L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Croix du Nord, Lille, Pas-de-Calais, France, page 5, 5 octobre 1954.
- Oh! Une soucoupe!
- Mais non, c'est un ballon.
- Et moi je te dis que c'est une soucoupe!
... J'aurais pourtant bien voulu qu'il ait raison, car, vous me croirez si vous voulez, je n'ai jamais eu la chance de voir une seule soucoupe, une soucoupe volante bien entendu. Mais hélas, c'était bien un ballon.
Cela devient vraiment vexant, tout le monde voit des soucoupes volantes, ou tout au moins des cigares nimbés d'indécises lueurs, tout le monde... sauf nous, les journalistes!
Et l'on vient me relancer jusqu'à la rédaction.
- Moi Monsieur, j'ai vu hier soir vers neuf heures, près de la porte de Béthune, "quelque chose qui émettait une lueur rouge"...
- Vous en avez de la chance, j'aurais voulu être à votre place...
- Riez, riez, vous ne me croyez donc pas?
- Mais je ne demande qu'à vous croire, montrez-moi votre "quelque chose" avec sa "lueur rouge", que je puisse voir, moi aussi, à quoi elle ressemble.
- Vous pensez bien qu' "elle" est partie, depuis dimanche soir, mais je puis vous présenter quelqu'un qui a vu les occupants sortir de la "chose".
- Hein!...
Et nous voici partis chez le témoin.
Le "témoin" n'a rien vu, mais c'est son fils... Ce garçon est rentré dans l'école du quartier en racontant que le maître avait vu, dimanche soir, atterrir une soucoupe, d'où sortirent de petits hommes pas plus haut que cela, vêtus de scaphandres brillants...
Tout cela, bien entendu, c'est le gosse qui l'affirme.
Mais je finirais par y croire, moi, à ces histoires de soucoupes! si vous en trouvez une, amenez-la moi, qu'on l'examine et si vous la trouvez trop encombrante, amenez au moins le Martien.
Le lendemain, on vous fera un papier comme cela, dans le journal et avec une photo convaincante, en plus.
La mode est aux soucoupes et cigares volants. Ces engins mystérieux troublent les esprits les mieux équilibrés et les commentaires souvent fantaisistes marquent l'apparition de ces "machines" volantes.
Dans la soirée de samedi à dimanche, deux Jeumontois désireux de garder l'anonymat, mais dont la bonne foi ne saurait être mise en doute pour qui les connaît, on déclaré avoir aperçu alors qu'ils circulaient rue de Solre-le-Château, à Jeumont, un engin de forme bizarre dans le ciel; cet engin en forme de "soucoupe", après avoir évolué quelques secondes au-dessus de la ville, monta à la verticale et fut bientôt hors de vue.
Dimanche, vers 20 h. 30, Mlle Anne-Marie Pérut, 20 ans, aperçut de la fenêtre de sa chambre, à Cambrai, au-dessus du bois Couillet, une grosse boule de feu accompagnée d'une autre plus petite au-dessous.
Elle avertit son père, gendarme à la brigade de Marcoing, qui était très incrédule.
Peu de temps après, étant sorti de l'habitation, il aperçut le même phénomène qui put être examiné par ses collègues, leurs familles et des passants.
A l'origine, les boules de feu avaient une forme sphérique puis elliptique. Au bout d'un quart d'heure, elles disparurent, revinrent pour disparaître définitivement sous forme de croissant.
A signaler que le même phénomène a été constaté, à la même heure, entre Iwuy et Escaudoeuvres.
Dimanche, vers 21 h. 30, un mystérieux engin a été vu à quelques kilomètres d'Armentières.
L'engin se présenta sous la forme d'une demi-lune de couleur dorée, barrée au centre par un trait verdâtre. Il stationna au-dessus de la rue Fleury, à la Chapelle d'Armentières.
Il fur largement observé par les habitants de ce quartier, dont l'un se munit de jumelles pour mieux examiner les contours de la "soucoupe".
Mais, bientôt, la forme lumineuse disparut en direction de Fleurbaix (Pas-de-Calais).