L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Franc-Tireur, Paris, France, page 5, le 14 octobre 1954.
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Châteaubriand, 13 octobre.
Les "Martiens" se civilisent peu à peu. L'un d'eux, hier soir, a poussé l'amabilité jusqu'à parler français. C'est Gilbert Lelay, 13 ans, qui raconte l'incroyable aventure. Il était 22 h. 30 lorsqu'il vit, à 600 mètres du domicile de ses parents à Sainte-Maré-en-Erbray, près de Châteaubriand, un engin en forme de cigare phosphorescent.
Il observait depuis plusieurs minutes, lorsqu'un homme vêtu d'un complet et d'un chapeau gris et chaussés de bottes en descendit et l'avertit:
- Regarde mais ne touche pas.
Le "Martien", qui lui mit amicalement la main gauche sur l'épaule, tenait dans sa texture "une boule lançant des feux follets".
Après un court instant, l'étrange visiteur a pris place à bord de l'engin qui - bien sûr - s'éleva verticalement "en lançant des feux dans toutes les directions".
Toutes les autres soucoupes observées hier font preuve, par contre, de beaucoup de banalité.
Près de Toulouse, notamment, M. Pierre Vidal et son neveu, Angel Hurlé [sic], ont aperçu, au petit jour, à une centaine de mètres de leur maison, "une fusée géante qui, parti d'un champ, disparut rapidement dans le ciel en produisant une vive clarté". Au sol, l'herbe "avait été tassée sur une surface circulaire ayant 5 mètres de diamètre les quatre empreintes apparaissaient".
Toujours dans la région de Toulouse, à Leguevin, M. Jean Marty en a vu une, à terre. Il a couru. Trop tard: l'oiseau s'envola, mais à l'endroit où l'engin s'était posé, il a relevé dans l'air humide deux feuilles de papier glacé, sèches. Elles portaient des inscriptions en Knoc-Nu, dialecte annamite.
Enfin, dans la banlieue toulousaine, à Bourrassole, M. Olivier, pilote de char, a non seulement aperçu un "globe de feu" à 80 mètres, mais encore un "scaphandrier aux reflets métalliques" qui semblait se diriger vers lui. M. Olivier poussa un cri de frayeur et le "scaphandrier" pénétra dans le globe, qui disparut.
Or le chien (féroce) de M. Olivier, qui était tombé en arrêt, ne s'est mis à aboyer que lorsque l'engin avait rejoint le céleste séjour...
Scootériste et professeur de mathématiques, M. Louis Bon, de Lisieux, a vu un disque argenté se mouvant à la vitesse d'un bolide, sans bruit, suivi d'une fumée blanche.
Enfin, un ramasseur de lait stéphanois, M. Jourdy, s'est trouvé brusquement - et sans cause mécanique - en panne à Fonfrède, sur la route du Chambon-Fougerolles. Ses phares se sont éteints. Il vit alors dans le ciel une grande lueur qui s'éloignait à toute vitesse. Quand elle eut disparu, les phares de la voiture se rallumèrent tout seul et le moteur se remit à tourner rond.