L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Est Républicain, France, le 18 octobre 1954.
Paris. -- Les soucoupes volantes continuent leur ronde infernale, mais il semble que les français ne soient plus seuls au sujet de "visions célestes". La plupart des nouvelles relatives aux engins mystérieux émanaient en effet d'Italie au cours du week-end.
C'est le témoignage de deux cultivateurs de Livry-sur-Seine (Seine-et-Marne) qui doit cependant retenir d'abord l'attention. Il est intéressant en ce sens qu'elles ont vu un "Martien", mais pas d'engin...
Elles se promenaient dans les bois d'Uzelles, samedi après-midi, lorsqu'elles aperçurent un être étrange allongé en travers d'un sentier. Malgré leur frayeur, elles prirent le temps de le regarder d'assez près pour en donner le signalement.
Il avait la taille d'un homme, mais son corps était recouvert de poils abondants et de couleur marron. Il avait une tête ronde et velue, mais pas d'oreilles et des yeux excessivement perçants.
"Il nous a fait signe avec son bras à deux reprises, ont-elles ajouté, mais comme nous n'étions pas rassurées, nous n'avons pas osé passer devant lui et nous avons fait un crochet de près de deux kilomètres pour l'éviter."
Deux enfants qui se trouvaient avec les cultivatrices ont également apporté un témoignage et un signalement très précis.
Alertés, les cultivateurs s'armèrent de leurs fusils de chasse et firent une battue, mais en vain.
Dans l'Ille-et-Vilaine, à Paramé, un ouvrier plâtrier a déclaré avoir vu, samedi soir, vers 19 h. 45, deux disques lumineux qui montaient dans le ciel à une vitesse extraordinaire. Un troisième disque lumineux semblait suivre une ligne parallèle à l'horizon, à une allure beaucoup moins rapide que les deux autres. Les disques, en s'éloignant, laissèrent derrière eux une queue semblable à celle d'une comète.
Enfin, le personnel du terrain d'aviation d'Issoire-le-Broc et le chef pilote Hébaut, qui était en vol, ont observé un engin brillant de forme circulaire qui plana pendant près de deux heures à très haute altitude, avant de se diriger lentement vers l'ouest.
Près de Varèse, plusieurs automobilistes ont vu un disque de couleur bleue, se détachant nettement sur le fond du ciel étoilé. Après s'être arrêté durant quelques minutes, il reprit sa course vertigineuse vers le nord, disparaissant avec un ronflement "caractéristique". au cours de la nuit, l'étrange objet lumineux est apparu une seconde fois dans le même espace céleste.
De Turin, on signale que plusieurs ouvriers d'un établissement de la zone industrielle de Mirafiori ont aperçu un "objet lumineux" ayant la forme d'un cigare, sur le fond du ciel. Le "cigare" est resté immobile dans le ciel pendant une heure, au cours de laquelle, d'après les témoins, il aurait changé de temps à autres de forme et de luminosité. L'engin a ensuite disparu en se dirigeant vertigineusement vers la France.
De Messine, enfin, on apprend que de nombreuses personnes habitant sur les deux rives du détroit séparant la péninsule de la Sicile ont vu un "cercle lumineux" immobile dans le ciel, à 2.000 mètres. L'engin, qui a pu être observé dix minutes, est descendu rapidement vers la mer pour reprendre de l'altitude à trois reprises. Après ces évolutions, le "cercle lumineux" a disparu à forte allure en direction de l'Etna, laissant derrière lui une traînée lumineuse.
Toutes ces apparitions ont fait l'objet d'une déclaration à la presse du professeur Antonio Eula, titulaire de la chaire d'aérodynamique à l'Université de Rome.
Cet éminent savant a notamment affirmé: "Nous ne connaissons pas à fond les mystères de notre système solaire, mais nous savons dès à présent que des êtres semblables à nous ne peuvent exister sur les planètes actuellement connues. S'il y en a, ils ne peuvent qu'être profondément différents. Aussi est-il absurde de parler de Martiens capables d'activités de caractère humain."
Et le professeur a conclu qu'on ne pouvait, de manière absolue conclure qu'il s'agit "d'engins expérimentaux destinés à un usage militaire et protégés par un secret impénétrable".