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L'observation alléguée à Cussac, France, 29 août 1967.

Questions de mesures: point 2.

Dans mon expérience de discussions portant sur le cas de Cussac, il s'est produit maintes fois que lorsque je discutais d'un point, on me rétorquait qu'il faut discuter d'un autre point. Je tiens donc à préciser que ce qui suit n'est ni une démonstration que l'objet qui aurait été vu à Cussac serait ou ne serait pas un hélicoptère ou un engin extraterrestre ou je ne sais quoi encore, ni un acte d'allégeance au travail ou écrits de l'un ou l'autre, ni une étude de l'exactitude des distances entre quelque muret et quelque OVNI, ni une enquête sur le cas, ni une déclaration de je ne sais quelle valeur ou solidité du cas ou de quelque travail sur le cas.

Les points traités ici ne sont en rien une déclaration d'infaillibilité de ma part, ils n'ont aucune prétention de scientificité, je ne me suis jamais présenté comme "scientifique" ni "expert" de quoi que ce soit, je ne suis à la solde d'aucun. Je ne prétends pas à l'objectivité, je prétends seulement m'y efforcer de mon mieux. Je tiendrais volontiers compte de toute remarque, correction, addition, commentaire, sous la condition sine qua non qu'il ne s'y trouve ni insultes, ni ton discourtois, ni considérations hors sujet, ni procès d'intention.

Trois auteurs "sceptiques" affirment qu'un net virage de la route négligé par le GEPAN implique de l'incohérence de mesures de plans par le GEPAN. Est-ce vrai?

L'affirmation d'Eric Déguillaume, Eric Maillot, et David Rossoni

La source de l'affirmation que je discute ici est:

Dans cette version préliminaire en ligne de leur livre, et peut-être également dans son édition sur papier, les auteurs Eric Déguillaume, Eric Maillot, et David Rossoni, affirment que les mesures reportées sur "les" plans présentés dans le rapport d'enquête du GEPAN sur cette observation alléguée sont "incohérentes."

Comme démonstration de cette incohérence alléguée, ils indiquent que sur trois plans et croquis des lieux dans ce rapport, la route est dessinée rectiligne après la haie, et qu'elle entamerait en réalité "un virage net même avant" la haie.

Ils en déduisent que par ce fait, ou bien la "position de la trace dans le pré" est fausse, ou bien la distance entre la route et "la trace" est fausse, et considèrent donc que ce qui est écrit plus haut est vrai, à savoir que les mesures reportées sur les plans du GEPAN sont "incohérentes".

C'est cette affirmation que je me propose d'examiner ici.

En somme, il s'agit pour moi de vérifier tout ce qui est affirmé là explicitement ou implicitement:

Pour ce faire, la première étape est de recenser les données concernées, c'est à dire les "trois plans et croquis" mis en cause et les mesures reportées dessus par le GEPAN.

Les données.

Le document contenant les plans et mesures mise en cause par les auteurs est le rapport d'enquête du GEPAN:

Dans ce rapport, figurent les plans ou croquis suivants:

Cette liste est complète. Les pièces concernées directement ici sont donc celles des pages 7, 11, 13 et 25. Je constate que les auteurs déclarent que la route apparaît comme rectiligne sur 3 plans et croquis et que le rapport contient 4 plans et croquis où figure la route, ainsi que deux cartes géographiques montrant la route. Ceci fait qu'au moins un des croquis semble "hors sujet", mais on ne sait pas lequel, il me faut donc les prendre en compte tous les quatre.

Une difficulté est causée par le fait que le rapport présenté sur le web a d'évidence une résolution bien inférieure à son original papier, et qu'occasionnellement certaines légendes sont à peine lisibles. Personne n'est à blâmer de cela. La faible résolution de la version web tient à ce que le rapport a été scanné et ainsi converti de manière à générer un fichier qui ne soit pas trop long à télécharger. Les croquis originaux sont en noir sur fond blanc et les annotations sont manuscrites.

Je n'ai aucune autorisation de reproduire le document où ses croquis et plans et ne veux pas utiliser de temps à les demander; chacun peut lire ce document à la référence que j'ai indiquée, et je vais plutôt donner pour chaque document ma propre description, plus lisible mais dont la fidélité aux originaux peut être vérifiée par chacun.

La deuxième étape est de vérifier que la route fait bien un virage net avant la haie déjà, a fortiori après la haie.

Virage net?

D'emblée se pose un problème à cause de la formulation des auteurs "sceptiques".

Les auteurs ne s'expriment pas quantitativement comme il conviendrait, mais qualitativement. Ils n'écrivent pas: "un virage de 45°", ou "de 25°" ou de "75°", ils ne donnent pas d'information quantitative, mais seulement qualitative: un virage "net". Qu'est-ce qu'un virage net? L'adjectif purement qualitatif appelle à la subjectivité du lecteur. Pour l'un, un virage net sera simplement un virage qui peut être constaté, un virage ayant un angle suffisamment prononcé pour permettre d'apprécier que la route n'est pas rectiligne. Pour d'autres, cela pourra signifier un virage prononcé. Ainsi "net" peut signifier un virage d'à peine quelques degrés, tout comme cela peut signifier un virage obligeant un conducteur à un grand coup de volant pour ne pas quitter la route. Le qualitatif est une porte ouverte vers la subjectivité, cette porte est employée ici par les auteurs.

Pour vérifier l'affirmation que la route fait bien un virage net avant la haie déjà, a fortiori après la haie, il suffit d'utiliser une image satellite du lieu de l'observation alléguée.

Des vues aériennes du site peuvent être trouvées dans les banques d'images par satellites, par exemple via le logiciel gratuit Google Earth (earth.google.fr). Les coordonnées géographiques du site sont 44°58'52.23" Nord et 2°55'20.39" Est.

Pour comprendre la situation, quelques explications doivent être données.

Le lecteur doit savoir où l'enquête du GEPAN situe les choses. Bien entendu les auteurs "sceptiques" considèrent avoir prouvé que la situation des choses dans l'enquête du GEPAN est fausse et considéreront fausses toutes les indications que je vais donner. Ainsi, lorsque l'enquête du GEPAN indique que le centre de la trace était à 20 à 30 mètres de la route parallèlement à la haie, les auteurs "sceptiques" considèrent cela faux au motif que la route fait un virage net. Contentons-nous de placer la trace selon les indications du GEPAN, donc selon leur croquis numéro 1 sur lequel les valeurs et ce qu'elles indiquent est expliqué:

Plaçons cela sur l'image satellite:

La ligne jaune est une échelle, sa longueur est de 68 mètres. Le tracé de la route est en gris, la haie est en vert, la situation de la trace et les lignes des mesures sont en rouge.

Constatons:

Premièrement, le "net virage" a un angle ridiculement faible. Cet angle devient plus prononcé non pas "avant" soit à droite de la haie mais "après" les lieux soit à gauche sur l'image.

Deuxièmement, quel que soit le virage, il n'a absolument aucune influence sur les mesures. Il est parfaitement clair que l'une, "1" sur mon schéma, est la distance entre le bord de la route et le centre de la trace parallèlement à la haie, et que la route soit droite ou courbe n'y change absolument rien! La route est donnée comme repère de départ de cette distance, la haie sert à indiquer la direction. N'importe quelle personne se rendant sur les lieux peut se mettre au bord de la route et marcher vers l'intérieur du champ sur 20 à 30 mètres parallèlement à la haie, il s'agit donc là d'une indication de la nature de la mesure parfaitement claire, et totalement indépendant du fait que la route soit courbe ou non.

Bien entendu, il faut savoir également en quel point du bord de la route il faut se placer avant d'entrer dans le champ et d'y marcher parallèlement à la haie sur 20 à 30 mètres. Et cela est parfaitement clair également: la distance à la haie, orthogonalement à la haie, doit être d'environ 20 mètres à votre point d'arrivée, qui est le centre de la trace.

Le croquis 1 du rapport du GEPAN était parfaitement clair, il ne dépend en rien du moindre "virage net", d'ailleurs un virage insignifiant en l'occurrence, une portion de route qui peut fort bien être considéré rectiligne en la circonstance, qui n'a pas pu entraîner la moindre erreur de mesure, qui ne crée aucune "incohérence" du tout sur les indications d'où se trouvait la trace:

Concluons sur ce point:

Si nos auteurs "sceptiques" s'avéraient incapables de retrouver la situation du centre de la trace à partir des indications du GEPAN, ce n'est pas du tout une prétendue négligence d'une courbure de la route qui en sera l'explication, mais une incapacité à comprendre des instructions pourtant claires à n'importe qui ayant un peu de bons sens.

Il n'y a aucune incohérence là-dedans, et bien entendu, tout cela n'a absolument aucun pouvoir de démontrer que les placements de la trace, des témoins, de l'objet, sa taille, la taille des occupants, la direction de départ ni tout autre mesure donnée dans le rapport du GEPAN en serait "par conséquent" incohérente de quelque manière que ce soit!

Passons maintenant au croquis N.2, que les auteurs considèrent prouver de l'incohérence au motif d'un "virage net" de la route.

Ce croquis N.2 se présente ainsi:

A: Point d'atterrissage de la boule
B: Haie d'arbres
C: Haie
D: Trajet de M. V., ~100 mètres ~10 minutes
E: Champ où travaillait M. V.
F: Vers Cussac
G: Point de rencontre avec les enfants
H: Route D57
I: Champ de M. D. avec les vaches

On voit bien que la route est d'une largeur déraisonnable, et on constate qu'aucune mesure de l'objet, de la trace, d'une quelconque distance ou position ne figure sur ce croquis.

N'importe quelle personne douée de bon sens aura compris que le croquis numéro 1 n'était pas à prendre pour une carte topographique ou une carte routière, et n'avait d'autre ambition que de permettre au lecteur de situer le placement du centre de la trace. J'ai démontré que ce croquis donnait des indications fiables permettant à toute personne douée de bons sens de le retrouver, qu'il n'y a là-dedans aucune incohérence, aucune négligence de courbure qui ait le moindre sens.

Et bien, pour ce second croquis, je pense que n'importe quelle personne de bon sens comprendra que ce dessin à main levée est simplement donné pour qu'une personne lisant le compte rendu et se rendant sur les lieux y retrouve tout simplement les différents emplacements concernés.

Et que plus spécifiquement, ce croquis est là avec la seule ambition d'expliquer d'où venait le paysan que les enfants ont interpellé après leur observation alléguée, et à quel croisement ils se sont rencontrés, rien de plus!

Il est évident que l'ambition du dessinateur n'était absolument pas de donner là un relevé topographique, en respectant des "proportions" ou des distances, mais seulement des points de repère concernant la situation d'un épisode du récit des témoins!

Ce but est d'ailleurs parfaitement achevé, peut-être pas pour les auteurs "sceptiques", mais au moins pour moi:

Encore une fois, il n'y a là aucune "incohérence" de la moindre mesure.

Passons au croquis numéro 3 de la page 13:

Cette fois encore, il ne s'agit ni d'une carte routière ni d'un relevé topographique, mais de manière très évidente dans le rapport, d'un schéma réalisé pour que le lecteur comprenne la signification de points désignés A, B, C et E dans les estimations faites au théodolite par les témoins, séparément, de la taille de l'objet allégué.

Dans le rapport est par exemple donné une "distance C-E", ou une "distance A-B"; il est évident qu'un croquis explicatif de ce à quoi cela se rapporte était nécessaire, et c'est ce croquis qui est alors présenté.

Cette fois encore, il n'y a là nulle "incohérence", nul "rectification" à apporter en raison de la moindre courbure ou "virage net" de la route.

Voyons maintenant le schéma de la page 25:

A: [?] de trace (herbe jaunie) selon le gendarme (cercle de diamètre 4 à 5 m).
B: Position objet selon A.M. [le témoin fille] Diamètre de 3 mètres.
C: Position objet selon F. [le témoin garçon] Diamètre de 5 mètres.
D: Direction du Nord géographique.
E: Une échelle, 5 mètres entre les graduations.
F: Position donnée par A.M. [le témoin fille]
G: Position donnée par F. [le témoin garçon]
H: Muret de pierres sèches.
I: Haie

Il y a bien ce que l'on peut considérer comme une erreur sur ce schéma. Au paragraphe 7 du rapport se trouvent les données concernant les diamètres des trois cercles apparaissant sur le schéma, ce sont bien ces données qui sont indiquées sur le schéma, à savoir, une trace en cercle d'un diamètre de 4 à 5 mètres selon le gendarme, un objet d'une largeur de 3 mètres selon la fille, un objet d'une largeur de 5 mètres selon le garçon.

L'erreur que je vois est que le cercle A représentant la trace, avec un diamètre donné comme de 4 à 5 mètres, est dessiné plus grand que le cercle C de 5 mètres de diamètre représentant l'objet selon le garçon. En fait le diamètre dessiné pour la trace correspondrait à une trace de 9.70 mètres de diamètre.

Mais, ce qui est intéressant concernant cette erreur-là est que loin de "favoriser" l'affaire, elle introduit au contraire une différence qui n'avait pas lieu d'être, en somme, si l'on doit réfléchir aux conséquences de cette erreur de dessin, elle ne va pas dans le sens de la valorisation mais de la dévalorisation de l'affaire. Le dessin donne à penser que le diamètre de la boule selon le garçon est plus petit que le diamètre de la trace selon le gendarme, alors que ces deux diamètres sont justement bien plus concordants.

Le deuxième problème avec le cercle de la trace est que la distance de son centre par rapport au bord de la route parallèlement à la haie a une incertitude non négligeable puisque cette distance est de 20 à 30 mètres; il y a donc une incertitude de 10 mètres sur la situation de ce centre dans ce sens-là. La distance sur le schéma étant de 30 mètres, on en déduit que le dessinateur a choisi la valeur maximale. Il est clair que ce choix-là, non pas une erreur mais un choix arbitraire, va dans un sens "favorable au cas" puisqu'elle place la trace dans un meilleur alignement avec les situations pour l'objet; si le dessinateur l'avait placé 10 mètres plus près de la route en adoptant la valeur minimale, cet alignement serait amoindri.

On peut se demander quelle était l'intention de ce schéma. Il se trouve qu'il est le seul des quatre mis en cause à être "détaché" du corps du texte pour être en fin de rapport comme en annexe; son rôle n'est donc pas évident. Il semble toutefois qu'il était avant tout de représenter où se tenaient les témoins l'un par rapport à l'autre, puisque c'est là un élément non donné par les autres croquis. On constate certes que la route est tracée rectiligne, que la haie qui la traverse est tracée rectiligne alors qu'elle ne se prolonge pas en ligne droite ainsi de l'autre côté de la route. Doit-on en déduire que les mesures sont fausses? Je ne vois pas pourquoi, étant donné que les mesures ne sont jamais fait à partir d'aucun des schémas, mais faites sur le terrain et expliquées par les schémas et croquis. Ici encore, la courbure ou soi-disant "virage net" de la route, bien que non représenté sur le schéma, n'autorise en aucun cas à considérer la moindre mesure comme fausse. Et aucune mesure reportée sur ce schéma à l'exception de celle du diamètre de la trace n'est erronée. J'ai d'ailleurs l'impression d'être le seul à avoir constaté que le diamètre de la trace sur ce dessin est de 9.70 mètres alors qu'il aurait dû être de 5 mètres comme bien indiqué juste à côté - voilà pourtant cette fois une erreur qui, pour être assez triviale sur le fond une fois que l'on s'en rend compte, saute nettement aux yeux.

L'illusion de la courbure de la route.

Pour les auteurs, il y a là un "virage net". On peut se demander, lorsque l'on constate sur photo satellite qu'il y a plutôt ce que l'on devrait appeler "une légère courbure", d'où leur est venue cette idée de "virage net".

Je propose que ceci n'a été qu'un illusion qui est née de photos et dessins pris du sol.

Il n'est que de regarder la photographie de 1968 par l'enquêteur Claude de Saint-Etienne, reprise par les auteurs dans leur livre, utilisée pour bien des dessins relatifs aux lieux dans bien d'autres sources, pour comprendre qu'en effet, il y a une illusion de virage net causée par la perspective lorsque l'on est au sol sur la route en regardant dans la direction concernée:

Normalement, ce type d'illusion bien classique devrait être bien connue des ufologues.

Conclusion

On constate, en reprenant les affirmations des auteurs "sceptiques", listées en introduction et rappelées ici:

Cette argumentation "sceptique" est donc invalide.




Historique de ce document.

Version: Créé/changé par: Date: Description:
0.1 Patrick Gross 23 avril 2008 Création.
1.0 Patrick Gross 23 avril 2008 Première publication.
1.1 Patrick Gross 24 avril 2008 Sur le croquis 3, je me suis rendu compte que j'avais oublié de noter la légende du point "D", maintenant rajouté. Le manque de ce point n'avait cependant aucune incidence particulière concernant ce qui est traité ici.

Historique des réactions.

Date: De: Contenu: Réponse:
23 avril 2008 Première publication.
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Cette page a été mise à jour le 24 avril 2007.