L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Montagne, France, pages 1 et 8, le 15 septembre 1954.
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(De notre envoyé spécial)
LES soucoupes volantes! Depuis longtemps déjà, l'existence de ces mystérieux engins a fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques et a appelé les commentaires les plus variés, sans qu'il soit possible de déterminer si ces monstres d'un autre monde étaient nés dans l'imagination de gens crédules ou trop impressionnables ou si, au contraire, il fallait se rendre à l'évidence et croire aux incursions sur notre planète d'êtres étranges et fugitifs venus d'on ne sait où.
Or voici que, coup sur coup deux témoignages particulièrement troublants viennent s'inscrire dans ce débat l'éclairant d'une lumière qui peut-être bientôt sera l'aube de la vérité. En effet, après un ouvrier de Valenciennes, un cultivateur corrézien vient affirmer qu'il a vu une soucoupe volante, mais encore a fait la description de son passager.
(SUITE EN 8e PAGE)
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(Suite de la première page)
Mourieras, modeste hameau caché dans les pittoresques vallonnements qui indiquent les contreforts du plateau de Millevaches vient d'un coup de connaître la célébrité à la suite de l'incroyable aventure vécue par l'un de ses habitants.
M. Antoine Mazaud est un robuste montagnard de haute stature, qui ignorait la peur jusqu'au soir où il rencontra, dans un chemin de terre, au milieu des bruyères et des hautes fougères, "l'homme de l'espace."
Voici comment il en a narré cette extraordinaire histoire:
"Il était 18 h. vendredi soir, lorsque le quittai le champ où j'avais travaillé toute la journée. Je m'attardais quelque peu à lier de l'avoine et je me décidais enfin à rentrer a la maison.
"Un voisin, en compagnie de son fils, me croisa sur le chemin du retour. Nous avons échangé quelques mots, puis je m'engageai dans le raccourci qui, à travers le plateau, mène à ma petite ferme.
Après m'être arrêté quelques instants pour rouler une cigarette, je pressai le pas. La nuit était tombée et je craignais d'être en retard. Tout d'un coup, alors que je contournai un buisson, je me heurtai à un inconnu dont je n'avais pas soupçonné la présence. Il n'était qu'à quelques mètres de mol. Je le dévisageai mais l'obscurité ne me permettait pas de distinguer ses traits. La peur s'empara de mot et me paralysa. Je serrai plus fortement le manche de ma fourche. J'étais prêt à m'en servir, car cette rencontre, la nuit sur ce plateau désolé, m'inspirait une terreur que je n'arrivais pas à réprimer.
[Légende photo:] M. Mazaud explique à notre collaborateur les circonstances de son étrange rencontre.
J'ai eu peur
"Mais le mystérieux inconnu ne semblait pas manifester d'intentions hostiles. Il se contentait de rester à l'endroit où il m'était apparu, balançant curieusement sa tète et son corps sans dire un mot, Il portait une coiffure assez singulière. Elle ressemblait à un bonnet de collant de couleur sombre. Ses vêtements étaient également de teinte foncée.
"Que me voulait-il? Je n'osais faire un mouvement de peur d'attirer sa colère. C'est alors qu'il me tendit la main en continuant son étrange mimique.
"Ne sachant trop que faire, machinalement, je lui tendis aussi la main. Il saisit mes doigts et m'attira à lui pour m'embrasser.
"Mon émotion et ma surprise allaient en s'accentuant. Puis subitement il partit tranquillement à travers champs.
Un bruissement léger
"Je me h&aacirc;tai de reprendre ma route, car je craignais une nouvelle rencontre de ce genre qui peut-être aurait été moins pacifique.
"J'avais fait une vingtaine de mètres lorsqu'un bruissement léger vint à mes oreilles. Me retournant j'aperçus à ce moment un engin de forme allongée qui planait comme un oiseau très près sol, ressemblant à un long cigare de quatre à cinq mètres. Sa couleur rappelait celle du zinc.
Il passa sous les fils électriques et disparut silencieusement dans la nuit.
"Son départ dissipa en moi toute crainte et je regagnai ma demeure en songeant au mystérieux pilote et à son curieux appareil. Je n'osai conter l'aventure à ma femme, craignant que si l'affaire était connue on rirait de moi. Finalement, je n'y tins plus. Le secret était trop lourd pour moi et je me décidai à le lui confier. Vous jugez de son étonnement. Elle m'écoutait, Je m'en apercevais, sans grande conviction.
"C'est peut-être tes yeux qui étaient fatigués, me dit-elle. Tu a cru voir quelque chose qui n'existait pas réellement.
"J'allais à l'écurie soigner les bêtes et pendant que je faisais mon travail ma femme ne cessait de m'observer, cherchant en moi une attitude, un comportement, inaccoutumés. Mais devant mon air naturel, elle ne tarda pas à ajouter foi à mon récit.
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[Légende photo:] Conduits par M. Mazaud, les gendarmes examinent le terrain sur lequel s'est posé le cigare volant.
La rumeur publique
Elle se confia aux voisins, et tout le village connut la nouvelle. La rumeur publique alerta la gendarmerie qui ouvrit une enquête.
j'étais sûr que l'inconnu reviendrait sur le plateau des Millevaches, dit M. Mazaud, en terminant [... illisible...] Puis se ravisant, il ajoute "Mais je n'irais pas tout seule, je demanderais des amis de m'accompagner".
[... illisible...] journalistes à celui qui avait serré la main de "l'homme de l'espace."
[...] commandant la brigade de Gendarmerie de Bugeat, et l'inspecteur Bernard des Renseignements Généraux de Tulle, s'étaient déplacés pour recueillir de nouveaux renseignements et chercher de précieux indices.
Cet interrogatoire bienveillant se déroula dans la cuisine de M. Mazaud, qui répéta, sans ajouter d'autres détails, ses précédentes déclarations.
Il renouvela toutes ses affirmations, insistant sur la véracité de ses dires:
"Je l'ai vu comme je vous vois... Il portait un bonnet... Il m'a tendu la main... Il m'a embrassé."
Malgré l'invraisemblance de cette rencontre nocturne, les enquêteurs, ébranlés par les arguments et les paroles persuasives de M. Mazaud, n'ont, pour l'instant, aucune raison de les démentir.
J'ai demandé leurs impressions à quelques personnes de l'entourage de M. Mazaud.
Ce n'est pas une hallucination
[...] prétend [...] le jouet d'un hallucination et que son aventure [...]que. D'ailleurs M. Mazaud jouit de la considération générale. Il passe pour un homme intelligent, bien équilibré et très [...]. Lors des élections municipales il avait été pressenti pour figurer sur une liste de candidats. En compagnie des enquêteurs de M. Mazaud et, je me suis rendu au plateau des "Piloux", théâtre de la mystérieuse apparition, une terre aride est désolée. [...] genets, [épineux et] Au milieu [...] un champ de blé [...] [...] un terrain rendu fertile grâce à la ténacité de courageux cultivateurs comme M. Mazaud [...], viennent apporter une note claire dans ces sites [...]. C'est à l'angle du champ de blé noir que M. Mazaud a rencontré l'inconnu. 11 montre du doigt l'endroit où il l'a rencontré et indique la direction prise par "l'engin qui planait comme un oiseau".
De tout cela il ne reste aucune trace. Tout s'est évanoui. Il y a bien une tache d'huile qui ternit l'herbe verte, mais elle a été faite tout simplement par une moissonneuse qui avait séjourné là pendant quelques jours.
Le champ du "Piloux" est devenu un endroit très fréquenté. Tous les gens du village y sont venus, et M. Mazaud raconte à chacun d'eux sa mémorable aventure.
Peut-être par une nuit sans lune, quand le vent hurlera dans les grands bois de pin, "l'homme de l'espace" viendra serrer la main à un autre habitant de Mourieras.
Jacques DHERMAIN.