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Rencontres rapprochées:

Le cas de Kelly - Hopkinsville, 1955:

Voici les informations et documents que je suis parvenu à rassembler sur le cas d'une famille de fermiers Américains qui pensent avoir été attaqués par des créatures extra-terrestres pendant tout une nuit, du 21 au 22 août 1955.

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Cliquez! L'article du journal "Kentucky New Era", 22 Août 1955.
Cliquez! Article par Annie McFie.
Cliquez! Un aperçu historique, par Karal Ayn Barnett.
Cliquez! Document anonyme trouvé sur le web.
Cliquez! Article du journal "Kentucky New Era", 30 Decembre 2002.
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Une nouvelle proposition d'explication:

En 2002 une nouvelle explication est proposée: la famille Sutton aurait passé la nuit à s'effrayer de la présence de chouettes. Je propose ici une approche critique de cette proposition.

Des points réalistes:

L'être sera vu s'envolant pour se réfugier dans un arbre un peu plus loin. Les Sutton ont précisé que l'être avait basculé de la branche puis avait flotté vers le sol. Généralement, le grand-duc attend dans un arbre. Il vole silencieusement, en battant des ailes et en vol plané.

C'est exact. Il vole cependant silencieusement quand il est en vol plané, et non pas quand il bat des ailes. Mais c'est là un détail sans incidence.

Quand les Sutton virent la première fois le grand-duc, il venait peut-être de se jeter sur une proie, en ouvrant les ailes pour atterrir. Ce qui expliquerait éventuellement l'impression de voir l'être bras écartés au-dessus de la tête. De plus, quand le grand-duc est suffisamment excité, il dresse ses aigrettes verticalement. Elles pourraient bien être les grandes oreilles pointues observées par les témoins.

Le parallèle est convaincant. Il y a là matière à sérieusement envisager l'hypothèse d'une confusion avec cet oiseau.

Le Grand-duc est principalement actif au crépuscule et la nuit, durant l'élevage des jeunes. La ponte se fait en mars. L'incubation est de 34 jours. Il faut 9 semaines aux petits pour qu'ils puissent voler, donc l'envol se déroule en mai juin. Les adultes les nourrissent encore pendant trois mois jusqu'à l'émancipation en septembre octobre. Ils chassent aussi le jour. Sinon, ils passent la journée dans une fente de rocher ou cachés dans la cime d'un arbre ou dans une souche. Le soir, dans l'heure suivant le coucher du soleil, ils partent en chasse. A l'aube, le mâle regagne son perchoir diurne environ une demi-heure avant le lever du soleil. Le 21 août 1955, le soleil se couche à 18h35 Heure Légale. Comme par un étrange hasard, notre humanoïde apparaît à 19h30 HL! Chose encore plus troublante, le soleil se lève à 5h12 HL et l'humanoïde disparaît à 4h45 HL...

La encore nous avons des éléments pertinents.

Il convient cependant d'examiner l'ensemble des éléments donnés dans le récit.

Brève liste des points üossibles non expliqués par la thèse de la chouette:

Une chouette avec des mains énormes:

L'article du journal "Kentucky New Era" rapporte le lendemain: "Les hommes ont décidé de sortir et de voir si le visiteur avait été touché. Taylor était à l'avant et quand il a émergé de la porte avant, une main énorme venant d'au dessus du porche au-dessus de la porte l'a saisi par les cheveux. Il s'écarta et les deux hommes sont sortis de la maison." L'auteur de l'hypothèse de la chouette modifie légèrement le récit, "Sous le (sic) auvent, une main griffue apparaît au dessus d'eux" suggérant que l'être quel qu'il soit ait été sous et non sur l'auvent, et remplaçant commodément "main énorme" par "main griffue."

Plus loin, l'auteur répète: "Sur l'auvent de l'entrée, quand ils sortent la première fois, un des hommes voit une "main griffue". Ne seraient-ce pas là les serres ou les rémiges des ailes d'un grand duc?" Là encore, il y a un manque de fidélité: les hommes ne voient pas une main griffue sous l'auvent, mais une "main énorme" saisit un des hommes par les cheveux depuis le dessus de l'auvent.

En tout état de cause il parait difficile d'imaginer une chouette possédant une main énorme.

Une chouette bien familière:

En outre, de l'aspect de sa possibilité, le comportement pour une chouette de passer une main énorme vers le bas par dessus un porche, et d'approcher et saisir par les cheveux un homme parmi un groupe, semble relativement inédit. Cela pourrait éventuellement être le comportement d'un puma ou chat sauvage.

Une chouette téméraire:

Un autre problème est qu'il parait peu raisonnable de penser qu'un oiseau ou tout autre animal aurait un tel comportement d'approche alors qu'il est rapporté qu'au moins un coup de feu ait été tiré. A priori, les animaux ont une certaine tendance à s'effrayer des coups de feu.

Une chouette métallique:

L'auteur de l'hypothèse de la chouette écrit: "Une autre apparut au coin de la maison, Lucky fit feu à bout portant. Un bruit métallique se fit entendre." Parler ici de "une autre" et non pas "un autre" n'est de toute évidence pas innocent.

Le Kentucky New Era rapporte "les visiteurs portaient ce qui semblait être des plaques de métal." La description de Lankford est: "il ressemblait à un bidon d'essence de 5 gallons avec une tête dessus, sur deux minces jambes. Il brillait comme si il était fait de métal brillant."

Les récits indiquent qu'à une occasion ou les deux hommes faisaient feu sur eux, la balle faisait un son métallique quand elle les touchait, "comme si elle avait été tirée au fond d'un seau en fer."

Le témoin dit bien "comme si," faisant une comparaison, et précise que le son métallique était entendu "quand elle les touchait."

Pour évacuer le problème, l'auteur de la théorie de la chouette suggère d'abord en déformant le récit initial que le son métallique était celui d'une balle perdue touchant un objet métallique et non la cible, et omet toute mention de description de "plaques de métal" et de brillance métallique des créatures.

L'auteur de la théorie de la chouette explique ensuite: "Il y a aussi une autre explication possible au bruit entendu: la femelle grand-duc se contente souvent d'émettre un cri de mendicité, sorte de "gweing" enroué qui répond au "bouho" du mâle. Le "gweing" de la femelle ressemblerait-il à un bruit d'impact sur du métal? Ce ne serait pas la première fois qu'un cri d'oiseau serait mal interprété par des témoins: voir l'article de Raoul Robé "le cri de la locustelle le soir au fond des blés" (7). Lire aussi le cas n° 20 de la commission Condon où des bips répétés furent expliqués avec certitude comme étant ceux d'une chouette."

Je suis moi-même quelque peu perplexe à l'idée que les Suttons, gens de la campagne, confondraient le son d'une balle touchant un objet métallique résonant avec un cri de "gweing" enroué d'une chouette. On peut cependant l'admettre. Mais on doit alors également admettre que ladite chouette supposée aurait au moment ou une balle l'attendrait le comportement d'émettre "un cri de mendicité." Bien que cela ne soit pas forcément impossible, j'ai le sentiment très fort qu'il y a là une sorte de "bricolage" explicatif, y compris l'utilisation de cas présentés comme similaires qui ne le sont pas en réalité.

Le cas N.20 du rapport Condon n'est pas aussi simple qu'une identification d'un son de bip avec des cris de chouettes. Le Rapport nous démontre amplement que des sons ont été enregistrés et identifiés à ceux de chouettes, mais manque de nous expliquer d'autres sons affectant l'équipement radio d'une voiture de police, indiquant également que des observations visuelles d'OVNIS qui sont ou ne sont pas en rapport avec ces sons n'ont pas été étudiés car "pas assez impressionnants." Le rapport laisse une impression très nette que des événements intéressants se sont produits, et que dès lors que l'on a enregistré et identifié des huluments de chouettes, le comité a été soulagé de trouver une raison de ne pas s'inquiéter davantage des autres événements. (Le rapport dit: "Other aspects that the Civil Defense official reported were: The sound had been heard for about three weeks. It had been heard as far as two miles away from its apparent source. A similar sound (believed by some to be from the same source) had been received on a police patrol car radio at 150 megacycles while the sound was being heard by persons in the above-mentioned area; visual UFO sightings had been reported in the general area of the sound during the same period. One sighting reported by two police officers and several FAA men occurred two days before the reported onset of the sound. A disc-shaped object was reportedly sighted passing overhead beneath an overcast ceiling of 1,000 feet. The sound did not alter perceptibly when people were in the area, even though they made noise, shone lights, or fired guns.")

Une chouette blindée:

Dans la mesure on ou soutient que toute l'affaire n'est pas un canular intégral, on se doit de se rapporter au récit. Or ce récit semble clairement indiquer que les Sutton ont passé plusieurs heures à faire feu sur les êtres rapportés, les touchant à plusieurs reprises.

Quand la première petite entité fut à 6 ou 7 mètres d'eux, Billy et Lucky l'accueillirent avec un feu nourri. Les deux hommes ont par la suite bien précisé qu'il n'y avait aucune chance qu'ils aient manqué la créature à distance si courte, mais le petit être tomba simplement à la renverse, fit une roulade et fila se cacher vers les bois.

Quand une autre créature montre "son visage" à la fenêtre du living, après qu'elle ait essuyé un coup de feu, Billy et Lucky veulent courir au dehors voir le résultat de leur tir. On peut estimer qu'ils s'attendaient donc a avoir touché leur cible.

Le récit dit que lorsque les créatures étaient touchées, elles étaient renversées, ou flottaient dans l'air, et filaient en se relevant ou à quatre pattes vers les fourrés, pour revenir encore quelques minutes plus tard.

Il semblent donc que nous ayons là soit des chouettes non seulement décrites comme ayant des atours métalliques mais encore qu'il s'agisse de chouettes blindées, à moins qu'il ne s'agisse d'autres sorte de créatures.

Le fait demeure que la police ayant enquêté sur les lieux ne semble avoir trouvé aucun cadavre ni plumes de chouette. Il faudrait donc pour soutenir la thèse de la chouette également conclure que les policiers, policiers militaires, puis journalistes le lendemain soient de bien piètres observateurs ou enquêteurs.

Photographies:

Sur ces deux photographies, l'analogie avec les descriptions parait frappante sur plusieurs points. Ainsi des ailes "bras levé au dessus de la tête", les mains "énormes", les "bras anormalement long", "absence de cou", "large tête", "bouche allant d'une oreille à l'autre:"

En vol plané

Debout sur une poutre

Si l'oiseau est vu sous d'autres angles que les angles favorables à l'hypothèse de la chouette ci dessus, il semble tout de même assez difficile à priori - mais pas impossible, qui sait? - de penser que nos fermiers n'aient pas su reconnaître ces oiseaux:

En vol plané En vol plané En vol plané En vol plané En vol plané

L'argumentation sur la luminosité:

Lucky et Billy sortant de la maison au début de l'affaire, furent figés sur place par la vision d'une tache lumineuse avançant vers eux, qui en se rapprochant apparut être une créature.

L'auteur de l'hypothèse de la chouette nous rappelle: "A 02h30, après que les policiers soient repartis, Mme Lankford, qui s'endormait, toutes lumières éteintes, voit une lueur à la fenêtre."

L'auteur en un point évoque l'arrivée de la première créature alléguée: "Quand le Grand-duc crie (en gardant le bec fermé) sa gorge blanche gonflée devient visible dans la pénombre. Elle constitue un signal optique chez ces animaux. Serait-ce la lueur vue dans les champs par les Sutton ? Mais alors ils auraient dû entendre un cri. Il a très bien pu être couvert par des vociférations dues à l'excitation du moment ainsi que par les coups de feu."

Il convient de rappeler que les Sutton n'ont tiré le premier coup de feu qu'après l'approche de ladite créature. Il en va de même pour d'éventuelles "vociférations et excitation."

L'auteur de la théorie des chouettes semble ressentir qu'une "gorge blanche gonflée devenant visible dans la pénombre" ne semble pas exactement conforme au récit d'une "tache lumineuse qui en s'approchant se révèle être une créature." Il nous propose alors une explication certainement plus intéressante, celle des mycosité phosphorescentes.

Comme Eric Maillot, j'ai moi même enfant observé dans les forêts de l'Est de tels champignons, très appréciées de enfants qui s'en enduisent les mains par exemple afin d'effrayer les naïfs la nuit. Il est de fait possible que des chouettes s'en retrouvent barbouillées. De plus ces champignons sont effectivement d'une fluorescence qui évoque fortement une artificialité.

L'auteur de la théorie de la chouette semble quelque peu irrité des commentaires de l'ufologue Jean Sider sur le problème de la luminosité, eu égard à certaines propensions alléguées de cet auteur à faire un tri sélectifs dans les faits. Je me contenterais ici d'exprimer que je partage cette irritation (c'est ici hors de propos, mais Jean Sider semble en effet peu effrayé par ce que je considère comme du farfelu quand il s'agit de proposer des "explications alternatives" au phénomène OVNI.)

Le fait est que cette proposition d'explication pour le problème de la luminosité me semble compatible avec le récit des témoins.

Points en suspens:

Un témoignage d'un policier relatif a un survol de météores ou avions ou OVNIS bruyant existe, cependant non officialisé. L'auteur de l'hypothèse de la chouette précise: "On ne peut que regretter que ce dernier point n'ait pas été approfondi, discuté ou vérifié dans les ouvrages ufologiques." Bien entendu, le manque de données est a déplorer, cependant on voit mal comment quelque auteur de quelque ouvrage ufologique serait responsable d'un manque de données qui tiendrait plutôt à l'absence d'enquête officielle et publique. Les ufologues ne sont pas censés suppléer au manque de faits en utilisant leur imagination. Il s'agit donc là d'un point "en suspens" qui ne sera probablement jamais mieux défini dans l'avenir.

L'idée m'est donc venue d'approfondir ce cas. Pourquoi un cas américain? Depuis longtemps, j'ai remarqué que les observations provenant de l'étranger sont toujours plus mystérieuses que les observations françaises parce qu'elles sont généralement difficilement vérifiables et rarement vérifiées. L'E.T est donc toujours plus vert ailleurs. Mais le challenge de tenter de trouver une explication cohérente à l'un des cas mythiques de l'ufologie mondiale me décida à le réexaminer, 45 ans après, en restant en France et avec mes modestes moyens.

Les mots comme "toujours" ou "généralement" ou "rarement" devraient être évités dans un texte de recherche.

Les êtres allégués du cas en question n'ont été décrits comme "verts" que dans des articles de journaux ayant déformé le cas au cours du temps. Il conviendrait de s'abstenir d'utiliser des adjectifs hors de propos.

45 ans après, en restant en France, et avec des moyens modestes, il n'est pas certain que l'on puisse aboutir à autre chose qu'à déformer ce qui a été rapporté à l'origine en fonction de ce que l'on se propose de démontrer.

Voici quelques unes des explications, bien peu satisfaisantes à mon avis, qui ont déjà été proposées :

1) L'hallucination. Vu le nombre de personnes, c'est exclu et même risible.

2) La mystification des témoins. Ce mystificateur serait un acrobate surdoué et assez fou pour prendre plusieurs fois le risque d'être blessé par des armes à feu. Exclu.

3) Un canular des témoins pour le profit : Pourtant ils n'ont pas demandé un seul dollar aux personnes venues sur place le lendemain (notamment aux journalistes). Ils ont posé une pancarte demandant 1$ pour l'accès et 10$ pour plus d'informations, d'après eux, pour dissuader les curieux qui pénétraient, en nombre, dans la propriété et même la maison sans autorisation. Pour un canular, prévenir la presse eut été moins risqué que d'aller voir la police. De plus l'état de peur des témoins, ayant tous quitté en hâte le domicile, fut bel et bien constaté.

4) Une méprise avec des singes perdus, échappés d'un cirque se trouvant dans le secteur.

Curieusement, il semble manquer là l'explication mainte fois proposée, qu'elle soit correcte ou non, sans laquelle cette affaire ne serait aucunement "un des cas mythiques de l'ufologie mondiale:"

5) Un engin non terrestre atterrit et ses occupants non terrestres se montrent curieux et terrorisent une famille du Kentucky.

Recherches de l'engin:

Les enquêteurs se sont focalisés sur le ravin derrière la ferme, seul endroit où aurait pu se poser un engin qui serait resté invisible des témoins durant toute l'observation des entités. Face à l'absence de toute trace d'atterrissage, certains enquêteurs, pour accréditer la venue d'un engin d'un autre monde ce soir là, ont prétendu que l'engin se serait maintenu à seulement 1 mètre du sol pour déposer les entités. L'impression que l'ovni a atterri derrière la ferme vient sûrement du fait que le météore observé a disparu caché par un obstacle, un rideau d'arbres ou par exemple derrière le toit de la ferme (5) (détail non cité par Isabel Davis et Ted Bloecher) (6).

L'auteur suggère que les enquêteurs auraient estimé que l'engin n'a pu atterrir que dans ce ravin parce qu'ailleurs il serait resté visible. C'est incorrect, en réalité, les enquêteurs ont cherché là parce que c'est l'endroit que le témoin leur a indiqué. Ce n'est pas tout à fait la même chose.

Le fait que l'engin (si bien sur on concède son existence) n'ait pas été visible pendant l'observation des entité n'a rien de trouble: il faisait nuit.

Les enquêteurs n'ont pas "prétendu" mais "proposé" un engin restant suspendu au dessus du sol. Cela ne devrait pas paraître aberrant dans la mesure ou les créatures elles-mêmes ont été décrites comme capable de flotter au dessus du sol.

Un petit humanoïde d'environ 0,70 mètre de haut devient visible (6) et non 1 mètre ou 1,10 mètre comme indiqué dans plusieurs autres références.

Ces écarts de mesures sont en rapport avec le contexte: selon que les créatures aient eu les bras levé comme décrit à certain moments ou les bras descendant vers le sol comme décrits en d'autres moments. Il n'est pas légitime de l'ignorer et de déduire que des enquêteurs se contredisent.

A ce stade, on peut s'interroger sur le nombre réel d'entités. Deux suffiraient à expliquer le récit. Mme Lankford, qui n'a pas vu toute la scène, précisa qu'il n'y eut jamais plus d'une entité vue en même temps.

Il est légitime de penser qu'il pourrait n'y avoir eu que deux entités. Cependant Mme Lankford est la personne la moins bien placée pour estimer ce nombre. S'il n'y en eut que deux en tout dans toutes ces heures, alors nous aurions une sorte de confirmation que ces créatures aient bien résisté au coups de feu.

La première visite des petits humanoïdes a lieu vers 19H30. Les Sutton voient un petit être avec une tête ronde et des bras qui touchent le sol, à six mètres (?) d'eux, du couloir intérieur (4) de la maison.

En l'occurrence le premier être n'a pas été décrit ainsi. La description initiale est: "une tache lumineuse avançant vers eux, qui en se rapprochant apparut être une créature, avec les bras vers le haut, comme pour se rendre." La distance de 6 mètres n'est d'aucun intérêt ici, la description se rapport à un déplacement, la créature venant au loin vers eux. Citer ici une distance revient à passer sous silence ce déplacement.

Il est tout à fait possible qu'ils n'aient pas reconnu ce petit être situé dans l'obscurité: la silhouette qui se trouvait devant eux pourrait bien être celle d'un grand-duc.

En l'occurrence, l'être est apparu comme une tâche lumineuse, selon la description. L'idée de l'obscurité qui aurait fait confondre l'être vu au fur et à mesure qu'il s'approche avec un grand duc ne paraît pas si évidente.

Des grincements ont été entendus sur le toit au niveau de la cuisine. Il est tout à fait possible que ces petits bruits viennent des serres du Grand-duc qui marcherait sur le toit.

Le point n'est que peu pertinent, car compatible autant avec l'idée du grand-duc marchant sur le toit qu'avec celle de créatures extra-terrestres marchant sur le toit. Les points pertinents sont ceux qui permettent d'aller vers une explication ou une autre, et moins ceux qui permettent autant une explication que l'autre.

Pourquoi un (ou des) grand(s)-duc(s) se serai(en)t-il(s) intéressé(s) à ce point à l'habitation des Sutton ? Le grand-duc chasse rats, souris, mulots, oiseaux, lapins, hérissons, toutes espèces que l'on peut trouver en quantité à proximité d'une ferme. Le Grand-duc peut aussi attaquer les humains si ceux-ci s'approchent trop près du nid. La présence d'un nid aux environs, voire d'un petit ayant déjà quitté le nid, expliquerait l'insistance avec laquelle les entités reviennent malgré les témoins et les coups de feu. C'est justement à partir du mois d'août et jusqu'en septembre octobre que le Grand-duc nourrit encore ses petits, qui 4 à 5 semaines après l'éclosion ont quitté le nid, et se sont trouvé une cachette. On comprendrait alors aisément les mobiles qui poussaient les êtres à revenir sans cesse autour de la ferme: instinct de protection des petits et de défense d'un territoire qui garantit une alimentation abondante.

Si le comportement de nos oiseaux semble être ici correctement décrit et expliqué, il y a toutefois un gros problème en ce qui concerne notre affaire.

En effet, on comprendrait que nos hiboux reviennent "sans cesse" autour de la ferme pendant des jours, "du mois d'août jusqu'en septembre", éventuellement tous les ans, et également autour d'autres fermes, et nul doute que dans ce cas les fermiers seraient familiarisé avec cela.

Or nous avons là de toute évidence un récit d'une série d'événements ponctuels ayant une localisation temporelle d'une unique nuit. On pourrait concevoir que nos hiboux dérangés par les curieux et journalistes du lendemain aient changé de localisation, mais ne devrait-on pas avoir parmi les fermiers environnants des témoignages réguliers d'événements similaires mais dont la nature se serait certes éclairée, car enfin, si ces oiseaux ont régulièrement ce type de comportement, il devrait effectivement être familier pour les fermiers des environs.

Yann Mège qui a contre-enquêté l'affaire de Kelly-Hopkinsville sur place et qui défend la thèse d'un canular (...) confirme certains points de mes déductions notamment que les membres de la famille Sutton ont bien parlé du cas de Flatwoods (Virginie occidentale), pendant le repas, juste avant de voir le ou les " petit(s) humanoïde(s)."

Si avant le repas, Billy Taylor revient du puits vers la ferme pour rapporter à la famille, qui ne le croit pas, qu'il vient de voir l'atterrissage d'une soucoupe volante dans une ravine derrière la ferme, qu'y a-t-il donc d'étonnant à ce que les soucoupes volantes deviennent alors le sujet de la conversation?

Comparaisons hors de propos:

L'auteur de l'hypothèse de la chouette estime que le rapprochement entre le cas de Flatwoods et celui de Kelly est pertinent. Il écrit à propos du cas de Flatwoods:

Avant que je ne commence mes recherches sur ce cas, il ne faisait pas de doute qu'il était inexpliqué. Or j'ai rapidement découvert que ce cas a été expliqué et classé au sein de l'A.T.I.C (Air Technical Intelligence Center-Centre du Renseignement Technique de l'Aéronautique) comme étant une méprise.

Il est parfaitement faux d'écrire du cas de Flatwoods "il ne faisait pas de doute qu'il était inexpliqué." Il faut noter que par exemple le "Skeptical Enquirer" écrit que le cas n'a jamais été complètement expliqué. Il est notable que tout le monde, si ce n'est certain journaux, avait très vite expliqué avec raison l'OVNI comme un météore, et que des hypothèses du type cerf, chouette, raton laveurs avaient rapidement abouti à ce qu'une large majorité d'ufologues et sceptiques estiment qu'il ne s'était rien passé là d'extra-terrestre. cela est connu, ce n'est aucunement une "découverte" de notre auteur.

L'auteur manque ici de rappeler qu'au contraire, le cas de Kelly est classé parmi les "inconnus" dans les archives du Projet Bluebook. Il aurait été judicieux de non seulement noter que le cas de Flatwoods est considéré comme expliqué par l'ATIC et par le NICAP (groupe privé), mais qu'il n'en va pas de même pour le cas de Kelly.

Il aurait aussi fallu noter ceci:

A Flatwoods, la première impression du témoin était qu'il s'agissait d'un animal sur une branche, tandis qu'à Kelly à aucun moment aucun des témoins n'a eu une telle impression.

Nous savons que Keyhoe était au courant de l'explication de l'A.T.I.C (2). Comment se fait-il que dans son ouvrage (1), il parle d'un météore certain mais seulement d'une explication possible par une hibou perché sur la branche?

Et bien tout simplement parce que le météore est prouvé au delà de tout doute raisonnable, tandis que le hibou perché sur la branche n'est pas prouvé au delà de tout doute raisonable mais seulement une explication possible.

Keyhoe cite ces paroles d'un sceptique de l'époque: "Cette histoire mourra de sa belle mort, disait Albert Chop du service de presse de l'USAF, mais le public s'en souviendra, plus tard, si un autre incident du même genre se produit ". On ne peut que regretter que Chop ait eu à ce point tort. Les similitudes, que vous lirez ci-dessous, entre le cas de Kelly-Hopkinsville et de Flatwoods-Sutton (espacés de trois ans seulement) n'ont même suffi à réveiller les mémoires des ufologues.

Il est illégitime de présenter Al Chop comme "un sceptique de l'époque," car cela cache une lourde omission. Si en 1950, Albert Chop est le responsable du bureau de presse de l'AMC à Dayton et qu'il affirme qu'il n'y a rien dans le phénomène OVNI, il sera en contact proche par la suite avec Ed Ruppelt du Projet Bluebook et Dewey Fourney et aura de ce fait connaissance des réalités du phénomène étudiées par l'USAF. Il se forgera la conviction que les OVNIS sont en certain cas d'origine extra-terrestre. Il fournit en sous main des données au NICAP. Il déclare publiquement en 1965 dans les pages de TRUE Magazine: "Je suis depuis longtemps convaincu que les soucoupes volantes sont réelles et interplanétaires. En d'autres termes nous sommes observés par des êtres de l'espace [True Magazine, Janvier 1965]."

Al Chop est un des nombreux sceptiques qui a de par les circonstances eu accès aux données, et ces données l'ont fait changer d'avis.

Les conclusions de l'auteur de la thèse de la chouette:

Il est certain qu'il reste encore bien des observations avec des êtres, dits extraterrestres ou "entités volantes" dans la casuistique mondiale, qui s'avéreront n'être que des méprises avec des rapaces nocturnes.

C'est probable, mais lesquels? Ceci ne devrait pas être posé en conclusion, car il s'agit plutôt d'une proposition de généraliser cette explication à d'autres cas.

L'ufologue devra donc désormais se méfier des tailles illusoires (et des catégories physionomiques d'humanoïdes trop restrictives), s'il veut comprendre ce que le témoin a observé.

Absolument, mais l'emploi du futur sonne à penser que les ufologues ne se sont pas méfiés desdites caractéristiques et estimations dans le passé. Or le peu de crédit accordé à ces caractéristiques par Keyhoe par exemple dans le cas de Flatwoods témoigne de ce que cette méfiance a été montrée, comme l'auteur lui-même nous le rappelle.

Il ne sera jamais possible de rendre tous les ufologues "parfaits", il y aura donc toujours des ufologues qui dans un tel cas, qui, nous tous le savons bien, ne comporte aucune preuve physique, considéreront qu'il y a là tout de même preuve de visite extra-terrestre.

Mais inversement, il est clair que les tenants du scepticisme ont des raisons propres de s'intéresser à des cas ne comportant pas de preuves physiques, et à généraliser à l'ensemble de l'appréciation du phénomène des hypothèses plus ou moins plausibles mêlées à quelques omissions et inexactitudes s'appliquant à de tels cas pour raffermir leur point de vue.

Indices que les ufologues ont ignorés, trop peu curieux des êtres connus (mais néanmoins parfois étranges) qui peuplent leur planète et/ou trop empressés de courir après d'hypothétiques extraterrestres.

Bien entendu. Mais il convient de rappeler que si l'on parle "d'ignorance d'indices" en ufologie, il serait juste de rappeler que bien des indices sont ignorés par les tenants de thèses sceptiques.

Où en sommes-nous maintenant?

Les informations contradictoires de ce style sont légions et n'ont pas aidé à connaître le vrai du faux dans cette affaire.

Certes.

A chacun de faire les suppléments de recherches qu'il estime nécessaire, s'il les estime nécessaires.

Pour ce que cela vaut, voici encore une fois ma position actuelle, qui n'a pas changée:

Carte Blue Book 10073

A Kelly-Hopkinsville en 1955, des humanoïdes ont été rapportés, et l'explication est: "unidentified." En langage clair, on ne sait pas quelle est l'explication certaine de ce qui s'est passé.

Dans l'histoire des réflexions et tentatives explicatives de ce cas, nous voyons apparaître des propositions explicatives plus ou moins probables, des thèses contradictoires, des faits déformés dans toutes les directions, mais il est douteux que nous voyons apparaître des données fiables nouvelles. Si je devais désigner le meilleure source possible pour des données nouvelles qui permettraient peut-être d'aller au-delà de proposition d'explications, je désignerai ce qui pourrait se trouver dans le dossier du Projet Bluebook concernant ce cas.

Pour le reste, il est patent que toute personne partie prenante de réflexions et enquêtes sur cette affaire doit se garder de plusieurs "mauvais réflexes" courants tant parmi les sceptiques que les ufologues:

  1. Il devrait être permis de conclure que l'on ne peut pas conclure. Il n'y a pas lieu en ufologie de croire qu'il n'y a que deux types de conclusions à retirer de tout rapport: celle qui prouve une hypothèse et celle qui prouvent la fausseté de cette hypothèse.
  2. La généralisation ne devrait pas être utilisée dans le but de démonstration d'une hypothèse globale explicative du phénomène OVNI. Ainsi, proposer par exemple que le cas de Kelly s'expliquerait pas des chouettes pourrait à tort mener à expliquer sommairement d'autres cas de la même façon, et inversement, des cas expliqués par des causes triviales pourraient être utilisés pour renforcer à tort une hypothèse explicative triviale pour le cas de Kelly. Faire des rapprochements est légitime uniquement si non seulement les ressemblances mais également les différences sont relevées. [Au sujet de ce point, voir la remarque en bas de page.]
  3. Il ne faut pas en toute rigueur confondre une possibilité et une réalité. Ainsi, s'il est démontré qu'une chouette peut s'être accidentellement couverte de champignons phosphorescents et donc sembler lumineuse, il n'est pas en toute rigueur légitime de considérer cela comme revenant à une preuve que les êtres rapportés lumineux à Kelly soient des chouettes ainsi rendues phosphorescente. (En d'autres termes, le rasoir d'Ockham est valide s'il permet d'aller vite dans une exploration des éventualités, mais il ne doit pas être plus que cela)

Il est remarquable que l'auteur de l'hypothèse de la chouette ne soit pas tombé dans ce type d'erreurs, si ce n'est la deuxième.

Référence:

Voici l'adresse internet de l'article de Renaud Leclet qui est discuté ici:

http://membres.lycos.fr/cnegu/pages/pagenouveautes.htm

D'autres références sur le cas de Kelly se trouvent bien entendu au bas de ma page principale sur Les événements de Kelly-Hopkinsville, 1955.

Remarque:

Au 01.05.2002, Erick Maillot et par son intermédiaire Renaud Leclet m'ont communiqué des travaux supplémentaires concernant ces événements et d'autres, qui feront l'objet d'une publication ou discussion ou réfutation dès que j'en aurai la matière. Erick me signale que ces éléments sont une réponse à mon point II ci-dessus (à propos de la généralisation), considérons donc pour l'instant ce point II comme "à revoir."

Dernière minute:

Au 05.05.2002, je viens de recevoir la reproduction d'un texte de Renaud Leclet du CNEGU, communiqué par Erick Maillot (Merci!) de la part de Renaut Leclet qui complète ses articles sur http://membres.lycos.fr/cnegu/pages/pagenouveautes.htm

Le texte examine l'idée que le cas de Kelly en 1955 soit une fabulation, c'est à dire qu'il ne se serait rien passé du tout. Renaud Leclet donne ses arguments contre cette thèse, j'ai intercalé le texte par mes propres remarques, lesquelles sont globalement l'expression de mon acceptation des arguments de Laurent Leclet, et eux trois arguments de ma part qui soutiennent également qu'il s'est probablement bien passé "quelque chose" et que la thèse de la pure fabulation, même si elle n'est pas absolument réfutable, me parait moins crédible que la thèse de Laurent Leclet présentée et discutée ici plus haut.

Ce nouveau texte est présenté ici le 09.05.2002.

(D'autres textes me sont parvenus, commentaires sous peu.)

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Cette page a été mise à jour le 8 mai 2002.