L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Dépêche du Midi, France, page 4, le 14 octobre 1954.
Dans l'incroyable sarabande que chaque jour (ou chaque nuit) soucoupes et cigares et engins de toutes sortes mènent dans le ciel de notre planète, la Corrèze ne s'est pas, jusqu'ici, taillé la part du lion.
Mais je suis tenté d'écrire que si nous n'avons pas eu la quantité par contre nous avons eu la qualité.
J'entends par là que les quelques observations faites dans notre région l'ont été par des gens sérieux dont on ne peut mettre en doute la bonne foi ni le jugement.
M. Mazaud de Bugeat s'est taillé une solide réputation non parce qu'il fut le premier à apercevoir le "cigare volant" avant même les constations faites dans le ciel de Rome, mais aussi parce que sa rencontre d'un curieux personnage, que l'on suppose être le pilote ou le passager du mystérieux engin, un personnage du type le plus "terrestre" qui soit contrairement à ce qu'écrivent certains avec un peu trop de fantaisie.
Plusieurs semaines après d'autres témoins tout aussi sérieux que M. Mazaud apercevaient dans le ciel entre Forgès et Saint-Chamont un autre cigare volant qui évoluait un peu à la façon d'un aéronef et qui piqua soudain à la verticale.
Mais voilà qu'à ces deux observations sérieuses viennent s'ajouter une troisième observée par un fonctionnaire qui tient à garder l'anonymat. Je le comprend un peu.
"Samedi, m'a-t-il dit, je roulais en voiture sur la route d'Egletons à Lapleau en compagnie de ma femme, profitant d'une belle matinée nous allions vers les bois voisins chercher des champignon. Il pouvait être 16 h. 15 et nous étions arrivés au lieu dit "La Cloche". Soudain, j'aperçus dans le ciel un engin allongé et très renflé au centre, lançant vers le sol des éclats métalliques. L'appareil descendait graduellement puis il disparut soudain derrière la colline boisée dans la direction sud-est. Parvenu sur une crête je scrutait le ciel mais je m'aperçus que l'engin mystérieux avait disparu."
Mon informateur est formel, il a bien observé cet extraordinaire vaisseau aérien; il ne s'agissait pas d'un avion, tout au mois pas d'un avion de type connu. Il n'y avait pas de [?]. Il appartient donc à la catégorie des cigares volants.
Dans la catégorie "soucoupes volantes", l'observation la plus sérieuse semble être celle de M. Besse que nous avons rapporté dans le détail. Il a pu observer l'engin à l'aide de jumelles. D'autres faits troublants ont été constatés. Mais ils n'ont pas la précision des observations de M. Besse.
C'est ainsi qu'à Puy-de-Noix, commune de Sainte-Fortunade sur la route de Tulle à Beaulieu plusieurs personnes ont observé un phénomène à leurs yeux inexplicable.
C'est M. Sol qui donna "l'alarme". Au moment où il entrait chez lui, de son perron d'où l'on découvre un vaste [hameau?], il aperçut à la hauteur d'une crête lointaine, en direction de Falazinges une boule lumineuse qui se déplaçait en changeant d'intensité. M. Sol appela son fils. M. Lherbe, un voisin fut invité lui aussi à venir observer la boule lumineuse, elle se déplaçait irrégulièrement, à un moment il sembla qu'elle voulut se diriger vers le village de Puy-de-Noix, mais elle revint vers Falazinges. La nuit était noire, on envisage donc plusieurs explications, un phare d'automobile, un phare de tracteur effectuant ses labours nocturnes. Mais on fut bien obligé de consentir qu'il ne pouvait s'agir d'un phare puisqu'on n'apercevait pas sur le terrain le pinceau lumineux.
Au village de Puy-de-Noix on s'interroge encore.
Telles sont parmi les différentes observations faites en Corrèze et parvenues à notre connaissance celles qui nous paraissent les plus sérieuses. Elles sont troublantes mais elles n'apportent pas, hélas, le mot de l'énigme. -- V. A.