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ACUFO:

ACUFO est un catalogue à visée exhaustive des cas de rencontres entre aéronefs et OVNIS, qu'elles soient "expliquées" ou "inexpliquées".

Le catalogue ACUFO donne pour chaque cas un dossier comprenant un numéro de cas, un résumé, des informations quantitatives (date, lieu, nombre de témoins...), des classifications, l'ensemble des sources mentionnant l'affaire, avec leur références, une discussion du cas dans le but d'une évaluation de ses causes, et un historique des changements apportés au dossier.

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Rochford, R-U., le 31 janvier 1916:

Numéro de cas:

ACUFO-191601-31-ROCHFORD-1

Résumé:

Dans son livre de 1925, "The German air raids on Great Britain, 1914-1918", le capitaine Joseph Morris rapporte une poursuite de "dirigeable fantôme" le 31 janvier 1916:

Le sous-lieutenant pilote J. E. Morgan, qui avait décollé de Rochford à environ 20:45, était à 5000 pieds lorsque, selon son rapport, il a vu un peu au-dessus de sa propre altitude et légèrement en avant à sa droite, "une rangée de ce qui semblait être des fenêtres éclairées qui ressemblaient à un wagon de chemin de fer avec les stores baissés", à seulement 100 pieds de distance.

Morgan a pensé que c'était un dirigeable hostile, et il a tiré dessus avec son pistolet Webley & Scott, après quoi, a-t-il dit, "les lumières à côté se sont élevées rapidement" et ont disparu.

Le livre raconte qu'il a eu quelque mal à trouver le chemin du retour, et, après une longue lutte pour maîtriser son avion, il a été contraint de faire un atterrissage forcé dans les marais de Thameshaven.

En 2001, sur son site Web, le Dr. David Clarke, donnait des compléments: J.E. Morgan avait rédigé un rapport officiel pour l'Amirauté, et c'est de ce rapport que Joseph Morris tirait ses informations telles qu'il les donnait dans un autre livre, "The War in the Air", compilé à partir de documents alors classifiés, et publié en 1925.

David Clarke indique que des recherches approfondies dans les dossiers du Royal Flying Corps et du Royal Naval Air Service au Public Record Office n'ont pas permis de localiser le rapport original de Morgan. Il ne figure pas non plus dans le compte-rendu officiel du raid du 31 janvier 1916 publié par le War Office. Il estime que les historiens ont eu l'impression que les autorités n'ont accordé aucun crédit à son rapport, et que nous avons avec ce cas la première preuve de ce qui est devenu une longue tradition de la part du War Office, et de ses successeurs, le ministère de l'Air et l'actuel ministère de la Défense, de "minimiser" les rapports des pilotes militaires sur les objets volants non identifiés.

Il indique que le journal de la station de l'aérodrome de Rochford donne de brefs détails sur le vol de Morgan avec l'ajout du mot "Zepp" qui montre que le pilote et son commandant de station pensaient qu'il avait eu une rencontre avec quelque chose qu'il considérait comme un dirigeable ennemi.

Il a découvert qu'il y avait un soutien supplémentaire pour l'affirmation selon laquelle un objet aéroporté quelconque était présent au-dessus de Londres pendant le raid aérien: un autre pilote du Royal Flying Corps, McClelland, a rapporté avoir vu ce qu'il a décrit comme "un Zeppelin" pris brièvement dans la lueur des projecteurs au-dessus de Londres à 21 heures, 15 minutes après la rencontre de Morgan. Ce rapport-là avait été rejeté par le Troisième Lord de l'Amirauté, le contre-amiral F.C.T Tudor, qui disait que "le vol de nuit doit être difficile et dangereux, et demander beaucoup de courage et de bravoure, mais cet aviateur semble avoir été doué d'une imagination plus vive que d'habitude."

Données:

Données temporelles:

Date: 31 janvier 1916
Heure: 20:45
Durée: Bref.
Date du premier rapport connu: 1916, 1925
Délai de rapport: Jours, 9 ans.

Données géographiques:

Pays: R-U
Département/état: Essex
Commune: Rochford

Données concernant les témoins:

Nombre de témoins allégués: 1
Nombre de témoins connus: 1
Nombre de témoins nommés: 1

Données ufologiques:

Témoignage apporté via: Rapport officiel, livre d'histoire.
Conditions d'éclairage: Nuit.
OVNI observé: Oui.
Arrivée OVNI observée: ?
Départ OVNI observé: Oui.
Actions OVNI: Part après tirs au revolver vers lui.
Actions témoins: Tire sur l'OVNI avec son revolver.
Photographies: Non.
Dessins par témoins: Non.
Dessins approuvé par témoins: Non.
Sentiments des témoins: ?
Interprétations des témoins: Zeppelin?

Classifications:

Senseurs: [X] Visuel: 1
[N/A] Radar aéronef:
[N/A] Radar sol directionnel:
[N/A] Radar sol altitude:
[ ] Photo:
[ ] Film/vidéo:
[ ] Effets EM:
[ ] Pannes:
[ ] Dégâts:
Hynek: RR1
Armé / non armé: Armé, revolver seulement.
Fiabilité 1-3: 1
Etrangeté 1-3: 2
ACUFO: Incertain.

Sources:

[Réf. jms1:] JOSEPH MORRIS:

Le livre de Joseph Morris est la plus ancienne source que j'ai trouvée jusqu'à présent à propos de l'incident. Elle donne cette information:

Il y a eu une poursuite de dirigeable fantôme cette nuit-là [31 janvier 1916]. Le sous-lieutenant pilote J. E. Morgan, qui avait décollé de Rochford à environ neuf heures moins le quart, était à 5 000 pieds lorsque, selon son rapport, il a vu un peu au-dessus de sa propre altitude et légèrement en avant à tribord, "une rangée de ce qui semblait être des fenêtres éclairées qui ressemblaient à un wagon de chemin de fer avec les stores baissés." Morgan pensait qu'il avait aperçu un dirigeable hostile à seulement 100 pieds de distance, alors il a tiré dessus avec son pistolet Webley Scott, après quoi, a-t-il dit, "les lumières à côté se sont élevées rapidement" et ont disparu. Se dirigeant vers l'ouest, il a tiré une lumière Very dans l'espoir qu'il pourrait être près d'un aérodrome, mais il n'a reçu aucun signal de réponse. Il a ensuite discerné un "flou de lumière jaunâtre", qu'il pensait être la jetée de Southend. En redescendant, cependant, il découvrit que ce qu'il avait vu étaient les lumières d'un grand vapeur hollandais au large de Thames Haven. En le contournant, il demanda avec sa torche électrique ses repères, mais la seule réponse qu'il obtint fut celle des canons et des projecteurs des défenses de Thames Haven. Morgan, sachant que ceux-ci indiquaient "terre ou navires en mer" a décidé de descendre. A la lumière réfléchie de l'un des faisceaux des projecteurs, il distingua une côte vers laquelle il se dirigea et descendit dans un "cours d'eau boueux". Il n'a pas été blessé. Avec l'aide de quelques Royal Engineers, il a pu sortir sa machine intacte de la boue, et trente-six heures plus tard, il a pu ramener sa machine à Rochford où il est arrivé dans l'après-midi du 2 février. Quatre machines de Yarmouth et deux de Castle Bromwich ont fouillé les brumes en vain.

Le livre a été imprimé pour la première fois en 1925, l'histoire est apparue à la page 76. Dans une réimpression de 2007, elle apparaît à la page 81.

[Réf. dce1:] DR. DAVID CLARKE:

Scan.

A 20h45 [le 31 janvier 1916] un autre avion, piloté par le sous-lieutenant d'aviation J.E. Morgan, a peut-être observé le même OVNI après avoir décollé d'un aérodrome à Rochford, à environ vingt-deux miles à l'est de Hainault Farm. Morgan a rapporté qu'à 5 000 pieds, il avait vu, à environ cent pieds de son avion, "une rangée de ce qui semblait être des fenêtres éclairées qui ressemblaient à un wagon de chemin de fer avec les stores tirés". Croyant qu'il était tombé par hasard sur un Zeppelin, Morgan a tiré sur l'objet avec son pistolet Webley Scott, après quoi "les lumières à côté se sont levées rapidement" et ont disparu! Comme cette nuit-là aucun des dirigeables du raid n'était arrivé aussi loin au sud que l'Essex, qu'est-ce que ces deux pilotes ont signalé indépendamment dans le ciel dans la même zone au même moment?

[Réf. jah1:] JAN ALDRICH:

Screenshot.

31 janvier 1916, 20 h 45, heure locale, près de Rochford, Angleterre, sous-lieutenant d'aviation J. E. Morgan. Volant à 5 000 pieds, il a vu une rangée de lumières semblables à des fenêtres éclairées sur un wagon avec les stores baissés. Pensant avoir rencontré un Zeppelin allemand, il a tiré avec son pistolet Webley Scott. La lumière monta et disparut rapidement. (Première observation depuis un avion, premier tir sur un OVNI depuis un avion.)

Source: THE GERMAN AIR RAIDS ON ENGLAND, 1914-1918, par le Capt. Joseph Morris (Londres 1925), page 81 (Crédit: Dr. Thomas E. Bullard)

[Réf. jck1:] JEROME CLARK:

Le cas avait été discuté dans le livre "Strange Skies" de l'ufologue américain Jerome Clark en 2003 ([jck1]); il s'était basé sur le livre du capitaine Joseph Morris. Clark a commenté que pour des raisons de risques météorologiques, la plupart des attaques de Zeppelin avaient eu lieu entre mars et septembre, mais que ce n'est pas la preuve que ce que Morgan a vu n'était pas un Zeppelin. Il note que ce que Morgan a vu semblait cependant un peu étrange, et que le rapport est bref et quelque peu énigmatique, et qu'il pourrait s'agir, ou pas, de la première observation par un pilote d'un objet volant non identifié.

[Réf. prt1:] JAN ALDRICH "PROJECT 1947":

Scan.

1916 : 31 janvier 2045 heures local, près de Rochford, Angleterre

Sous-lieutenant d'aviation J. E. Morgan. Volant à 5000 pieds, il a vu une rangée de lumières comme des fenêtres éclairées sur un wagon de chemin de fer avec les stores tirés. Pensant avoir rencontré un Zeppelin allemand, il a tiré avec son pistolet Webley Scott. Les lumières s'élevèrent et disparurent rapidement. (C'est la première observation depuis un avion et le premier tir sur un OVNI depuis un avion.)

Code avion: M Codes GXE : _ _ _

Source: THE GERMAN AIR RAIDS ON ENGLAND, 1914-1918, par le capitaine Joseph Morris (Londres 1925), page 81

(Crédit: Dr. Thomas E. Bullard)

[Réf. dwn1:] DOMINIQUE WEINSTEIN:

L'ufologue français Dominique Weinstein a compilé un catalogue des cas d'OVNIS observés depuis des avions ([dwn1]). Le premier cas de son catalogue dans la version de février 2001 (6e édition) y apparaît comme suit:

Scan.

DATE 16.01.31
HEURE 20:45 LT
PAYS RU
LIEU près de Rochford
M
TYPE D'AVION
ET DE TEMOINS
pilote
DESCRIPTION OVNI une rangée de lumière comme des fenêtres éclairées sur un wagon de train. Cela est monté et a disparu
Radar
G
X
E
SOURCES 03

La source "03" est référencée à la fin du catalogue comme:

03 Projet 1947 Rapports, coupures de presse et documents (cas provenant de Jan Aldrich et Barry Greenwood)

[Réf. dce2:] DR. DAVID CLARKE:

Une publication de 2004 où ce cas apparaît a été rédigée par le Dr. David Clarke, sur le Web sur son site "The Real UFO Project":

A environ 20 miles à l'est de Hainaut Farm se trouvait un autre aérodrome de chasseurs de Londres à Rochford dans l'Essex. C'est d'ici à 20h45 que le sous-lieutenant d'aviation J.E. Morgan s'est envolé pour une patrouille anti-Zeppelin à bord de son chasseur BE2C. Morgan, dans un rapport officiel à l'Amirauté, a déclaré que lorsqu'il a atteint 5 000 pieds, il a vu un peu au-dessus de sa propre altitude et légèrement en avant sur sa droite, à environ 100 pieds de son avion, "une rangée de ce qui semblait être des fenêtres éclairées qui ressemblait à un wagon de chemin de fer avec les stores tirés."

Estimant qu'il avait volé directement sur la trajectoire d'un Zeppelin hostile préparant une attaque contre le centre de Londres, Morgan a sorti son pistolet de service Webley Scott, a visé et a tiré plusieurs fois en direction du "wagon de chemin de fer". Immédiatement, "les lumières à côté se sont levées rapidement" et ont disparu dans le noir d'encre, si rapidement en fait que Morgan a cru que son propre avion était parti en piqué. A ce moment-là, Morgan avait complètement perdu ses repères et, après une longue lutte pour maîtriser son avion, il a été contraint de faire un atterrissage forcé dans les marais de Thameshaven.

Un compte-rendu complet de l'observation de Morgan, titrée "une rencontre avec un dirigeable fantôme" apparaît dans l'histoire officielle des raids aériens allemands du capitaine Joseph Morris, The War in the Air, publiée en 1925. Le livre a été compilé à partir de documents alors classifiés, et Morris se réfère directement au rapport de l'aviateur déposé auprès du War Office. Des recherches approfondies dans les dossiers du Royal Flying Corps et du Royal Naval Air Service au Public Record Office n'ont pas permis de localiser le rapport original de Morgan. Le journal de la station de l'aérodrome de Rochford donne de brefs détails sur le vol de Morgan avec l'ajout du mot "Zepp" qui montre que le pilote et son commandant de station pensaient qu'il avait eu une rencontre avec quelque chose qu'il considérait comme un dirigeable ennemi.

Le rapport de Morgan n'est pas inclus dans le compte-rendu officiel du raid du 31 janvier 1916 publié par le War Office, qui retrace les mouvements des Zeppelins et les tentatives des aviateurs britanniques pour les intercepter de manière très détaillée. Les historiens ont eu l'impression que les autorités n'ont accordé aucun crédit à son rapport. Nous avons ici la première preuve de ce qui est devenu une longue tradition de la part du War Office, et de ses successeurs, le ministère de l'Air et l'actuel ministère de la Défense, de "minimiser" les rapports des pilotes militaires sur les objets volants non identifiés.

Il y avait, en fait, un soutien supplémentaire pour l'affirmation selon laquelle un objet aéroporté quelconque était présent au-dessus de Londres pendant le raid aérien. Un quatrième pilote du RFC, McClelland, a rapporté avoir vu ce qu'il a décrit comme "un Zeppelin" pris brièvement dans la lueur des projecteurs au-dessus de Londres à 21 heures, 15 minutes après la rencontre de Morgan.

Le rapport de McClelland a fait l'objet d'un commentaire du Troisième Lord de l'Amirauté, le contre-amiral F.C.T Tudor, qui l'a rejeté dans un seul paragraphe qui se lit comme suit:

"le vol de nuit doit être difficile et dangereux, et demander beaucoup de courage et de bravoure, mais cet aviateur semble avoir été doué d'une imagination plus vive que d'habitude."

Les historiens de la Grande Guerre ont utilisé l'expression "dirigeable fantôme" pour décrire des phénomènes aériens inexplicables. Au cours des années suivantes, des observations largement similaires ont été classées par le ministère de l'Air, largement déconcerté, comme "avions fantômes" et "soucoupes volantes". Près d'un siècle plus tard, nous ne sommes pas plus près d'expliquer ce qui a été rapporté indépendamment par quatre pilotes expérimentés bien avant que l'expression "OVNI" ne soit inventée.

Références :

[Réf. dce3:] DR. DAVID CLARKE:

David Clarke a également rendu compte de cette observation dans son livre de 2013 "The UFO Files: The Inside Story of Real-life Sightings".

Il a raconté que peu avant 20 h 30, deux pilotes du Royal Flying Corps pilotant des biplans B.E.2c ont signalé qu'ils poursuivaient des phares mobiles à 10 000 pieds au-dessus du centre de Londres. Ensuite, ils ont perdu leurs cibles dans les nuages, et, dit Clarke, il semble possible qu'ils aient en fait repéré des lumières l'un de l'autre de leurs avions, mais, dit-il, une autre observation par un pilote de la Royal Navy est beaucoup plus difficile à expliquer:

A 20h45 Le sous-lieutenant pilote Eric Morgan a décollé de la station du Royal Naval Air Service à Rochford dans l'Essex et a commencé à patrouiller à 6 400 pieds lorsque son moteur a commencé à avoir des ratés, et c'est à ce moment-là qu'il a vu, un peu au-dessus de sa propre altitude, légèrement en avant à sa droite, à environ 100 pieds de son avion, "une rangée de ce qui semblait être des fenêtres éclairées qui ressemblaient à un wagon de chemin de fer avec les stores baissés".

Il pensait qu'il s'était retrouvé face à face avec un Zeppelin préparant une attaque contre le centre de Londres, alors il a sorti son pistolet Scott & Webley; et a tiré. Immédiatement, "les lumières à côté se sont élevées rapidement" et ont disparu dans le ciel noir, si rapidement que Morgan a cru que son propre avion avait piqué. Il a eu du mal à reprendre le contrôle de son avion et a été contraint de faire un atterrissage d'urgence sur les marais de Thameshaven.

Clarke dit qu'un récit de l'observation de Morgan, décrit comme "une rencontre avec un dirigeable fantôme", apparaît dans l'histoire officielle du capitaine Joseph Morris "Les raids aériens allemands sur la Grande-Bretagne 1914-18", publiée en 1925 et basée sur des documents alors classifiés. Clark note que Morris s'est référé directement au rapport de l'aviateur déposé auprès de l'Amirauté, mais ce rapport n'est pas mentionné dans le compte-rendu officiel du raid du 31 janvier 1916 publié par le War Office qui retrace les trajectoires de vol des Zeppelins et les tentatives des chasseurs britanniques pour les intercepter. En conséquence, dit Clark, les historiens ont eu l'impression que les autorités n'y ont accordé aucune crédibilité.

[Réf. bhn1:] BRETT HOLMAN:

Quelque chose comme un wagon de chemin de fer

Brett Holman - 13 mars 2010

La dernière nuit de janvier 1916, une force importante de sept Zeppelins traversa le Wash jusqu'au Norfolk, en direction des villes industrielles des Midlands. Incertains de leur emplacement, la plupart d’entre eux ont plutôt largué leurs bombes sur des cibles relativement sans importance. Mais au moins, ils sont bien rentrés chez eux. Les avions de défense du RFC et du RNAS ont passé une nuit épouvantable: 22 sorties ont entraîné la destruction de six avions, la mort de deux commandants d'escadron et aucun contact avec l'ennemi.

Ou du moins... aucun contact confirmé avec l'ennemi. Quatre pilotes ont effectivement signalé avoir vu quelque chose, mais ils se trouvaient bien au sud des trajectoires de vol probables du Zeppelin, au-dessus de Londres et de l'Essex, et leurs rapports ont donc été rejetés par les supérieurs comme des identifications erronées, des dirigeables fantômes. A 19h40, le lieutenant R. S. Maxwell a aperçu "une lumière artificielle" au nord de son B.E.2c alors qu'il se trouvait à 10 000 pieds au-dessus de Londres, et l'a poursuivi avant de la perdre dans les nuages. Le sous-lieutenant C. A. Ridley, un autre pilote du B.E.2c, a également vu une "lumière en mouvement" au-dessus de Londres à peu près au même moment, et ils se sont donc peut-être vus l'un l'autre. Plus tard dans la nuit, vers 21 heures, le sous-lieutenant d'aviation H. McClelland (pilotant également un B.E.2c) a également cru voir "un Zeppelin" sous un projecteur au-dessus de Londres.

Le plus étrange de tous était le rapport du sous-lieutenant d'aviation J. E. Morgan, un pilote du RNAS qui a décollé dans son B.E.2c de Rochford dans l'Essex vers neuf heures moins le quart. A 5000 pieds, légèrement au-dessus et à tribord, il a repéré

une rangée de ce qui semblait être des fenêtres éclairées qui ressemblaient à un wagon de chemin de fer avec les stores tirés.

(Il s'agit apparemment d'une citation du rapport après action de Morgan.) Pensant qu'il s'agissait d'un Zeppelin à seulement cent pieds de là -- et n'ayant probablement pas le temps de manœuvrer pour obtenir un meilleur tir -- il a tiré dessus avec son Webley! Il sembla alors que "les lumières à côté s'élevèrent rapidement" et disparurent. Morgan commença alors à chercher un endroit où atterrir: il aperçut des lumières en dessous desquelles il pensait être Southend Pier mais qui se révélèrent être un bateau à vapeur hollandais au large de Thameshaven. Il a réussi à atterrir en toute sécurité et est rentré à Rochford le lendemain.

Cet épisode a été assimilé à la tradition des OVNI comme une première rencontre militaire, précurseur des foo fighters de la Seconde Guerre mondiale. Il existe quelques rares témoignages sur le net, mais le meilleur - ici et ici - est celui de David Clarke, qui enseigne le journalisme à l'Université de Sheffield Hallam. Il a travaillé en étroite collaboration avec les Archives nationales ces dernières années en ce qui concerne leur publication de documents officiels relatifs aux observations d'OVNI.

Clarke a cherché le rapport original de Morgan, mais n'a pas réussi à le trouver. (Il a trouvé d'autres documents, comme le journal de bord de l'aérodrome de Rochford qui indique "Zeppelin" à côté du vol de Morgan.) Il s'est donc inspiré des (très courtes) citations données dans The German Air Raids on Britain, 1914-1918 de Joseph Morris. (Dallington: Naval & Military Press, 1993 (1925)), 81-2, qui pourrait peut-être être considéré comme une histoire semi-officielle: elle a certainement été écrite avec un accès privilégié aux documents officiels des services et ministères concernés. Morris ne tente pas d'expliquer ce que Morgan a vu, à part le fait qu'il s'agissait d'un "dirigeable fantôme", et si c'est tout ce que nous avons à dire, cela semble mystérieux.

Mais, en regardant Christopher Cole et E. F. Cheesman, The Air Defence of Britain 1914-1918 (Londres: Putnam, 1984), 83-9 (que Clarke cite également), ils fournissent des détails qui ne figurent pas dans Morris. Par exemple, ils disent que lorsque la rangée de lumières "s'est élevée rapidement", Morgan a d'abord pensé que son B.E.2c était en train de plonger, mais une vérification des instruments a montré que ce n'était pas le cas. Donc, soit le rapport de Morgan existait encore au début des années 1980 lorsque Cole et Cheesman ont écrit leur livre, soit ils avaient une autre source (ou bien ils ont simplement inventé des trucs, ce qui ne semble pas leur style). Morgan lui-même a été tué en 1917, ce n'était donc probablement pas lui. Je suppose qu'ils ont vu le rapport original, ou peut-être un résumé différent de celui-ci, car ils donnent une citation similaire à celle de Morris, mais pas identique:

une rangée de fenêtres éclairées... quelque chose comme un wagon de chemin de fer avec les stores baissés.

Peut-être que cette source existe toujours quelque part? Si tel est le cas, cela pourrait faire la lumière sur ce que Morgan a réellement vu. Cole et Cheesman suggèrent qu'il pourrait s'agir du Zeppelin L16 (cette théorie que les ufologues ne semblent pas mentionner). Une gondole de dirigeable pourrait très bien ressembler à "quelque chose comme un wagon de chemin de fer avec les stores tirés": elle ne serait pas bien éclairée, mais je pense qu'il y aurait un peu de lumière venant de l'intérieur. Comme indiqué ci-dessus, le L16 était censé être beaucoup plus au nord, mais retracer les itinéraires réels empruntés par les raiders de dirigeables peut être assez difficile. Les capitaines des dirigeables ne savaient généralement pas où ils se trouvaient, les pilotes qui volaient contre eux ne savaient souvent pas où ils se trouvaient et les défenseurs au sol ne voyaient souvent rien du tout. L'indicateur le plus fiable de la position d'un Zeppelin est généralement les bombes qu'il a larguées, mais le L16 a fait demi-tour plus tôt en raison d'un problème de moteur. Alors peut-être que cela explique l'observation de Morgan. D'un autre côté, un capitaine de Zeppelin réagirait-il au tir d'un pistolet en grimpant rapidement? Peu probable: il ne l’aurait même pas remarqué. Il a peut-être vu le B.E. et a largué du lest pour le dépasser, peut-être dans une couche de nuages, ce qui expliquerait sa disparition.

Mais sinon, si ce n'était pas un dirigeable, qu'aurait pu voir Morgan?

Informations aéronef(s):

B.E.2C

Le Royal Aircraft Factory B.E.2 (B.E. signifiant "Blériot Exprimental") a été le premier avion militaire du Royaume-Uni, conçu pour être une plate-forme de reconnaissance stable, en 1912, avant la Première Guerre Mondiale, une époque où l'idée d'avions de chasse n'existait pas encore. Le B.E.2c a été commandé en production pour remplacer les anciens B.E.2a et B.E.2b. Le premier avion de série, construit par Vickers, a été livré le 19 décembre 1914. Le B.E.2c a été utilisé le plus efficacement comme avion de défense nationale; sa stabilité est devenue un atout, notamment dans les opérations de nuit. Sa faible vitesse de montée était toujours un problème, mais pas plus que pour tout autre avion utilisé contre les Zeppelins, qui pouvaient gagner de la hauteur beaucoup plus rapidement que n'importe quel avion contemporain. Douze escadrons ont utilisé le B.E.2 pour des missions de défense intérieure, dont plus de la moitié à partir du début de 1916. Il avait détruit plusieurs Zeppelins à la fin de 1916, forçant les Allemands à abandonner leurs raids avec les Zeppelins.

Discussion:

Carte.

Apparemment, d'après diverses sources historiques militaires, l'aérodrome de Rochford, également connu sous le nom de "Holt Farm", était initialement un escadron de dépôt, devenant un escadron d'entraînement de nuit avec des B.E.2c, B.E.2e et de DH.6s Airco le 15 septembre 1916. D'autres sources disent qu'il s'agissait d'une station de défense nationale de 1915 à 1918, utilisée par le Royal Naval Air Service et le Royal Flying Corps.

Comme le montre la source primaire [jms1], il me semble difficile, du moins pour moi, d'exclure que J.E. Morgan n'ait pas été victime d'une interprétation erronée. Il semble qu'il était assez "perdu" dans la nuit noire.

L'idée qu'il était "perdu" apparaît lorsque ce qu'il pensait être la jetée de Southend, réalisa-t-il en descendant, "étaient les lumières d'un grand vapeur hollandais au large de Thames Haven".

De toute évidence, David Clarke a localisé le rapport "PRO Air 1/438 15/300/1. Rochford Station (Naval): report on night landing ground, 1916" (date 2 février 1916?); dont il a apparemment obtenu plus de détails que dans le livre du capitaine Joseph Morris. Par exemple, lorsque l'"OVNI" est monté, cela a été fait "si rapidement en fait que Morgan a cru que son propre avion était parti en piqué".

Il n'est pas certain qu'il s'agisse d'une mauvaise interprétation de lumières au sol ou de lumières d'un navire. Ce qui semble le contredire, c'est que "l'OVNI" était "un peu au-dessus de son propre niveau", et qu'après qu'il lui ait tiré dessus, "les lumières à côté se sont élevées rapidement", suggérant qu'il ne s'agissait pas de quelque chose au niveau du sol. De plus, il pensait que le "dirigeable hostile" n'était qu'à une centaine de mètres, c'est-à-dire très, très proche.

Il est légèrement possible que ce soit ce que Morgan a d'abord pensé, un Zeppelin, capable de grimper assez rapidement; cependant, la "rangée de lumières" rend cela très improbable.

Donc, je me sens incapable de décider ce que J.E. Morgan a vu.

Zeppelin.

Ci-dessus: Un Zeppelin pris dans les projecteurs sur l'Ecosse, 1916.

Le Zeppelin LZ16 est évoqué comme étant la possible explication. Ce qui me rend perplexe est que la page Wikipedia, et d'autres sources encore (http://www.aircraftinvestigation.info/airplanes/Zeppelin_LZ16_ZIV.html), sur le LZ16 indique que le LZ 16 était sur le front de l'Est, jusqu'au 24 février 1915, après quoi il n'a été utilisé que comme navire-école. LZ16 était sa désignation anglaise, les allemand l'immatriculaient Z IV.

J'ai pu trouver une photo de sa gondole, prise avant-guerre alors que ce Zeppelin s'était égaré et avait dû se poser à Lunéville en France. Ci-dessous, extrait de la photo, montrant que ce dirigeable avait quatre "fenêtres":

Zeppelin.

Il me paraît peu probable - mais pas impossible toutefois - que Morgan ait comparé cela à un wagon de train au lieu d'indiquer le nombre de fenêtres comme étant de quatre. L'idée de fenêtres d'un wagon de train fait penser à bien plus que quatre fenêtres.

Il convient également de noter que la précédente observation par un pilote a eu lieu près de Romford la même nuit à peu près à la même heure, et que l'emplacement de cette prochaine observation pourrait être tout à fait le même, puisque Romford et Rochford ne sont qu'à 36 km:

Carte.

Evaluation:

Inconnu, possible méprise, information insuffisante.

Références des sources:

* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.

Historique du dossier:

Rédaction

Auteur principal: Patrick Gross
Contributeurs: Aucun
Reviewers: Aucun
Editeur: Patrick Gross

Historique des changements

Version: Créé/changé par: Date: Description:
0.1 Patrick Gross 23 septembre 2023 Création, [jms1], [jck1], [dce1], [dce2], [prt1], [dwn1], [bhn1].
1.0 Patrick Gross 23 septembre 2023 Première publication.
1.1 Patrick Gross 8 novembre 2023 Additions [dce3], [jah1].

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Cette page a été mise à jour le 8 novembre 2023.