L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Oise-Matin, Beauvais, France, page 12, le 16 octobre 1954.
SI elles semblent bouder l'Oise avec persistance, les "soucoupes volantes" se sont montrés, affirment des témoignages variés, plus nombreuses que jamais au cours des dernières 24 heures dans le reste de la France. Deux témoins ont assisté, disent-ils, à de curieuses manifestations de la part de ces engins et, dans le ciel d'Avignon, deux chasseurs à réaction français ont livré une vaine chasse aux "soucoupes".
C'est un megissier de Graulhet, qui déclara tout d'abord avoir assisté à l'explosion d'une soucoupe. Une boule argentée, déclara-t-il, sembla alors s'échapper de la masse de l'engin et continuer sa route, tandis que les débris de celui-ci tombaient en plusieurs morceaux, semblables à des draps qui planaient dans le ciel. Des fragments de matière ont été recueillis; ils se présentent sous la forme de filaments argentés agglomérés et qui s'effritent lorsqu'on les touche.
Le second témoin, un habitant du bourg de Méral (Mayenne), a déclaré qu'il a assisté au décollage d'une soucoupe, qui disparut rapidement en direction du nord. A l'endroit où l'objet s'était posé, assure le témoin, il y avait une sorte de nuage brillant qui tombait lentement sur le sol.
Arrivé à son domicile, dit-il, il s'aperçut que ses vêtements étaient recouverts d'une couche blanche d'une matière un peu collante, comme de la paraffine.
Enfin, c'est près d'Avignon, à la fontaine de Vaucluse, où les habitants en émoi signalent qu'un disque blanc planait au dessus de la petite ville. La base aérienne voisine de Caritat, alertée, dirigea immédiatement deux avions à réaction qui, précise le secrétariat d'Etat aux Forces Armées (air), sont rentrés sans avoir aperçu quoi que ce soit d'anormal.
Ont déclaré également avoir aperçu des soucoupes, cigares ou autres engins bizarres dans le ciel: deux personnes qui regagnaient leur domicile, à quelques kilomètres de Nîmes; un habitant de Montargis, sur la route nationale n° 7; des habitants de Marseille, dans le ciel du Rove; un cultivateur d'Angle, en Vendée; des ouvriers de Casablanca, au-dessus de la ville; un représentant et son ami, entre Niffer et Kembs (Alsace); une enfant de huit ans et ses parents, près de Martigues, et un garçon boulanger de Calais, sur la route de Saint-Omer.
En dépit de ces nombreux témoignages, le ministère de l'Air britannique à Londres a fait savoir qu'il ne croyait pas aux soucoupes.
Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, ont déclaré les porte-paroles officiels du ministère anglais, on a trouvé des explications naturelles aux apparitions analogues signalées en Grande-Bretagne: il s'agit le plus souvent de ballons-sonde. Lorsqu'on ne peut donner aucune explication ajoute-t-on au ministère de l'air, c'est généralement faute de témoignages un suffisamment précis [sic].
Les porte-parole ont indiqué en outre qu'aucun engin bizarre n'a été signalé en Grande-Bretagne au cours des dernières semaines.