L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Libre Artois, Arras, Pas-de-Calais, France, page 4, le 28 septembre 1954.
Voir le dossier du cas.
Les révélations de M. Marius Dewilde de Quarouble, lequel, il y a quelques jours, a prétendu avoir été frôlé par les deux passagers d'une soucoupe volante ont fait, de la modeste bourgade du Valenciennois, le lieu de rendez-vous de tous les journalistes de France et de Navarre. Depuis deux semaines, M. Dewilde, Mme Dewilde plutôt, a reçu dans son humble maisonnette du passage à niveau 79 plus de visiteurs que le président du Conseil lui-même.
Les "Martiens de Quarouble" comme a titré un de nos confrères à sensation, ont amené chez M. Dewilde les représentants de la presse écrite et de la presse filmée. Reporters, photographes, cinéastes, etc... ont interrogé leur hôte de toutes les façons possibles, cherchant dans son récit la faille qui eût plus le confondre. Peine perdue, M. Dewilde a une version des faits qui, depuis quinze jours n'a pas variée d'un pouce.
Ceux qui, dans le village même et aux alentours, avaient colporté le bruit selon lequel M. Dewilde ne serait qu'un visionnaire, un hurluberlu, voire un halluciné, n'ont qu'à bien se tenir. M. Dewilde est allé au commissariat de police d'Onnaing avec l'intention de déposer à leur encontre, une plainte pour diffamation en bonne et due forme. M. Dewilde, pris pour un imposteur par une partie de ses concitoyens, a eu une autre mésaventure. Locataire d'une maison appartenant à la S.N.C.F., il s'est vu signifier, il y a quelques jours, d'avoir à quitter les lieux dans le plus brefs délais. Motif: n'appartient pas à la S.N.C.F.
Pour vivre heureux, vivons cachés, a dit la Fontaine. La formule a du bon.
Ceux qui avaient pu croire M. Dewilde intéressé devront abandonner ce préjugé défavorable: la soucoupe de Quarouble lui coûte cher. Il n'a pas fini de payer l'addition. C'est un argument en faveur de son témoignage.