L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Nouveau Nord Maritime, France, page 9, le 6 octobre 1954.
Voir le dossier sur ce cas.
Bientôt l'on dira sans doute: "Une soucoupe"? Il n'y a pas de quoi en faire un plat!" Le fait est que nos confrères de France et de Navarre, relatent maintenant, par dizaines, des histoires de soucoupes volantes. Le chose n'est plus à mettre en doute bien qu'il faille, en décortiquant les récits qui sont publiés, faire la part belle de l'éxagération ou de la malice de certains, de la déformation que subissent les faits, de la psychose qui se crée et qui n'est pas sans influencer les cerveaux faibles et les imaginations survoltées.
Les plus sceptiques concèdent quand même "qu'il y a quelque chose" et la crainte s'empare des "âmes simples", surtout depuis que les Disciples du Christ de Montfavet ont annoncé - pour se venger sans doute d'une opinion publique qui ne leur est pas favorable - que l'invasion des soucoupes volantes "préludait à la fin du monde..." Brrr!...
Pour notre part, méprisant ces méchants prophètes, distributeurs de malédictions, nous préférons délaisser le côté "signification et origine" de la chose et, nous complaisant dans le troublant mystère qui enveloppe l'apparition et les évolutions de ces engins, continuer à "chasser" la soucoupe...
Grande était notre émotion lorsqu'il y a quelques jours, nous allions interroger, du côté de Malo-Terminus, des personnes qui "avaient vu quelque chose"; grande aussi fut notre déception.
Mais cette fois nous la tenons notre soucoupe, un témoignage certain, sans fissure, ni assaisonnement, un fait dont nous acceptons d'emblée la garantie.
Il ne s'agit point ici de quelconques "mousquetaires", mais d'un honorable dunkerquois, directeur d'un important négoce, qui était accompagné du chauffeur de l'établissement, sportif notoire, et de leurs dames. Ces quatre personnes roulaient en voiture - une 15 CV - venant de dunkerque par la route de Furnes et se dirigeant vers Bray-Dunes, après avoir franchi le pont donnant accès vers cette commune.
Ceci se passait le dimanche 26 Septembre et il était environ 17 h. 45; l'air était tiède et les quatre occupants de la voiture, dont les glaces étaient baissées, goûtaient la douceur d'une belle fin d'après-midi. Soudain, alors qu'il se penchait par la portière, M. X... aperçut, très haut dans le ciel, et presque à la verticale, au-dessus de l'endroit où ils se trouvaient, un disque...
Notre concitoyen - qui préfère garder l'anonymat non parce qu'il craint qu'on le raille et mette en doute un fait dont il est trop certain, mais parce qu'il ne tient guère à être "rasé" par les curieux - prévint son voisin, le conducteur, qui arrêta la voiture. Les quatre personnes sortirent de l'automobile et purent, pendant quelques instants encore, vérifier le fait: le disque qui brillait d'un éclat métallique très prononcé, comme s'il s'agissait d'aluminium poli - et alors le temps n'était pas du tout ensoleillé - avait le diamètre apparent d'une assiette à dessert.
Il semblait immobile ou tout au moins ne marquait aucun déplacement latéral. Et puis la soucoupe prit un rapide et vertical mouvement ascensionnel, monta, monta, et disparut comme absorbée par le ciel... entre l'instant où M. X... avait aperçu l'engin, et celui où le disque avait disparu, il s'était écoulé environ une minute. Aucun bruit n'avait été perçu, aucune fumée, aucune lueur d'échappement n'était apparue...
Les quatre personnes avaient nettement suivi le phénomène et le chauffeur affirmait même avoir vu deux soucoupes...
Mais nous nous en tiendrons surtout au récit que nous a fait notre interlocuteur, homme positif, que sa profession et ses responsabilité inclinent peu vers les romans d'anticipation, et qui s'intéresse davantage aux chiffres et aux bilans d'affaires qu'au problème des relations interplanétaires. Modernisant une formule courante de suprême indifférence, il pourrait affirmer: "Je m'en bat l'atome..."
Mais c'est un sage qui consacre à chaque chose, le temps et l'intérêt qui conviennent, et qui, après nous avoir fait, avec concision, le récit de ce qu'il sera maintenant difficile d'appeler - une aventure - retourna à son travail, sans entamer de controverse.
***
En tout état de cause, voilà les dunkerquois consolés; leur ciel n'est pas considéré comme tabou par les pilotes de soucoupes volantes - qu'ils soient terriens, martiens, lunatiques ou uranides -; ils y sont venus, ils y viennent sans doute plus fréquemment qu'on ne le pense, et il n'est pas défendu d'espérer qu'un jour quelqu'un verra se poser non loin de lui (en général ces faits se passent à la campagne) la fameuse "chose" en forme de meule, surmontée d'un petit dôme, et dont sortira un être vêtu d'un scaphandre...
Las! ... tous ceux qui ont vu jusqu'ici les soucoupes au sol, ont été si terrorisés qu'ils n'ont pu se résoudre à approcher des engins et à essayer d'y pénétrer ou de maîtriser les êtres qui en étaient sortis.
L'intérêt est un stimulant beaucoup plus puissant que la curiosité ou le simple goût de l'aventure; en promettant une prime substantielle à la première personne qui réussira à arracher un témoignage tangible et matériel à une soucoupe ou à l'un de ses occupants, le Ministère de la Défense nationale obtiendrait un résultat...
"Qui apportera le premier "morceau de soucoupe" ou le premier casque d'un pilote de cigare volant...?"
Mais beaucoup auraient du mal à vaincre la paralysante frayeur d'être emmené dans l'espace pour un voyage qui n'aurait pas de fin...
Couros
Un mineur en retraite
du Pas-de-Calais
fabriquait toutes
sortes d'engins