L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Nord-Matin, édition d'Arras, Nord-Pas-de-Calais, France, page 6, le 6 novembre 1954.
Depuis quelques temps les apparitions de soucoupes, disques ou cigares lumineux avaient cessé dans le ciel picard. Leur absence n'aura pas été de bien longue durée puisqu'à nouveau on signale de récentes incursions de ces étranges appareils en différents points de la Somme. Deux séries de témoignages dignes d'attention viennent en effet d'être recueillis.
Les premiers émanent de M. Pierre Duval, bijoutier à Montdidier, de sa femme et de la grand'mère de celui-ci, Mme Delorme. Tous trois rentraient d'Amiens en auto, dans la nuit de mercredi à jeudi. Vers 23 h. 45, à environ 500 mètres de Moreuil, ils remarquèrent dans le ciel, à faible hauteur, une espèce de "toupie" orange absolument immobile. La toupie éclairait le ciel à peu près comme le fait le soleil au couchant.
M. Duval stoppa et mit ses phares en veilleuse. La "toupie" alors s'éloigna rapidement en direction d'Ailly-sur-Noye.
Après n'être plus devenue qu'un point rouge à l'horizon, l'engin revint à grande vitesse à peu près au même endroit qu'il avait quitté un instant auparavant, et un peu plus bas. Puis il disparut dans les profondeurs du ciel à une vitesse vertigineuse.
Tout cela avait duré une dizaine de minutes. Aussi M. Duval et les personnes qui l'accompagnaient ont pu observer la "toupie" tout à leur aise. Ils ne peuvent affirmer qu'il s'agit réellement d'un appareil mais certifient n'avoir pas été victimes d'une hallucination. Et tous trois déclarent que la vitesse de la "toupie" est certainement supérieure à celle des avions à réaction.
Mercredi soir également, un étrange phénomène a pu être longuement observé à Camon, commune de la banlieue d'Amiens.
Vers 21 h. 45, la réunion du conseil municipal venait de se terminer. Sortant sur le perron de la mairie, les assistants purent tous voir quatre boules rouges qui paraissaient "installées" dans le ciel, à une centaine de mètres de hauteur. Elles semblaient se trouver aux quatre coins d'un rectangle suspendu, les petits côtés en haut et en bas.
Jusque là immobiles, les "boules" se mirent à descendre lentement au-dessus du jardin du presbytère. C'est alors que les témoins remarquèrent une sorte de dôme blafard qui couvrait les feux rouges. Puis les deux feux inférieurs parurent se détacher et s'abaisser jusqu'à vouloir toucher le sol.
Il y avait cinq bonnes minutes que le "spectacle" durait lorsqu'un des témoins, M. Brunet, ancien maire de Camon, invita ses compagnons à foncer vers les feux rouges. On frappa à l'épicerie d'en face et le fils de l'épicier se précipita dans son jardin qui borde l'endroit où se trouvaient les feux. Le jeune homme grimpa sur le mur de clôture mais, à son arrivée les "feux" remontèrent de quelques mètres puis s'éloignèrent vers Amiens à l'horizontale et à une vitesse vertigineuse.
Vers 21 h. 40, un autre habitant de Camon, M. Barrelino, plâtrier, avait, lui aussi, vu les quatre boules rouges passer au-dessus des maisons, mais à ce moment, les boules, qui lui parurent avoir un mètre de diamètre, se trouvaient en file indienne.
La population de Camon est encore bouleversée par ces fort étranges apparitions.