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La science, les OVNIS, le scepticisme:

En réponbse à un article de Claude Lafleur:

Ceci constitue ma réponse au 22.12.2001 à un article intitulé "Ovni: Sommes-nous visités par des Extraterrestres?" par Claude Lafleur, article rédigé en 1997 et publié dans "Le Québec Sceptique" d'automne 1997.

Ce printemps marque le cinquantième anniversaire du phénomène ovni. L'idée que nous soyons visités par des extraterrestres est si fascinante que personne ne peut y demeurer insensible. Depuis des millénaires en effet, on se demande si on est seul dans l'univers et on cherche sa place en imaginant un éventail de croyances. Et maintenant que nous vivons à "l'ère spatiale", la possibilité que d'autres civilisations plus avancées que la nôtre puissent nous visiter s'impose naturellement. Ce n'est d'ailleurs pas une coïncidence si le phénomène ovni est né au lendemain de la Seconde guerre mondiale, alors qu'on disposait enfin des moyens pour accéder à l'Espace...

Il y a là en filigrane nombre d'idées que je récuse. Tout d'abord, affirmer que personne ne peut demeurer insensible à l'idée d'une visite par des extra-terrestre est un leurre. Par exemple, je ne me suis jamais passionné pour une telle idée. Au contraire, mon idée de départ, celle qui m'a amené au point ou je suis maintenant, était la suivante: j'adore réaliser des "designs" pour des sites web, j'avais un "design" tout prêt qui me plaisait et aucun contenu, j'ai trouvé une photographie de soi disant OVNI sur l'Internet, et le trucage m'ayant paru grossier, j'en ai tiré prétexte pour, en exposant la fraude, donner un contenu à ce site vide. Si j'avais donc une passion, c'est celle du web authoring, et si j'avais une conviction, c'est celle que les OVNIS ne sont que montages photographiques et balivernes, et également que nous ne sommes aucunement visité par des extra-terrestres. Ce n'est qu'en me mettant à y regarder de plus près dans le but de "dénoncer les histoires d'OVNIS" que j'ai du, à ma très grande surprise, finalement, changer d'optique, forcé par les faits dont j'ai pris connaissance.

Je me dois de constater que dans mon entourage au sens le plus large, il n'y a quasiment personne qui se passionne de quelque manière que ce soit pour l'idée d'une visite extra-terrestre. A l'exception de deux personnes qui, ayant été elles-mêmes témoin de la présence d'OVNIS comme absolument clairement non conventionnels, je dirais, au contraire de Claude Lafleur, qu'une infime minorité de personnes soit sensible à une telle idée, et qu'une majorité de personnes la trouve ridicule et ne s'y est jamais intéressé, voire, se montre absolument hostile ou bizarrement perturbé à la simple évocation d'une telle idée dès lors que cette évocation se fait dans un contexte de sérieux. Que mes lecteurs tentent d'en faire le constat...

Ensuite, ce n'est pas très réfléchi de dire que c'est l'ère spatiale qui a amené une "idée" d'OVNI. Tout d'abord, l'idée de visite extra-terrestre existe depuis bien plus longtemps que l'ère spatiale au sens propre, cette idée a accompagné les progrès de nos connaissances sur la nature de notre univers, la notion de "pluralité des mondes habités" défendue pour son grand malheur par Giordano Bruno en est une illustration. On pourrait presque dire au contraire que l'idée de s'aventurer hors de notre planète à quelque chose à voir avec l'idée d'aller à la rencontre d'êtres non-terrestres. Il convient également de rappeler que des récits anciens correspondent à des descriptions du phénomène OVNI, au contexte culturel de l'époque près (textes latins sur l'observation de "boucliers volants" par exemple).

On a déjà compris qu'il est complètement faux de dire que le phénomène OVNI est né au lendemain de la seconde guère mondiale. Il faut également rappeler qu'au lendemain de la seconde guère mondiale, il n'était aucunement question de pouvoir concrètement aller dans l'espace, que les foo fighters et autres fusées fantômes Scandinaves par exemple ont été observés avant, pendant et après la seconde guerre mondiale et ainsi de suite (je me peux ici reprendre le contenu de mon site en rapport avec ce point et ne cite donc que quelques exemples éventuellement connus des lecteurs.)

Toutefois, après cinquante années d'enquêtes et de débats passionnés, le phénomène ovni a atteint un tel degré de complexité qu'il est impossible de le cerner pour l'analyser. Même un volumineux ouvrage parviendrait difficilement à faire le tour de la question. Nous proposons donc un survol des principaux aspects du phénomène afin de cerner certains faits.

Le phénomène OVNI n'est aucunement devenu plus complexe qu'il ne l'était. Il est très clair que le phénomène n'a pas "disparu" comme une simple mode. Il est toujours permis de ne pas "croire" à son existence, cela ne l'empêche aucunement d'exister.

Il y a la de la part de Lafleur une proposition absolument stupéfiante: après l'aveu qu'un gros ouvrage ne pourrait faire le tour de la question, l'auteur nous propose tout de même de cerner les faits par un simple survol, et d'en tirer une conclusion qui ne sera aucunement "je n'ai pas présenté assez d'éléments pour oser conclure," comme cela s'imposerait. Je pense que Claude Lafleur va en fait établir une liste d'objections, et les qualifier de "principaux aspects" et en tirer des généralisations abusives.

Afin de donner un ordre de grandeur au lecteur, il existe à ce jour aux alentours de quatre cents ouvrages d'études ufologiques, en ne comptant que les ouvrages ayant fait l'objet d'une édition publique en France, et sans compter aucun autre document (rapports de gendarmerie, documents d'origine militaire, bases de données, études publiées dans des magazines ou revues etc.)

Évitons la confusion

La question des ovnis fascine tellement qu'elle soulève immanquablement de vives passions qui brouillent bien des esprits. Or, il est d'une extrême importance, lorsqu'on aborde ce thème, de clairement établir de quoi on parle.

Voici à nouveau cette pointe devenue quasiment un litanie chez ceux qui ne veulent pas traiter correctement du phénomène: encore une fois nous est imposée l'idée que ceux qui s'y intéressent sont victime de quelque "passion." Je propose donc au lecteur de rechercher par leur soins et vérifier si les "opposants" à toute idée d'OVNIS, comme par exemple Philip Klass ou le Dr. Mentzel, ne seraient pas - quelque peu, pour ironiser - victimes d'une sorte de "passion anti-soucoupiste." Je leur demande parallèlement d'étudier le caractère, les faits, les actes de scientifiques du calibre de J. Allen Hynek, Peter Sturrock, Gordon Thayers, Jacques Vallée, James McDonald et des dizaines d'autres, ou de l'ingénieur Jean Jacques Vélasco afin qu'ils jugent par eux mêmes la proposition que ce seraient des passionnés qui brouilleraient nos esprits ou bien auraient eux-mêmes l'esprit brouillé. Déontologiquement, il est en ce qui me concerne inacceptable et insultant de poser d'entrée comme acquis que les personnes ayant un discours sur ce sujet seraient "passionnés", d'esprit "brouillé" et manquant de clarté.

Ainsi, le mot "ovni" est l'abrégé de Objet Volant Non Identifié. Au sens strict, les ovnis existent évidemment puisqu'il est toujours possible d'apercevoir un "objet volant" dont on ignore la nature. Cependant, s'agit-il d'un engin terrestre, d'un phénomène atmosphérique ou astronomique mal perçu, de quelque chose de naturel ou même d'origine humaine qui échappe à notre connaissance? On ne le sait pas. Mais de là, à prétendre que l'ovni provient nécessairement d'une civilisation extraterrestre est par conséquent d'un autre ordre. Sur quoi se base-t-on pour faire une affirmation aussi extraordinaire? Mais puisqu'en pratique, on confond généralement ovni et engin extraterrestre, on se doit de considérer ces deux termes comme étant des synonymes.

C'est là encore une vieille berceuse classique qui nous est chantée. Je me dois de rappeler les faits: le Capitaine Ruppelt du projet Blue Book d'étude des OVNIS de l'US Air Force s'est vite rendu compte que en parlant de "soucoupes volantes," les journaux US ne rendaient pas compte des réelles apparences très variées de l'ensemble des objets observés ou allégués. Tous n'avaient pas la forme de soucoupe, certaines descriptions par ailleurs ne mentionnent que des lumières sans qu'une forme puisse être déterminée ni même peut-être exister. Afin de restaurer une certaine justesse, il a créé l'acronyme UFO, traduit OVNI, et nos lecteurs sont assez pourvu en intelligence pour, en fonction du contexte présenté, déterminer s'il est discuté dans tel cas d'engin interplanétaire ou de phénomène trivial resté cependant inexpliqué. La leçon de vocabulaire n'apporte rien et s'apparente ici au simple "noyage de poisson."

Par ailleurs, parler d'ovni, ne veut pas dire que l'on discute des possibilités de vie dans l'univers, mais bien des possibilités d'être visités, ici sur Terre, par des extraterrestres. La question de la vie ailleurs que sur Terre fait l'objet d'un tout autre débat... qui n'a rien à voir avec celui des ovnis. Car, si à peu près tout le monde s'entend sur la probabilité que nous ne soyons pas seuls dans l'univers, il en va autrement sur l'idée que nous soyons l'objet d'expéditions extraterrestres.

Bref, la grande question qui fascine tout le monde est: sommes-nous, oui on non, visités par des Extraterrestres?

Au contraire, parler d'OVNI implique de toute évidence que l'on aborde la question de la vie dans l'univers, dès lors que l'on propose comme explication d'un cas OVNI qu'il s'agisse d'une manifestation d'une technologie extra-terrestre. Le débat n'est absolument pas "tout autre" mais au contraire inextricablement lié. Si je convient aisément que la découverte de forme de vies ou mieux de formes de vie intelligentes ayant une technologie ne suffit pas en soi seul à prouver que certains cas OVNIS soient de la nature de visites extra-terrestres, j'affirme que la recherche sur l'existence d'intelligences non-terrestre, si elle aboutit, aura à un certain point de connaissances obtenues un impact évident sur la question des preuves de la nature extra-terrestre de certaines manifestations OVNIS.

La "séparation forcée" proposée ici avec au moins une certaine modération est martelée par un certain nombre de scientifique dans le but de faire passer l'idée qu'il y aurait d'une côté "la vraie science" qui traite de la recherche de la vie dans l'univers, et de l'autre côté une "pseudo science" qui fabulerait sur des "histoires d'OVNIS."

Où est la preuve tangible?

Depuis les années 1950, des centaines d'ufologues - ces passionnés de soucoupes volantes - cherchent avec acharnement, partout sur Terre, une preuve indiscutable du passage des extraterrestres. Par preuve, entendons une pièce tangible et incontestable qui puisse être soumise au regard des spécialistes compétents. Or, si la mythologie ufologique regorge de récits, de débris de soucoupes volantes, de cadavres de créatures venues d'ailleurs, d'implants, etc., ces artefacts ne sont jamais disponibles.

Encore une fois, l'adjectif "passionnés" est utilisé pour qualifier les "ufologues." Il conviendrait, si cela devait se poursuivre, de nous qualifier nous autres ufologues d'un autre adjectif: "irrités."

Je n'ai pas moi-même eu besoin de beaucoup d'acharnement dans mes recherches. Mais abordons la question de la preuve. J'en propose de toutes sortes.

Je n'ai pas trouvé de preuves intangibles des fameux implants. Il est également de mon impression que ces implants allégués sont plutôt intangibles. Mais j'avoue n'avoir pas encore assez creusé cette question. J'affirme que très peu de tenants de l'explication extra-terrestres tiennent le discours que des preuves de tels implants sont acquises.

Je souhaite faire remarquer à l'auteur qu'il existe toutes sortes d'autre catégories de preuves qu'il omet de nier, étrangement:

Ne pouvant ici énumérer toutes les contributions des scientifiques, je ne peux cependant m'empêcher de constater le fait très étrange que dans son article, Claude Lafleur ce cite PAS UN SEUL scientifique s'étant occupé du phénomène.

L'absence de preuves est d'ailleurs le noeud du problème sur les ovnis. Pour des disciplines scientifiques comme la paléontologie et la biologie, on trouve abondance de traces de créatures disparues de la surface terrestre depuis des millions ou des milliards d'années. Pour leur part, les archéologues déterrent les traces des premiers Indiens venus en Amérique il y a des milliers d'années. Pourtant, malgré tous les prétendus cas d'atterrissage (et d'écrasement) d'ovnis, les nombreux récits de rencontre et d'enlèvement, on n'a jamais trouvé la moindre trace incontestable d'une présence extraterrestre. Ce qui est très significatif car, en dépit de la passion qui anime les ufologues depuis des décennies, ceux-ci n'ont rien trouvé de tangible.

En regard de ce que j'ai proposé plus haut, ce paragraphe est simplement une suite d'affirmations sans fondements.

La différence entre la paléontologie et l'ufologie n'est pas au niveau de l'absence ou la présence de preuves. La différence est qu'en paléontologie, les preuves sont exposées, revues, discutées et publiées largement au delà des cercles de la paléontologie. En ufologie, les preuves sont tout simplement ignorées, moquées et quelquefois détruites.

Mais il est complètement faux de prétendre qu'elles n'existent pas.

Mon irritation grandit alors que la "passion" est ici encore une fois invoquée au sujet des ufologues.

Ils le concèdent d'ailleurs, bien malgré eux puisqu'ils sont contraints de proposer des hypothèses du style: "Les extraterrestres sont parmi nous, mais dans d'autres dimensions", "Nous sommes observés par des êtres qui font tout pour ne laisser rien derrière eux", "Les preuves existent, mais on nous les cache", etc. Se pourrait-il que nous n'ayons rien trouvé tout simplement parce que nous n'avons jamais reçu la visite d'extraterrestres? Malheureusement, on ne pourra jamais prouver l'inexistence des ovnis, même si dans mille ans on n'était guère plus avancé qu'aujourd'hui.

En aucun cas ni moi-même ni aucun scientifique ou ufologue respecté n'a jamais professé les balivernes sur les "autres dimensions" comme prétendu ici. Il y a là simplement volonté de ridiculiser le sujet en l'associant à ces chimères qui encombrent la gentille mode du "new age."

La notion que des extra-terrestres ne laisseraient rien derrière eux est risible et je ne la partage aucunement. Il est bien clair que c'est précisément parce qu'ils "laissent quelque chose derrière eux," à savoir: ils sont vus, ils laissent des traces au sol, des traces radar, des blessures physiques, des débris etc.

La notion selon laquelle on ne nous cacherait pas de preuves est également risible. Sans qu'il ne soit besoin d'invoquer nullement quelque conspiration, par les simples réflexes normaux de la règlement routinière des militaires de la plupart des nations, il est clair que toute information sur des engins volants non identifiés qui ne seraient pas simplement des méprises tombent sous le coup du secret-défense. En France par exemple, seule la gendarmerie est habilité à enquêter de façon préliminaire sur les affaires OVNIS afin d'en informer le SEPRA, lequel ne tient pas ses résultats précis à la disposition du public pour tout un tas de raisons parfaitement justifiées (intérêts de défense nationale, espionnage, respect de la vie privée des témoins etc.) Aux Etats-Unis, il en va de même, si ce n'est un paradoxe apparent tout à fait instructif pour l'ufologie: les documents anciennement secrets doivent être disponibles sur demande, et sont en fait une source tout à fait intéressante de données ufologiques. Mais par ailleurs, des lois très strictes interdisent toute diffusion par le personnel militaire d'informations sur les OVNIS. Ce n'est pas de la conspiration, c'est absolument normal. Et c'est exact.

Il est complètement faux de dire que "l'on ne pourra pas faire la preuve de l'inexistence des OVNIS même en mille ans." C'est là une proposition indigne, un tour de passe passe qui se joue de notre intelligence. Au contraire, par le travail, l'étude, l'enquête, la recherche, d'une manière autant "policière" que scientifique, il est possible de renforcer des hypothèses et d'en éliminer d'autres. C'est ainsi que l'on fait en paléontologie, et il en est exactement de même en ufologie. Il est totalement envisageable que dans un certain futur des faits nouveaux nous permettraient de comprendre que les cas qui n'ont d'autre explication qu'une origine intelligente extra-terrestre en trouvent une autre. C'est le lot de notre nature humaine pourvue de l'esprit scientifique de comprendre mieux ou autrement quelque fait que ce soit quel qu'en soit la meilleure explication possible dans l'instant. Mais si quelqu'un devait proposer une explication nouvelle concernant le phénomène OVNI quand la seule explication est de nature extra-terrestre, ce sera à celui qui fait cette nouvelle hypothèse d'en apporter les arguments et si possible les preuves. Pour l'instant, force est de constater que de telles "alternatives" consistent essentiellement à suggérer gratuitement un mystère quelconque, suffisamment invérifiable pour qu'on aboutisse là à proposer d'expliquer le "mystère" OVNI par un mystère encore plus grand, et je le répète, sans la démonstration qui s'impose. Je pense ici à des explications des OVNIS comme "une intelligence supérieure venue d'on ne sais où qui nous manipule totalement." Ce sont ce genre de propositions qui ne sont ni démontrables ni indémontrable, et pas du tout la proposition (contentons-nous ici de parler de proposition, cela suffit à la discussion) qu'une intelligence extra-terrestre ait une part de responsabilité dans des phénomènes OVNIS précis.

Claude Lafleur adopte en fait une stratégie anti-scientifique: "quoi qu'on dise, les ufologues ne seront jamais convaincus que les OVNIS..." Que les OVNIS ...quoi? Que les OVNIS seraient quoi? Claude Lafleur renonce ici à une attitude positive, une attitude qui consisterait à dire "examinons les preuves, faisons de la recherche, émettons des hypothèses," au profit d'un retour à une démarche mentale de foi et de croyances. Si Claude Lafleur pense que les OVNIS n'existe pas du tout, qu'il tente de le démontrer de manière positive, et non en faisant semblant de renoncer au motif que cela ne servirait à rien, suggérant un soi disant état d'esprit borné de ceux qui ont des raisons de ne pas être d'accord.

Claude Lafleur se permet en fait ici de simplifier en quelque phrases des thèmes extrêmement complexes. Mon site dans son intégralité permet de se forger une idée de ce qu'il en est en réalité. Constatons tout de même la présence de "tics" sceptiques traditionnels: Aucun nom n'est donné. Aucun cas n'est évoqué. Tout est généralité, tout est flou. La "partie adverse" porte ici le nom de "on" (mais qui donc?) ou "les ufologues" (lesquels?). Il y a là une simple prise de position infondée, rien qui ne puisse faire avancer l'ufologie dans quelque direction que ce soit, au contraire, une tentative non raisonnée et non fondée de persuader le lecteur qu'il n'y a rien ni dans le phénomène OVNI ni dans l'ufologie. Claude Lafleur serait parfaitement fondé à se déclarer "non croyant", "pas convaincu", mais il y a là une volonté non avouée de "démontrer" quelque chose, et cela, il n'est pas légitime de le faire avec des "ils" et des "on" et en ignorant tout élément de la "partie adverse."

Les grandes leçons des témoignages

Les ufologues citent sans cesse l'abondance de témoignages de témoins comme étant la preuve d'une présence extraterrestre. D'après eux, il s'agit là de récits si étonnants qu'on ne peut les expliquer autrement que par les manifestations d'une autre "intelligence". Le nombre de cas se comptant par milliers, il s'avère alors impossible de tous les expliquer. Et quand bien même on y parviendrait, quelqu'un pourra toujours sortir un cas de plus...

Il me parait tout à fait légitime d'accuser certains ufologues d'invoquer le nombre de témoignage comme un argument que cela ne constitue aucunement.

Mais ce n'est absolument pas vrai de tout ufologue, et pas du tout vrai en ce qui me concerne. Mon mot à ce propos sera: même s'il n'y avait qu'un et un seul témoignage, si ce témoignage devait s'accompagner de preuves physiques, il y aurait là déjà de quoi travailler. Qu'il y ait 10, 100 ou des millions de cas importe peu. Ce qui importe, c'est de traiter le cas que l'on traite de la manière la plus approfondie possible. Chaque cas doit être "investi" dans son unicité. Si par la suite des généralités se révèlent, soit, mais cela ne doit jamais être prétexte à faire de ces généralités des préjugés d'études de nouveaux cas.

Inversement, il n'est pas légitime de considérer que "comme la plupart des cas OVNIS sont des erreurs, alors tous les cas sont des erreurs", manoeuvre que Claude Lafleur ne se prive pas d'effectuer.

J'ai déjà cité un "cas si étonnant qu'on ne peut l'expliquer autrement que par la manifestation d'une autre intelligence," le cas de Tananarive de 1954. Si Claude Lafleur ou quiconque a pour ce cas une quelconque autre explication, je serai intéressé à l'entendre.

Affirmer "quelqu'un pourrait sortir un cas de plus" relève de la malhonnêteté intellectuelle. En effet, je propose, comme d'autres, qu'il y a des cas prouvés de faits OVNIS, comme cités plus haut, qui ne peuvent s'expliquer de façon raisonnable que comme des manifestations ou traces ou engins d'une provenance non humaine et non terrestre. Je n'ai aucun besoin de trouver "un cas de plus," puisque j'affirme avoir déjà un nombre x de cas. Parler de ce "cas de plus" dans ce contexte est une simple manoeuvre pour laisser entendre qu'il n'y aurait aucun cas probant.

Enfin pour information seulement, le nombre de cas ne se compte pas en milliers car personne n'a entrepris un véritable décompte, et certainement aucun sceptique ne l'a fait. Que le lecteur sache cependant que Claude Poher, ancien dirigeant du GEPAN, a écrit que dans les estimations du GEPAN, le nombre d'observations d'OVNIS - et non pas le nombre de cas - dans le monde devrait avoisiner la dizaine de millions. Avec le temps écoulé depuis cette estimation, on pourrait éventuellement doubler encore ce chiffre. Si d'aucun estiment que ce chiffre n'a pas d'intérêt, cela ne me pose aucun problème fondamental, juste une certaine surprise.

Au début des années 1990, je me suis confronté à ce problème: à quel cas d'ovnis devrais-je le plus m'intéresser? Je suis donc allé consulter tour à tour les principaux ufologues québécois pour demander à chacun d'eux ce qu'ils considèrent comme étant le cas le plus significatif. J'ai alors découvert que chaque ufologue présente un cas différent, chacun ayant son "histoire favorite". J'ai donc obtenu une belle collection... un cas par ufologue.

Je suis ensuite retourné voir chacun d'eux pour demander ce qu'ils pensaient des cas soumis par ses collègues. Or, quelle ne fut pas ma surprise de voir que chacun de ces "meilleurs cas" pouvaient être démolis par les autres et ce, généralement de façon très convainquante! Bref, je n'avais plus rien à me mettre sous la dent. De fait, il n'existe aucun cas d'ovnis qui fasse consensus au sein de la communauté ufologique. Au mieux, il y a des cas étranges ou inexpliqués, mais aucun des milliers de récits récoltés depuis 1947 ne constitue une preuve sérieuse de la visite extraterrestre... de l'aveu même des ufologues.

C'est justement l'abondance de ces récits qui mine l'hypothèse extraterrestre. Si les visites étaient aussi fréquentes qu'on le dit, certaines laisseraient immanquablement des traces de leur passage qu'on pourrait repérer très certainement grâce à la panoplie des techniques qui nous permettent de retracer d'infimes organismes disparus depuis très longtemps. Par contre, si on n'a reçu que quelques rares visites extraterrestres, n'est-il pas logique que celles-ci soient passées inaperçues. Mais pour que cette hypothèse soit prise au sérieux, il faudrait que les ufologues fassent le ménage dans leurs dossiers et établissent, à tout le moins, la rareté des visites.

Claude Lafleur n'étudie pas les OVNIS. Il étudie les ufologues. Son étude est curieuse: il demande à chacun un cas, puis semble par le choix des mots laisser entendre que chaque ufologue n'aurait ... qu'un cas.

Je propose que ces ufologues lui ont parlé chacun d'un cas sur lequel ils ont effectivement personnellement travaillé. Il n'est alors que logique que chacun des confrères se montre critique.

En réalité, cette idée n'a aucun intérêt, ni celle de Lafleur. Si l'ufologie de Lafleur consiste à citer des faits sans la moindre preuve, rien n'en sortira. Une discussion sur ce point ne sera possible que si Claude Lafleur communique précisément le nom des ufologues contactés, et les cas présentés. Ce que fait là Claude Lafleur, est strictement du même ordre que si j'écrivais "j'ai interviewé des centaines de témoins qui m'ont remis des morceaux de soucoupes volantes, c'est bien la preuve qu'elles existent." Nous autres ufologues ne procédons évidemment pas ainsi car cela ne serait, avec raison, jamais accepté.

Il y a tant à dire sur ce paragraphe. Ainsi, que veut dire "comme le démontre amplement le phénomène ovni, les témoignages ne constituent aucunement des preuves valables"? Qui don dit que les visites sont "aussi fréquentes?" Dois-je rappeler que l'une des seules occasions ou le sol a été étudié avec les moyens de la science et par moi cité comme preuve? (SEPRA, cas de Trans-En-Provence) Que cette étude est un fait unique, ce qui justement est un scandale en soi?

Claude Lafleur a par contre absolument raison de dire que les ufologues devraient établir la raretés des visites. Cela, je le fait: les visites sont rares. Bien plus rares que les survols. Les cas absolument certain de trace au sol, il n'y en a qu'un, car c'est le seul cas correctement étudiés avec moyens décents.

Quand Claude Lafleur parle de "faire le ménage" dans les dossiers, il décrit exactement le travail de l'ufologue: il s'agit de se comporter en sceptique quasi extrémiste, et c'est exactement ce qu'à fait par exemple Allen J. Hynek en entrant au Projet Blue Book comme conseiller scientifique chargé à son grand régal de trouver les explications "naturelles" au cas traités par l'US Air Force. C'est ainsi que seule la force des choses lui a imposé un changement radical de son appréciation du phénomène et toute personne familiarisée avec l'histoire de l'ufologie sait qu'il est allé jusqu'à être moqué par un pays entier en tentant encore de rejeter un cas, tant était puissante sa tentative de nier la réalité OVNI (l'affaire du "gaz des marais".) Si Claude Lafleur avait pu suivre mon effort, il aurait constater que j'entendais moi-même créer ce site comme une "dénonciation des fables que sont les OVNIS." De fait, de LaPaz à McDonald à Lagrange à Vélasco, l'histoire de l'ufologie sérieuse est aussi l'histoire de sceptiques purs et durs qui doivent peu à peu changer leur convictions au fur et à mesure de leur travail véritable sur le sujet.

En outre, comme le démontre amplement le phénomène ovni, les témoignages ne constituent aucunement des preuves valables à un phénomène extraordinaire. Le fait que les ufologues ne s'entendent pas sur les "meilleurs cas" illustrent aussi la pauvreté des témoignages. On peut d'ailleurs illustrer ces dires par l'exemple suivant: Imaginez une centaine de personnes qui assistent à un spectacle de magie. Ces gens sont témoins de démonstrations étonnantes, dont celle où le magicien en arrive à "couper" en deux une personne, pour ensuite la "recoller" (sans laisser de cicatrice, de surcroît!). Au sortir du spectacle, vous interrogez ces témoins et obtenez certainement quantité de récits concordants; tous recueillis auprès de dizaines de personnes fiables (dont certaines pourraient être médecins, enquêteurs, scientifiques ou sceptiques). Tous témoigneraient avoir vu un phénomène inexplicable. Ce qui est le cas. Mais s'agit-il pour autant de quelque chose de surnaturel? Évidemment non, puisque le magicien emploie un truc qui crée une illusion extraordinaire. (Autrement, il serait le plus grand chirurgien de tous les temps.) Ce n'est donc pas parce qu'on est confronté à un phénomène inexpliqué, même observé par des dizaines de témoins crédibles, qu'on dispose d'une preuve de l'extra-ordinaire.

Ici Claude Lafleur utilise un "truc" classique des debunker, et comme dans la magie le "truc" se voit, les fils étant grossiers.

Il s'agit de comparer deux situations qui ne sont absolument pas du même ordre. Il faut abandonner ici le scepticisme en fauteuil et revenir dans le monde réel. Les témoins des tours de magies sont parfaitement fiables: tous vous diront qu'ils ont assisté à un tour de magie, c'est à dire une habile illusion dont ils ne connaissent pas en général le secret. Il est extrêmement difficile de trouver un témoin d'un tel tour qui vous affirmera être certain que la personne a vraiment été découpée puis "recollée." En effet les gens ne sont pas aussi stupides que cela, ni quand ils assistent à un tour de magie... ni quand ils assistent à un phénomène OVNI.

Comparaison n'est point raison.

Notons aussi que souvent les récits de cas d'ovnis contiennent des détails invraisemblables. C'est le cas, notamment, lorsque le témoin donne la dimension, l'altitude ou la vitesse de l'ovni qu'il a observé. La prochaine fois que vous verrez un avion traverser le ciel, demandez-vous combien mesure l'appareil et à quelle distance il se trouve de vous. Mieux: sans doute êtes-vous déjà monté à bord d'un "Boeing"? Dans ce cas, pouvez-vous dire combien mesure, approximativement, l'appareil? (Dix, vingt, cinquante, cent ou deux cents mètres?). Imaginez maintenant que vous voyiez une "soucoupe volante" parcourant le ciel! Pouvez-vous en donnez les mesures? (Le fait est que personne ne peut évaluer à l'oeil les dimensions, l'altitude ou la vitesse d'un avion. On peut connaître la réponse après avoir consulté un ouvrage ou parce qu'on a une formation spécialisée. ) Pourtant, étrangement, les ufologues prennent au sérieux les récits d'un témoin, de bonne foi sans doute, qui quantifie les paramètres de son observation.

Encore une généralité sans intérêt. Lafleur laisse ici le lecteur croire que les ufologues sont si stupides qu'ils notent telles quelles des "mesures" précises effectuées par des témoins eux mêmes stupides, croyant être aptes à faire des mesures aussi précises quand cela n'est pas possible. Quel est donc le cas considéré comme probant par les ufologues dans lequel il s'avérerait qu'il ne s'agissait pas d'un OVNI mais d'un Boeing?

Il oublie curieusement cette fois quand si le témoin déclare par exemple avoir été transporté à l'intérieur d'un OVNI, le problème de savoir si l'OVNI est à telle ou telle distance devient assez secondaire.

Il oublie quand dans certain cas, l'OVNI passe devant une colline ou un arbre ou se pose à un certain endroit en laissant une trace, et là aussi, il y a possibilité de savoir exactement situer l'OVNI ou sa taille.

Il oublie l'existence du radar, qui selon l'équipement permet de mesurer une distance, ou une localisation, ou une altitude, ou une vitesse, voire l'ensemble de ces paramètres.

Il oublie dans le même ordre d'idée les télémètres, la triangulation, et toutes les techniques d'analyses photographiques qui permettent sous certaine condition de calculer une estimation de distance.

Il omet de signaler que dans certain cas, le fait important n'est pas de savoir si l'OVNI est à 10.000 ou 12.000 ou 8.000 pieds de haut, car l'intervalle des possibilité est suffisamment resserré pour en déduire des paramètres excluant des explications triviales.

Il oublie que parmi les témoins se trouvent quelquefois des personnes qui sont justement spécialement formées à de telles évaluations, et qui ont "consulté un ouvrage."

Une autre erreur fréquemment commise est de considérer comme particulièrement véridique les témoignages recueillis sous hypnose. Or, il a été démontré depuis les années 1970 que l'hypnose favorise la création de récits et de souvenirs imaginaires, et ne constitue surtout pas un sérum de vérité. Bien au contraire. Il faut sans hésiter rejeter les témoignages recueillis sous hypnose. Malheureusement, il n'existe aucune méthode pour s'assurer de la véracité d'un témoignage (comme l'illustrent fréquemment les tribunaux).

Je vais être très clair: je considère comme étant à éliminer d'office tout témoignage recueilli sous hypnose.

Mais là aussi Claude Lafleur est simpliste. Je propose le cas de Pascagoula. Les témoins ont rapporté les faits sans hypnose, en pleine lucidité. Les faits ont été consignés par la police et une conversation entre les témoins qui a été enregistrée par la police à leur insu a permis de les entendre discuter ensemble ce qui leur est arrivé, sans qu'on ne trouve là le moyen de les faire se trahir comme l'espérait la police par cette méthode. Les deux témoins ont, des jours après, accepté de se prêter à une séance d'hypnose. Le but de cette séance n'était pas du tout de leur faire exprimer un témoignage, mais de vérifier si une fois hypnotisés, il serait possible de recueillir quelque indication d'un mensonge ou d'une fraude. Cette séance a confirmé leur récit initial en état de lucidité.

La remarque sur les tribunaux qui n'ont pas de méthodes pour vérifier la véracité d'un témoignage est risible. La méthode est la suivante, en admettant que nulle autre information ne soit disponible que le témoignage: un jury évalue ce témoignage en son âme et conscience. Un témoignage, pour un ufologue, n'est rien de plus qu'un témoignage qu'il peut évaluer en son âme et conscience. Aucun ufologue ne serait en action, si l'intégralité du phénomène n'était constitué que de témoignages sans aucune autre forme de confirmation. Lafleur omet aussi d'expliquer comment il peut se produire qu'un événement ait de nombreux témoins indépendant dont les récits concordent. En justice, un témoin unique d'un meurtre, cela constitue un cas délicat et le jugement en sera affecté, mais si un meurtrier est vu par des centaines de témoins sans rapport entre eux, le jugement risque d'être plus facilement défini par le jury. J'ai cité dans ces pages un cas pour lequel le nombre de témoins visuels dépasse très largement les 10.000 personnes.

En réalité, une ufologie sérieuse ne doit pas souffrir d'a priori de cette sorte: un cas avec 10.000 témoins visuels, même sans trace radar car il n'y avait pas de radar sur le secteur, est éventuellement tout de même un cas déterminant, par ce nombre de témoins et pour des raisons particulières à ce cas. Je le répète, l'étude du phénomène OVNI doit se faire d'abord au cas par cas, de façon concrète, et non pas en rédigeant un "listing" abstrait d'objections préétablies, sans confronter ces objections à des cas précis.

Une image vaut-elle mille mots?

Que penser maintenant des photographies et des films d'ovni? N'y a-t-il pas là quelques preuves?

Malheureusement non, car un très grand nombre d'entre eux ont été reconnus comme étant des fabrications ou des méprises, alors qu'on n'a jamais pu déterminer avec certitude l'authenticité des quelques autres. Au mieux, on pourrait dire qu'une photo ou un film nous fait voir un objet non identifié, mais il ne prouverait en rien qu'il s'agit d'un engin extraterrestre.

Tout cela est complètement faux. Le plus grand nombre de photographies et de films d'OVNIS n'ont absolument pas été démontrés comme étant des fabrications ou des méprises, ils n'ont simplement jamais été étudiés.

Un nombre suffisant de cas ayant bénéficié de photographies accompagnantes ont été étudiés, y compris la ou les photographies accompagnantes. Un nombre suffisant de photographies indiscutables existe. Une photographie est indiscutable sous certaines conditions, et ces conditions sont à évaluer de manière unique pour chaque photographie ou film. Je propose ici trois cas certains: Lago de Cote, Barauna, lac Chauvet, et un cas très fort, Petit Réchain. Que Claude Lafleur ou tout autre m'explique en quoi ces cas ne seraient pas aussi indiscutables qu'une photographie peut l'être. Si ce n'est pas un engin volant non terrestre que l'on voit sur les quatre photographies du lac Chauvet, que l'on m'indique de quoi il s'agirait alors.

En outre, la plupart des photos et films sujets à controverse sont de piètre qualité, c'est-à-dire qu'ils montrent un objet quelconque, flou et sans grand détail. Peut-être s'agit-il d'une mauvaise prise de vue d'un objet ou phénomène connu, ou même de quelque chose de non identifié... mais rien ne prouve une présence extraterrestre sur Terre.

Je propose à titre d'exemple, que l'on se penche sur les Polaroids de Filiberto Caponi: ils montrent une créature extra-terrestre selon leur auteur. Ces clichés ne sont aucunement flous, l'être allégué remplit tout le champ. Je pourrais admettre que Claude Lafleur écrive "je ne suis pas convaincu," mais je suis en total désaccord avec lui car il écrit "rien ne prouve une présence extra-terrestre sur Terre."

Il est notable que Lafleur parle de "la plupart" des photos et films "sujets à controverse." C'est très juste. La plupart, mais pas tous. Et certain ne sont pas soumis à controverses, car des analyses ont conclut qu'il n'y a aucune raison pour justifier que ces documents là ne montrent pas ce que leurs auteurs ont vu.

Toujours à titre d'exemple, illustrant la carrière d'un film montrant deux OVNIS, voir mon dossier sur le film de Nick Mariana et ses quatre analyses techniques positives par quatre laboratoires ou expert différents, y compris l'analyse positive du rapport Condon.

De plus, depuis une quinzaine d'années, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu'un événement inattendu soit photographié ou filmé peu importe où il survient sur Terre. Qu'il s'agisse de tremblements de terre, d'écrasements d'avion, de tornades, des incidents les plus inattendus, etc., il semble y avoir toujours quelqu'un de prêt, sur place avec sa caméra. Comme par exemple, en novembre 1996, un Boeing a été contraint d'amerrir au large d'une petite île de l'océan Indien... en même temps qu'un couple en vacances se trouvait là, témoin privilégié, caméra vidéo en main. Ils ont parfaitement tout filmé. Des émissions comme "Drôle de vidéo" ou les nombreuses équivalences américaines, nous montrent régulièrement des événements des plus étonnants qui sont filmés avec soin et qualité.

Il y a quelques années, des pilotes d'hélicoptère ont croqué sur le vif la naissance d'une tornade, son parcours dévastateur et sa dissipation; le drame n'ayant duré que quelques minutes. Or, il n'existe aucun document comparable montrant un ovni. Au contraire même, il semble que plus il y a de bonnes caméras vidéo, moins on voit de soucoupes volantes...

Claude Lafleur ne se rend pas compte que n'importe quel bout de film montrant une tornade est diffusé et rediffusé inlassablement sur les télévisions du monde entier, tandis qu'il n'y a quasiment aucun réseau de télévision qui acceptera de montrer quelque film d'OVNI ou même évoquer le sujet autrement que dans un contexte de ridiculisation.

Il y a une timide tendance à montrer films et photographies OVNIS ou à aborder le thème sur certain réseau câblés payants ces dernières années. Il y a également, mais essentiellement aux Etats-Unis, un certain nombre de chaînes, tels les chaînes documentaires du groupe Disney, qui montrent de tels documents.

En France, il arrive une ou deux fois par an que nos grandes chaînes montrent de tels documents, mais généralement dans le contexte d'émission du type "débat social distrayant," entre une séquence de "voyance" et une séquence sur les "fantômes" (pour lesquels fantômes les films et enregistrement radar manquent cruellement.)

L'ufologie décadente?

On constate que le phénomène ovni tourne en rond, particulièrement depuis vingt ans. Si la première génération d'ufologues se questionnait franchement sur la nature du phénomène, ceux d'aujourd'hui semblent s'embourber dans des débats stériles. Contrairement aux autres domaines de la recherche (scientifique), qui ont fait des progrès remarquables depuis cinquante ans, on n'est pas plus avancé aujourd'hui en matière d'ovni qu'on l'était en 1950.

Voilà une déclaration parfaitement honteuse, car la réalité est toute autre. En 1969, l'US Air Force voulant se débarrasser du problème des interrogations et de la curiosité du public Américain a fait réaliser à grand peine une étude "scientifique indépendante" (en réalité une validation des données choisies par cette même Air Force). Cette étude aboutit après démission d'une partie des scientifiques choisis pour en faire partie et qui ont estimé que l'étude ne sera pas neutre, au fameux rapport Condon, lequel n'a pas conclut que les OVNIS n'existent pas ou ne seraient jamais extra-terrestre, au contraire, mais a conclut en dépit des évidences recueillies, qu'il ne fallait pas y consacrer le moindre effort scientifique, qu'il fallait au contraire, dès l'école, décourager tout intérêt pour le sujet.

Claude Lafleur ne comprend pas que les "débats stériles" auquel on peut assister sont le résultat de cette décision de "fermer les yeux" de la science sur le phénomène, sur des années de ridiculisation, sur les ennuis, moqueries, tracas que doivent affronter les quelques scientifiques qui travaillent sur le sujet.

Claude Lafleur est en réalité très ennuyé: malgré toutes les opérations de négation de phénomène, celui-ci se produit toujours.

Pire encore, il n'est pas au courant des avancées considérables de l'ufologie, des constations du SEPRA, des archives militaires qui s'ouvrent timidement au public, des nombreux pays comme la Belgique, le Chili ou l'Espagne qui finalement admettent, même discrètement, la réalité du phénomène. Les archives s'ouvrent, les pilotes se mettent à parler, les organismes gouvernementaux travaillent, les ufologues travaillent, de plus en plus de scientifiques se posent des questions, des magazines antérieurement totalement hostile se mettent, timidement, à aborder le sujet, des conférences s'organisent.

J'affirme que c'est Lafleur qui n'est pas plus avancé "que dans les années 50," et non pas les scientifiques et organismes qui travaillent sur le sujet. C'est Jacques Lafleur qui nous assène des vieux clichés sceptiques qui n'ont pas varié depuis les années 50. Au contraire, dans un climat totalement hostile, les ufologues ont émis des hypothèses, en ont conforté certaines et éliminé d'autres, ont répondu à des objections sérieuses (Jean-Claude Petit montrant que le vol supersonique fluide sans bang sonique n'est aucunement impossible, pour ne citer qu'un exemple), ont récolté des données dans des conditions de plus en plus correctes, et ainsi de suite. Si le public peut croire que l'ufologie fait du sur place, c'est uniquement par le silence médiatique qui a été de mise dans les années 80 et qui commence tout juste à se rompre, c'est parce que la grande partie de la communauté scientifique qui ne s'occupe pas d'OVNIS parce que ce n'est pas son domaine à montré une hostilité frisant la névrose envers la petite partie des scientifiques s'occupant de ce sujet.

Claude Lafleur pratique en fait le scepticisme actif ordinaire que les ufologues connaissent bien, le raisonnement en est:

Les OVNIS sont des nuages lenticulaires et des hallucinations d'ivrognes, il n'y a pas d'OVNIS, les témoins son idiots, il n'y a pas de preuves, les ufologues sont des charlatans; donc, il est stupide de vouloir étudier scientifiquement les OVNIS; donc, aucune étude scientifique sérieuse n'a indiqué une quelconque réalité des OVNIS; donc, puisqu'il n'y a aucune étude montrant une réalité OVNI, les OVNIS n'ont aucun intérêt, ce sont des nuages lenticulaires et des hallucinations d'ivrognes, il n'y a pas d'OVNIS, les témoins son idiots, il n'y a pas de preuves, les ufologues sont des charlatans;

Je propose ici au lecteur de prendre connaissance de ce que le chef du Projet Blue Book rapporte en ce qui concerne les conditions dans lesquelles les scientifiques qui s'intéressent aux OVNIS et en trouvent les preuves physiques sont contraint d'ouvrer. Prenez connaissance de l'affaire des radiations des OVNIS étudiées par des scientifiques se cachant en "club de minéralogistes." L'expression qui me vient à l'esprit en y pendant est: "c'est à se taper la tête contre les murs."

Si cela ne devait pas suffire - mais je ne peux pas ici reprendre l'intégralité de la documentation présente dans ce site - lisez ces deux textes: "la sience et le problème des OVNIS" de Joachim Kuttner, de la World Meteorological Organization, un papier présenté au meeting de l'American Institute of Aeronautics and Astronautics (AIAA), et "Du Pseudo-Scepticisme" par Marcello Truzzi, un des fondateurs du CSICOP (eh bien oui!).

De fait, les ufologues font fausse route, et ce, de plusieurs façons. D'abord, ils accordent trop d'importance aux témoignages de toutes sortes. De plus, ils errent en rassemblant tous les récits bizarres pour tenter de trouver une seule et grande explication. Qui y a-t-il de commun entre de mystérieuses lumières dans le ciel, des figures géométriques dans le blé, les récits d'enlèvements et de gens contactés, les carcasses d'animaux mutilés, les disparitions apparemment inexpliquées, les manifestations "électromagnétiques" et les histoires les plus bizarres?

C'est comme si en médecine, on cherchait une cause unique aux cancers et maladies cardiaques, à la dépression et autres troubles mentaux, aux blessures de tout genre survenues à la suite d'accident, ainsi qu'à tous les autres maux qu'on puisse imaginer. S'il est vrai que tous ont un point commun — ils affligent l'être humain —, ils n'ont pas pour autant la même cause. Dans le cas des ovnis, il est vrai que les cas sont apparemment mystérieux, mais ont-ils pour autant une origine commune? Sûrement pas. Certains cas sont probablement des phénomènes naturels mal connus, d'autres peuvent être des méprises dues à l'ignorance de l'observateur ou à des mises en scène (parfois savamment élaborées), quelques-uns peuvent concerner la psychologie humaine et le besoin de croire, ainsi de suite. Et peut-être y a-t-il dans le lot quelques véritables cas d'ovnis?

Je n'accorde aucunement trop d'importance aux témoignages de toutes sorte. Je ne leur accorderait aucune importance s'il n'y avait jamais pour les conforter de preuves physiques (traces au sol, effets physiologiques sur les témoins, enregistrement radar et ainsi de suite).

Il se trouve effectivement un nombre non négligeables d'ufologues qui s'attachent à vouloir prouver leur hypothèse unique explicative de l'ensemble du phénomène. Ce n'est pas mon cas, je conviens parfaitement que l'ensemble du phénomène a bel et bien plusieurs explications dont: hallucinations, confusions, fraudes, désinformation, phénomènes naturels rares, avions non conventionnels mal connus, ET engins volants extra-terrestres. Un grand nombre d'ufologue donnent l'impression de penser que tous les OVNIS s'expliquent par une seule explication, mais ce n'est souvent pas le fond de leur pensée et les lecteurs ne sont pas si primaires et comprennent bien que dans le cas général, un ufologue affirmant qu'il y a un aspect extra-terrestre à l'ouvre derrière le phénomène ne prétend pas par la que toute observation est ainsi causée.

Il y a au contraire bien souvent, mais en effet pas toujours, des liens entre le phénomène OVNI au sens propre d'objets volants et notamment des lumières dans le ciel, les affaires de mutilations animales, les marques dans la végétation, des disparitions inexpliquées, des phénomènes électromagnétiques et d'autres phénomènes dits bizarres. Encore une fois, tenir des propos généraux dans le vagues sans aucune donnée pour les conforter ou les infirmer est une stratégie de debunking classique et non un travail scientifique.

Enfin, oui, il y a dans le lot quelques véritables cas d'OVNIS. C'est là le fond de l'affaire.

Pour espérer avancer en matière d'ufologie, et peut-être même résoudre l'énigme, il faudrait en premier lieu mettre de côté ses croyances personnelles, admettre qu'on ne connaît pas tout des phénomènes naturels et humains, et éviter de crier à l'Extraterrestre.

© Claude Lafleur, 1999

Je n'ai aucune croyance personnelle. Je suis totalement agnostique, ne suis inscrit dans aucune secte, mouvement religieux, parti politique ou mouvement quelconque. En matière d'OVNI, mes croyances personnelles étaient que les OVNIS n'existent pas. C'est par le travail que j'ai du constater à mon grand étonnement la réalité du phénomène et ses composantes extra-terrestres. Je ne crie pas. Je ne fais aucune promotion, je n'ai aucun revenu, par le moindre franc, qui provienne de mon intérêt pour cette question, et j'ai décidé que je n'en aurai jamais bénéfice financier ou prestige personnel.

Il est non scientifique de suggérer que les OVNIS s'expliquent par des phénomènes naturels ou humains qui ne seraient pas encore connu. En effet, en science, le minimum de déontologie est qui si l'on veut nier les résultats d'un travail, on se doit de proposer une alternative. Il n'est pas permis de simplement nier un résultat en suggérant qu'une alternative existe, sans dire un mot de ladite alternative. Nier un résultat étonnant par la possibilité d'un autre résultat encore plus étonnant que l'on n'est pas capable de seulement décrire, ce n'est pas de la science, c'est de l'irrationnel. Si demain, Claude Lafleur peut proposer une hypothèse concrète pour expliquer mieux tel ou tel fait réel, cela méritera prise en compte, étude, discussion. Tant que le scepticisme se bornera à de la rhétorique en fauteuil, nous ne serons pas sur le terrain de la science et cela n'apportera rien.

La quasi totalité des ufologues sérieux sera disposée à écouter toute proposition explicative concernant tel ou tel fait OVNI. Mais les ufologues ont raison de ne pas abandonner une explication qu'ils auraient proposée à la suite d'un travail, au motif que quelqu'un, quelque part, un jour, pourrait faire une autre proposition. Si c'était le cas, il n'y aurait pas là de science à l'oeuvre. La science ne consiste en effet jamais à établir des vérités immuables, elle consiste à proposer des hypothèses les meilleures possibles pour expliquer des faits les mieux vérifiés possible, et a examiner toute nouvelle hypothèse proposée toujours en regard des faits ou de faits nouveaux. La science ne doit pas être ce "renoncement" que nous propose ici Jacques Lafleur sous une forme mal déguisée. La recherche scientifique est un travail concret, non pas un vent de spéculations sur des possibles imaginaires. La science ne doit pas renoncer à prendre en compte des faits encore étranges au motif que quelque mystère encore plus grand sur lequel on ne sait rien dire pour le moment pourraient un jour prendre du sens.

Il est typique du scepticisme de suggérer que du fait qu'une "lumière dans la nuit" a pu tantôt être un météore, alors les cas non expliqués pourraient avoir une explication triviale d'un ordre comparable. Ceci est illégitime. Quand on traite par exemple un cas précis tel celui de Pascagoula, il est absolument clair qu'aucun météore ou phénomène naturel ou humain non connu de saurait rendre compte d'une telle affaire d'enlèvement de deux personnes à bord d'un engin volant dont les propriétaires montrent tout signe d'être extra-terrestre. Si une explication alternative est proposée là, elle mérite étude cela va de soi, mais nous constatons que les opposants à l'explication "extra-terrestre" se gardent bien de proposer quoi que ce soit de mieux adapté à ce cas, donné ici comme simple exemple, et que tout ce qui pourrait venir à l'esprit en explication alternative à un cas de ce type serait encore bien plus "extra-ordinaire" que "l'extra-terrestre."

Le travail que j'effectue est disponible sous forme du présent site web non pas pour "convertir" quelque sceptique, mais uniquement pour offrir aux personnes curieuses ou intéressées par ce sujet matière à former un opinion basée sur des données, études, documents.

Le sujet des OVNIS, en ce qui me concerne, et en ce qui concerne la quasi totalité des scientifiques qui se sont penchés avec sérieux sur ce sujet, est le problème scientifique le plus important qui se pose à l'humanité en ce siècle. Je propose qu'il comporte en des occasions précises les preuves d'une composante extra-terrestre, ce qui signifie dans mon esprit que tel ou tel événement précis ne s'explique aucunement mieux que par des faits prouvés scientifiquement que quelque intelligence non humaine a été à l'oeuvre. C'est un problème extrêmement complexe qui ne souffre pas des simplifications, généralisations, allégations, approximations et omissions que nous inflige ici Claude Lafleur. J'affirme que les OVNIS sont là, et ils sont là pour longtemps, et je me fais fort de continuer mes efforts de compréhension du phénomène.

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Cette page a été mise à jour le 27 janvier 2001.