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Les OVNIS dans la presse quotidienne:

Soucoupes volantes, 1952:

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Strasbourg, France, page 5, le 14 mai 1952.

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FAUT-IL EN SOURIRE OU S'INQUIETER?

Les soucoupes volantes sont entrées de nouveau dans l'actualité

Les soucoupes volantes, un moment tombées dans l'oubli, font de nouveau parler d'elles. Une étude assez sérieuse de la question a été publiée par le magazine américain "Life". Mieux encore: l'aviation des Etats-unis, qui avait paru jusque là traiter par le mépris les propos des uns et des autres est intervenue officiellement pour inviter tous les témoins de apparition mystérieuse dans le ciel à collaborer au dossier qu'elle se propose elle-même de tenir et de dépouiller. Enfin tout récemment un reporter est parvenu à prendre cinq photos d'un mystérieux engin au-dessus de Rio de Janeiro.

Soucoupes ou cigares?

Quelle réalité recouvre la notion de "soucoupe volante", et comment expliquer la faveur même de ce nom de soucoupe, qui laisse entendre que les objets en cause ont une forme, voire une dimension, bien définie? Si l'on passe en revue les récits de ceux des observateurs dont le sérieux et la bonne foi ne peuvent être mis en doute - il y a parmi eux des médecins, des ingénieurs, des savants - on constate qu'aucun d'eux n'ont fait état d'une forme qui soit précisément celle d'une soucoupe plutôt que d'une assiette ou d'un simple disque. Beaucoup parlent de "boules", d'autres de "lentilles", d'autres encore de "cigares", et il est certain que les observations ne concernaient pas toutes des objets ou des phénomènes de même forme. D'autre part, aucun des objets désignés ainsi n'a jamais été capturé ou retrouvé au sol, ou immobilisé d'une manière quelconque; il s'agissait chaque fois d'observations fugitives, auquel rien ne permet de s'attendre à l'instant d'avant, et qui laissent la plus grande incertitude quant à la distance, à la dimension, et à la vitesse réelle de déplacement des phénomènes.

Il est facile de se rendre compte que pour un observateur unique, et qui ne pourrait tenir compte que des impressions visuelles, il ne saurait y avoir de différence entre un engin défilant à une certaine vitesse et un engin deux fois plus grand, passant de fois plus loin et à une vitesse double.

Il est tout à fait certain qu'il est arrivé à des observateurs honnêtes, mais peu avertis, de rapporter à ce qu'ils avaient vu ou entendu dire sur les "soucoupes volantes", des phénomènes naturels dont ils ont été témoins accidentellement. Quelques-uns de ces phénomènes, en particulier ceux qui sont liés à la présence d'électricité dans l'atmosphère - tels qu'orages, éclair "de chaleur", feu Saint-Elme - peuvent se présenter sous des formes insolites, qui peuvent nous faire douter de leur nature, et parfois même de nos propres sens.

L'auteur de ces lignes se rappelle avoir aperçu lui-même une nuit, alors qu'il avait une quinzaine d'années, en compagnie d'un camarade, au large de la plage de Nice, une sorte de globe de feu, d'une dimension apparente double de celle de la lune, mais incomparablement plus lumineux que celle-ci; l'apparition a parcouru en une seconde environ, une immense trajectoire verticale comme pour tomber dans la mer, le tout sans aucun bruit, et a plongé les deux jeunes gens dans un saisissement muet, suivi de l'échange de leurs impressions parfaitement concordantes.

Il importe surtout d'éliminer des récits ce qu'ils peuvent contenir de trop affirmatif quant aux grandeurs, vitesses, dimensions, durées, pour lesquels l'erreur du simple quadruple, en toute bonne foi, est possible même de la part d'une personne exercée à l'observation. La brièveté des phénomènes, et leur caractère complètement inattendu, ne fait qu'amplifier de telles erreurs. En outre il convient d'accueillir avec une extrême prudence ces affirmations qui impliquent que l'engin aperçu est "certainement guidé". Certains phénomènes naturels se déplacent en fait "au hasard", mais ce hasard peut prendre une apparence maligne. On a vu ainsi, en Amérique Centrale, des tornades parcourir des trajectoires sinueuses, parfaitement naturelles, mais qui pouvaient faire croire qu'une volonté destructrice les dirigeait sur des centres urbains pour les dévaster.

Il ne s'agit donc ni de rejeter inconsidérément tous les témoignages, ni de les accepter tous pour argent comptant; au surplus, pour le profane, le problème se présente d'une manière plus complexe encore que pour le savant, puisque ses sources à renseignements sont rarement directes et qu'il doit apprécier en outre l'honnêteté et le sérieux de ses informateurs.

La "station extérieure"

Que sait-on à coup sûr, en fin de compte? D'une part que les Américains - et peut-être aussi les Russes - consacrent des efforts considérables aux recherches sur des engins nouveaux, ultra-secrets, dont la particularité commune semble être la propulsion par fusée, aujourd'hui chimique, demain nucléaire. Il n'est pas exclu, dans l'état actuel de la technique, à côté de la forme classique du projectile tels que le V 2, on cherche à mettre au point des engins en forme de disques ou de lentilles, dont le mouvement se composerait d'une rotation vertigineusement rapide autour de leur axe et d'une translation qu'il serait ainsi plus facile de contrôler en vue d'une mission particulière. Le problème se rattache, on le sait, à celui de la construction d'une "station extérieure", sorte de satellite artificiel de la Terre, qui tournerait indéfiniment autour de notre planète en une heure environ, à une distance de quelques centaines de kilomètres. Ce satellite, conçu pour être ultérieurement habitable, pendant quelques semaines, assurerait à la puissance qui le réaliserait des possibilités économiques et militaires indéfinies, grâce notamment à l'utilisation de l'énergie cosmique, presque entièrement absorbée par l'atmosphère terrestre.

Les récentes apparitions de "soucoupes volantes" sont-elles liées à des préparatifs de cette nature? On comprend que les démentis officiels à ce sujet ne puisse être regardé comme absolument décisif. Cependant, parmi les causes probables des phénomènes observés, il faut toujours tenir compte d'accidents atmosphériques ou météorique possible, auquels une imagination surexcitée a vite fait de prêter une signification militaire.

Des voyageurs d'un autre monde

On a enfin parlé de "causes extraterrestres". Pris au pied de la lettre, une telle explication n'a rien de surprenant a priori, si l'on songe que la lumière du jour est elle-même d'origine extraterrestre. Mais certains sont allés plus loin, parfois avec tout le poids d'une renommée technique: ils se sont plu à imaginer des engins conçus et réalisés sur d'autres planètes, voir hors du système solaire, engins habités et guidés par des êtres doués d'intelligence et de volonté, et qui inspecteraient la terre avec une curiosité méfiante ou agressive. Nous avons tous lu, dans Jules Vernes ou H.G. Wells, des descriptions d'une fantaisie charmante ou terrifiante, qui nous présentaient de tels êtres avec des particularités arbitraires: rien ne peut limiter l'imagination dans ce domaine.

Peut-il s'agir d'êtres "vivants", d'une vie toute différente de la nôtre, susceptible de se développer dans une toute autre gamme d'ambiances matérielles et en particulier de températures, mais doués comme nous d'une conscience et d'une volonté? Rien n'autorise aujourd'hui une telle hypothèse, mais rien n'autorise non plus à la rejeter, à priori. Il est même à craindre qu'en cette matière nous ne soyons encore condamnés à des siècles de doute. La seule chose est sûre, c'est qu'il ne saurait être question d'hommes semblables à nous, car ils auraient alors notre vanité et ne manqueraient pas de se manifester d'une manière plus directe.

Germain LIEVRE

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Cette page a été mise à jour le 14 juillet 2025.