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Ouvrages ufologiques en ligne:

"Le Rapport sur les Objets Volants Non Identifiés"
par Edward J. Ruppelt, ancien responsable du projet Blue Book de l'U.S. Air Force.

Chapitre 14, digérer les données

Voici le texte intégral de l'ouvrage "Le Rapport sur les Objets Volants Non Identifiés" par Edward J. Ruppelt, qui était le chef du projet Blue Book de l'US Air Force, un projet ayant pour mission de déterminer pour le public Américain la nature du phénomène OVNI.

Référez-vous à ma page sur le Projet Blue Book de l'US Air Force pour en savoir plus sur ce projet, et au bas de cette page pour en savoir plus sur Ed Ruppelt et son livre.

Table des matières:

Avant-propos
CHAP. 1 Le Project Blue Book et l'histoire des OVNIS, 1
CHAP. 2 L'Ere de la Confusion commence, 15
CHAP. 3 Les classiques, 29
CHAP. 4 Les boules de feu vertes, le Projet Twinkle, les petites lumières, et Grudge, 47
CHAP. 5 L'Age Sombre, 59
CHAP. 6 La Presse fonce, l'Air Force hausse les épaules, 69
CHAP. 7 Le Pentagone grommelle, 82
CHAP. 8 Les lumières de Lubbock, 96
CHAP. 9 Le nouveau projet Grudge, 111
CHAP. 10 Le Project Blue Book et la Grande Fabrication, 123
CHAP. 11 La Grande Vague d'OVNIS, 139
CHAP. 12 Le manège de Washington, 156
CHAP. 13 Falsification ou horreur?, 173
CHAP. 14 Digérer les données, 186
CHAP. 15 L'histoire des radiations, 199
CHAP. 16 La hiérarchie tergiverse, 209
CHAP. 17 Que sont les OVNIS?, 226

Digérer les données:

Ce fut peu de temps après que nous ayons écrit une fin pour le cas du Chef Scout que je suis rentré à Washington pour donner un autre briefing sur les derniers développements au sujet des OVNIS. Plusieurs rapports étaient arrivés pendant le début Août, qui avait été lus avec beaucoup d'intérêt par les militaires et d'autres agences gouvernementales. En fin août 1952 plusieurs groupes à Washington suivaient la situation des OVNIS de très près.

L'observation qui avait fait remuer chacun d'entre eux est venue de Haneda AFB, maintenant Aéroport International de Tokyo, au Japon. Puisque l'observation est venu de l'extérieur des États-Unis, nous ne pouvions pas sortir et l'étudier, mais les officiers du renseignement de l'Armée de l'Air de l'Extrême-Orient avaient fait du bon travail, donc nous avons eu l'histoire complète de ce compte rendu étonnant d'une rencontre avec un OVNI. Seules quelques questions mineures avaient été sans réponse, et un câble rapide à la FEAF a rapporté ces données absentes. Normalement il a fallait trois mois de va-et-vient de questions de routines pour obtenir des réponses, mais cette fois l'échange des câbles a pris seulement quelques heures.

Plusieurs mois après cette observation j'ai parlé à un des officiers du renseignement de la FEAF qui l'avaient étudié, et dans son évaluation elle était un des meilleures observations provenant de l'Extrême-Orient.

Les premières personnes à avoir vu l'OVNI étaient deux opérateurs de tour de contrôle qui marchaient à travers la rampe qui allait de la base aérienne vers la tour de contrôle pour commencer leur service de minuit. Il était à peu près une demie heure trop tôt, donc ils n'étaient pas très pressés à arriver dans la tour - au moins pas jusqu'à ce qu'ils ont vu une grande lumière brillante au loin au nord-est au-dessus de la baie de Tokyo. Ils ont cessé de regarder la lumière pendant quelques secondes, pensant que ce pourrait être une étoile particulièrement brillante, mais les deux hommes avaient passé beaucoup de nuits isolés dans une tour de contrôle où ils n'avaient rien à regarder excepté les étoiles et ils n'avaient jamais vu n'importe quoi d'aussi lumineux auparavant. En outre, la lumière se déplaçait. Les deux hommes l'avaient alignée sur le coin d'un hangar et ont pu constater qu'elle se déplaçait continuellement plus près d'eux et qu'elle dérivait un peu vers la droite.

Dans la minutes qui suivi ils avaient couru à travers la rampe, vers la tour haute de plusieurs centaines de marches, et regardaient la lumière à travers des jumelles 7x50. Les deux hommes, et les deux opérateurs dans la tour qu'ils venaient remplacer, ont pu bien voir l'OVNI. La lumière était de forme circulaire et avait une brillance constante. Elle a semblé être la partie supérieure d'une grande forme ronde, sombre, qui avait environ quatre fois le diamètre de la lumière elle-même. Pendant qu'ils observaient, l'OVNI s'est déplacé plus près d'eux, ou du moins il a semblé venir plus près parce qu'il est devenu plus distinct. Quand il s'est rapproché, les hommes ont pu voir une deuxième et plus faible lumière sur le bord inférieur de la partie foncée et ombragée.

En quelques minutes l'OVNI s'était écarté vers l'Est, devenant de plus en plus faible, au fur et à mesure qu'il disparaissait. Les quatre hommes dans la tour ont continué à observer le ciel oriental, et soudainement la lumière a commencé à réapparaître. Elle est restée en vue quelques secondes, a de nouveau disparue, et est alors revenue pour la troisième fois, se dirigeant vers la base aérienne.

Cette fois un des opérateurs de tour a pris un microphone, a appelé le pilote d'un C-54 qui était en train de traverser la baie de Tokyo, et a lui demandé s'il pouvait voir la lumière. Le pilote n'a rien vu d'inhabituel.

A 23:45, selon le carnet d'activités de la tour, un des opérateurs a appelé un site de radar voisin et leur a demandé s'ils avaient une cible non identifiée sur leurs écrans. C'était le cas.

Les officiers du renseignement de la FEAF qui ont étudié cette observation ont fait un effort particulier pour essayer de découvrir si la cible non identifiée au radar et la lumière étaient le même objet. Ils ont déduit que c'était le cas puisque, quand les opérateurs de la tour et les opérateurs du radar ont comparé leurs notes par téléphone, la lumière et la cible de radar étaient au même endroit et se déplaçaient la même direction.

Pendant environ cinq minutes le radar a dépisté l'OVNI pendant qu'il se déplaçait d'avant en arrière à travers la partie centrale de la baie de Tokyo, voyageant parfois tellement lentement qu'il a presque fait du sur place, et à d'autres moments accélérant à 300 miles à l'heure. Pendant tout ce temps les opérateurs de la tour observaient la lumière par des jumelles. Plusieurs fois, quand l'OVNI a approché la station de radar - à un moment ils l'ont relevé à 10 miles - un opérateur de radar est sorti dehors pour découvrir s'il pouvait voir la lumière mais personne au site de radar n'a jamais pu la voir. En arrière à la base aérienne, les opérateurs de la tour avaient appelé d'autres gens qui ont aussi vu la lumière. Plus tard l'homme de la tour a dit qu'il a eu le sentiment net que la lumière était fortement directionnelle, comme un projecteur.

Une partie des gens qui observaient ont pensé que l'OVNI pourrait être un ballon lumineux; donc, pour faire la comparaison, un ballon météo illuminé a été lâché. Mais la lumière sur le ballon était beaucoup plus "jaunâtre" que l'OVNI et en quelques secondes il s'était assez éloigné pour que sa lumière ne puisse plus être vue. Ceci a donné aux observateurs une chance de comparer la taille du ballon et la taille de la partie sombre et ombragée de l'OVNI. S'il avait été à 10 miles de distance il aurait au 50 pieds de diamètre.

Trois minutes après minuit un F-94 a été envoyé de la base voisine de Johnson AFB et est arrivé dans le secteur. Le contrôleur au sol a envoyé le F-94 au Sud de Yokohama, vers le haut de la baie de Tokyo, ce qui l'a amené "derrière" l'OVNI. A la seconde à laquelle le contrôleur au sol a dit au pilote du F-94 qu'il était aligné sur l'OVNI et pourrait avoir un verrouillage radar sur l'OVNI, l'opérateur de radar dans le siège arrière du F-94 a annoncé qu'il avait ce verrouillage. Sa cible était à 6.000 yards, à 10 degrés vers la droite et à 10 degrés au-dessous du F-94. Le verrouillage a été maintenu pendant quatre-vingt-dix secondes pendant que le contrôleur au sol observait l'OVNI et le F-94 faire un virage et venir vers l'emplacement du radar au sol. Juste au moment où la cible arrivait dans "la zone de retours du sol" - l'écho permanent et plein près de la station de radar provoquée par le rayon de radar heurtant le sol - le verrouillage fut perdu. La cible avait semblé s'écarter rapidement de l'intercepteur à réaction. Presque à cet instant exact les opérateurs dans la tour ont rapporté qu'ils avaient perdu le contact visuel avec l'OVNI. La tour a appelé le F-94 et a demandé s'ils avaient vu quoi que ce soit visuellement pendant la chasse - ils n'ont rien vu. L'équipage du F-94 est resté dans le secteur dix ou quinze minutes supplémentaires mais n'a rien pu voir et n'a rien pu détecter sur son radar.

Peu après que le F-94 ait quitté le secteur, le radar au sol et les opérateurs de la tour ont encore détecté l'OVNI. En environ deux minutes le radar a appelé la tour pour indiquer que leur cible "s'était juste séparée en trois morceaux" et que les trois "morceaux," espacé d'environ un quart d'un mile de distance, quittaient le secteur, allant au Nord-Est. Les opérateurs de la tour ont perdu de vue la lumière quelques secondes plus tard.

Les officiers du renseignement de la FEAF avaient vérifié chaque aspect possible mais ils ne pouvaient rien offrir pour expliquer l'observation.

Il y avait un bon nombre d'avis, des échos radars causés par la météo par exemple, mais de nouveau les chances que la météo ait causé des faux échos là où une étoile brillante avait été vue, laquelle étoile semblant se déplacer en même temps que la fausse cible de radar, ne sont pas trop probables - c'est le moins qu'on puisse dire. Et ensuite, le même genre de choses s'étaient produites deux fois en l'intervalle d'un mois, une fois en Californie et une fois dans le Michigan.

Comme l'un des hommes au briefing, j'avais dit, "c'est incroyable, et je ne puis pas le croire, mais ces gars du FEAF sont dans une guerre - ce sont des vétérans - et par tous les diables, je pense qu'ils savent de quoi ils parlent quand ils disent qu'ils n'ont jamais rien vu de pareil auparavant."

Je pourrais entrer dans un long discours sur les explications possibles pour cet observation; j'en ai entendu beaucoup, mais à la fin il y aurait seulement une réponse positive - l'OVNI ne pouvait pas être identifié comme quelque chose que nous connaissions. Ce pourrait avoir été un vaisseau spatial interplanétaire. Beaucoup de gens ont pensé que c'était la réponse et ils étaient tous à essayer de faire entendre leur voix pour que soit établie une catégorie de conclusion pour les rapports d'OVNIS qui seraient identifiés comme vaisseau spatial. Mais la majorité régnait, et un OVNI est resté un objet volant non identifié.

Lors de mon voyage suivant au Pentagone j'ai passé toute la journée à parler au Major Dewey Fournet et deux de ses patrons, le Colonel W. A. Adams et le Colonel Weldon Smith, au sujet du problème des OVNIS en général. Une des choses que nous avons discutée était une nouvelle approche du problème des OVNIS qui serait de tenter de montrer que les mouvements d'un OVNI quand il volait étaient intelligemment commandés.

Je ne sais pas qui obtiendrait le crédit pour avoir lancé l'idée de tester et d'analyser le mouvement des OVNIS. C'était une de ces sortes d'idées qui sont lancées par les uns et les autres, chacun ajoutant quelques modifications. Nous parlions d'effectuer une étude de cette idée depuis longtemps, mais nous n'avions pas eu beaucoup de rapports sur lesquels travailler; mais maintenant, avec la masse des données que nous avions accumulées en juin, juillet et août, les perspectives d'une telle étude ont semblé prometteuses.

Le but de base de l'étude serait d'apprendre si le mouvement des OVNIS rapportés était aléatoire ou sous contrôle. Le mouvement aléatoire est un mouvement non ordonné, chaotique, très semblable à celui d'un essaim de moucherons ou des mouches voletant au hasard. Il n'y a aucun modèle ou but apparent à leurs chemins de vol. Mais prenez, par exemple, le vol de l'hirondelle autour d'une cheminée - elles tournent, virent et plongent, mais si vous les observez de près, elles suivent un pattern défini dans leurs mouvements - un mouvement ordonné. Le modèle défini est sous commande intelligente parce qu'ils attrapent des insectes ou se mettent en position d'arriver à leur cheminée.

Vers l'automne de 1952 nous avons eu un nombre considérable de rapports bien documentés dans lesquels les OVNIS ont effectués une série de manoeuvres. Si nous pouvions montrer que ces manoeuvres n'étaient pas aléatoires, mais sous contrôle, ce serait la preuve que les OVNIS étaient des choses qui sont commandées par une intelligence.

Pendant notre discussion le Major Fournet a évoqué deux rapports dans lesquels l'OVNI a semblé savoir ce qu'il faisait et n'était pas simplement en train de voleter au hasard. L'un de ces deux rapports était l'observation récente de Haneda AFB, Japon, et l'autre était l'incident qui s'est produit dans la nuit du 29 Juillet, quand un F-94 a essayé d'arrêter un OVNI au-dessus de l'Est du Michigan. Dans les deux cas les radars avaient établi le trajet de l'OVNI.

Dans l'incident de Haneda, selon le croquis du trajet de l'OVNI, chaque virage qu'avait fait l'OVNI était constant et les "jambes" droites entre les virages étaient de longueur à peu près identique. Le croquis du chemin de vol de l'OVNI pendant qu'il se déplaçait dans les deux sens au-dessus du baie de Tokyo m'a rappelé infiniment les modèles "entrecroisés" de recherches que nous avions l'habitude de pratiquer pendant la deuxième guerre mondiale quand nous recherchions l'équipage d'un avion qui s'était écrasé. Le seul cas où l'OVNI a sérieusement dévié de ce modèle était quand le F-94 est arrivé derrière lui.

L'observation du Michigan était encore meilleure, cependant. Il y avait dans ce cas-ci une raison définie pour chaque démarche que l'OVNI a entreprise. Il a fait un virage de 180 degrés parce que le F-94 se rapprochait doit sur lui. Il a alternativement augmenté et a diminué sa vitesse, mais chaque fois qu'il a fait ceci c'était parce que le F-94 se rapprochait de lui et il a évidemment pris de la vitesse pour se retirer assez loin en avant pour sortir de la portée du radar du F-94. Dire que ce mouvement était aléatoire et que c'était juste une coïncidence que l'OVNI ait fait un virage à 180 degrés quand le F-94 est arrivé droit sur lui et que c'était juste une coïncidence que l'OVNI a accélérée chaque fois que le F-94 a commencé à l'avoir à portée de son radar, c'est pousser les chances de coïncidences de manière assez dure.

L'idée d'étudier l'analyse des mouvements était intéressante pour moi, mais nous étions si occupés au Projet Blue Book que nous n'avons pas eu le temps de le faire. Le Major Fournet s'est donc proposer d'étudier davantage ceci et je lui ai promis toute l'aide que nous pourrions lui donner.

En attendant mes gens au Projet Blue Book contactaient divers scientifiques aux Etats-Unis, et indirectement en Europe, leur parlant de leurs données, et rassemblant des avis. Nous avons fait ceci de deux manières. Aux Etats-Unis nous avons donné des briefings lors de diverses réunions et groupes scientifiques. Pour faire passer le mot aux autres pays, nous avons enrôlé l'aide gratuite de scientifiques qui projetaient d'assister à des conférences ou à des réunions en Europe. Nous donnerions des instructions à ces scientifiques attachés à l'Europe sur tous les aspects du problème des OVNIS et ainsi ils pourraient officieusement discuter ce problème avec leurs collègues européens.

Une chose au sujet de ces briefings qui n'a jamais manqué de me stupéfier, bien qu'elle se soit produite à maintes reprises, était l'intérêt pour les OVNIS dans les cercles scientifiques. Dès que la nouvelle a été lancée que le Projet Blue Book donnait des briefings officiels aux groupes ayant les habilitations appropriées, nous n'avons eu aucun problème à trouver des scientifiques prêt à nous donner leurs conseils gratuitement en échange du briefing. Je pourrais ajouter que nous avons donné des briefings seulement à des groupes qui étaient engagés dans des travaux pour le gouvernement et qui avaient les habilitations appropriées seulement parce que nous pouvions discuter de quelque projet gouvernemental qui pourrait nous être utile à interpréter les OVNIS. Nos briefings n'avaient rien d'étriqués non plus; dans de nombreux cas nous arrivions à un endroit pour y constater que toute une journée avait été mise de côté pour parler d'OVNIS. Et pas une seule fois je n'ai rencontré quiconque qui se moquait du sujet des soucoupes volantes, quoique publiquement ces mêmes personnes aient joyeusement abreuvé la presse avec des réponses du genre "hallucinations," "absurdités," ou "un gaspillage de temps et d'argent." Ils n'étaient pas des fanatiques des soucoupes, mais ils étaient de toute évidence intéressés.

Le Colonel S. H. Kirkland et moi avons une fois passé toute une journée à exposer et instruire le Beacon Hill Group, un nom de code pour une collection de certains des scientifiques et des industriels qui étaient des leaders mondiaux. Ce groupe, constitué pour considérer et analyser le plus sérieusement possible des problèmes militaires, a eu un intérêt très sérieux pour notre projet et a donné beaucoup de bons conseils. A Los Alamos, ou encore à la base de Sandia nos briefings ont été donnés dans des auditoriums où l'on se tient debout. En outre j'ai donné mes briefings aux laboratoires du Comité Consultatif National pour l'Aéronautique (National Advisory Committee for Aeronautics), aux centres de la Recherches et de Développement de l'Air (Air Research and Development), au Bureau de la Recherche Navale (Office of Naval Research), et à l'université de l'Armée de l'Air. Ensuite nous avons donné des briefings à des groupes spéciaux de scientifiques.

Normalement les scientifiques sont une espèce prudente et se tiennent près des faits prouvés, maintenant leurs avis personnels confinés à de petits groupes d'amis, mais quand ils savent qu'il y a un signe sur une porte qui indique "briefing secret en cours," les inhibitions s'effondrent comme les théories qui prétendent "expliquer" les OVNIS. Les gens disent alors exactement ce qu'ils pensent.

Je pourrais continuer à impressionner avec cette partie de l'histoire des OVNIS comme tant d'autres historiens des OVNIS l'ont fait en disant que le Dr. Machin-Truc pense que les soucoupes volantes rapportées viennent de l'espace ou que le Dr. Bidule est fermement convaincu que Mars est habité. J'ai parlé en abondance avec le Dr. Machin-Truc qui pensait que les soucoupes volantes étaient réelles et qui était absolument convaincu que d'autres planètes ou corps dans l'univers sont habités, mais nous recherchions des faits prouvés et pas simplement des avis personnels.

Cependant, certaines des questions que nous avons posées devaient recevoir des avis personnels comme réponse parce que les réponses exactes n'existaient pas. Quand de telles questions ont été soulevées, tout ce que nous pouvions faire était de tenter d'obtenir le plus grand et la plus représentatif des échantillons des avis personnels sur lesquels nous pouvions baser nos décisions. Dans cette catégorie de questions, la plus fréquemment discutée était probablement la possibilité que d'autres corps célestes dans l'univers étaient peuplés par des êtres intelligents. La réponse exacte à ceci est que personne ne le sait. Mais le consensus était que ce ne serait pas du tout étonnant.

Tous les briefings que nous donnions se sont ajoutés à notre charge de travail parce que les rapports d'OVNIS arrivaient toujours, en quantités record. Le manque de publicité dans les journaux après les observations de Washington avait eu un certain effet parce que le nombre de rapports a chuté de presque 500 en juillet à 175 en août, mais c'était encore bien au-dessus de la moyenne normale de vingt à trente rapports par mois.

Septembre 1952 a commencé par un embouteillage d'observations, et pendant un moment il a semblé que les observations d'OVNIS étaient encore en augmentation. Pour quelque raison, nous n'avons jamais pu savoir pourquoi, nous avons soudainement commencé à obtenir des rapports de partout du Sud-Est des Etats-Unis. Chaque matin, pour En environ une semaine ou deux, nous avions une demie douzaine de nouveaux rapports. La Géorgie et l'Alabama ont mené la danse. Plusieurs de ces rapports provenaient de gens situées près de ce qui était alors les nouvelles installations super secrètes de la Commission de l'Energie Atomique de Savannah River, en Géorgie. Et beaucoup venaient de la ville portuaire de Mobile, Alabama. Notre première pensée, quand les rapports ont commencé à affluer, était que les journaux de ces endroits faisaient probablement des choses avec des histoires alarmantes, mais notre service de coupure de presse couvrait la majorité des journaux du Sud, et bien que nous ayons continué la recherche sur de la publicité, aucune n'est apparu. En fait, les journaux ont à peine mentionnés une ou deux des observations. Pendant qu'ils arrivaient, chacun de ces rapports d'observations est passé par notre procédé d'identification; ils ont été vérifiés par rapport à tous les vols de ballon, vols d'avion, corps célestes, et le dossier MO, mais plus de la moitié d'entre eux en sont sortis comme "inconnus."

Quand les rapports ont commencé à arriver au début, j'avais appelé les officiers du renseignement de toutes les installations militaires principales dans le Sud-Est en essayant sans succès de découvrir s'ils pourraient jeter la moindre lumière sur la cause de ces observations. Un homme, celui qui était responsable des rapports d'OVNIS à Brookley AFB, juste à l'extérieur de Mobile, Alabama, a eu une mauvaise opinion de toutes ces démarches. "C'est que des âneries," a-t-il dit.

Environ une semaine plus tard que son opinion a changée. Il semble qu'une nuit, à peu près la quatrième nuit de suite pendant laquelle des OVNIS avaient été rapporté près de Mobile, cet homme et plusieurs de ses aides ont décidé d'essayer de voir ces fameux OVNIS; à environ 22:00, l'heure à laquelle les OVNIS étaient habituellement rapportés, ils étaient réunis autour du téléphone dans le bureau de l'homme de Brookley AFB. Bientôt un rapport est arrivé. La première question de l'investigateur qui a répondu au téléphone était, "pouvez-vous encore le voir en ce moment?"

La réponse était "oui," donc l'officier est allé voir l'OVNI.

La même chose s'est produite deux fois de plus, et deux autres officiers sont partis pour différents endroits. La quatrième fois où le téléphone a sonné l'appel était de la station de radar de la base. Ils détectaient un OVNI sur leur radar, donc le patron lui-même est sorti. Il a vu que l'OVNI était en l'air dehors au-dessus de la baie de Mobile et il a vu l'écho de l'OVNI sur l'écran radar.

Le matin suivant il m'a appelé à ATIC et pendant plus d'une heure il m'a expliqué ce qui s'était produit. Je n'ai jamais plus parlé à un défenseur aussi ardent des soucoupes volantes.

Nous avons effectué plutôt beaucoup de travail beaucoup sur l'observation visuel et radar combinée de Brookley. Tout d'abord, les observations radar et visuelles étaient le meilleur type d'observations d'OVNIS que nous recevions. Il n'y a aucune explication pour la façon dont un radar peut détecter un écho d d'OVNI qui est observé en même temps Sud-Est. Peut-être aurais-je du dire qu'il n'y a aucune explication démontrée sur la façon dont ceci peut se produire, parce que, comme tout ce qui était en rapport avec les OVNIS, il y avait une théorie. Pendant les observations de Washington National plusieurs personnes ont proposé l'idée que la même couche d'inversion de la température qui causait la courbure du rayon du radar vers le bas et lui faisait détecter une cible au sol avait fait apparaître la cible dans le ciel, visuellement. Ils ont continué en disant que nous ne pouvions pas obtenir une observation radar visuelle à moins que la cible au sol ait été un camion, une voiture, une maison, ou une autre chose qui ait été lumineuse et pourrait être vue à une grande distance. La deuxième raison pour laquelle l'observation de Brookley AFB était aussi intéressante était qu'elle rendait fausse cette théorie-là.

Le radar de Brookley AFB était placé de telle manière que le secteur qu'il couvrait était la baie de Mobile. C'était dans ce secteur que l'OVNI a été détecté. Nous avons pensé à la théorie que la même couche d'inversion qui a pliait le rayon du radar faisait également apparaître la cible dans le ciel, et nous avons commencé à faire des vérifications. Il y avait une légère inversion, mais, selon nos calculs, elle n'était pas assez forte pour affecter le radar. Plus important, il y avait le fait que dans le secteur où la cible est apparue il n'y avait aucune cible à détecter - encore moins des cibles lumineuses. Nous avons vérifié et avons revérifié et avons trouvé qu'à l'heure de l'observation il n'y avait là ni bateau, ni bouée, ni aucune autre chose qui donneraient un retour de radar dans le secteur de la baie de Mobile qui nous intéressait.

Bien que cette observation n'ait pas été aussi fascinante que certaines autres que nous avons reçues, elle était fortement significative parce qu'il était possible de prouver que l'OVNI ne pouvait pas avoir été une cible de surface éclairée.

Tandis que nous étudiions cette observation nous avons parlé à plusieurs spécialistes en électronique au sujet de nos observations radar - visuelles. Un des commentaires les plus fréquents que nous avons entendus était, "pourquoi tout ces cas radar - visuels se produisent-ils la nuit?"

La réponse était simple: c'était faux. Le 1er août, juste avant l'aube, une station de radar de l'Air Defence Command en dehors de Yaak, Montana, sur la frontière nordique extrême des Etats-Unis, a détecté un OVNI. Le rapport était très semblable à l'observation de Brookley sauf qu'elle s'était produite en plein jour et, au lieu de voir une lumière, l'équipe de la station de radar a vu un "objet sombre en forme de cigare" exactement là où le radar a indiqué que l'OVNI se trouvait.

Ce que ces gens ont vu reste un mystère à ce jour.

Tard en septembre j'ai fait un voyage vers les quartiers généraux de l'Air Defence Command, pour informer le Général Chidlaw et son personnel sur les dernières activités des OVNIS de ce mois.

Nos plans pour les briefings périodiques, que nous avions à l'origine mis en place avec l'ADC, avaient souffert un peu en été parce que nous étions tous occupés ailleurs. Ils nous donnaient toujours leur entière coopération, mais nous ne les avions pas maintenus aussi complètement informée que nous l'aurions voulu. J'avais fini le briefing et je déjeunais au club des officiers avec le Major Verne Sadowski, officier de liaison du projet Blue Book auprès du renseignement de l'ADC, et plusieurs autres officiers. J'ai eu le sentiment que quelque chose tracassait ces personnes. Alors finalement le Major Sadowski a dit, "écoute, Rupe, est-ce que vous nous donnez vraiment la vérité sur ces OVNIS?"

J'ai pensé qu'il a voulu dire que j'essayais de rendre les choses plus intéressantes, donc j'ai dit que puisqu'il avait eu des copies de la plupart de nos rapports et les avait lus, il devrait savoir que je leur donnais les faits tels qu'ils sont de bout en bout.

Alors un des autres officiers à la table est intervenu, "c'est justement la question, nous avons les rapports et nous les avons lus. Aucun de nous ne peut comprendre pourquoi le renseignement est si hésitant à accepter le fait que quelque chose que nous ne comprenons simplement pas vole dans nos cieux - à moins que vous essayez de dissimuler quelque chose d'énorme."

Chacun à la table a mis ses idées en avant. Un radariste a dit qu'il a examiné plusieurs douzaines de rapports de radars et que sa conclusion était que les OVNIS ne pouvaient pas être autre chose que des vaisseaux spatiaux interplanétaires. Il a commencé à donner ses raisons quand un autre radariste est entré dans la conversation.

Cet homme a dit qu'il avait lu chaque rapport de radar, lui aussi, et qu'il n'y en avait pas 'un qui ne pourrait pas être expliqué comme phénomène météo - même les observations radar - visuelles. En fait, il n'était même pas convaincu que nous ayons jamais eu une chose telle que des observations radar - visuelles. Il voulait voir la preuve qu'un objet qui a été vu visuellement était le même objet que ce que le radar avait détecté. Avons-nous cette preuve?

Je suis de nouveau entré dans la discussion à ce moment avec la réponse. Non, nous n'avons pas eu la preuve, si vous voulez rester technique au sujet du degré de preuve nécessaire. Mais nous avons eu des rapports où le radar et les observations visuelles de l'OVNI ont coïncidé presque exactement. Ensuite nous avons eu quelques rapports où les avions avaient suivi les OVNIS et où les manoeuvres de l'OVNI que le pilote rapportaient étaient les mêmes que les manoeuvres de l'OVNI telles qu'elles étaient dépistées par le radar.

Un Lieutenant-Colonel qui était resté tranquillement assis a interrompu par un commentaire judicieusement choisi. "Il semble que la difficulté du projet Blue Book soit de savoir ce qui doit être accepté ou non comme étant une preuve."

Le colonel avait frappé avec tout son bon sens là où ça faisait mal.

Alors il a poursuivi, "chacun a une idée différente de ce qu'est vraiment une preuve. Certains pensent que nous devrions accepter un nouveau modèle d'un avion après seulement cinq ou dix heures de tests en vol. C'est assez de preuve pour eux que l'avion volera. Mais d'autres ne seront pas heureux à moins que les vols de tests aient durés cinq ou dix ans. Ces gens ont placé une valeur déraisonnablement élevée sur le mot "preuve." La réponse est quelque part entre ces deux extrémités."

Mais où est-il, ce point limite, quand il s'agit d'OVNIS?

Il y avait eu une pause de près de trente secondes de réflexion après le discours du colonel. Alors quelqu'un a demandé, "que diriez-vous de ces observations récentes lors de Mainbrace?"

En septembre 1952 les forces navales de l'OTAN avaient tenu des manoeuvres au large de la côte de l'Europe; elles ont été dénommées Opération Mainbrace. Avant qu'elles n'aient commencé quelqu'un au Pentagone avait à moitié sérieusement mentionné que le renseignement naval devrait garder un oeil ouvert en cas d'OVNIS, mais personne ne s'était vraiment attendu à ce que les OVNIS apparaissent. Néanmoins, de nouveau les OVNIS ont été imprévisibles - ils ont été là.

Le 20 septembre, un journaliste de presse des Etats-Unis à bord d'un porte-avions en Mer du Nord photographiait en couleur un décollage quand il s'est avéré par hasard regarder en bas depuis le poste de commande et il a vu là un groupe de pilotes et d'équipiers de poste de pilotage observant quelque chose dans le ciel. Il a suivi leur regard et il y avait une sphère argentée se déplaçant à travers le ciel juste derrière la flotte des navires. L'objet a semblé être grand, suffisamment grand pour se laisser révéler dans une photo, donc le journaliste a pris plusieurs photos. Elles ont été développées tout de suite et se sont avérées être excellentes. Il avait eu la superstructure du porte-avions dans chacune d'elles, et, à en juger par la taille de l'objet dans chaque photo successive, on pouvait voir qu'il se déplaçait rapidement.

Les officiers du renseignement à bord du porte-avions ont étudié les photos. L'objet ressemblait à un ballon. De sa taille qu'il était évident que si c'était un ballon, il aurait été lancé d'un des navires, ainsi la question est sorti sur la radio TBS:" qui a lancé un ballon?"

La réponse est revenue sur la TBS: "personne."

Le renseignement naval a vérifié, triplement vérifié et quadruplement vérifié chaque bateau près du porte-avions mais ils n'ont pu trouver personne qui auraient lancé l'OVNI.

Nous avons suivi la Navy. Les pilotes et l'équipe du poste de pilotage qui ont vu l'OVNI avaient des sentiments mitigés - certains étaient sûrs que l'OVNI était un ballon tandis que d'autres étaient tout aussi sûrs qu'il ne pouvait pas avoir été un ballon. Il se déplaçait trop vite, et bien qu'il ait ressemblé à un ballon par certains côtés il était loin d'être identique aux centaines de ballons que l'équipage avait vu lancés par les aérologues.

Nous n'aurions probablement pas essayé tellement durement d'obtenir une réponse précise aux photos de Mainbrace s'il n'y avait pas eu les événements qui ont suivi pendant le reste de l'opération, expliquai-je au groupe d'officiers de l'Air Defence Command.

Le jour après que les photos aient été prises six pilotes de la RAF pilotant une formation de chasseurs à réaction au-dessus de la Mer du Nord ont vu quelque chose venir de la direction de la flotte de Mainbrace. C'était un objet brillant et sphérique, et ils ne pouvaient pas l'identifier comme quelque chose "d'amical" donc ils l'ont pourchassé. Mais en une minute ou deux ils l'ont perdu. Quand ils se sont approchés de leur base, un des pilotes a regardé et a vu que c'est l'OVNI qui le suivait maintenant. Il a viré, mais l'OVNI a également viré, et à nouveau il a laissé le Meteor sur place en quelques minutes.

Alors, pour le troisième jour consécutif, un OVNI est apparu près de la flotte, cette fois au-dessus de l'aérodrome de Topcliffe en Angleterre. Un pilote dans un Meteor était dépêché et est parvenu à rapprocher son jet assez près de l'OVNI, assez près pour voir que l'objet était "rond, argenté, et blanc" et semblait "tourner autour de son axe et avoir des sortes d'oscillations verticales." Mais avant qu'il n'ait pu se rapprocher davantage pour obtenir une vraiment bonne vue, il est parti.

Un officier du renseignement de la RAF qui travaillait sur les changes au Pentagone a dit que c'étaient ces observations qui ont fait reconnaître officiellement les OVNIS par la RAF.

Quand j'eus fini de parler des observations de Mainbrace, l'heure du déjeuner au Mess était largement dépassée et nous avons eu droit à des regards mauvais de la part des serveurs, qui voulaient nettoyer la salle. Mais avant que je puisse proposer que nous partions, le Major Sadowski a répété sa question originale - celle qui avait déclenchée toute la discussion: "est-ce que vous nous cachez des choses?"

Je lui ai donné un "non sans réserve." Nous avions voulu une preuve plus positive, et jusqu'à ce que nous l'obtenions, les OVNIS resteraient les objets volants non identifiés et pas plus.

Le va et vient horizontal des têtes a illustré ce que pensait une partie du groupe. Nous avions des plans pour obtenir une preuve plus positive, cependant, et j'ai dit que dès que nous serons revenus au bureau du Major Sadowski, je leur dirais ce que nous avons pensé faire.

Nous nous sommes déplacés sur le trottoir devant le club et, après discussion de quelques observations supplémentaires, sommes allés de nouveau dans le secteur sécurisé au bureau de Sadowski et j'ai présenté nos plans.

Tout d'abord, en Novembre ou Décembre les États-Unis allaient tirer la première bombe H lors du le projet Ivy. Bien que ceci ait été top secret alors, c'était le secret le plus mal gardé dans l'histoire - tout le monde semblait tout savoir à ce sujet. Certains au Pentagone avaient eu l'idée qu'il y avait des êtres, terrestres ou autres, qui pourraient être intéressés par nos activités dans le Pacifique, comme ils ont semblé l'être lors de l'opération Mainbrace. En conséquence le projet Blue Book avait reçu l'ordre de se transporter vers la zone de l'essai et d'y installer un réseau de reportage, de donner des instructions aux gens sur la façon dont on doit faire un rapport, et d'analyser les rapports sur place.

Deuxièmement, le projet Blue Book travaillait sur des plans pour un système étendu de dépistage des OVNIS par des instruments. Le Général de Brigade Garland, qui avait été le directeur adjoint du Général Samford pour la Production et qui avait été le chef de troupe pour le projet OVNIS du Général Samford, était maintenant chef de l'ATIC, ayant remplacé le Colonel Dunn, qui était entré à l'Université de Guerre Aérienne. Le Général Garland avait longtemps été en faveur d'essais pour obtenir de l'information concrète, positive ou négative, au sujet des OVNIS. Ce système de dépistage prévu remplacerait les appareils photo à réseau de diffraction qui étaient encore en développement à l'ATIC.

Troisièmement, dès que nous pourrions nous projetions de rassembler un groupe de scientifiques et de les laisser passer toute une semaine ou deux à étudier le problème des OVNIS.

Quand j'ai quitté l'Air Defence Command, le Major Sadowski et son équipe étaient satisfait de ce que nous n'étions pas simplement assis à tripoter nos rapports d'OVNIS.

Pendant l'automne de 1952 les rapports ont continué à arriver de façon constante. En Décembre nous étions revenus à la moyenne normale de trente par mois, avec environ 20 pour cent de ces derniers entrant dans la catégorie "inconnu."

Notre voyage proposé dans le Pacifique pour observer les OVNIS pendant l'essai de la bombe H a été décommandé à la dernière minute parce que nous ne pouvions pas obtenir de place sur un avion. Mais les équipages des forces navales et d'Armée de l'Air qui sont allés sur la zone des essais ont été complètement formées et instruites pour la rechercher des OVNIS, et on leur avait donné les procédures sur la façon dont les détecter et le rapporter. En arrière à Dayton nous nous sommes tenus prêt pour faire l'analyse rapide de tous les rapports qui pourraient arriver - aucun n'est arrivé. Rien qui entrait dans la catégorie des OVNIS n'a été vu pendant la série entière des explosions nucléaires du Projet Ivy.

En décembre les travaux de la phase de planification de notre programme d'instrumentation étaient terminés. Pendant les deux mois où nous y avions travaillé nous avions tout considéré, jusqu'à donner au Corps des Observateurs au Sol des dispositifs de repérages en bois, jusqu'à la construction de radars et d'appareils photo spéciaux. Nous avions parlé de nos problèmes avec les gens du terrain de Wright qui avaient des équipements pour dépister les missiles, et nous avions consulté les techniciens photo au laboratoire de reconnaissance aérienne de l'Armée de l'Air. Des astronomes nous ont expliqué leur équipement et les techniques de son utilisation, et nous sommes allés à Rome, à New York, et à Boston pour mettre à contribution les gens qui développent l'équipement électronique des forces aériennes.

Notre plan final demandait l'établissement de stations de repérage visuel partout dans le Nord du Nouveau Mexique. Nous avons sélectionné cet endroit de test parce que le Nord du Nouveau Mexique produisait toujours uniformément plus de rapports que n'importe quel autre secteur aux États-Unis. Ces postes de repérage visuel seraient équipés d'un dispositif d'observation semblable à une tourelle de mitrailleur sur un bombardier. Tout ce que l'opérateur devrait faire était de suivre l'OVNI avec le dispositif de traçage, et le chronométrage exact et les angles d'azimut et d'altitude de l'OVNI seraient automatiquement enregistrés. Les stations de repérage visuel seraient toutes reliées à un système d'interphone, de sorte que dès que le traqueur d'une station verrait quelque chose il puisse alerter les autres observateurs dans le secteur. Si deux stations dépistaient le même objet, nous pouvions immédiatement calculer sa vitesse et son altitude.

Ce réseau de repérage visuel serait rattaché au réseau existant des défenses radar dans la région d'Albuquerque - Los Alamos. A chaque emplacement de radar nous avons proposé qu'une caméra à longue focale soit synchronisée à l'antenne de rotation de radar, de sorte que quand l'opérateur voie une cible il puisse appuyer sur un bouton et filmer exactement la partie du ciel où le radar indiquait qu'un OVNI a été localisé. Ces caméras seraient réellement des télescopes astronomiques, de sorte que même la plus petite lumière ou objet puisse être photographié.

En plus de ce système de photographie nous avons proposé qu'un certain nombre d'ensembles d'instruments soient présents autour du secteur. Chaque ensemble contiendrait des instruments pour mesurer le rayonnement nucléaire, toutes les perturbations dans le champ magnétique terrestre, et le passage d'un corps qui dégagerait de la chaleur. Les instruments enverraient continuellement leurs informations à un "poste de commandement central des OVNIS," qui obtiendrait également des rapports directement des radars et des stations de repérage visuel.

Ce plan d'instrumentation coûterait environ 250.000$ parce que nous avons projeté employer autant d'équipement des surplus que possible et de le rattacher aux systèmes de communications existants, là où ils existaient déjà. Après que l'installation ait été établie, cela coûterait environ $25.000 par année de fonctionnement. A première vue ceci a semblé être beaucoup d'argent, mais quand nous avons calculé combien le projet OVNI avait coûté à l'Armée de l'Air dans le passé et combien il coûterait probablement à l'avenir, le prix n'a pas semblé trop mauvais - particulièrement si nous pouvions résoudre le problème des OVNIS une fois pour toutes.

Les pouvoirs en place à l'ATIC ont donné le feu vert à ce plan en Décembre et il est allé à Washington, où il devait être approuvé par le Général Samford avant qu'il n'aille à l'Air Defence Command et puis de nouveau au Pentagone pour la bénédiction officielle la plus haute de l'Armée de l'Air. Tous les signes indiquaient que nous obtiendrions les bénédictions nécessaires.

Mais la majorité de l'effort au Projet Blue Book durant l'automne 1952 était allée vers la collecte et le rassemblement de tous les morceaux de données que nous avions accumulées dans la dernière année et demie. Nous avions trié le meilleur des "inconnus" et effectué des études de certains aspects du problème des OVNIS, de sorte que quand nous pourrions assembler un groupe de scientifiques pour passer en revue nos données nous puissions leur donner l'image globale, pas simplement un fatras de morceaux épars.

Tout ceux qui étaient au courant de la proposition de réunir un Panel était désireux de s'y mettre parce que chacun était intéressé à savoir ce que ce panel allait dire. Bien que le groupe de scientifiques ne soit pas autorisé pour prendre la décision finale, leurs recommandations devaient aller au Président si elles décidaient que les OVNIS étaient réels. Et toutes les recommandations faites par le groupe de noms que nous avons projeté de rassembler porteraient beaucoup de poids.

Au Pentagone et à l'ATIC, des paris étaient pris sur ce que seraient leurs recommandations. Quand j'ai mis mon argent en jeu, les chances étaient de 5 contre 3 en faveur des OVNIS.

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Cette page a été mise à jour le 30 juillet 2010.