L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Voix du Nord, Nord - Pas-de-Calais, France, page 3, 12 septembre 1954.
Quelques jours après l'apparition dans la région d'Amiens d'une soucoupe volante qui aurait été aperçue par deux ouvriers se rendant à leur travail, un phénomène du même genre se serait, selon les dires d'un habitant de Quarouble, produit, vendredi soir, sur le territoire de cette localité. Les soucoupes semblent donc s'empiler littéralement dans notre ciel encombré.
M. Marius Dewilde, 34 ans, ouvriers aux A.N.F. à Blanc-Misseron, domicilié au passage à niveau 79 à Quarouble, qui relate les faits dont il prétend avoir été témoin, est formel. Habitant la maison de garde-barrière située dans un endroit particulièrement désert le long d'une voie désaffectée, M. Dewilde se trouvait chez lui vendredi soir et terminait la soirée en lisant un hebdomadaire.
Il était environ 22 h.; il se disposait à aller au lit lorsque son attention fut attirée par les aboiements répétés de son chien. L'animal étant en liberté dans l'enclos qui entoure la maisonnette, M. Dewilde, après s'être muni d'une lampe électrique, sortit pour savoir ce qui causait l'agitation de son chien.
Nous allons maintenant lui laisser le soin de décrire lui-même la scène qu'il soutient avoir eue alors sous les yeux.
"En ouvrant la porte, je ne vis rien tout d'abord, mais mon chien se tournant alternativement vers moi et vers la voie ferrée qui longe la maison, j'observais un peu plus attentivement. Je distinguais alors, posée sur la voie à quelques mètres de moi, une masse ovale en forme de dôme qui pouvait avoir environ six mètres de long et trois de haut. Je pensais qu'il s'agissait d'un chariot de récolte abandonné là par quelque cultivateur. Je n'eus pas le temps de regarder plus longtemps, car le chien, aboyant dans une autre direction, je braquais ma lampe électrique dans le sens qu'il m'indiquait.
"Dans le faisceau, je vis parfaitement deux êtres étranges se dirigeant rapidement vers la masse sombre, distante de quatre à cinq mètres. Ils étaient petits, pas plus d'un mètre m'a-t-il semblé, et trapus. Ils avaient de grosses têtes sur lesquelles le rayon de ma lampe s'est réfléchi comme s'il s'agissait d'un globe de verre. Médusé, je vis encore un carré de vive lumière s'ouvrir sur le flanc de l'engin. Effrayé cette fois, je fermais les yeux un instant.
"Lorsque je les rouvris, la lumière avait disparu, et la machine se balançant légèrement montait verticalement en dégageant de la fumée. Ayant une hauteur d'environ dix mètres, le dessous a rougi et l'appareil a disparu rapidement. Je n'ai entendu aucun bruit, sauf un soufflement au départ. Toute cela n'avait guère duré plus de quinze secondes. Dès que j'eus assez de force pour courir, car j'avais les jambes coupées, je m'en fus réveiller ma femme."
Quelques temps après, M. Dewilde se présentait au commissariat d'Onnaing, où les gardiens de permanence le virent arriver sous le coup d'une forte émotion. Il leur fit l'extraordinaire récit que nous venons de donner.
Samedi matin, le commissaire Grouchet se rendit sur les lieux afin de procéder à une enquête. Après de minutieuses recherches, il dut constater qu'il ne pouvait relever la moindre trace, tant sur le ballast que sur les rails ou dans les environs immédiats de l'habitation du témoin.
Dans l'après-midi, les inspecteurs de la police de l'Air se sont rendus à leur tour à Quarouble.
Se déplaçant en voiture avec sa femme et sa belle-mère, M. Robert Chovel, d'Origny-en-Thiérache, fut surpris de voir se déplaçant à une altitude relativement basse un disque lumineux qui se dirigeait vers Lechaudron.
Il put suivre les évolutions de cet engin bizarre pendant un bon moment. Selon ses dires et ceux des témoins, l'appareil serait muni à l'arrière d'un tube par lequel s'échappe une fumée lumineuse. Signalons du reste que c'est la même soirée où un engin similaire aurait été aperçu aux environs d'Amiens.