L'article ci-dessous est paru dans le quotidien régional Le Courrier Picard, France, page 3, le 5 novembre 1954.
Au dossier des "soucoupes", nous versons aujourd'hui trois témoignages qui ne sauraient être entachés d'exagération ou de fantaisie. Ils émanent de M. Pierre Duval, bijoutier à Montdidier, de son épouse et de la grand-mère de celle-ci, Mme Delorme. Nos concitoyens rentraient d'Amiens, en voiture, dans la nuit de mercredi à jeudi. Il était 23 h. 15 lorsque, à quelques 300 mètres de Moreuil, ils aperçurent, dans le ciel, à faible altitude, une sorte de "toupie" orange, rigoureusement immobile.
La chose éclairait le ciel un peu à la manière du soleil à son coucher. M. Duval stoppa et mit ses phares en veilleuse. La "toupie" s'éloigna alors rapidement dans la direction d'Ailly-sur-Noye. Elle ne fut bientôt plus qu'un point, semblable à un feu rouge, et revint à très vive allure, sensiblement à l'endroit qu'elle avait quitté, et plus bas encore, semble-t-il. Puis elle glissa à une vitesse vertigineuse pour se perdre à l'horizon.
Le phénomène avait duré dix minutes. M. Duval ne peut affirmer qu'il s'agissait d'un engin, mais il est certain, tout comme sa femme, de ne pas avoir été victime d'une hallucination. Quant à Mme Delorme, elle reconnait avoir été vivement impressionnée, surtout lorsque la "toupie" revint vers l'auto.
Aucun des trois témoins n'évalue la grosseur de la masse orangée dont les contours n'étaient pas nets, mais tous trois sont d'accord pour déclarer que la vitesse de propulsion dépasse de très loin celle des avions à réaction.
La "soucoupe" - il faut bien lui donner un nom - a évolué dans la région limitée par Rouvrel Sains-en-Amiénois, Estrées-sur-Noye et Guyencourt, nous a dit M. Duval, carte routière en mains.
Il est possible que d'autres automobilistes aient rencontré la mystérieuse toupie volante.
On nous signalait hier soir que deux habitants de Villers-Tournelle avaient vu eux aussi, hier matin, un engin lumineux.
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Hier, vers 16 h. 50, neuf ouvriers de la firme Galland, route de Rouen à Amiens, aperçurent, très haut dans le ciel, un "objet" rond et lumineux qui se déplaçait d'Est en Ouest.
Le mystérieux engin stoppa pendant quelques instants et reprit sa course pour disparaître à l'horizon.
Voici, d'autre part, une série de témoignages dignes de foi qui bouleversent actuellement toute la petite cité de Camon.
Il y avait mercredi soir à la mairie de la commune réunion du conseil Municipal qui devait examiner la multiplicité rituelle des réclamations d'impôts.
C'est vers 21 h. 45 que cette réunion prit fin. Or, lorsque les assistants se retrouvèrent sur le perron de la mairie, ils virent tous, sans exception, le phénomène suivant:
Quatre boules rouges, veinées comme des agathes, étaient "installées" dans le ciel à quelques cent mètres de hauteur. Elles semblaient désigner les quatre coins d'un rectangle suspendu, les petits côtés en haut et en bas.
Tout d'abord immobilisés, les boules se mirent à descendre lentement au-dessus du jardin du presbytère. A ce moment certains des témoins virent sous le reflet de la lune un dôme blafard qui couvrait les feux rouges. Puis les deux feux inférieurs, restant à égale distance l'un de l'autre semblèrent se détacher et s'abaisser davantage vers le sol dont elles parurent tâter le relief.
La manoeuvre durait depuis cinq minutes quand un des témoins invita les autres à "foncer" vers l'endroit des feux rouges. Ce témoin était M. Brunel, ancien maire de Camon, qui était en compagnie du maire actuel, M. Garçon, de MM. Masse, adjoint, de M. Pertuisot, garde-champêtre, et de MM. Blanquart et Lottin, répartiteurs.
M. Brunel frappa à l'huis de l'épicerie d'en face et le fils du commerçant se précipita dans son jardin qui borde l'endroit où les feux opéraient.
Grimpant sur les murs de clôture il vit à son tour les feux rouges qui, à son arrivée, remontèrent de quelques mètres et s'enfuirent à l'horizontale en direction d'Amiens, à une vitesse vertigineuse telle qu'il leur fallut quelques secondes à peine pour disparaître.
A 21 h. 40, M. Batellino, plâtrier, qui demeure à côté de la Mairie, avait de son côté vu les quatre globes rouges passer au-dessus d'une maison voisine. Mais à ce moment, les boules lumineuses qui pouvaient avoir un mètre cinquante de diamètre à la distance difficilement appréciable où elles étaient vues, se trouvaient à la queue-leu-leu.
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Un instituteur du canton de Nesle est venu faire part, hier après-midi, à notre bureau de Péronne, d'un étrange phénomène qu'il a constaté, de même que son épouse et sa fille, qui l'accompagnaient en voiture, dimanche, vers 19 h. 55, à la sortie de Péronne.
Alors qu'il allait atteindre Nesle, il vit arriver le la direction de Barleux, un corps de couleur orange ayant la forme d'un croissant. Celui-ci n'était pas à haute altitude et l'automobiliste estime à 500 mètres la distance qui l'en séparait. Cette apparition dura tout au plus une minute, puis soudainement le corps en question bascula et progressivement les deux extrémités se rapprochèrent pour faire finalement un espèce de cône.
Ce phénomène, qui se déplaçait de droite à gauche, s'immobilisa au-dessus de la route nationale, puis repartit très vite en prenant une grande hauteur, en direction d'Amiens. C'est-à-dire, selon le témoin, dans la direction opposée à celle suivie précédemment.
L'importance de la masse illuminée était telle et si rapprochée qu'elle ne pouvait être confondue. Notre informateur, qui a d'ailleurs effectué son service militaire dans la météo, ne peut apporter d'autre précision, mais il pense qu'il n'a pas dû être le seul à avoir remarqué ce phénomène.