A la fin des années 50 la CIA Américaine commença à envoyer des avions espions Lockheed U2 au dessus du territoire de l'Union Soviétique pour prendre des clichés pour l'espionnage. Les U2 volaient à 24000 mètres pour être hors de portée des défenses anti-aériennes, mais on s'aperçut à l'occasion que de toute façon les radars ne les détectaient pas.
Ces avions extraordinaires n'étaient rien d'autre que des planeurs propulsés par réaction, fait de bois et de plastique. Lors des décollages, ils abandonnaient leurs roues en bout d'aile et ils atterissaient sur un roue unique qui en vol était rétractée, au milieu de leur fuselage.
Ce n'est qu'en Mai 1960, après plus de quatre ans de survols, que les Russes parvinrent à en abattre un, grâce au nouveau radar qui équipait les missiles sol-air SA-2. Et même à cette occasion, le U2 ne fut pas frappé directement: un missile explosa suffisemment près de l'avion pour que celui-ci fut déstabilisé et partit en piqué, forçant son pilote, Gary Powers, à s'éjecter.
Le succès des U2 conduisit les Etats-Unis à entreprendre des recherches très secrètes, connus sous l'appellation 'Stealth' (furtif), afin de créer un avion militaire que les radars ne détecteraient pas. Le U2 avait échappé pendant si longtemps au radar pour la simple raison qu'il était construit en matériaux non-métalliques, qui absorbaient les ondes radars plutôt que de les renvoyer vers leur source, comme se doit.
Le programme Stealth tenta de construire un avion de hautes performances n'incorporant que peu de métaux et couvert de tuiles absorbantes. L'avion allait rendre obsolète les systèmes anti-aériens commandés par radar.
Après un développement sous le sceau du secret, l'avion high-tech B-2 Stealth bomber fut dévoilé à la zone d'essai de la Northrop à Palmdale, en Californie, en novembre 1988. Une assistance triée sur le volet et des journalistes furent tenus bien loin de l'avion conçu pour pénétrer les lignes de défenses sans être détecté et y laisser choir jusqu'à 16 bombes nucléaires.
Pour assurer l'invisibilité au radar, le bombardier est couvert d'une peinture absorbante spéciale sur son bord d'attaque. La même peinture existe en version sous-marine contre les sonars. Il est aussi prévu qu'il vole à très basse altitude afin de se faufiler dans les zones non couvertes par les radars. Ce qui n'est d'ailleurs plus très efficaces car il y a des radars "regardant en bas", transportés par avion.
Lors de la guerre du Golfe, on a pu voir une défense anti-aérienne spectaculaire en action. En fait les tirs étaient en aveugle, car ils ne détectaient rien du tout et pouvaient seulement espérer toucher un avion par hasard.
La structure du F-117 est, elle, en aluminium. Son revêtement est en matériaux absorbants composites. Les deux dérives en papillon (\/) masquent les sorties de tuyères des réacteurs afin que les détecteurs à infra rouge ne détectent pas ces sources de chaleur. L'idée de la dérive en V fut testée sur le Tacit Blue, prototype d'avion indétectable. Les deux réacteurs Nighthawk de General Electric sont profondément enfermés dans le fuselage. Les gaz sont refroidis à leur sortie. Les contours du cockpit comme de toutes les autres surfaces sont à angles raides, défléchissant les ondes radars. Le F117 peut être ravitaillé en vol. Cependant les rumeurs disent que l'avion est capricieux, surtout lors des ravitaillement en vol. C'est pourquoi l'un de ces surnoms est "Wobblin' Goblin".
40 F-117's furent déployés dans le Golfe. Seulement 59 appareils furent construits, pourtant le coût du projet dépasse les six milliards de dollars!
Le dernier ajout à la panoplie Stealth et l'hélicoptère Sikorsky RAH-66 Comanche. L'hélicoptère le plus avancé du mode, qui doit entrer en service en 2006, est pourvu de rotors au comportement très discret, et de train de roulement et armements rétractables.