L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Paris-Presse, Paris, France, page 5, le 19 octobre 1954.
Un théologien allemand, le professeur Philippe Dessauer, nous invite, dans le magazine catholique "Wort und Warheit", à ne pas tirer sur les pilotes de soucoupes volantes s'il nous arrive d'en rencontrer.
L'avertissement vient à son heure. Samedi, un cultivateur de l'Aisne, en panne sur la route, a essuyé deux coups de feu: en voyant les phares de la voiture un villageois l'avait prise pour une soucoupe volante et le conducteur pour un Martien. Il s'était muni d'un fusil de chasse et avait tiré...
Les soucoupes continuent leurs évolutions. Deux Toulonnais assurent qu'ils ont vu, près d'Hyères, un mystérieux engin dont ils ont dessiné un croquis. Des inspecteurs des Renseignements généraux se sont rendus sur le lieu de l'atterrissage et ont remarqué une circonférence à l'intérieur de laquelle l'herbe était brûlée.
Deux employés de l'aéroport d'Orly, MM. Raymond Castelle et Charles Sirets, ont affirmé aux services de police de l'Air, qu'ils avaient vu, dans la nuit de samedi à dimanche, vers 21 h. 30, une soucoupe volante traverser le ciel d'Orly d'est en ouest, "à l'allure d'un avion à réaction". Parvenu au-dessus de la commune de Paray-Vieille-Poste, c'est-à-dire en bordure de la piste ouest-est, le mystérieux engin, qui selon les témoins, se déplaçait à l'altitude de 300 mètres, s'immobilisa pendant une dizaine de secondes en tournant sur lui-même et émettant des rayons qui se reflétaient intensément au sol.
Notre collaborateur Paul Gérin a vu le même phénomène, à la même heure, à Moret-sur-Loing, soit à 40 kilomètres au sud d'Orly. C'était, nous dit-il, une vulgaire "étoile filante" d'un éclat exceptionnel, qui a traversé le ciel d'est en ouest, à une hauteur apparemment considérable, et qui a disparu à l'horizon.
Ce phénomène rare, mais non sans précédent a duré quelques secondes, a dû être vu de toute la région parisienne.
Quant aux Martiens, on en signale trois depuis quarante-huit heures. Deux femmes assurent qu'elles en ont rencontré un en Seine-et-Marne; mais d'après leur description (il était couvert de poils marron), il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'un banal orang-outang échappé d'une ménagerie. Un vétérinaire de la Seine-Inférieure, M. Robert, déclare qu'il en a vu un autre près de Dieppe.