L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Aisne Nouvelle, France, page 1, le 9 octobre 1954.
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Les "soucoupes" ou les "cigares" volants sont de plus en plus à l'ordre du jour (ou plutôt de la nuit). Le nombre des "témoins" de leurs évolutions ou de leurs atterrissages de cesse de croître, dans toutes les régions de France. A Morcourt, l'autre soir, certains croyaient... Troublés par ces affirmations, en dépit des farces inventées par quelques drôles, nous avons demandé leur opinion sur ce point à des spécialistes de l'observation du ciel, les météos de Roupy. Voici ce qui nous sont prudemment déclaré:
Il est de bon ton, depuis quelque temps, de pouvoir dire qu'on a vu un engin bizarre dans le ciel, et bientôt sans doute, celui qui n'en aura pas observé sera lui-même classé parmi les phénomènes! Comme nous avons bien peur de faire partie de cette catégorie d'individus, nous allons vous parler des fausses "soucoupes" observées dans la région.
Nous ne voulons pas nier formellement l'existence de tout engin, car il semble y avoir des observations irréfutables; mais beaucoup de gens se figurent assister à un phénomène mystérieux, alors qu'il s'agit de quelque chose de tout à fait ordinaire.
C'est ainsi que fréquemment lorsque nous effectuons un sondage du nuit, les rares passants qui aperçoivent le lampion muni d'une de bougie qui se balance au bout d'un ballon, s'arrêtent, crient au miracle, croyant avoir affaire à un engin extra-terrestre.
Il y a presque 15 ans, ces mêmes ballons étaient, pour les gens atteints de l'espionnite, gonflés à l'ypérite, et l'un de nous eut des ennuis à Orléansville, parce que l'express Alger-Oran avait renversé la vapeur à la vue d'un de ces ballons.
D'autre fois, nous sommes appelés la nuit par des noctambules qui voient quelque chose... Souvent, c'est la planète Mars dont l'éclat rouge-orange tranche avec les autres astres, ou plus simplement, un avion et ses feux de position.
Quant au phénomène observé à Morcourt, mercredi dernier au soir, c'est un parasélène.
Le parasélène est une tache lumineuse, aux couleurs de l'arc-en-ciel, le rouge et le violet étant les plus visibles, qui se trouvent approximativement à 22° à droite et à gauche de la lune. Souvent, une seule de ces taches est visible. Le parasélène est parfois prolongé, par le bas, par une sorte de queue, appelée arc oblique de Lowitz, qui est alors mobile et fugace. Le même phénomène se produit avec le soleil et porte alors le nom de parhélie.
(SUITE EN 7e PAGE)
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(Suite de la 1re page)
Ce phénomène se rattache au halo, grand cercle lumineux qu'on observe fréquemment autour de la lune et du soleil, et à la même cause. Tous ces phénomènes lumineux sont dus à la décomposition de la lumière émise ou réfléchie par l'astre, lorsqu'elle traverse une couche de nuages très élevée, appelée cirrostratus et formée des cristaux de glace. L'eau solidifiée fait fonction de prisme, et suivant la forme et l'orientation des cristaux, la nature des phénomènes varie.
Les personnes non averties n'observent ces phénomènes que la nuit, parce que le jour, ils se sont masquées par l'éclat du soleil, bien qu'il soit plus nets. La nappe du nuageuse qui provoque cette réfraction de la lumière est très mince, parfois invisible, et l'apparition de l'un de ces phénomènes permet justement aux météorologistes de l'identifier.
Nous ajouterons que ces phénomènes lumineux sont souvent des signes avant-coureurs de pluie, car les nuages qui provoquent sont presque toujours à l'avant d'une perturbation.