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La vague française de 1954:

La page d'accueil concernant les cas de la vague française de 1954 se trouve ici.

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17 octobre 1954, Amigny-Rouy, Aisne:

Référence pour ce cas: 17-oct-54-Amigny-Rouy.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.

Résumé:

Par l'ufologue Thibaut Alexandre ou l'ufologue Eric Maillot, en 2015, on apprend que la source première de ce cas est le journal local La Dépêche de l'Aisne du 21 octobre 1954, qui disait que Mr. Déspres, adjudant-chef de gendarmerie en retraite au hameau de La Grande à Saint-Gobain, revenait de Chauny en automobile accompagné de sa femme quand, à la hauteur du village d'Amigny-Rouy, il a vu une boule de feu de grande dimension qui lui a paru se poser à l'orée du bois au lieudit "Fay-de-Servais", environ à 200 mètres de la route.

Dans la littérature ufologique, le cas apparaît d'abord avec l'ufologue Jacques Vallée en 1966 dans son listing informatique, mais le lieu est écrit "Armigny" au lieu d'Amigny-Rouy, et les seules informations données étaient la date et l'heure.

Dans leur livre de 1975, "Face aux Extra-terrestres", les ufologues Charles Garreau et Raymond Lavier étaient bien plus diserts, rapportant que le 17 octobre 1954, vers 22:30, à Amigny-Rouy dans l'Aisne, selon le rapport de gendarmerie et leurs dossiers personnels, Mr. Gaston Desprez, adjudant de gendarmerie en retraite, circulait en voiture sur la Route Nationale 7, venant de Chauny, et en arrivant à hauteur d'Amigny, où se trouve un calvaire, il a vu une boule de feu de très grande dimension, qui semblait stationner au-dessus du village. Ces auteurs rapportaient son propos ainsi:

"A mesure que j'avançais, la boule semblait reculer. Mais après avoir franchi le carrefour, je la vois se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit La Faye-de-Servais, à environ 200 mètres de la chaussée. Continuant de rouler, je la perds de vue. Aussi sec, je fais demi-tour. Quand je reviens vers le bois, je vois la boule s'élever et disparaître en direction de Beautort-la-Fère. Cette boule avait environ 4 mètres de diamètre. Je l'ai observée pendant 3 à 4 minutes."

Mr. Desprez aurait raconté ceci le lendemain matin à ses anciens collègues de la brigade de gendarmerie de La Fère, mais "aucune trace n'a été retrouvée sur place."

Cette version sera recopiée telle quelle en 1979 par Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon dans leur volumineux "Dossier des Rencontres Rapprochées en France". Les auteurs introduisent une coquille: "Beautort-la-Fère" devient "Beaufort-la-Fère".

En 1981, Jean-François Gille liste le cas dans le contexte d'une étude sur "L'Isocélie" alléguée par J.C. Fumoux, une théorie professant que les observations d'OVNIS se placent sur des triangles isocèles sans que le hasard ne puisse en rendre compte. Charles Garreau de son côté à adopté l'idée du pilote australien témoin d'OVNI et ufologue Bruce Cathie, qui a cru voir que les observations d'OVNIS se placent sur un réseau en forme de grille, faite de carrés de 33 noeuds marins (61.1 km) de côté (voir son livre de 1971 "Harmonic 695"): Garreau assure que ce cas est sur cette grille baptisée "Harmonic 33" qu'il croit correspondre à des carrés de 43.2 km de côté.

Dans son listing "Francat" de 1985, évidemment moins connu que le livre de 1979, Michel Figuet donne l'explication: c'était une méprise causée par la Lune... Et Figuet indiquait l'avoir appris par une communication de Dominique Caudron.

Le cas apparaîtra ensuite dans la Circulaire du CNEGU N° 5 de mars 1987 parmi les "cas élucidés de Francat", sous la forme "17.10.54: Amigny Rouy (02)".

Mais ceci semble avoir échappé à des ufologues "convaincus", comme par exemple Luc Chastan, mais aussi à quelques ufologues "sceptiques" qui ont ensuite apparemment, pour certains au moins, trouvé cette explication d'eux-mêmes.

Apparaissait en 2010 sur un forum "Sceptique" du Web via "Bob Reki" et sous forme de fichier PDF, un document probablement écrit par Eric Maillot, rappelant la version de Garreau et Lavier de ce cas, notant que "Beautort-la-Fère" est en réalité les communes de Beautort et de La Fère, et décrivant comment à l'occasion d'une session du CNEGU en novembre 2015, un groupe de plusieurs membres du CNEGU ont refait en deux voitures le parcours du témoin sur les lieux à une date et heure où la Lune était dans les mêmes positions que lors de l'observation de 1954: la concordance se révèle parfaite, la Lune a alors les mêmes positions et apparences de mouvement, de stationnement, d'atterrissage, de décollage, aux endroits indiqués par le témoin de l'époque. Le groupe du CNEGU a pris des photos de ces étapes, publiées et expliquées dans le document.

Le document rappelait également que le cas se déroule tout près de Sinceny, où le 4 octobre 1954, avant l'observation de l'ancien gendarme, il y avait eu la très médiatisée méprise de Mr. Faisan qui avait tiré sur une automobiliste en panne qu'il avait pris pour un Martien: le gendarme retraité avait dû en entendre parler et avoir donc les "soucoupes volantes" en tête le jour de son observation.

En 2011, "Bob Rekin" explique, muni du logiciel Stellarium et de cartes, le cas comme étant la Lune; des photos prises sur place renforceront encore l'explication.

En 2011 également, via le même forum du Web, Dominique Caudron, ufologue "sceptique" basé dans le Nord, s'aperçoit que dans son exemplaire du livre de Garreau et Lavier, il avait noté 33 ans plus tôt en marge du cas, "objet astronomique" - il a dû oublier avoir aussi signalé à Michel Figuet que la cause précise était la Lune. Il n'avait pas été plus loin, dit-il, faute d'éphéméride et vues des lieux bien utilisables à l'époque. Mais il le fait en 2011, et trouve, ou plutôt retrouve, que la Lune était tout à fait au bon endroit pour expliquer l'affaire.

En 2015, c'est Thibaut Alexandre, "avec la participation d'Eric Maillot", qui publie sur le cas dans "Les Dossiers de Sceptique OVNI" N° 6). Il (ou Eric Maillot) a pensé à la Lune en lisant le résumé du cas, a vérifié les positions, a étudié les lieux qu'il connaît bien, et a trouvé l'explication par la Lune.

Il note les habituels problèmes des "recopies" précédentes: le lieu-dit "La Faye-de-Servais" est parfois noté "Fay-de-Servais", et surtout la direction vers "Beautort-la-Fère" donnée par Garreau et Lavier devient "Beaufort-la-Fère" chez Figuet, Ruchon, puis chez Chastan sur le Web, alors qu'il s'agit de deux communes, l'une étant Beautor, et l'autre étant La Fère.

Rapports:

[Ref. jve5:] JACQUES VALLEE:

Scan.

369 17 10 1954 22 30 1 ARMIGNY F 0011 E

[Ref. gal1:] CHARLES GARREAU ET RAYMOND LAVIER:

Les deux ufologues rapportent que le 17 octobre 1954, vers 22:30, à Amigny-Rouy dans l'Aisne, selon le rapport de gendarmerie et leurs dossiers personnels, M. Gaston Desprez, adjudant de gendarmerie en retraite, circulait en voiture sur la Route Nationale 7, venant de Chauny.

En arrivant à hauteur d'Amigny, où se trouve un calvaire, il a vu une boule de feu de très grande dimension, qui semblait stationner au-dessus du village. Les auteurs rapportent son propos:

"A mesure que j'avançais, la boule semblait reculer. Mais après avoir franchi le carrefour, je la vois se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit La Faye-de-Servais, à environ 200 mètres de la chaussée. Continuant de rouler, je la perds de vue. Aussi sec, je fais demi-tour. Quand je reviens vers le bois, je vois la boule s'élever et disparaître en direction de Beautort-la-Fère. Cette boule avait environ 4 mètres de diamètre. Je l'ai observée pendant 3 à 4 minutes."

M. Desprez a raconté ceci le lendemain matin à ses anciens collègues de la brigade de gendarmerie de La Fère. Aucune trace n'a été retrouvée sur place.

[Ref. fru1:] MICHEL FIGUET ET JEAN-LOUIS RUCHON:

Les deux auteurs indiquent que le 17 octobre 1954 à 22:30, une personne venant de Chauny, en arrivant à hauteur d'Amigny Rouy dans l'Aisne où se trouve un calvaire, a vu une boule de feu d'environ 4 mètres de diamètre qui semblait stationner au-dessus du village:

"A mesure que j'avançais, la boule semblait reculer."

Après avoir franchi un carrefour, il a vu l'objet se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit "La Faye-de-Servais," à environ 200 mètres de la route. Le témoin a perdu de vue l'engin, et a fait demi-tour.

De nouveau à la hauteur du bois, il a vu s'élever et disparaître l'objet lumineux en direction de Beaufort-la-Fère.

La source est donnée comme Face aux ET de C. Garreau et R. Lavier, pages 199-200.

[Ref. cgu1:] CHARLES GARREAU:

Cet ufologue note que ce cas "Amigny-Rouy (Aisne 17/10/54)", qu'il classe comme étant un "atterrissage", se trouve sur ce qu'il imagine être un "couloir vertical" de lieux d'observations d'OVNIS, et en même temps sur un "cercle" d'autres observations d'OVNIS.

[Ref. jge1:] JEAN-FRANCOIS GILLE:

ICOD DESIGNATION (57) DATE JV4 jve1 COMMENTS
100 1720 AMIGNY-ROUY RF02 54 10 17 369

[Ref. mft1:] MICHEL FIGUET:

Scan.

N° de la liste de J. C. Fumoux N° du listing Francat Localisation Date Classe Crédibilité Sources Nombre de T
100 228 Amigny-Rouy 17/10 CE0 E [= Expliqué] conf Lune [= confusion causée par la Lune] comm. D.C. [=communiqué par Dominique Caudron] 2-p. 1981. 1 T

[Ref. mft2:] MICHEL FIGUET:

Scan.

CAS Nr CLASSIFICATION DATE HEURE LIEU CODE POSTAL CREDIBILITE SOURCE
228 CEl 17 10 1954 22.30 Amigny-Rouy 02700 B4 E [= Expliqué], lune OVNI: p. 181 [=[fru1]]

[Ref. cnu1:] GROUPE D'UFOLOGIE "CNEGU":

Ce cas apparaît dans la Circulaire du CNEGU N° 5 série 1 de mars 1987 parmi les "cas élucidés de Francat", sous la forme "17.10.54: Amigny Rouy (02)" (en bas à droite):

Scan.

[Ref. fbn1:] FABRICE BONVIN:

Fabrice Bonvin note:

Cas n023: 17/10/1954, p. 181 (Amigny-Rouy)

[Ref. fbn2:] FABRICE BONVIN:

En un tableau, Fabrice Bonvin note des cas sélectionnés de la vague française de 1954 dont celui-ci:

Cas Nbre témoins Heures Type objets
Amigny-rouy 1 4 1

[Ref. lhh1:] LARRY HATCH - "*U* COMPUTER DATABASE":

4184: 1954/10/17 22:30 4 3:18:00 E 49:37:00 N 3333 WEU FRN ASN 7:6

AMIGNY-ROUY,FR:4M FBL S'ARRETE AU-DESSUS VILLAGE:ATTERRI:>>NE en direction de BEAUFORT-la FERE

RefN° 30 FIGEUT[sic]&RUCHON: OVNI: Le 1er Dossier Page No. 182: VILLE &VILLE

[Ref. ads2:] JOURNAL "L'ARDENNAIS" - CNEGU:

[... autres cas...]

Le 17 octobre [1954] à 22 h 30, adjudant de gendarmerie en retraite aperçoit une boule de feu qui se pose puis redécolle près d'Amigny-Rouy (02).

[... autres cas...]

[Ref. lcn1:] LUC CHASTAN:

Luc Chastan indique que dans l'Aisne à Amigny Rouy le 17 octobre 1954 à 22:30 heures, "Le témoin vient de Chauny, en arrivant à hauteur d'Amigny où se trouve un calvaire, il voit une boule de feu d'environ 4 mètres de diamètre qui semble stationner au-dessus du village: 'à mesure que j'avançais, la boule semblait reculer', dit-il."

"Après avoir franchi un carrefour, il voit l'objet se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit 'La Faye-de-Servais', à environ 200 mètres de la route. Le témoin perd de vue l'engin, et fait demi-tour. De nouveau à la hauteur du bois, il voit s'élever et disparaître l'objet lumineux en direction de Beaufort-la-Fère."

La source est indiquée comme Sources "Ovni, Premier dossier complet... par Figuet M./ Ruchon J.L. ** éd. Alain Lefeuvre 1979".

[Ref. dcn1:] DOMINIQUE CAUDRON:

Je viens de regarder dans mon Garreau-Lavier. je vois que j'avais noté en marge: objet astronomique.

Mais ça doit faire 33 ans de ça. A cette époque, je travaillais avec une calculette HP 25 et les éphémérides, et c'est pour ça que je n'avais pas cherché à en savoir plus. L'ordinateur est venu ensuite, et aujourd'hui nous avons Google maps, Google Steet et Stellarium

Avec Google maps, nous nous positionnons sur Amigny-Rouy, puis avec Google street, nous avançons sur la D7, vers Amigny-Rouy, jusqu'à trouver un calvaire

Scan.

Puis nous avançons jusqu'à ce que l'horizon ne soit plus masqué par le mouvement de terrain du calvaire (le village est à gauche, derrière le bouquet d'arbre. La vue est orientée vers le nord-est

Scan.

Nous reconstituons le ciel avec Stellarium, pour ce lieu, cette date, cette heure, et cette orientation

Scan.

Et voila, la lune tronait au dessus du village. Comme le témoin n'a pas vu la lune et ne situe pas l'objet par rapport à la lune, il n'y avait donc qu'un seul objet. C'était la lune

Scan.

Cerise sur le gateau, quelques centaines de m plus loin, Google Steet nous permet de découvrir les martiens de Quarouble, qu'ont [sic] n'avait pas revu depuis une semaine.

On vit une époque formidable.

[Ref. emt2:] ERIC MAILLOT:

Scan.

Reconstitution du cas d'Amigny-Rouy (02)

La 112ème session du CNEGU, qui s'est tenue pour la première fois dans l'Aisne le 31 octobre et le 1er novembre 2015, a été l'occasion de tester sur le terrain une hypothèse explicative astronomique d'un cas d'OVNI appartenant à la grande vague de l'automne 1954. En effet, plusieurs facteurs ont joué positivement: proximité géographique, mécanique céleste et beau temps.

En tant qu'organisateur de la 112ème session du CNEGU, j'avais décidé lors de l'été 2015 de la faire à mon domicile pour des raisons pratiques de logistique (emploi du temps, naissance de ma fille le 31 août, etc). La semaine précédant la session, je m'intéressais à une actualité astronomique bien particulière: un astéroïde de 400 m de diamètre, baptisé 2015 TB145, allait passé à moins de 500 000 km de la Terre le 31 octobre et devenir, pour quelques heures seulement, théoriquement suffisamment brillant pour être observable avec des instruments d'astronome amateur. Vérifiant quelles constellations devaient être traversées par l'astéroïde, je m'aperçus bien vite que 2015 TB145 allait traverser la Grande Ourse en début de soirée, ce qui le rendait, une fois encore, théoriquement observable. L'observation ne serait toutefois pas aisée, car l'astre serait bas, culminant à une vingtaine de degrés de hauteur angulaire. Ce n'était pas tout: il fallait vérifier si la Lune ne viendrait pas jouer les trouble-fête, car étant alors en phase gibbeuse (entre la Pleine Lune et le Dernier Quartier), sa forte luminosité pourrait gommer pas mal d'étoiles repères. Vérifications faites, il s'avérait que la Lune allait se lever à 21h05, à l'azimut 62°... Aussitôt, cet azimut me mit en alerte: je garde en effet toujours au fond de ma mémoire la possibilité de reconstituer sur le terrain l'hypothèse de la méprise lunaire pour le cas d'Amigny-Rouy (02) du 17 octobre 1954, pour laquelle il faut avoir la Lune proche du lever au Nord-Est. L'idée géniale de pouvoir faire une reconstitution sur le terrain lors d'une session du CNEGU était donc en marche, d'autant plus que les lieux sont à proximité immédiate: la butte d'où l'OVNI était apparu au témoin est pratiquement visible de mon domicile. Un déplacement de quelques minutes seulement en voiture, et on peut y être: il serait dommage de s'en priver ! De plus, le cas d'Amigny-Rouy fait partie de ceux que je détaille dans mon nouveau dossier Des OVNI au clair de Lune, sorti seulement deux semaines plus tôt: l'opportunité de démontrer que mes écrits sont corrects était donc à portée de main.

Avant toute chose, il faut rappeler le contenu du cas. La description la plus "complète" que j'ai pu trouver est présente dans le livre Face aux Extra-Terrestres, de Charles Garreau et Raymond Lavier, en pages 206 et 207:

"Amigny-Rouy (Aisne), le 17 octobre 1954, vers vingt-deux heures trente. Références: rapport de gendarmerie, dossiers personnels.

M. Gaston D, adjudant de gendarmerie en retraite, circule en auto sur la R.N. 7, venant de Chauny. En arrivant à hauteur d'Amigny, où se trouve un calvaire, il voit une boule de feu de très grande dimension, qui semble stationner au-dessus du village:

"A mesure que j'avançais, la boule semblait reculer. Mais après avoir franchi le carrefour, je la vois se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit La Faye-de-Servais, à environ 200 mètres de la chaussée. Continuant de rouler, je la perds de vue. Aussi sec, je fais demi-tour. Quand je reviens vers le bois, je vois la boule s'élever et disparaître en direction de Beautort-la-Fère. Cette boule avait environ 4 mètres de diamètre. Je l'ai observée pendant 3 à 4 minutes."

C'est ce que M. D raconte le lendemain matin à ses anciens collègues de la brigade de gendarmerie de La Fère. Mais, sur place, on ne retrouve aucune trace."

Deux coquilles se sont glissées dans le texte: le témoin ne circulait pas sur la RN7, mais sur la D7, et la commune de Beautort-la-Fère n'existe pas. Il faut comprendre que l'OVNI a disparu en direction des villes de Beautor et de la Fère, c'est-à-dire phonétiquement Beautor / La Fère. Note au passage: cette deuxième coquille sera par la suite reprise et modifiée dans d'autres ouvrages ufologiques, devenant Beaufort-la-Fère.

Une simple carte générale des lieux suffit à comprendre la géographie du cas:

Scan.

[Carte.]

Une carte plus précise des lieux éclaire encore plus la compréhension du cas:

[Carte.]

Comme on peut le voir sur les deux cartes, le village d'Amigny-Rouy vu depuis le calvaire, l'orée du bois vue depuis le carrefour ou bien encore Beautor / La Fère vues depuis Amigny-Rouy sont toujours vers le Nord-Est. Or, quand on regarde la carte du ciel au moment de l'observation, c'est dans cette direction que se situe la Lune, non citée par le témoin, plus précisément à 3,3° de hauteur angulaire et à un azimut de 60°, le tout une demi-heure après le lever de la Lune. L'hypothèse de la méprise lunaire n'est pas choisie au hasard, puisque l'ensemble de la description concorde en ce sens: boule de feu de grand diamètre, déplacement parallèle à celui du témoin et atterrissage puis décollage alors que le témoin fait demi-tour.

Une dernière note au passage: les D1 et 1032 présentes sur la carte générale n'existaient pas en 1954. Pour se faire une idée de l'état des routes dans la zone au moment de l'observation, il faut se rendre sur l'option "carte géologique" de Géoportail, la carte géologique locale ayant été dressée à la fin des années 1960:

Scan.

[Carte.]

Le 31 octobre 2015, la position de la Lune était presque similaire: une demi-heure après le lever de la Lune, c'est-à-dire à 21h35 TL, la Lune se trouve à 3,5° de hauteur angulaire et à un azimut de 67°. Ce décalage de 7° en azimut est généralement observé lors des reconstitutions Saros ! Voilà pourquoi la reconstitution sur le terrain valait le coup d'être tentée. Evidemment, il ne s'agissait pas d'une reconstitution Saros pure, puisque l'intervalle de 61 ans ne correspond à rien de particulier. De plus, la phase lunaire n'était pas tout à fait identique: en 1954, la Lune était à la veille du Dernier Quartier, avec une lunaison de 20,9 jours. En 2015, la Lune est à trois jours du Dernier Quartier, avec une lunaison de 18,8 jours. Néanmoins, cette différence de deux jours n'est pas rédhibitoire: l'aspect de la Lune reste vraiment dans les normes.

Le 31 octobre au soir, le beau temps étant au rendez-vous, ce sont pas moins de 8 participants qui se rendent au point de départ du trajet de reconstitution, fixé arbitrairement au parking du Carrefour Market d'Autreville, juste à la sortie de la ville de Chauny. En effet, ne connaissant pas le point de départ exact du témoin à Chauny en 1954, il fallait trouver le point du trajet le plus pratique et le plus proche de Chauny pour se réunir et faire le point pour tous les participants. Le trajet du témoin en 1954 est relativement simple: N37 (déclassée depuis en D937) de Chauny à Autreville, puis D7 de Sinceny à St-Gobain, via Amigny-Rouy. Sur le parking, je donne les dernières consignes aux participants car nous étions répartis dans deux voitures différentes.

Le départ a lieu à 21h25. Nous partons quelques minutes avant l'heure prévue de reconstitution car nous avons prévus de faire quelques arrêts en cours de route pour prendre de photos, ce que le témoin n'a évidemment pas fait en 1954, puisqu'il rentrait tout simplement chez lui, à St-Gobain. Détail intéressant: cela fait déjà 20 minutes que la Lune est théoriquement levée, mais n'est pas visible, du fait de la présence de maisons en bord de route.

Scan.

(photo 1)

Après 700 mètres de route, nous arrivons au départ D937/D7. Il nous faut donc tourner à gauche en direction d'Amigny-Rouy et de St-Gobain. La Lune n'est toujours pas visible.

Scan.

(photo 2)

Nous roulions selon un axe Nord-Sud, nous voilà maintenant sur un axe Ouest-Est. La Lune, qui était théoriquement sur notre côté gauche, doit maintenant être pratiquement en face. Elle n'est pourtant toujours pas visible, du fait du relief: le carrefour D937/D7 pratiquement en fond de vallée de l'Oise (altitude de 50 m), et la D7 remonte jusqu'à une altitude de 90 m au coeur du village de Sinceny.

Après le château de Sinceny, juste avant la sortie du village, soudain... une forme familière apparut de derrière le grand mur d'une ferme voisine: la Lune ! Il est alors 21h29. Je ne m'attendais pas à une apparition aussi précoce de notre satellite naturel, qui était de couleur jaune-orange. Cela démontre néanmoins une chose: à l'heure indiquée par le témoin, la Lune était bien présente dans le ciel.

Scan.

(photo 3)

Juste après le cimetière de Sinceny, peu avant le rond-point de la D1, nous nous arrêtons pour photographier le panorama qui nous fait face. La Lune est bien présente dans le ciel, juste au-dessus de la butte Nord de Rouy, celle-là même où se situe le calvaire cité dans la description. Notez au passage que la Lune n'est pas très haute par rapport à cette butte, sur la photo ci-dessous prise à 21h31: un diamètre lunaire seulement. Sachant que la Lune se situe à cette heure-là à 2,95° de hauteur angulaire, cela situe donc le sommet de cette butte à 2,5° grand maximum. Il eut fallut [sic] très peu de temps pour la Lune soit encore invisible lors de notre passage sur cette section de route: les calculs montrent qu'une hauteur angulaire de 2,5° était atteinte à 21h27. L'heure donnée par le témoin ("vers vingt-deux heures trente") est donc très probablement surestimée de quelques minutes seulement. Le 17 octobre 1954, la Lune devenait visible depuis cette section de route à partir de 22h23.

Scan.

(photo 4)

Après avoir franchi le rond-point de la D1 qui, rappelons-le, n'existait pas en 1954, la Lune disparaît derrière la butte. Elle ne réapparait à l'horizon que lorsque nous arrivons en haut de la butte Sud de Rouy (altitude de 109 m). Notez au passage que sur les deux photos ci-dessous, prises à 21h33 et 21h34 (Lune à 3,2° de hauteur angulaire), la Lune est à droite de l'antenne téléphonique située à côté du calvaire mais n'est pas au-dessus du relief présent sur la gauche. Or, rappelons que lors de cette reconstitution, la Lune est à 7° à droite par rapport à sa position de 1954: cela la rendait donc encore invisible lorsque le témoin est passé à cet endroit, et ce d'autant plus que l'observation a très probablement eut lieu quelques minutes avant l'heure indiquée. Notre arrêt face à l'unique maison des environs n'aura pas manqué d'attirer l'attention de ses occupants, qui nous observaient par la porte-fenêtre.

Scan.

(photo 5)

Photo.

(photo 6)

Nous reprenons la route. Une fois la butte franchie, le paysage nous faisant face s'ouvre largement. La Lune est immanquable, juste au-dessus du village d'Amigny-Rouy. Mais au fait, que racontait la description du cas ? Ha oui: "en arrivant à hauteur d'Amigny, où se trouve un calvaire, il voit une boule de feu de grande dimension, qui semble stationner au-dessus du village". Quant au fait que "la boule semblait reculer" à mesure que le témoin avançait, il suffit simplement de rouler pour se rendre compte du phénomène: effet boule suiveuse garanti!

Photo.

(photo 7)

Il est alors 21h38 (Lune à 3,96° de hauteur angulaire). En tout état de cause, le témoin ne pouvait pas ne pas voir la Lune lors de son passage par Amigny-Rouy. Pourquoi ne l'a-t-il pas pris comme point de repère remarquable, au lieu de repères plutôt vagues dans la nuit (village d'Amigny, orée d'un bois, etc) ? Très certainement parce que l'OVNI et la Lune ne font qu'un, d'autant plus que la couleur de la Lune n'est pas sans rappeler celle du feu!

Photo.

(photo 8)

Jusqu'ici, la Lune répond à tous les critères de la description, et ce n'est pas fini! N'oublions pas que juste après le carrefour cité par le témoin (carrefour D7 / D53), l'OVNI est censé "se poser à l'orée d'un bois". Devinez quoi ? Juste après la sortie du village d'Amigny, c'est exactement ce que fait la Lune, ou presque, par effet de perspective. Les premières branches de la forêt apparaissent bien vite en ombre chinois dans le bas de la Lune, et il suffit d'avancer de seulement quelques mètres pour cette dernière soit masquée par les arbres.

Scan.

(photo 9)

Juste à l'entrée de la forêt de St-Gobain, un chemin forestier à droite de la route nous permet de faire demi-tour. Bien évidemment, puisque nous faisons maintenant le trajet en sens inverse, la Lune réapparait au bout de quelques instants, semblant décoller de la forêt. Avant l'entrée d'Amigny, la Lune est bien visible dans le ciel... dans le halo lumineux des villes de Beautor et de la Fère.

Exactement ce qu'à pu décrire le témoin!

Scan.

(photo 10)

Le trajet de la reconstitution étant terminé, nous pouvons rentrer sereinement à la maison, pour continuer notre session.

Conclusion: tout au long de notre trajet de reconstitution, nous avons pu revivre un à un les éléments de l'observation du 17 octobre 1954 grâce à la Lune. L'hypothèse explicative proposée s'avère donc correcte et tout à fait satisfaisante. Il est normal que le témoin n'ait pas reconnu la Lune à l'époque: son apparition soudaine en cours de route et sa couleur rappelant celle du feu sont des éléments permettant de se méprendre. N'oublions pas non plus le contexte local de l'époque: l'avant-veille de l'observation, dans le village de Sinceny (traversé par notre témoin), un homme avait tiré au fusil sur ce qu'il avait cru être un Martien sortant de sa soucoupe volante, mais qui n'était autre... que son voisin en train de réparer sa voiture ! Heureusement pour lui, les balles l'avaient manqué. Le témoin d'Amigny-Rouy étant un gendarme en retraite, il a certainement dû entendre parler de cette affaire. De quoi renforcer l'effet de surprise lors de l'apparition de la Lune ? Notre reconstitution a montré que l'observation a certainement eut lieu quelques minutes plus tôt que l'horaire indiqué par le témoin. D'après Charles Garreau, un rapport de gendarmerie a été rédigé à l'époque. Malgré quelques recherches, je n'ai pu le trouver. D'ici quelques mois, le GEIPAN doit mettre en ligne bon nombre de PV de gendarmerie rédigés lors de la vague de 1954. Si la chance nous sourit, le cas d'Amigny-Rouy pourrait faire partie du lot, nous offrant ainsi une description encore plus complète du cas.

Scan.

Annexe: pour une meilleure compréhension du trajet suivi et de la localisation des photos prises, voici un plan détaillé.

[Plan.]

[Ref. emt1:] "BOB REKIN":

En vue d'obtenir des informations complémentaires sur quelques PAN du GEIPAN, afin de confirmer ou non certaines hypothèses concernant des PAN C, je viens de me procurer le livre OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France de Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon.

Par curiosité, j'ai jeté un coup d'oeil aux quelques cas observés dans l'Aisne (quelle drôle d'idée, puisque j'y habite ! [Rire]. Un cas a particulièrement attiré mon attention, car à la lecture, je soupçonnais une méprise astronomique. Il s'agit du cas d'Amigny-Rouy, datant du 17 octobre 1954.

Le cas est décrit en pages 181 et 182:

"17 10 1954 22h30 Durée: 3 à 4 minutes. Amigny-Rouy N7 02700 B4.

TEMOIN. M. Gaston D. (adjudant de gendarmerie en retraite)

OBSERVATION. Une boule de feu d'environ 4 mètres de diamètre qui stationne, se pose et décolle.

DEROULEMENT. Le témoin vient de Chauny, en arrivant à hauteur d'Amigny où se trouve un calvaire, il voit une boule de feu qui semble stationner au-dessus du village: "à mesure que j'avançais, la boule semblait reculer", dit-il.

Après avoir franchi un carrefour, il voit l'objet se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit "La Faye-de-Servais", à environ 200 mètres de la route. Le témoin perd de vue l'engin, et fait demi-tour. De nouveau à la hauteur du bois, il voit s'élever et disparaître l'objet lumineux en direction de Beaufort-la-Fère.

(...)

A NOTER. Le témoin raconta son aventure le lendemain matin, à ses collègues de la brigade de gendarmerie de La Fère, mais aucune trace ne fut trouvée sur les lieux.

(...)

SOURCES. C. Garreau et R. Lavier Face aux E.T., p. 199-200"

La description (sommaire) du phénomène évoque une méprise Lune, en particulier au lever ou coucher de celle-ci: grosse boule lumineuse d'un diamètre important ("environ 4 mètres de diamètre"), couleur orange ou rouge ("boule de feu").

La piste astronomique est renforcée par le classique syndrome de la boule suiveuse: le témoin se rapproche d'un bois, l'OVNI s'y pose ; le témoin fait demi-tour, l'OVNI redécolle. Mieux, la description qu'en fait le témoin est très caractéristique: "à mesure que j'avançais, la boule semblait reculer". Essayer de poursuivre la Lune qui vous fait face alors que vous êtes sur la route: elle semblera toujours reculer au fur et à mesure que vous avancez. [Wink]

L'orientation du phénomène n'est pas indiquée, mais on peut facilement la retrouver grâce aux indications géographiques. Le calvaire est visible sur Géoportail, ce qui est d'une grande aide. Voici le plan des lieux:

[Plan publié sur ImageShack, non accessible à ce moment.]

Vu depuis le calvaire, le village d'Amigny-Rouy (et donc l'OVNI) est visible approximativement vers le Nord-Est.

A noter deux imprécisions géographiques:

- Il est écrit que le témoin se trouve sur la "N7". En fait, il s'agit de la D7, une petite route départementale axonaise, reliant les villes de Chauny et Laon, en passant par la forêt de Saint-Gobain.

- lors de la dernière phase du phénomène, l'OVNI est décrit comme se dirigeant vers "Beaufort-la-Fère". Il s'agit très certainement d'une coquille, car je ne vois aucun Beaufort-la-Fère sur les cartes dont je suppose [dispose]. En revanche, toujours au Nord-Est, nous pouvons trouver (hors de la carte), les localités voisines de Beautor et de La Fère (soit Beautor-La-Fère).

Il reste donc à vérifier l'hypothèse méprise Lune. L'OVNI étant vu vers le Nord-Est, et s'il s'agit bien d'une méprise avec la Lune, nous aurions ici affaire avec un lever de Lune.

Je me rends donc sur mon site fétiche Calsky ( www.calsky.com ), en plaçant mon curseur sur la commune d'Amigny-Rouy, en réglant la date au 17 octobre 1954, à 22h30 (heure légale). Puis je me rends dans la section Lune ("Moon") afin d'obtenir ses coordonnées célestes au moment de l'observation ("Apparent View/Data").

Le résultat est plus qu'éloquent:

- La Lune est à 3,56° de hauteur, à l'azimut 59,57° (Est-Nord-Est).

Elle s'est levée à 21h57. Nous sommes à la veille du Dernier Quartier, et sa face visible est éclairée à 60%.

Avec une telle hauteur angulaire, pas étonnant que l'OVNI (qui est vu en direction de la Lune... Wink ) paraisse stationner au-dessus du village puis disparaitre dans un bois, au fur et à mesure du déplacement du témoin. La Lune apparait en outre inclinée de 45° sur son axe. Combinée à sa couleur rouge ou orange (faible hauteur), la probable fatigue du témoin (il est tard) et au fait que ce dernier conduise (son attention n'est pas focalisée à 100% sur l'OVNI), voilà autant de facteurs pour expliquer que le témoin n'ait pu reconnaitre la Lune, qui se levait. [Smiley]

[Ref. ubk1:] "UFO-DATENBANK":

N° de cas Nouveau N° de cas Enquêteur Date d'observation CP Lieu d'observation Pays d'observation Heure d'observation Classification Commentaires Identification
19541017 17.10.1954 Armigny [sic] France 22.30 RR II

[Ref. tae1:] THIBAUT ALEXANDRE - ERIC MAILLOT:

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DES OVNI AU CLAIR DE LUNE

Amigny-Rouy (02), 17 octobre 1954

Description du cas: le 17 octobre 1954 vers 22h30, T1 (retraité de la gendarmerie) rentre de Chauny en direction de Saint-Goba.in en empruntant la D7. Arrivé au calvaire surplombant le village d'Amigny-Rouy, il voit une boule de feu de grande dimension semblant stationner au-dessus du village. T1 continue sa route et l'OVNI semble reculer. Arrivé à un carrefour (embranchement D7/D53), T1 voit l'OVNI se poser à l'orée d'un bois, au lieu-dit La Faye de Servais, puis le perd de vue. T1 fait aussitôt demi-tour. L'OVNI s'élève alors et disparaît en direction de Beaufort-la-Fère (nous reviendrons sur cette dénomination). Le lendemain, T1 raconte son observation à ses anciens collègues de la gendarmerie de La Fère. Un article de presse paraît dans La Dépêche de l'Aisne du 21 octobre 1954:

Pendant plus de vingt ans, le cas restera au fond des tiroirs des ufologues.

L'histoire ne ressort qu'en 1975, à la faveur de la sortie du livre Face aux extra-terrestres de Chartes Garreau et Raymond Lavier. Le livre sert de référence à Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon pour leur célèbre dossier complet des rencontrées rapprochées en France, sorti en 1979. C'est en achetant ce dossier en juin 2011 que je découvre le cas: habitant le département de l'Aisne, j'étais alors curieux de connaître les cas qui y ont été indiqués. La description du phénomène et un coup d'oeil sur Stellarium m'ont permis de faire aussitôt un rapprochement avec la Lune. Les résultats de mes recherches sont visibles sur le forum Ufo Scepticisme ici: http://ufo-

Tri-Hebdomadaire "LA DEPECHE DE L'AISNE" (LAON, 02) du jeu 21-10-54 p.2:

IL S'EN PASSE DE CHOSES CHEZ NOUS
ENCORE UNE SOUCOUPE!

UN ADJUDANT CHEF DE GENDARMERIE A VU UNE BOULE DE FEU A AMIGNY-ROUY

Plusieurs personnes de la région de Chauny, La Fère, Saint-Gobain ont vu, les unes disent samedi, les autres dimanche - entre 21 heures et 22 heures, un engin lumineux traverser le ciel. Nous l'avons signalé dans notre dernier numéro. * Nous versons un témoignage intéressant, celui de M. Déspres adjudant-chef de gendarmerie en retraite au hameau de La Grande à St-Gobain.

Il revenait de Chauny en automobile accompagné de sa femme quand, à la hauteur du village d'Amigny-Rouy, il aperçut une boule de feu de grande dimension. L'engin non identifié lui parut se poser à l'orée du bois au lieudit "Fay-de-Servais", environ à 200 mètres de la route.

* Numéro manquant à la BN

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scepticisme.forumactif.com/l2259-amigny-rouy-02-17-octobre-1954-une-boule-de-feu-qui-slationne-et-qui-se-pose

En 2013, le cas est cité dans le livre Les Mystères de l'Aisne de Jean-Claude George.

Sources:

- OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France de Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon, pages 180 et 181.

- Face aux extra-terrestres de Charles Garreau et Raymond Lavier, pages 206 et 207.

- Alerte dans le ciel de Charles Garreau (édition 1981), pages 316 et 320.

- La Dépêche de l'Aisne du 21 octobre 1954

- Base Ovni France http://baseovnifrance. free.frnistgen. php?typlist=2&page=26&numobs=1117

- Les Mystères de l'Aisne de Jean-Claude George, page 184

- Un PV de gendarmerie a probablement été dressé à la Fère, en date du 18 octobre 1954

Analyse: malgré un récit assez succinct (témoignage d'à peine quelques lignes), il est néanmoins possible d'examiner plus en détails ce cas. Il convient cependant d'être prudent sur les noms de lieux, car plusieurs erreurs se sont glissées dans les différents récits rapportés dans la presse. Ainsi, la route empruntée par le témoin n'est pas la N7, mais la D7. La coquille est apparue en 1975 dans le livre de Garreau et Lavier et a depuis été recopiée sans vergogne (catalogue Figuet-Ruchon et site Base Ovni France). Le reste est assez facile à comprendre quand on dispose d'une carte détaillée du coin. On sait ainsi que l'OVNI est apparu alors que le témoin se situait à la hauteur du calvaire dominant le village d'Amigny-Rouy. Ce calvaire est situé tout en haut d'une ancienne butte témoin (très érodée) du massif de Saint-Gobain, dominant la vallée de l'Oise, à une hauteur de 146 m. L'OVNI semblait stationner au-dessus du village d'Amigny-Rouy, c'sst-à-dire vers le Nord-est. Le carrefour où le témoin a vu l'OVNI se poser à la lisière de la forêt est

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l'embranchement 07/D53, à environ 1,5 km du calvaire. L'OVNI était vu vers le lieu-dit La Faye-de-Servais (ou Fay-de-Servais selon les sources), petite butte marquant la partie Nord de la forêt domaniale de Saint-Gobain. Cela situe l'OVNI vers l'Est ou le Nord-est. Pour mieux s’y retrouver, voici une carte des lieux:

[Carte.]

La direction de départ de l'OVNI pose en revanche problème: la majorité des sources connues parlent de Beaufort-la-Fère. Le livre de Garreau et Lavier parle en revanche de Beautort-la-Fère.

Quoiqu'il en soit, il se trouve que ... celte commune n'existe tout simplement pas. Et n'a d'ailleurs jamais existé. En lieu et place d'un hypothétique village collé à la ville de La Fère, il convient de lire que l'OVNI est parti en direction des communes de Beautor et de La Fère! Phonétiquement, cela donne bien "Beautor - La Fère", retranscrit en "Beautort-la-Fére" dans le livre de Garreau et Lavier. Recopiant le cas sans visiblement vérifier la configuration des lieux, Figuet et Ruchon nous proposent donc un "Beaufort-la-Fère" au gré d'une jolie coquille (encore une!). Et c'est cette dénomination qui est reprise par Luc Chastan sur son site Base Ovni France. Cette fausse appellation est une nouvelle fois reprise en

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2013 par Jean-Claude George pour son livre Les Mystères de l'Aisne. Un comble, dans la mesure où l'ouvrage se veut un récit d'histoires locales (on peut néanmoins souligner que M. George n'est pas axonais d'origine). A croire qu'en 40 ans, personne n'a pensé à vérifier les lieux, se contentant de recopier le cas à qui mieux-mieux.

Quoiqu'il en soit, cela indique que l'OVNI était visible franchement au Nord-est, à un azimut voisin d'une quarantaine de degrés:

[Carte.]

Bien que le témoignage soit court, plusieurs indices penchent vers la piste d'un objet astronomique au lever. On sait que l'OVNI était bas sur l'horizon (stationnement au-dessus d'un village, atterrissage à la lisière de la forêt). S'il s'agit effectivement d'une méprise astronomique (hypothèse posée mais non encore vérifiée à ce stade du texte), il est même normal que le témoin n'ait pas vu l'objet avant le calvaire d'Amigny: je connais bien les lieux puisque j'habite à deux pas et je peux vous dire que la butte-témoin sur laquelle trône ce calvaire masque l'horizon Est depuis Chauny. Pour les mêmes raisons, il est parfaitement normal que le témoin n'ait pas pu voir un éventuel astre au lever sur la dernière partie de son parcours (de l'entrée de la forêt à l'ancien hameau de la Grange - où il habite - et qui se situe en contrebas de la

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célèbre ancienne verrerie de St-Gobain), car le relief y est très vallonnè en plus d'être très boisé.

La couleur de feu est très caractéristique d'un astre au lever (nous sommes au Nord-est), en particulier de la Lune.

Dernier point de détail et pas des moindres: l'OVNI semble avancer en même temps que le témoin ('à mesure que j'avançais, la boule semblait reculer') et 'décolle’ quand le témoin fait demi-tour. Voilà qui est tout à fait caractéristique d'un syndrome de boule suiveuse...

L'hypothèse astronomique étant posée et a priori, très crédible, il ne reste plus qu'à la vérifier sur Stellarium. En prenant toutefois une précaution d'usage: par défaut, le logiciel Stellarium applique l'heure d'été à toutes les années d'après le système actuel (à savoir du dernier dimanche de mars au dernier dimanche d'octobre). Or, en 1954, l'heure d'été n'existait pas en France et l'heure légale française était alors à TU+1 toute l'année. Pour une reconstitution sur Stellarium, il faut faire " comme si ' l'heure d'été existait et donc regarder l'aspect du ciel pour le 17 octobre 1954 à 23h30:

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Gagné! La Lune, alors proche du Dernier Quartier, était en phase de lever, à seulement 4° de hauteur angulaire. Voilà de quoi largement expliquer la couleur feu de l'OVNI. De plus, l'azimut de la Lune, alors à 60', est proche de la valeur attendue pour la direction de Beautor / La Fère.

Il n'a pas été possible de retrouver les archives météo locales pour la date de l'observation pas plus que l'éventuel PV de gendarmerie. Néanmoins, la piste d'une méprise avec la Lune ne fait ici aucun doute: couleur, forme, direction et comportement de l'OVNI collent parfaitement avec la Lune.

Anecdotes:

Le cas d'Amigny-Rouy s'inscrit dans la grande vague de l'automne 1954, où des centaines d'observations d'OVNI ont été répertoriées en France. Il y a peu de cas dans le département de l'Aisne, mais l'un est assez symptomatique de l'ambiance particulière de cette vague: la D7 empruntée par le témoin d'Amigny-Rouy passe par la commune de Sinceny. 48 heures seulement avant l'observation que nous venons d'étudier, un lait peu banal s'est produit à Sinceny. Un cultivateur de la commune était occupé à dépanner sa voiture dans un pré quand deux coups de feu éclatèrent et que deux balles le ratèrent de peu. Son voisin, en voyant une silhouette évoluer dans la lumière des phares, avait cru tout bonnement à l'arrivée d'un Martien et avait aussitôt décroché son fusil!

Le cas d'Amigny-Rouy est répertorié par Charles Garreau dans son système ô combien naïf d'orthothénie 'Harmonic 33’, où les OVNI sont censés se poser sur des couloirs bien spécifiques espacés de 43,2 km. Une précision incroyable malheureusement gâchée par un très grand nombre de cas sujets à caution (ex: le cas de Prémanon (39) du 27 septembre 1954 qui était en fait une farce d'enfant...). Amigny-Rouy fait partie du couloir vertical et du soi-disant cercle d'exploration centré sur le point n°3 situé entre Emanville et Beaumont-le-Roger, dans l'Eure.

On pourra noter que l'incroyable précision d'Harmonic 33 est en fait à géométrie variable, car de la plume de Charles Garreau, le diamètre du cercle d'exploration concerné est de 380 km, assez proche de 43, 2 x 9, soit 388 km'. "Assez proche" est loin d'être une mesure significative!

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Moralités:

- Les auteurs d'ouvrages ufologiques ne prennent bien souvent pas la peine de revérifier toutes les données d'un cas, se contentant la plupart du temps de recopier les histoires. La moindre petite erreur qui se glisse peut déformer tout ou partie du témoignage initial.

- Le logiciel Stellarium est un outil formidable, mais il faut toujours faire bien attention quand on veut reconstituer le ciel pour des années antérieures à 1996, où le système actuel du passage à l'heure d'été (de fin mars à fin octobre) a été mis en place. Pour rappel, n'hésitez pas à lire ce sujet très utile sur le forum Ufo Scepticisme: http://ufo-sceptldsme.forumactif.com/11697-1-histoire-de-1-heure-legale-francaise

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[Ref. prn2:] PETER ROGERSON - "INTCAT":

17 octobre 1954. 2230hrs.

AMIGNY-ROUY (AISNE: FRANCE)

Gaston Deprez gendarme retraité conduisait sur la RN7 de Cauny [sic], quand en n lieu appelé "La Faye-De-Servais" il a vu un immense globe ardent, de 4m de diamètre, immobile au-dessus du village. Il était au secteur de Cavalry, et quand il a essayé d'approcher la lumière elle est partie, mais après le carrefour elle a atterri juste devant un bois à quelque 200m de la route. Il est revenu avec sa voiture pour voir l'objet décoller dans la direction de Beautort-la-Fere. L'événement a duré deux à quatre minutes.

[Ref. cpd1:] JOURNAL "LE COURRIER PICARD":

A Saint-Quentin, oui, les OVNI existent mais le reste...

Ne vous attendez pas à des révélations sur l'arrivée potentielle d'extraterrestres. Thibaut Alexandre, membre de l'association Saint-Quentin Astronomie, n'en a toujours pas prouvé l'existence. "Par définition, oui, les objets volants non-identifiés, OVNI, existent mais il y a toujours une explication." Du moins, c'est ce que l'Axonais s'évertue à démontrer au cours de ses enquêtes. "Oui, nous pouvons les appeler comme ça car il y a une vraie démarche de vérifications."

Thibaut Alexandre s'est passionné très jeune pour l'astronomie, l'observation des étoiles. Depuis 2009, il s'intéresse particulièrement à l'ufologie (l'étude des phénomènes en rapport avec les OVNI). "Il y avait eu une vague d'OVNI dans la région c'est-à-dire des personnes qui avaient observé des phénomènes. Il fallait répondre aux questions et à force de trouver des solutions, c'est devenu un plaisir."

L'ufologue analyse tout. "C'est un âge d'or pour nous: tous les nouveaux outils sont sur la Toile. On peut reconstituer le vol des avions, la météo, la trajectoire des satellites en fonction de l'heure et de la localisation." Autant dire que la vue d'une lumière dans le ciel est loin de signifier l'arrivée d'une invasion extraterrestre.

Une boule de feu pour la Lune

Il cite un cas de 1954 qui avait fait la Une des journaux axonais de l'époque. Un gendarme à la retraite avait vu une boule de feu au-dessus d'Amigny-Rouy, près de la forêt de Saint-Gobain. La boule de feu apparaissait pour décoller en direction de La Fère. Un cas qui est resté inexpliqué. Thibaut Alexandre, avec d'autres passionnés, refait le trajet du gendarme dans les mêmes conditions. "Il s'agissait d'un lever de Lune. Elle peut prendre une teinte rouge selon les conditions! Il n'y a rien d'anormal." Affaire résolue.

[... autres cas...]

Explications:

Carte.

Méprise, lune rousse.

Mots clés:

(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)

Amigny-Rouy, Aisne, police, gendarme, officiel, Gaston Deprez, Gaston Dépres, retraité, voiture, route, Faye-de-Servais, rouge, boule, stationnaire, rapide, atterrissage, durée

Sources:

[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.

Historique du document:

Version: Créé/changé par: Date: Description:
0.1 Patrick Gross 31 décembre 2004 Première publication.
1.0 Patrick Gross 2 janvier 2009 Conversion de HTML vers XHTML Strict. Première version formalisée.
1.1 Patrick Gross 31 décembre 2009 Addition [lcn1].
1.2 Patrick Gross 30 juin 2010 Addition [jve5].
1.3 Patrick Gross 9 juillet 2010 Addition [fbn2].
1.4 Patrick Gross 16 octobre 2014 Additions [emt1], [dcn1]. Explications changées de "Non encore recherchée" à "Confusion, la lune rousse."
1.5 Patrick Gross 21 janvier 2020 Additions [cgu1], [mft1], [mft2], [cnu1], [lhh1], [ads2], [prn2], [cpd1], [emt2], [tae1].
1.6 Patrick Gross 5 février 2021 Addition [ubk1].

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Cette page a été mise à jour le 5 février 2020.