où même qu'ils n'avaient rien vu du tout. Mais le principal intéressé, M. Goujon, resta très ferme dans ses déclarations.
Aussi les gendarmes l'emmenèrent-ils sur place. en présence de plusieurs personnalités scientifiques parisiennes. On photographia les trous laissés par la soucoupe; ils avaient été creusés de la main du cantonnier, dont la terre avait gardé les empreintes.
Le cantonnier a reconnu avoir monté de toute pièce cette étrange histoire. Il a été conduit devant le juge d'instruction de Coulommiers.
[Ref. ldm1:] JOURNAL "LA DEPECHE DU MIDI":
Lille. -- Un mineur retraité, de Beuvry-les-Béthune connu dans sa commune comme un farceur n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la montgolfière le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collés. A la base de la "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents entouré de reflets jaunâtres et orange.
C'est à la suite de la découverte près d'une meule de paille à laquelle un de ces engins avait failli communiquer le feu le les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité.
On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes" prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins.
Le mineur sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux.
[Ref. prs1:] JOURNAL INCONNU DU 6 OCTOBRE 1954:
Lille, 5 octobre. -- Un mineur retraité de Beuvry-les-Béthune, connu dans sa commune comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris, fort soigneusement collées. A la base de la "soucoupe", se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orange.
C'est à la suite de la découverte d'un de ces engins près d'une meule de paille, à laquelle il avait failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité. On devait d'ailleurs retrouver chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes", prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex-mineur sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux.
Le Havre. -- M. André Lefèvre, chauffeur de taxi, qui stationnait, hier soir, vers 20 heures, sur le port, a aperçu un disque incandescent qui, à l'ouest de Deauville, montait dans le ciel. laissant derrière lui une traînée phosphorescente et une légère fumée. Ce phénomène, qui a été visible pendant dix minutes, a eu également pour témoins plusieurs marins regagnant leur bateau.
Le Puy. -- M. et Mme Teyssier, de Saint-Etienne, qui campaient à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), ont aperçu dans le ciel un objet lumineux donnant l'impression d'un gros phare qui se déplaçait à vive allure à environ 2000 mètres d'altitude. L'engin émettait un faisceau lumineux de couleur rouge orange et suivait une trajectoire nord-sud. Lorsqu'il eut disparu, un deuxième engin semblable au premier et paraissant le suivre apparut, suivit la même direction et disparut à son tour.
A peu près au même moment, plusieurs personnes ont aperçu au-dessus du clocher d'Aurec, des engins semblables qui, après s'être immobilisés un instant, traversèrent le ciel à vive allure en direction du sud-ouest.
Lens. -- Dimanche soir, vers 21 h. 30, à Ablain-Saint-Nazaire, un engin qui avait la forme d'une marmite et qui tournait sur lui-même a été aperçu dans le ciel par deux personnes. Il dégageait une lueur rougeâtre et s'est rapidement déplacé.
A la même heure, un engin qui, cette fois, avait la forme d'un croissant, a été aperçu dans le ciel de Liévin. Après avoir plané pendant quelques minutes, le croissant se partagea en deux. La partie supérieure est alors restée immobile, tandis que l'autre atterrissait dans un champ, entre deux meules, d'où elle s'envolait peu après pour aller se rattacher à la partie restée en l'air.
Angoulême. -- Dimanche soir, vers 21 h. 15, sur la route de Montmoreau - Villebois-Lavallette (Charente), M. Jean Allary, 22 ans, a vu très nettement, à la lueur du phare de son cyclomoteur, une sorte de tonneau haut d'environ 1 m. 50, piqué de clous dorés, qui se balançait sur le bord de la route. Lorsque M. Allary eut dépassé l'engin mystérieux, il se retourna, à une distance d'environ dix mètres, mais il ne vit plus rien.
Des témoins ont vu, hier après-midi, à l'endroit même indiqué par M. Allary, des traces d'environ sept mètres de longueur dans l'herbe qui borde la route.
Autun. -- Plusieurs personnes ont déclaré avoir aperçu dans la région d'Epinac-les-Mines (Saône-et-Loire), une sorte de grosse boule lumineuse évoluant lentement de façon bizarre dans le ciel.
Un phénomène analogue a été observé dans l'Ain et dans le nord du département du Rhône, vers le col des Echarmaux, ainsi que dans l'Isère, près de Morestel.
Nevers. -- A Château-Chinon, cinq personnes dont la sincérité ne saurait être mise en doute, ont aperçu un phénomène qui se produisit à plusieurs reprises sous leurs yeux plus émerveillés qu'effrayés.
A 21 heures une tache lumineuse de forme ovale paraissant immobile à très haute altitude apparut dans le ciel. A un moment donné la tache se mit à tourner à toute allure en changeant plusieurs fois de couleur. Puis tout s'éteignit mais au bout de quelques minutes, la tache lumineuse réapparut, se scinda à nouveau et se remit à tourner.
[Ref. jpc1:] JOURNAL "LE JOURNAL DU PAS-DE-CALAIS ET DE LA SOMME":
Lille, 5. -- Un mineur retraité, de Beuvry-les-Béthune, connu dans sa commune comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes, pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la Montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collés.
A la base de la "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orange.
C'est à la suite de la découverte, près d'une balle de paille à laquelle 7 de ces engins avaient
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failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité.
On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes" prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex mineur sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux.
[Ref. lae1:] JOURNAL "L'ALSACE":
Lille, 5 octobre. -- Un mineur retraité, de Beuvry-les-Béthune, connu comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes, pour s'amuser aux dépens des habitants des localités voisines.
S'inspirant du système de la montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins de trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collées. A la base de la "soucoupe", se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orange.
C'est à la suite de la découverte, près d'une meule de paille à laquelle un de ces engins avait failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité. On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci, de nombreux modèles de "soucoupes volantes", prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord.
Le mystificateur prétend qu'il a déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins, mais comme c'est un farceur il se vante peut-être. Quant à ses "soucoupes", elles suivent naturellement la direction et la vitesse du vent et elles ne peuvent donc pas êtres assimilées aux engins habituels qui évoluent à grande vitesse dans tous les sens, s'arrêtent net, etc...
Quoi qu'il en soit, le farceur va être condamné pour amusement dangereux.
[Ref. lib1:] JOURNAL "LIBERTE":
(Voir notre information, en page 6).
Le secret des soucoupes volantes serait-il à Beuvry? L'histoire que nous contons, en page 6 le laisse supposer et son héros, M. D'Oliveira, mineur retraité, connu comme un farceur dans la commune, vient de lever un voile du mystère qui entourait depuis quelque temps les "objets volants". Rassurez-vous, M. D'Oliveira n'est pas astrologue; les fameuses soucoupes aperçues ces derniers jours, dans le ciel du Nord, était tout simplement confectionnées par lui...
Un plaisantin, quoi!
De notre correspondant particulier: Georges CARPENTIER
Le mystère des soucoupes, cigares, disques, marmites, croissants, tonneaux... ouf!... et autres objets volants serait-il éclairci? Voilà une petite histoire bien embêtante pour les journalistes en mal de copies les jours creux.
Hier encore, une quantité impressionnante de dépêches faisait mention d'apparition surprenante dans le ciel de France d'autant plus mystérieuse que personne encore n'avait pu en déceler l'origine.
Il y a 24 heures, un journaliste lyonnais affirmait avoir observé à l'aide de jumelles, au-dessus de la colline de Sainte-Foix, au sud de la basilique de Fourvière, (admirez la précision) un disque lumineux, rouge orange. Celui-ci, disait-il, fut suivi d'autres disques brillants, plus petits.
Notre région aussi possédait ses soucoupes. Pourquoi pas? Qui ne se souvient de l'émoi causé dans la région valenciennoise, il y a à peine un mois et savamment exploité par un hebdo régional. Et la valse des soucoupes et de ses congénères aurait continué si... ici commence notre histoire.
Il y a quelques jours une brave femme de Beuvry (près de Béthune), Mme Hennebelle, vaquait à ses occupations ménagères, lorsqu'un objet étrange sillonnant le ciel attira son attention. Appelant sa fille Ghislaine, les deux femmes virent avec stupeur l'extraordinaire engin, qui n'avait ni la forme d'un cigare ni d'une soucoupe, évoluer à quelque 300 mètres de hauteur puis s'abattre brusquement au milieu d'un champ. Guidés par une étrange lueur et après une course éperdue, les témoins effarés arrivèrent juste à temps pour éteindre un début d'incendie qu'une balle de paille avait bien involontairement provoqué.
Le mystérieux objet volant n'était qu'une simple baudruche, pour l'instant, lamentablement dégonflée.
L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris foncé, soigneusement collées. A la base de la soucoupe se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et oranges. Nous devions l'apprendre par la suite, l'inventeur de ces prototypes s'inspiraient du système de la montgolfière.
Car immédiatement alertée, la gendarmerie aidée du garde communal Raoul Foulquier, commençait une enquête pas très commode dès le départ. Aux grand dam de la maréchaussée... et des journalistes spécialisés, le délinquant, le confectionneur de soucoupe volante était retrouvé. Celui-ci, un bien brave homme, mineur retraité, connu dans la commune comme un joyeux farceur ne fit aucune difficulté pour avouer.
Car M. D'Oliveira, ressortissant portugais, habitant chez sa fille, a une manie, une passion... il adore confectionner des ballons...
Déjà en son pays natal, il y a de cela quelques dizaines d'années, M. D'Oliveira faisait la joie de ses concitoyens en organisant sur la place de son village des lâchers spectaculaires. En France sa commune l'employait aux festivités, c'est ainsi qu'en 1939, il connut sa première aventure.
En vacances à Calais, sa marotte le reprit et il lâcha, par une belle nuit d'été un magnifique ballon. Celui-ci prit de la hauteur et fila tout droit sur l'Allemagne. C'était quelques jours avant la déclaration de la guerre. Aperçue, cette première soucoupe déclencha l'appareil judiciaire. L'affaire n'eut pas de suite.
Tel est M. D'Oliveira, un joyeux luron, bien sympathique qui avoue en souriant avoir lancé dans le ciel du Nord, plus d'un millier de ces engins. Il paraîtrait même qu'il se laisserait tenter très prochainement par les martiens... ainsi, le mystère serait complètement éclairci.
Mais comme toute farce a son mauvais côté, M. D'Oliveira sera sans doute condamné à des contraventions pour amusement dangereux. Le jeu en valait la chandelle.
[Ref. tbs1:] JOURNAL "THE BALTIMORE SUN":
Lille, France, 5 octobre (Reuter). Maintenant, pour faire une "soucoupe volante", vous prenez un papier gris fort et le mettez en forme sur le principe du ballon à air chaud.
Ensuite, vous allumez des chiffons trempés dans du kérosène, et l'air chaud élève les "soucoupes" brûlantes dans les vents. C'est ainsi que vous obtenez les lumières orange et jaune.
C'est, du moins, la façon dont un mineur à la retraite du village de Beuvry-les-Bethune l'a fait, a déclaré la police ce soir. Et cela peut expliquer au moins certaines des centaines de "soucoupes volantes" signalées dans le ciel ici récemment.
Ils ont déclaré que le mineur, dont le nom n'a pas été divulgué, a affirmé qu'il a fabriqué plus de 1000 de ces "soucoupes" pour une blague. La police l'a découvert après que l'un de ses gadgets a atterri près d'une meule de foin et l'a presque mis en feu.
Mais les "observations de soucoupes" se poursuivent en France - et pas seulement autour de Lille.
Plusieurs Parisiens ont déclaré avoir vu une "soucoupe volante" sur la capitale aujourd'hui.
Un vendeur voyageur, Pierre Allouis, qui l'a vu depuis un taxi, a déclaré qu'il s'agissait d'un grand disque argenté qui faisait un fort sifflement.
Le peintre Gibert Bacon a déclaré qu'il a vu la même "soucoupe" mais l'a décrite comme de forme triangulaire, comme une aile volante.
[Ref. nmn3:] JOURNAL "NORD-MATIN":
Vers 4 h. hier matin, M. Pierre Lucas, ouvrier boulanger à Loctudy (Finistère) qui était occupé à puiser de l'eau dans a cour de la boulangerie, aperçut soudain dans la nuit un engin de la forme d'une soucoupe de 2 m. 50 à 3 mètres de diamètre. Il en vit sortir un individu mesurant environ 1 m. 20 qui s'approcha de lui et lui tapa sur l'épaule en articulant des paroles inintelligibles. L'ouvrier-boulanger réussit à garder son sang-froid en rentra au fournil où l'individu le suivit.
A la lumière M. Lucas put dévisager le visiteur: il avait le visage ovale, tout couvert de poils et des yeux de la grosseur d'un oeuf de corbeau Le jeune homme appela sont patron mais, avant que celui-ci ait eu le temps de descendre, l'inconnu avait disparu ainsi que se soucoupe dont on ne retrouva aucune trace.
Un marchand de bière de Concarneau a, de son côté déclaré avoir vu dans le ciel deux disques lumineux de la forme de tables rondes prolongées d'une sorte de queue. L'un des disques était immobile tandis que l'autre évoluait à proximité. Les deux disques disparurent au bout de dix minutes après avoir lancé une fusée.
Deux soucoupes ont été aperçues mardi vers 18 h. 45 près de Clermont-Ferrand, la première, à 10 kilomètres de Beaumont. Les témoins ont déclaré que l'engin s'approcha d'eux et devint de moins en moins brillant. Quand il ne fut plus qu'à 150 mètres, ils ressentirent une "curieuse sensation" et furent comme cloués sur place. A ce moment se dégageait une odeur de nitro-benzine. Bientôt l'engin s'éloigna. Le malaise cessa et la "soucoupe" disparut.
L'autre soucoupe a été aperçue au-dessus des côtes de Chanturgue, près de Clermont. Elle évoluait à la verticale et était d'un blanc brillant.
Une soucoupe a également été aperçue à Billom par un groupe de 30 personnes.
- Plusieurs habitants de Saint-Brieuc ont aperçu dans la nuit de mardi à mercredi, une soucoupe volante qui prit la forme d'un cigare avant de disparaître. Ils ont pu l'observer pendant plus d'une heure.
Le même phénomène a été constaté à Trégueux où un cycliste est rentré chez lui effrayé par ce qu'il avait vu.
- Plusieurs personnes de Thouare-sur-Vie (Vendée) ont également aperçu dans le ciel une dizaine d'objets lumineux ayant une forme allongée et qui passaient à une très grande vitesse et à haute altitude.
Lundi dernier, vers 20 h. 10 alors qu'il manoeuvrait le S8 américain, le docteur Leven, dans le sas de l'écluse Watier à Dunkerque, le capitaine Emmanuel Dubois, 20 ans, 34 rue Carnot à Mers-les-Bains aperçut une lueur blanche qui longeait la côte, se dirigeant d'Est en Ouest.
Observant ce phénomène pendant plusieurs secondes, il pensa tout à coup aux soucoupes volantes et appela son équipage pour lui faire vérifier ce qu'il voyait. Mais quand le premier matelot arriva, la lueur avait brusquement disparu.
Hier, vers 10 h. 15, alors qu'ils attendaient l'autobus, 3 habitants de Cassel, MM. Guy Ver[?]ghe, 27, Grand-Place, Romain Scheerf, rue de Lille et Guy M[?] rue Constant Moncelay, virent un disque rougeâtre en forme de soucoupe qui évoluait à quelques centaines de mètres au-dessus de leurs tête.
Après avoir observé le phénomène pendant une bonne minute, ils le virent brutalement disparaître à l'horizon.
Dans la soirée de dimanche un "disque" orange évoluant en rase-motte a été aperçu et longuement observé par plusieurs habitants de Boves et de Demuin près d'Amiens. Les déclarations de ces personnes receuillies séparément, sont absolument concordantes. Le "disque orange" suivait presque au ras du sol, une direction Ouest-Est.
Un autre témoignage vient encore confirmer la présence de cette soucoupe dans le ciel picard. C'est un boulanger de Moreuil, cette fois, qui l'apporte. M. et Mme Dédier, revenaient en effet de Moreuil, en compagnie de leurs enfants M. et Mme Quenneben, quand, vers 21 h. 15, entre Foucaucourt et Estrées, ils aperçurent l'objet lumineux.
Même description que celle faite par les témoins précédents, mêmes observations sur le sens de la marche.
Mais le plus étonnant récit est celui qu'a fait une commerçante amiénoise, Mme Nelly Mansart, épicière, 8 rue de la Mari[]e qui, dimanche revenait de Hérissart. Mme Mansart était accompagnée de voisins, M. et Mme Delaf[?]rée.
Les automobilistes venaient de quitter Hérissart lorsqu'ils aper4urent, dans le ciel, une boule éclatante qui, mieux observée leur apparut ensuite comme une collerette de champignon de couleur orange vif. Le diamètre était d'environ 6 à 8 mètres. Le "champignon" laissait échapper à sa partie supérieure, des flammes tournant du violet au verdâtre, tandis que des sortes de câbles pendaient au dessous.
Mme Mansart, qui conduisait la voiture, eut peur, d'autant plus que la "soucoupe" paraissait suivre la marche de l'auto, se tenant à une distance d'environ 130 mètres et volant en rase-motte.
Lorsque nous traversions un village, déclara Mme Mansart, l'engin le contournait et réapparaissait é la sortie, Il nous suivit ainsi pendant dix kilomètres environ.
A la sortie de Pierregot, je m'arrêtai. La soucoupe s'immobilisa et attendit, tournant en spirale pendant trois ou quatre cent mètres. Comme je redémarrais, elle nous suivit de nouveau.
Ce n'est qu'à Raineville, aux approches d'Amiens, que l'engin nous quitta définitivement, en direction de l'Ouest pour se perdre dans l'infini à une vitesse prodigieuse."
On conviendra que c'est là un récit impressionnant. Il faut encore y ajouter celui d'un boucher de Rue (Somme), M. Galland qui avec sa femme et son fils, revenaient de Berck en auto. Eux aussi furent suivis, pendant un certain temps, par un engin mystérieux de forme allongée et de couleur orange.
L'objet volait à basse altitude à une vitesse ne dépassant pas 30 à l'heure. Il disparut finalement dans la direction de St-Quentin-en-Tourmont, vers la mer.
D'autres personnes ont également observé le phénomène, toujours à la même heure, vers 21 h., dimanche soir.
La découverte des généreuses distributions de (fausses) soucoupes par un retraité beuvrygeois a fait gros bruit et les services de la police, comme ceux de la gendarmerie se sont évertués à chercher hier les troubles qu'auraient pu causer la persistante facétie de M. D'Oliveira.
Combien de personnes ont-elles pu prendre pour de mystérieux engins de Mars les montgolfières de papier, habilement ajustées par le Portugais? On ne le saura sans doute jamais.
Il était possible que les nombreuses apparitions de dimanche dans tout le nord de la France aient eu le beuvrygeois pour auteur. Mais non, il faut, pour cleles-là, trouver une autre explication. Car, ce dimanche, M. D'Oliveira n'avait pas consacré à son passe-temps favori. Ce point a pu être rapidement vérifié. Qu'a donc bien pu troubler le brave santennais?
Certes, si un de ces engins avait percuté contre une meule, il courait le risque de provoquer un incendie. M. D'Oliveira protesta d'ailleurs avec force: il emploie, dit-il, de l'amiante, prenant ainsi toutes précautions. Et, pourtant, la montgolfière atterrie à Sailly-Labourse commençait bel et bien à brûler, à trois mètres d'une meule de paille d'ailleurs.
Et c'est pourquoi M. D'Oliveira "bénéficiera" d'une contravention. Serait-ce le terme de son invention? Une vieille loi, du 31 mai 1924, régit l'utilisation des aéronefs, établissant qu'on ne pourra en lancer dans le ciel qu'avec autorisation du préfet, sur avis du maire.
Et les prescriptions légales définissent que doit être considéré comme aéronef tout objet capable de s'élever dans les airs.
Ce sont donc 5.000 aéronefs que M. D'Oliveira a livré aux nuages!
Qu'il se rassure il ne sera pas contrevenant pour la totalité, il a commencé ses exploits avant 1918, à une époque où la loi en question n'existait pas. Et il y a prescription pour les délits antérieurs à 1931.
Ceci énoncé fort sérieusement, bien sûr.
[Ref. ppe1:] JOURNAL "PARIS-PRESSE":
...Tandis qu'à Paris, un représentant en cartonnages voit un "disque volant" au-dessus de la porte Dorée
ENCORE un Martien. Chaque département aura bientôt le sien. C'est dans le Finistère qu'est apparu le dernier spécimen de l'espèce. Il s'est montré, cette fois, sans casque, à visage découvert. Il n'est pas beau.
Un ouvrier boulanger de Loctudy, M. Pierre Lucas, l'a vu débarquer hier, à 4 heures du matin, d'une soucoupe volante de trois mètres de diamètre, dans la cour de la boulangerie.
- Il n'avait pas plus de 1 m. 20, dit-il. Il s'est approché de moi et m'a tapé sur l'épaule en prononçant des paroles inintelligibles.
"J'ai réussi à garder mon sang-froid, poursuit le courageux mitron. Le visiteur m'a suivi jusqu'au fournil. A la lumière, j'ai pu le dévisager. Il avait la figure couverte de poils et les yeux de la dimension d'un œuf de corbeau. J'ai appelé mon patron, mais le Martien, quand il est arrivé, avait déjà disparu. Et la soucoupe s'était envolée".
Cette même nuit, un marchand de bière de Concarneau a vu dans le ciel deux tables rondes lumineuses, prolongées par une sorte de queue...
Dans le Nord, on n'a pas vu de Martien, mais les gendarmes de Beuvry-les-Béthune ont dressé procès-verbal contre un fabricant de soucoupes volantes. C'est un retraité, nommé d'Oliveira. Il n'est pas Martien, mais Portugais. On a trouvé dans son grenier tout un stock de soucoupes. En fait, c'étaient des montgolfières de papier, de 1 m. 50 à 5 mètres de diamètre, et de toutes couleurs.
J'en ai lancé des milliers, a-t-il dit. C'était si beau. Le soir, on aurait dit des boules de feu...
L'usine à soucoupes est désormais fermée. L'industriel va être poursuivi pour "avoir fait partir des engins enflammés à moins de 100 mètres des habitations".
Mauvais jour, hier, pour les soucoupes dans le Nord: une enquête, menée à Bray-Dunes, près de Dunkerque, a permis d'établir que les engins aperçus dans cette région étaient des avions à réaction de la base belge de Coxide.
Un habitant de Haubourdin a pourtant observé un "tramway volant", et un enfant a vu atterrir à Cheny, près de Lille une soucoupe qui a laissé des traces "comme celle, a-t-il dit, d'un homme grenouille". Les gendarmes ont examiné ces traces; elles ont paru très semblables à celles des sabots de chevaux.
Paris, que les soucoupes négligeaient jusqu'ici, a été favorisé d'une apparition hier après-midi. Un disque volant, suivi d'un panache de fumée, a survolé à 16 h. 30 la porte Dorée sous les yeux de M. Allouis, représentant en cartonnages. Plusieurs autres personnes ont confirmé son témoignage. Mais un rabat-joie insinue que le disque volant, qu'il a également observé, était, semble-t-il, une aile volante.
On a vu hier une bonne vingtaine de soucoupes, de cigares, de boules de feu, de globes lumineux, à Limoges, à Brive, à Azat-le-Ris et à Magnac-Laval (Haute-Vienne), à Forgès et au Mazin (Corrèze), à Payzac (Dordogne), à Chàteau-Chinon, à Nassier, dans le marais poitevin, à Vix (Vendée), à La Rochelle, à Albi.
Près de Clermont-Ferrand, deux soucoupes qui, au passage, dégageaient une odeur de nitro-benzine; près de La Rochelle, une autre qui a laissé des taches d'huile en atterrissant dans un pré.
Enfin, un technicien de la station météorologique de Mans-Arnage a observé hier matin, à 6 h. 8, deux fortes lueurs d'un rouge foncé.
- Il ne s'agissait, dit-il, ni d'avions ni de ballons-sondes, ni de météores. Mais je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'il s'agit de soucoupes volantes...
[Ref. lqh1] JOURNAL "LE QUOTIDIEN DE HAUTE-LOIRE":
Un mineur retraité, de Beuvry-les-Béthune, connu dans sa commune comme un farceur, n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes, pour s'amuser aux dépends des habitants des localités voisines...
S'inspirant du système de la Montgolfière, le joyeux retraité fabriquait des engins qui atteignaient trois mètres de diamètre. L'enveloppe était constituée par des feuilles de papier gris fort, soigneusement collées.. A la base de la "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle dans lequel reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pourvoir l'engin s'élever et disparaître au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orangés. C'est la suite de la découverte, près d'une meule de paille à laquelle un de ces engins avait failli communiquer le feu, que les gendarmes furent amenés à soupçonner le retraité. On devait d'ailleurs découvrir chez celui-ci de nombreux modèles de "soucoupes volantes", prototypes que leur inventeur se préparait à lancer dans le ciel du Nord. Le mystificateur a prétendu qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins. L'ex-mineur sera sans doute condamné à des contraventions pour amusements dangereux.
[Ref. lfo1] JOURNAL "LE FIGARO":
Pour s'amuser aux dépens de ses concitoyens, un mineur retraité de Beuvry-les-Béthunes fabriquait en série ... des soucoupes volantes. S'inspirant du principe de la montgolfière, ce retraité construisait, à l'aide de papier fort soigneusement collé, des engins qui atteignaient un diamètre de deux mètres.
A la base de la "soucoupe" se trouvait un petit réceptacle renfermant un morceau d'étoupe imbibé d'essence, le liquide étant enflammé, l'appareil s'élevait dans les airs et disparaissait entouré de reflets jaunes et orangés.
Mais l'une de ces soucoupes se posa près d'une meule de paille à laquelle elle avait failli mettre le feu. Une enquête fut ouverte et le constructeur facétieux découvert. L'ancien mineur a affirmé qu'il avait déjà construit et lancé plus de mille "soucoupes". Il se verra infliger une contravention pour... amusement dangereux.
[Ref. tae1:] JOURNAL "THE AGE":
PARIS, le 6 octobre (A.A.P.). - Un mineur à la retraite a construit une bonne partie des centaines de "soucoupes volantes" signalées dans le ciel près de Lille (nord de la France) récemment pour une blague.
La police a déclaré hier que le mineur du village de Beuvry-les-Bethune, a fait ses "soucoupes" en papier gris fort sur le principe de la montgolfière.
Après que des chiffons trempés en paraffine aient été allumés, l'air chaud a soulevé les "soucoupes," d'environ 10 pieds de diamètre, et elles partaient dans les vents, émettant une lumière orange et jaune.
[Ref. cds1:] JOURNAL "THE CORSICANA DAILY SUN":
LILLE, France, le 8 oct. (INS) - Les "Soucoupes Volantes" qui sont apparues sur la région de Lille depuis quelque temps se sont révélées aujourd'hui être des ballons à air chaud en papier lancés par un mineur retraité. La police a déclaré que le mineur a fabriqué des ballons de 10 pieds en papier fort et leur a attaché des chiffons trempés au kérosène. Il a été attrapé quand l'une de ses "soucoupes" a presque mis le feu à une meule de foin.
[Ref. tcp1:] JOURNAL "THE COURIER-POST":
Lille, France, 8 oct. (INS) -- Les "soucoupes volantes" qui sont apparues sur la région de Lille depuis quelque temps se sont révélées aujourd'hui être des ballons à air chaud en papier lancés par un mineur retraité.
La police a déclaré que le mineur a fabriqué des ballons de 10 pieds en papier fort et leur a attaché des chiffons trempés au kérosène. Il a été attrapé quand l'une de ses "soucoupes" a presque mis le feu à une meule de foin.
[Ref. lej1:] JOURNAL "THE LUBBOCK EVENING JOURNAL":
LILLE, France, 8 oct. INS -- Les "soucoupes volantes" qui sont apparues sur la région de Lille depuis un certain temps se sont révélées aujourd'hui être des ballons à air chaud en papier lancés par un mineur à la retraite. La police a déclaré que le mineur a fabriqué des ballons de 10 pieds en papier fort et lui ont attaché des chiffons trempés dans du kérosène. Il a été pris quand une de ses "soucoupes" a presque mis en feu une meule de foin.
[Ref. tnn1:] JOURNAL "THE NEW CASTLE NEWS":
LILLE, France (INS) -- Les "soucoupes volantes" qui sont apparues sur la région de Lille depuis un certain temps se sont révélées aujourd'hui être des ballons à air chaud en papier lancés par un mineur à la retraite.
La police a déclaré que le mineur a fabriqué des ballons de 10 pieds en papier fort et lui ont attaché des chiffons trempés dans du kérosène. Il a été pris quand une de ses "soucoupes" a presque mis en feu une meule de foin.
[Ref. ppe2:] JOURNAL "PARIS-PRESSE":
[Légende photo:] "Quel dommage, dit-il, mes soucoupes étaient si belles!" De son propre aveu, M. D'Oliveira, "Martien" d'origine portugaise, en a lancé plus d'un millier dans le ciel du Nord. C'étaient des montgolfières de papier avec une étoupe enflammée à l'intérieur. L'illusion était parfaite. Mais l'une des soucoupes en atterrissant. a failli mettre le feu à une meule de paille. Ce qui vaut au fabricant d'être poursuivi en justice.
[Ref. jds1:] JOURNAL "JOURNAL DU SANTERRE":
Des apparitions dans la région
Les Martiens passent leur week-end sur terre. On les signale un peu partout, du Nord au Midi, des rives de l'Océan aux bords du Rhin.
Il ne s'agit d'ailleurs pas de Martiens, car selon nos plus savants astronomes, ni Mars, ni Vénus ne peuvent être habités. Mars est trop froid et manque d'oxygène. Quant à vénus, elle est actuellement en pleine période carbonifère, un peu comme la Terre, il y a 300 millions d'années.
Les êtres inconnus, pilotant la vaisselle diabolique, sont des Uraniens, a révélé récemment le professeur allemand Hermann Oberth, spécialiste des fusées.
Le monde entier se perd en conjectures. Il y a des partisans de la thèse d'engins venant d'une autre planète. Il y a ceux qui les croient de fabrication terrestre, quelque chose comme des V2 améliorés. Il y a ceux enfin, qui y voient l'objet d'hallucinations.
On cherche des explications: boules de feu, faux soleils, fausses lunes, phénomènes de réfraction, comètes, météores, fusées. Rien de satisfaisant. Rien de définitif.
Les témoignages sont nombreux. Beaucoup sont fragiles. Quelques-uns solides en apparence ne résistent pas toujours à l'observation ou manquent de précision pouvant en garantir l'authenticité.
L'énigme est entière, le dossier des soucoupes reste ouvert mais les vitrines du musée des objets inconnus restent vides.
***
Après la région d'Abbeville, c'est plusieurs personnes de Boves qui viennent de voir des "soucoupes volantes", ou du moins une étrange lueur qui se déplaçait à allure lente. De l'avis dde ces personnes, l'engin semblait s'envoler des abords du terrain de football de Boves. La "soucoupe" a donc été vue par M. et Mme Dhelly et M. et Mme Quin, ainsi que par M. Laurent Laporte, débitant au Pont de Fouencamps.
On apprenait peu après que d'autres personnes du village de Demuin avaient également remarqué l'engin. D'après M. et Mme Deslandes, il s'agissait d'une sorte "d'abat-jour phosphorescent" qui se déplaçait sans bruit et cherchait à se poser. Lorsque ces personnes ont alerté des voisins, l'engin avait disparu.
Dimanche soir, un Moreuillois, M. Julien Bédier, boulanger, rue Thibeauville, revenait, en compagnie de sa femme et de ses enfants, M. et Mme Quenehen, bouchers à Péronne, en voiture, sur la route Amiens-Saint-Quentin quand entre Foucaucourt et Estrées, il aperçut, vers 21 h. 15, un objet lumineux se déplaçant au ras du sol, en direction de Montdidier, à une distance qui fut, on le comprendra, impossible d'évaluer.
De la forme et de la grosseur (apparente) d'un "pain de quatre livres" (sic) bombé sur le haut, la "chose", de la couleur du minium, était immobile, et les occupants de la voiture, après s'être arrêtés, purent l'observer à loisir, tout en émettant les suppositions les plus diverses. Une barre sombre, verticale, occupant environ le 1/5e de la largeur de celui-ci, apparut au milieu de la tache lumineuse, et s'y maintint tout le temps que dura l'observation, soit environ 10 minutes.
D'autre part, on apprend qu'un mineur retraité de Beuvry-les-Béthune a avoué avoir fabriqué lui-même des soucoupes volantes en papier qui fonctionnaient comme des montgolfières.
Le mystificateur a affirmé qu'il avait déjà construit et lancé plus d'un millier de ces engins.
***
Enfin, un jeune homme de Montdidier revenant à Etelfay, le 30 septembre, aurait été frappé de stupeur en apercevant un engin bizarre, vers 23 heures, au-dessus de Faverolles.
[Ref. ent1:] JOURNAL "L'ECHO NOGENTAIS:"
- Désillusion... Au moment où un grand nombre de Français commençait à croire que les soucoupes volantes et autres engins mystérieux étaient réellement d’origine martienne ou vénusienne, on apprend qu’un mineur retraité de Beuvry-les-Béthune fabriquait pour se distraire des montgolfières en papier de 3 mètres de diamètre ayant à leur base un récipient contenant une étoupe imbibée d’alcool. Le liquide en flammé, l’air chaud faisait monter la "soucoupe" qui, dans le ciel, avait des reflets jaunâtres et orangés.
[Ref. tbt1:] JOURNAL "THE TAMPA BAY TIMES":
Lille, France, 8 oct. (INS) -- Les "soucoupes volantes" qui sont apparues sur la région de Lille depuis quelque temps se sont révélées aujourd'hui être des ballons à air chaud en papier lancés par un mineur retraité. La police a déclaré que le mineur a fabriqué des ballons de 10 pieds en papier fort et leur a attaché des chiffons trempés au kérosène. Il a été attrapé quand l'une de ses "soucoupes" a presque mis le feu à une meule de foin.
[Ref. tdt1:] JOURNAL "THE DAILY TIMES":
LILLE, France, 8 oct. (INS) -- Les "soucoupes volantes" qui sont apparues sur la région de Lille depuis quelque temps se sont révélées aujourd'hui être des ballons à air chaud en papier lancés par un mineur retraité.
La police a déclaré que le mineur a fabriqué des ballons de 10 pieds en papier fort et leur a attaché des chiffons trempés au kérosène. Il a été attrapé quand l'une de ses "soucoupes" a presque mis le feu à une meule de foin.
[Ref. las1:] JOURNAL "LIBRE ARTOIS":
La découverte des généreuses distributions de (fausses) soucoupes volantes par un retraité beuvrygeois a fait gros bruit et les services de la police, comme ceux de la gendarmerie, se sont évertués à chercher hier les troubles qu'aurait pu causer la persistante facéties de M. D'Oliveira.
Combien de personnes ont-elles pu prendre pour de mystérieux envoyés de Mars les montgolfières de papier, habilement ajusté par le portugais? On ne le sera sans doute jamais.
Il était possible que les nombreuses apparitions de dimanche dans tout le nord de la France ait eu le Beuvrygeois pour auteur. Mais non. Il faut pour celles-là, le trouver une autre explication. Car, ce dimanche, M. D'Oliveira n'avait pas consacré à son passe-temps favori. Ce point a pu être rapidement vérifié. Qu'a donc bien plus troublées le brave fantaisiste?
Certes, si un de ces engins avait percuté contre une meule, il courait le risque de provoquer un incendie. M. D'Oliveira proteste d'ailleurs avec force: il emploie, dit-il, de l'amiante, prenant ainsi toutes précautions. Et, pourtant, la montgolfière atterrie à Sailly-Labourse commençait bel et bien à brûler, à trois mètres d'une meule de paille d'ailleurs.
Et c'est pourquoi M. D'Oliveira "bénéficiera" d'une contravention.
Sera-ce à la tout le terme de son invention? Une vieille loi, du 31 mai 1924, régit l'utilisation des aéronefs, établissant qu'on ne pourra en lancer dans le ciel qu'avec l'autorisation du préfet, sur avis du maire.
Et les prescriptions légales définissent que doit être considérée comme aéronefs tout objet capable de s'élever dans les airs.
Ce sont donc à 3000 aéronefs que M. D'Oliveira a livré aux nuages.
Qu'il se rassure, is ne sera pas contrevenant pour la totalité. Il a commencé ses exploits avant 1914, à une époque où la loi en question n'existait pas. Et il y a prescriptions pour les délits antérieurs à 1951.
Ceci énoncé fort sérieusement, bien sûr.
[Ref. dos1] JOURNAL "DOUAI SCARPE":
Les soucoupes volantes semblent envahir la région du Nord. Une explication a pu être donnée cette semaine à ce mystère. Un "farceur" de Beuvry-les-Béthune comptait dans ses loisirs la confection de petites montgolfières gonflées à l'air chaud.
Notre reporter a tenu - de ses mains tenu - et même soutenu la soucoupe volante de Beuvry. L'inventeur (acroupi, à droite) va la lancer dans les espaces interplanétaires (ou approchants). Il a a llumé sous la montgolfière un foyer qui gonflera le ballon d'air chaud.
[Ref. sme2:] MAGAZINE "SEMAINE DU MONDE":
SOUCOUPES VOLANTES ET MYSTIFICATEURS. Les farces de M. D'Oliveira, nous écrit M. Gérard D..., rue Nationale, à Lille, vous semblent-elles vraiment une explication aux phénomènes regroupés dans le chapitre des "soucoupes volantes". Car enfin, votre retraité de Beuvry envoyait des montgolfières qui ne pouvait guère couvrir une distance supérieure à 15 ou 20 kilomètres. Et les apparition de Quarouble? Et celle de la Somme? Et enfin, toutes celles que mentionnent quotidiennement vos confrères de la presse du matin et du soir?... Devons-nous admettre que, par un mystérieux hasard, des centaines de français se passionnent aujourd'hui pour l'art de gonfler des ballons et de mystifier leurs compatriotes? Ou ne faut-il pas, avec plus de logique et un petit effort d'imagination, admettre que nous sommes en présence d'un phénomène inexplicable pour le grand public. Et la fréquence des répétitions nous oblige, qu'on le veuille ou non, à y croire, en attendant de comprendre...
[Ref. laa1:] JOURNAL "L'AVENIR D'AUCHEL":
Un Martien:
- La maison de M. D'Oliveira, s'il vous plait
- !!!
- Il vient de nous commander cette soucoupe, vu le succès de... son ballon d'essai...
[Ref. rdr1:] MAGAZINE "RADAR":
BEUVRY-LES-BETHUNE. -- Moi, déclare sans rire Victor Oliviera, les soucoupes ne risquent pas de m'impressionner. Figurez-vous que j'ai commencé à en fabriquer dès 1922. Je n'avais que 28 ans mais je venais de lire dans une histoire de l'aéronautique la passionnante aventure des frères Montgolfier. Ces papetiers dauphinois du XVII siècle ont comme vous le savez inventé les aérostats. De leurs expériences j'avais surtout retenu ceci: leurs sphères en papier huilé portaient à leur partie inférieure un réchaud à charbon de bois. Pas de doute, pour qu'il y ait force ascensionnelle, il faut échauffer l'air contenu dans l'enveloppe en papier. Mes essais furent très satisfaisants. Le tintamarre mené autour des soucoupes m'a donné l'envie de recommencer mes petits jeux. J'ai 60 ans c0est vrai mais je reste gai comme un pison. Regardez-donc on cerf-volant. Quelle élégance, n'est-ce pas? Et il me suffit de placer un pot de fleur à sa partie inférieure et de le remplir avec des chiffons enflammés, [?] dans l'amiante, pour obtenir une vitesse qui n'a rien de supersonique, mais produit son petit effet. Mais la plaisanterie est mal comprise. On veut me poursuivre parce que, dit-on, mon système risque de provoquer des incendies?
[Ref. ner3:] JOURNAL "NORD-ECLAIR":
Les soucoupes volantes continuent d'envahir le ciel... et les colonnes des journaux.
La psychose de ces engins célestes continue à se développer.
L'opinion publique, qui se passionne aujourd'hui autour de ce problème, se divise en deux: les "soucoupistes" et les "anti-soucoupistes".
Après la découverte, non loin de chez eux, du farceur portugais qui faisait partir dans le ciel des "soucoupes" en papier... les Béthunois n'étaient pas les derniers à se gausser de ces sortes d'engins insolites.
Aussi, les partisans de l'existence des "soucoupes volantes" ne formaient plus qu'une petite minorité.
Il n'en est plus ainsi depuis hier, un brusque changement de majorité s'est opéré par la nouvelle de l'apparition dans le ciel béthunois d'une "vraie soucoupe volante!"
Du pharmacien à la bouchère, de la bouchère au charcutier, du père Thomas au père Camus, la nouvelle se répandit en ville comme une traînée de poudre: deux hommes, l'un de Vendin-lez-Béthune, l'autre de Beuvry, avaient "de leurs yeux vu", pendant quelques secondes, "un disque de feu semblable à la pleine lune... qui s'allongea soudain par la base, comme un ballon de rugby, prit ensuite la couleur indigo, puis s'éloigna vers le sud-ouest de Béthune (vers Annezin), en traçant une traînée d'étincelles".
Ces deux témoins s'appellent M. Louis Decourcelle, 54 ans, transporteur, rue de la Mairie, à Vendin-lez-Béthune; le second, M. Julien Vanarien, 35 ans, de Beuvry-Gorre. Ce dernier était accompagné de M. Julien Vannée et M. Jules Delbart.
Ces personnes pensent que d'autres ont pu être, comme eux, les témoins de cette bizarre apparition.
Y aura-t-il d'autres témoignages?
[Ref. tin1] "TINTIN ACTUALITES":
C'est la grande plaisanterie du jour. De tous les azimuts arrivent des nouvelles fraîches des "Martiens" et de leurs "soucoupes volantes", qui seraient montées, tenez-vous bien, par des "plantes douées de raison", les Uranides! C'est du moins ce qu'affirme le Dr Oberth, l'ingénieur des V-1.
Quand d'aventure un engin véritablement mystérieux et inquiétant se posera sur notre terre, et se promènera dans notre atmosphère, personne n'y croira plus! Un exemple parmi tant d'autres:
Un mineur de Bouvry-les-Béthunes [sic] (Nord), M. Victor d'Oliveira, 60 ans, fabriquait lui-même des soucoupes volantes... Et les engins qu'il lançait (secrètement) dans le ciel du Nord intriguaient fort les habitants des localités voisines. Il s'agissait de petites montgolfières en papier fort, à l'intérieur desquelles une étoupe enflammée chauffait l'air et leur permettait ainsi de s'envoler. L'engin s'élevait alors et voguait au gré des vents, entouré de reflets jaunâtres et orange du plus mystérieux effet. Hélas! l'une de ces "soucoupes", en atterrissant, faillit communiquer le feu à une meule de paille... Les gendarmes eurent vite fait de découvrir le coupable et M. d'Oliveira a dû interrompre sa fabrication. On voit ici l'une de ces soucoupes-montgolfières en cours de gonflage.
[Ref. tdo1:] JOURNAL "THE DAILY OKLAHOMAN":
Paris, 10 octobre - Les "soucoupes volantes" volent en France.
Des objets en forme de soucoupe, de cigare et d'aile ont été signalés dans différentes parties de la France.
Trois personnes à Paris ont affirmé avoir vu une apparition. Ils étaient concordant sur l'heure et sur le fait que "ça" faisait un bruit aigu et était suivi d'une traînée de flammes. Deux d'entre eux pensaient que cela ressemblait à une aile sans fuselage.
Un membre de l'assemblée a appelé le ministère de l'Air à expliquer de quoi il s'agit.
Pendant ce temps, un certain nombre d'explications simples apparaissent à leur manière.
A Lille, un mineur retraité produisait des "soucoupes volantes" en papier avec des cônes trempés dans du kérosène. S'envolant dans la nuit, elles ont réalisé tous les fantasmes de soucoupes volantes, se déplaçant dans les airs avec une lumière jaunâtre.
Le mineur, qui prétend être fasciné par les feux d'artifice et les ballons, est désormais inculpé par la police de ce qu'on appelle un "amusement dangereux". Une de ses soucoupes, semble-t-il, a presque mis le feu à une botte de foin.
[Ref. lbt1:] NEWSPAPER "LE LIBERTAIRE":
On a... ou on n'a pas le complexe "soucoupes"!
Bien plus que question de croyance, c'est affaire de logique.
Mais il faut croire que le bon sens n'est plus la qualité fondamentale du Français moyen, puisque plusieurs dizaines de milliers d'individus, apparemment sains, achètent "France-Poire" [= le journal France Soir] uniquement pour se documenter sur les soucoupes volantes!
Voilà bien qui dénote une certaine dose de... disons... crédulité!
Car, outre que "France-Poire" n'est certainement pas le canard à choisir pour y puiser des renseignements valables sur quoi que ce soit, il faut une louable application dans la cornichonnerie pour penser un seul instant que les habitants d'une quelconque planète puissent considérer la Terre comme lieu de villégiature possible. Nous avons ce qu'il faut - comme monstres moraux - pour décourager le reste de l'Univers...
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il existe pourtant des gens qui y croient! Comme à la Bible. Comme au Christ de Montfavet! Les soucoupes volantes ont un mérite pourtant...: grâce à elles, à la légende dont on les auréole, les cinglés sortent de leurs coquilles! Les soucoupes nous permettent de démasquer, d'identifier tout ce que notre douce France compte de tarés, d'hallucinés, de refoulés et de persécutés mentaux. L'occasion leur est donnée de se manifester, ils en usent, en profitent, en abusent. Ils y croient, ils en voient, leurs pauvres têtes perturbées se remplissent de soucoupes tous formats, de Martiens imberbes et barbus, de rayons lumineux verts ou rouges. C'est du sous-Jules Verne pour cerveaux affaiblis. Tous ces gens sont mûrs pour le cabanon, la sous-cutanée... et l'abonnement à "France-Poire"! On cite même des cas de démence collective.
La pourrie-presse est là, bien là, qui crée la psychose de la peur, de l'occulte! Tant pis si les dégénérés s'excitent! Qu'importe de détraquer les ciboulots primaires des pauvres bougres! Il faut créer le mythe des soucoupes, cela force la vente! Flattons les bas instincts du public, organisons le battage publicitaire ignoble, sur cette énorme plaisanterie!
Alors ils marchent, tous, en bloc, les pauvres piqués de province et d'ailleurs! Panique, lâcheté, angoisse, tous les réflexes poltrons se déchaînent. Sans pudeur.
Tout récemment un personnage tira sur son voisin qui nettoyait sa voiture et qui s'était trouvé pris un instant dans le faisceau des phares!
Il l'avait pris pour un Martien! En banlieue de Paris (aux Lilas) un groupe de piqués téléphona à "France-Poire" (naturellement). Ils venaient de voir un engin volumineux se poser dans la zone! Rapide contrôle: il ne s'agissait que d'une voiture de police qui fouillait le terrain vague de ses phares, pour y démasquer les clochards, les rôdeurs...
Au fait! Que leur voulait-elle, la police, à ces clochards, à ces rôdeurs? Leur procurer un logement, du travail? Leur donner les moyens de redevenir des hommes? On ne nous le dit pas...
C'est égal, assimiler nos flics à des Martiens, c'est leur faire beaucoup d'honneur! Et c'est manquer de courtoisie pour les "autres"!
De chaque coin de province, les témoignages affluent. Une armée pacifique de Martiens barbus et velus occupe nos moindres villages. Le hameau français qui, à l'heure actuelle, n'aurait pas eu SA soucoupe, serait déshonoré!
Il n'y a pas de catégorie sociale particulière où classer les voyeurs de soucoupes. Il s'agit aussi bien du cantonnier, du garagiste, de l'épicière et de l'idiot local... que du notaire. Parfois, c'est le maire lui-même qui se pose en visionnaire. Et on lui laisse ses fonctions... Mais les privilégiés, les petits veinards, ce sont encore bien les pandores! C'est comme on vous le dit: les Martiens, pas dégoûtés pour deux sous, sympathisent facilement avec les gendarmes et les gardes-champêtres!
Le voilà bien... le prestige de l'uniforme!
Bah!.,. "ILS" en reviendront! En définitive, il y a que les gens dont le métier consiste à scruter le ciel (astronomes, observateurs) qui, bien que munis d'appareils de détection puissants, n'ont jamais vu une soucoupe! Pas de chance! Ça ne leur fait pas de bien dans leur profession! Bientôt, on montrera du doigt "l'homme-qui-n'a-jamais-vu-d'soucoupe". Et on l'internera pour peu qu'il proteste! Ainsi va notre planète...
N'oublions pas les farceurs qui s'amusent à bon compte; en gonflant des baudruches peintes aux couleurs vives et en les envoyant se balader dans l'atmosphère... et terroriser tous les dingos des villes et des villages!
Le jour où l'on s'apercevra que les soucoupes - si soucoupes il y a - sont de conception purement terrestre (et humaine) elles n'intéresseront plus personnée. Ou presque. Ce ne sera QUE de la science! Quelle déconvenue pour tous les occultes, pour tous les lunaires au complexe de Mars!
En attendant, le filon est d'or pour "France-Poire"! Il sera pressuré jusqu'au bout. Cela stimule le tirage et permet au... "plus grand journal français" de faire passer au troisième plan - derrière les soucoupes et la respectueuse de service - le problème du réarmement mondial et les revendications sociales. Pour la presse de gouvernement, il est bien évident que les faveurs de "Martine ou de Lolo" et l'idylle du Martien et du gendarme, ont beaucoup plus d'importance que le chômage et la non-reconstruction!
Quand on vous dit que les soucoupes servent à quelque chose...
René TERRIER.
[Ref. tbg1:] JOURNAL "THE BOSTON GLOBE":
Même Folie Que Pour la Chasse aux Sorcières
PARIS (Reuters) -- Les Français se sont lancés dans l'engouement pour les soucoupes volantes avec tout l'enthousiasme que leurs ancêtres médiévaux ont consacré à la chasse aux sorcières.
Il ne se passe pas un jour sans que la France entière ne parle de "soucoupes volantes", de "cigares volants", de "champignons volants" et de "cloches volantes" pilotées par des sorciers du XXe siècle.
Les villageois s'emparent de fusils de chasse et de fourches et s'en vont vaillamment à la rencontre de toute soucoupe signalée ayant atterri à proximité. La police passe des heures à suivre les signalements.
Les histoires de soucoupes volantes et des spéculations sur leur origine remplissent la presse nationale. Ils ont même chassé le sexe des premières pages de certains hebdomadaires populaires. On a offert une récompense de 1.000.000 francs (environ 2800 $) au lecteur qui enverrait la première photo authentique d'une soucoupe volante.
Le maire de Châteauneuf-du-Pape, village viticole de 1600 habitants, a décrété que toute soucoupe volante qui atterrirait dans son village serait mise en fourrière.
Les histoires de soucoupes volantes proviennent de tous les niveaux et âges de la population.
Quelques privilégiés affirment avoir vu les créatures qui pilotent les soucoupes au-dessus de la France. Ils conviennent généralement que les créatures, généralement considérées comme des Martiens, sont plus petites que les êtres humains et semblent très poilues. La plupart de ces créatures, si elles parlent, émettent des sons inintelligibles, mais certaines se sont faites comprendre en français et même en russe.
Gilbert Lafay, 13 ans, de Chateaubriant, a déclaré avoir vu dans un champ une soucoupe volante pilotée par un homme qui lui a parlé en français.
L'assistant boulanger Pierre Lucas de Loctudy a affirmé avoir rencontré un pilote de soucoupe volante de quatre pieds avec un visage ovale poilu et des yeux gros comme des oeufs de corbeau.
Un ouvrier, Louis Ujvari, a rencontré un pilote de soucoupe volante près d'Epinal qui parlait russe et lui a demandé à quelle distance il se trouvait de la frontière allemande.
Les soucoupes semblent généralement être pilotées par des mâles. Une exception a été signalée par un maître d'école, Mr. Martin, qui a dit avoir rencontré deux belles filles martiennes sur l'île d'Oloron [sic] au large des Côtes Atlantiques Françaises. Elles mesuraient environ quatre pieds et quatre pouces et portaient des casques, des gants et des bottes en cuir.
Les étranges visiteurs de l'espace seraient équipés de "pistolets à rayons" qui figent les témoins sur place avec un effet de choc électrique et immobilisent temporairement les moteurs des automobiles, mais aucun acte vraiment hostile de leur part n'a jusqu'à présent été signalé.
Les Français sont moins bien disposés envers leurs visiteurs non invités et certains accidents se sont produits lors de la chasse aux Martiens. A Sinceny, Jean Faisan a tiré deux coups de feu sur son voisin fermier, Maurice Ruan, qui réparait sa voiture une nuit, manquant de peu sa tête mais endommageant le radiateur.
Faisan a expliqué que lorsqu'il a vu un personnage illuminé par deux lampes, il pensait qu'il était en présence d'un "Martien réparant sa soucoupe volante". Il a couru chercher son fusil de chasse et a tiré.
Dans le village de Troussey, le ramasseur de betteraves à sucre Alexandre Ronneji, qui n'avait pas eu de coupe de cheveux depuis plusieurs mois, a été malmené par une foule qui l'a confondu avec un Martien poilu.
A Tain-l'Hermitage, dans le centre de la France, un vigneron a décidé que son voisin, Mr. Neyret, avait l'air "extraordinaire" dans le crépuscule et l'a attaqué sauvagement, le battant si sévèrement qu'une oreille a été arrachée. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il a découvert que Neyret n'était pas un Martien.
Les caricaturistes de presse et les farceurs ont fait leurs choux gras pendant toute l’affaire. Les journaux et les magazines hebdomadaires populaires remplissent leurs pages de dessins humoristiques sur les soucoupes.
Un travailleur d'un dépôt ferroviaire parisien a fait courir ses camarades à la chasse au Martien en mettant un casque de soudeur avec une lumière verte à l'intérieur.
Mais le roi des farces à la soucoupe a été un mineur à la retraite du village de Beuvry-Les-Bethunes, près de Lille, qui construisait des soucoupes volantes dans son jardin. Il a fait ses "soucoupes" en papier gris sur les principes du ballon à air chaud et mettait le feu à un chiffon imbibé de paraffine à la base. L'air chaud soulevait les "soucoupes", certaines de plus de neuf pieds de diamètre, et elles partaient au gré du vent en montrant les lumières orange et jaunes de leurs flammes.
La police l'a découvert après qu'une de ses "soucoupes" ait atterri près d'une meule de foin et l'ait presque incendiée.
Les tentatives pour expliquer les phénomènes de soucoupe ont varié de "l'hallucination de masse" à la suggestion qu'il s'agit de nouveaux avions expérimentaux construits sous forme de cigare qui peuvent décoller verticalement.
Une autre théorie est que, dans certaines conditions atmosphériques, le carburant d'échappement des avions à réaction se solidifie et peut former des formes de "soucoupes". On a dit que cela atteignait le sol sous la forme d'un matériau caoutchouteux qui se dissolvait au toucher. Un tel matériel aurait souvent été trouvé sur des sites d'atterrissage de soucoupes.
[Ref. hws1:] HAROLD T. WILKINS:
Cependant, tout ceux qui ont considéré que ces visiteurs inquiétants étaient simplement le faits de plaisantins, "les dupes du canular," ont pris à coeur et trouvé de l'assurance à nouveau, quand la police de Lille a ferré une racaille de mineur à Beuvry-les-Bethune, qui a déclaré qu'il avait fabriqué des soucoupes à partir de le papier gris fort imbibé dans de l'essence, et après avoir allumé un feu sous elles, envoyé quelques 1000 d'entre elles (sic) - dans le vent, avec des lumières jaunes et rouges. La police en a trouvé une sur une meule de foin. Bien que ceci puisse être partiellement vrai, il serait nettement imprudent de sauter à la conclusion que ce que ces personnes ont vu partout en France, un beau et grand pays, n'était que la farce d'un mineur.
[Ref. gbr1] GRAY BARKER:
Un millier des engins célestes étranges ont été fabriqués par un mineur de Beuvry-les-Bethunes dans sa propre arrière-cour. C'étaient des ballons, faits de papier gris fort, et remplis d'air chaud en attachant des chiffons imbibés de paraffine à la "soucoupes" de 10 pieds. Les ballons ont montré des lumières orange et jaunes, et ont été responsables de plusieurs des histoires de soucoupes jusqu'à ce qu'une d'elles ait presque mis le feu à une meule de foin et que l'inventeur ait eu des ennuis avec la police.
[Ref. via1:] BULLETIN D'UFOLOGIE "VIMANA 21":
MERCREDI 6 OCTOBRE: POUR MYSTTIFIER SES COMPATRIOTES, UN FARCEUR FAISAIT DES SOUCOUPES VOLANTES -
Lille - Un mineur connu dans sa commune comme farceur, retraité, n'a pas manqué l'occasion que lui offrait le mystère des soucoupes volantes, pour s'amuser au dépend des habitants des localités voisines. S'inspirant du système Montgolfiere, le joyeux retraité fabriquait des engins qui avaient un diamètre de 3 m, une enveloppe faite d'une feuille de papier gris, fort soigneusement collée. La base de la soucoupe était formée d'un petit réceptacle où reposait une touffe d'étoupe imbibée d'un liquide inflammable. Il suffisait alors d'enflammer l'étoupe pour voir l'engin s'élever et disparaitre selon la direction du vent. C'est à la suite de la découverte d'un de ces engins que les gendarmes furent amenés à soupconner le retraité. On devait découvrir chez lui un grand nombre de modèles de soucoupes. Il a dit avoir fait et lancé plus de 1000 engins.
La source est indiquée être le journal Le Bien Public.
[Ref. lgs1:] LOREN GROSS:
"Soucoupes volantes de papier." Tous les OVNIS n'étaient pas des "vaisseaux spatiaux". Un mineur de Bouvry-les-Béthune, M. Victor d'Oliveira, fabriqua et envoya au-dessus de 1.000 ballons de dix pieds de haut en papier gris fort, l'air chaud fourni par des charges utiles de chiffons brûlants parafinés. Les créations du mineur étaient impressionnantes en vol, apparaissant jaunes et orange en couleur et sans doute ont été responsables de nombreuses observations de soucoupes. Les "soucoupes de papier" étaient un secret bien gardé jusqu'à ce qu'un ballon ait presque mis une meule de foin en feu qui attira l'attention de la police. 185. (Voir les coupures de presse)
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Lanternes thaïlandaises artisanales.
Les lanternes thaïlandaises sont une cause ancienne de certains récits d'observations d'OVNIS: lors de la vague des "airship" de 1896 - 1897 aux USA, lors de la vague de 1972 au centres des USA, etc.
Depuis que ces mini-montgolfières de papier peuvent être commandées sur Internet à parfois 1 € pièce - on en trouve aussi couramment maintenant dans des magasins de "déco", il n'y a plus besoin de les fabriquer soi-même de façon artisanale.
Ci-dessus: Une lanterne thaïlandaise. |
Bien entendu, ce dossier n'est pas exactement un "cas d'observation d'OVNI", car la première source est au sujet de l'explication d'observations non spécifiées. Néanmoins j'estime que de tels faits ne devraient pas être omis.
Beuvry-les-Béthunes (Pas-de-Calais) (et non "Bouvry-les-Béthunes (Nord)") a fusionné avec Béthune en fin 1993 et prit le nom de Beuvry.
Cas éventuellement ou sûrement explicables par les lanternes chinoises du retraité de Beuvry:
(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)
Beuvry, Bouvry-les-Béthunes, Beuvry-lès-Béthunes, Beuvry-les-Béthune, Pas-de-Calais, Oliviera, Henri d'Oliveira, Victor d'Oliveira, gendarmes, incendie, lanternes thaïlandaises, Nord, montgolfières, cas négatif, farce, canular
[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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1.0 | Patrick Gross | 14 décembre 2016 | Première publication. |
1.1 | Patrick Gross | 24 décembre 2016 | Addition [ldm1]. |
1.2 | Patrick Gross | 30 décembre 2016 | Addition [prs1]. |
1.3 | Patrick Gross | 16 septembre 2017 | Additions [tbs1], [tae1], [tnn1], [lej1], [tcp1], [cds1], [tbt1], [tdt1]. |
1.4 | Patrick Gross | 3 avril 2019 | Addition [via1]. |
1.5 | Patrick Gross | 26 mai 2019 | Dans les Explications, addition de la partie "Cas éventuellement ou sûrement explicables par les lanternes chinoises du retraité de Beuvry". |
1.6 | Patrick Gross | 21 juin 2019 | Addition [rdr1], Résumé. |
1.7 | Patrick Gross | 18 décembre 2019 | Additions [ppe1], [ads1], [ent1], [tbg1]. |
1.8 | Patrick Gross | January 17, 2020 | Additions [ppe2], [tdo1]. |
1.9 | Patrick Gross | 25 février 2020 | Addition [nnm1]. Dans le Résumé, addition des paragraphes "Le 6 octobre 1954, un article dans le journal régional Le Courrier Picard..." et "Le journal disait qu'il en aurait lâché plusieurs milliers..." |
2.0 | Patrick Gross | 12 mars 2020 | Addition [jds1]. |
2.1 | Patrick Gross | 24 mars 2020 | Addition [dos1]. Dans le Résumé, "Je n'ai trouvé qu'une seule photo d'une des lanternes volantes du farceur, parue" changé en "Il y a eu plusieurs photos des lanternes volantes du farceur, dont celle parue". |
2.2 | Patrick Gross | 12 avril 2020 | Addition [ner2]. |
2.3 | Patrick Gross | 14 avril 2020 | Addition [nmn1]. |
2.4 | Patrick Gross | 18 avril 2020 | Addition [nll1]. |
2.5 | Patrick Gross | 22 avril 2020 | Additions [vdn1], [laa1]. |
2.6 | Patrick Gross | 24 avril 2020 | Addition [nmn2]. |
2.6 | Patrick Gross | 24 avril 2020 | Addition [nmn2]. |
2.7 | Patrick Gross | 1 juin 2020 | Addition [ner2]. |
2.8 | Patrick Gross | 9 juin 2020 | Addition [las1]. |
2.9 | Patrick Gross | 18 juin 2020 | Addition [ner1]. |
3.0 | Patrick Gross | 23 juin 2020 | Addition [lib1]. |
3.1 | Patrick Gross | 28 juin 2020 | Addition [jpc1]. |
3.2 | Patrick Gross | 5 janvier 2021 | Addition [bre1]. |
3.3 | Patrick Gross | 17 janvier 2021 | Addition [lcx1]. |
3.4 | Patrick Gross | 23 février 2021 | Addition [lcd1]. |
3.5 | Patrick Gross | 2 juin 2022 | Additions [sme1], [sme2]. |