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Les histoires du Mothman à Point Pleasant, 1966: faits et fiction

Lors d'une discussion, un participant m'a écrit que John Keel a donné des éléments pour montrer que ceux désignés comme extraterrestres ne seraient que de faux extraterrestres fabriqués par "une intelligence," non spécifiée.

Je cite John Keel, qui présente lui-même mieux son idée maîtresse:

"J'ai abandonné l'hypothèse extraterrestre en 1967 quand mes propres investigations sur le terrain ont révélé un chevauchement étonnant entre les phénomènes psychiques et les OVNIS [...] J'estime que la solution finale [à la question des OVNIS] impliquera un système compliqué d'une nouvelle physique lié aux théories sur le continuum espace-temps [...] Les objets et les apparitions n'ont pas nécessairement pour origine une autre planète et pourraient même ne pas exister en tant que constructions matérielles permanentes. Il est plus probable que nous voyions ce que nous voulons voir et interprétions de telles visions selon notre croyance contemporaine."

Un commentateur élaborera:

"Keel ne croit pas en la théorie de l'origine extraterrestre des OVNIS. Il souscrit à la théorie que la terre n'est pas réellement un monde souverain contrôlé par les êtres humains car c'est une certaine sorte de propriété appartenant à des entités d'un plan d'existence séparé du nôtre. Selon Keel, ces entités sont plus divines que nous le sommes, mais sont autant une partie de la terre que l'humanité l'est, et ils ont toujours été avec nous."

"Se basant sur son bagage dans le folklore et l'occulte, Keel a surnommé ces entités plus élevées des "Ultraterrestres" (UTs). Il pense que les UT sont les dieux de nos ancêtres. Leur influence est responsable de tous les progrès humain et de tous les soucis humain, de la révélation religieux et scientifique aux guerres et aux cultes meurtriers. Puisque notre culture moderne pense en termes de vaisseaux spatiaux et visiteurs d'autres planètes, c'est ainsi que nous interprétons les Ultraterrestres quand ils se manifestent aujourd'hui."

J'ai répondu qu'il n'y avait pas particulièrement lieu d'accorder un crédit particulièrement élevé aux récits de John Keel, qui ne sont pas de la nature d'une recherche du factuel ni d'une recherche scientifique; que la théorie que John Keel propose a, entre autres faiblesses, celle de ne pas reposer strictement sur des bases factuelles.

La personne m'a alors posé la question suivante:

"Avez-vous des éléments ou des informations particulières montrant que John A. Keel a bidonné ses enquêtes?"

Ma première réponse a été: "quelles enquêtes?"

C'était une mauvaise idée; ma question a été interprétée comme signe que je ne saurais rien de John Keel, du Mothman, de Point Pleasant etc., ce qui est inexact. Elle a été comprise comme l'accusation que John Keel falsifie, invente, truque. Ce qui n'est pas exactement le cas.

En effet, le problème n'est pas pour moi de montrer que John Keel aurait "bidonné ses enquêtes," mais bien que John Keel n'a pas particulièrement mené d'enquête au sens sérieux du terme. Une enquête au sens sérieux du terme consiste à examiner de façon soigneuse et rationnelle une certaine chose. L'enquêteur s'attachera, en particulier, à faire le tri entre fantasmes, racontars, inventions, canulars, rumeurs, et choses de nature factuelle. S'il découvre des choses factuelles, il s'attachera à les examiner, mettre en doute, confirmer, il recherchera des indices et des preuves qu'il vérifiera, rassemblera, évaluera, documentera et soumettra à la critique et aux commentaires de ses pairs. Il ne se laissera pas influencer par des fabulateurs, au contraire, il veillera à ne pas se laisser manipuler par ceux-là.

Je maintiens que John Keel n'a absolument pas eu une telle démarche. Je ne maintiens pas que cela serait condamnable, ni que d'autres démarches n'ont aucun intérêt; mais moi-même je ne peux accepter des élaborations théoriques qui ne reposeraient pas sur des choses de l'ordre du factuel, et des théories élaborées en-dehors du factuel ne me conviennent pas, ne répondant d'ailleurs pas à ce que je nomme théorie, car élaborées sur du fantasme, comme nous allons le voir, et non falsifiable.

Je vais montrer que John Keel n'a eu d'autre propos que de rassembler un maximum d'anecdotes allant du plus ou moins vérifié, plus ou moins affirmé, mais par d'autres que lui, jusqu'aux canulars, inventions et légendes, qu'il a délibérément rassemblé en des ouvrages qui n'ont rien d'une recherche ou d'une investigation selon des principes scientifiques, mais sont de l'ordre de la collecte de sensationnel, du bizarre, du curieux. Keel a sans doute fait cela sincèrement; mais nous verrons que la sincérité et l'honnêteté n'ont pas régné dans son entourage. Nous verrons qu'il y a également un grand décalage entre ce qui Keel écrit effectivement, et ce que des lecteurs veulent lire dans ses écrits.

Je vais montrer que John Keel a caché à ses lecteurs, ou ignoré, des faits tout simples, connu des gens du coin, pour plutôt élaborer une vision dantesque des événements que pour nous permettre de nous faire une opinion juste sur leur nature. Cacher ce qui ne va pas dans le sens de la théorie défendue n'est pas dans mes habitudes (j'ai déjà été qualifié d'"ufomane extraterrestrophile" par des admirateurs de Keel), je vous propose donc de trouver ici certains aspects de la question à l'origine de la théorie des "ultraterrestres" que vous ne trouverez pas dans les ouvrages de John Keel, Gray Barker, leur suiveurs et leurs admirateurs.

Comme j'ai déjà pu constater que mon interlocuteur initial n'attache pas grande valeur aux réponses qu'il me demande, je veux faire l'effort de donner plus d'informations à ce sujet, y compris l'avis d'autres que moi, avec le maigre espoir que mon interlocuteur réalisera que tout ce qui s'écrit n'a pas la même valeur factuelle, et en imaginant qu'il veuille bien un instant comprendre que moi comme d'autres ne voulons pas échafauder des théories fantastiques ne reposant que sur d'aimables histoires allant du sensationnel imaginaire au purement frauduleux, que bien que nous apprécions sans doute autant que lui une bonne histoire sensationnelle, pour sa valeur littéraire, nous souhaitons faire un tri entre le possible, le faux, l'avéré, le probable.

Voyons ce qu'écrit Rick Kleffel en 1995 à propos du livre de John Keel "The Complete Guide to Mysterious Beings," qui ne traite pas précisément d'extraterrestre ni d'ultraterrestres, ce qui évitera d'aborder trop tôt le vif de la discussion:

"A la différence de beaucoup d'autres qui écrivent au sujet de monstres, ou, comme les gens "très très sérieux" l'appellent, la "crytozoologie," Keel ne se prend pas énormément sérieusement, qui fait à ce livre une brise pour lire. Vous - ou même Keel lui-même - pourriez ne pas croire in extenso chaque anecdote qu'il parvient à exhumer. Mais Keel est un assez bon auteur pour savoir que l'amusement est dans la lecture, pas dans la croyance."

"Si vous recherchez une étude scientifique sobre et sérieuse du Bigfoot, des serpents de mer et d'autres formes de vie terrestres non-vérifiées, vous pouvez écarter ce livre immédiatement, parce que ce n'est pas ce qui intéresse Keel. La plupart des auteurs qui font des recherches sur le prétendu 'paranormal' s'attachent à filtrer autant que possible le "para" pour documenter le "normal." Pas John Keel. Il embrasse et cherche les rapports que d'autres chercheurs laissent hors de leurs livres, ceux avec les histoires les plus absurdes et les plus incroyables. Certains d'entre eux sont des canulars avérés, alors que d'autres, tel que le chat à ailes du quatrième chapitre, restent fermement plantés dans l'absurde."

Un autre commentateur offre cette vue à laquelle je souscris entièrement. Ici, tout est dit:

"Comme Hilary Evans le précise dans le magazine Fortean Times (N. 53-54), "Tant que Keel a encouragé les chercheurs sérieux et réfléchis à prolonger leurs notions du possible, ce qu'il a fait est bon. Mais quand il encourage des esprits plus frivoles à embrasser des notions douteuses pour lesquelles les évidences ne sont pas adéquates, il a pu avoir fait plus de mal que de bien."

Vous lirez que:

"Keel a écrit les articles qui sont parus dans beaucoup de magazines et périodiques comprenant Playboy, Saga et Fate."

... lesquels ne sont pas particulièrement renommés comme magazine d'investigation dévolus à des "enquêtes" crédibles.

La théorie de John Keel:

Une opinion fréquemment donnée à propos de la notion des "ultraterrestres" de John Keel est énoncée ainsi par un commentateur:

"Je crois que Keel a été accueilli par du dédain même parmi les autres chercheurs d'OVNIS et investigateurs du paranormal simplement parce que sa théorie est tellement profondément dérangeante."

Je ne veux pas me faire le porte-parole d'autres ufologues; mais en ce qui me concerne, une des raisons pour laquelle je ne fais pas mienne la théorie de John Keel n'est absolument pas parce qu'elle me mettrait "mal à l'aise"; la raison est que c'est parce qu'elle ne repose pas sur du factuel mais sur une collection de bizarreries pour lesquelles manquent cruellement les confirmations indépendantes tandis qu'abondent les signes de leur nature subjective. Avant d'inclure dans la discussion sur l'origine des OVNIS les plus embarrassants des histoires de chats ailés et de téléphones qui font des bruits surnaturels, je demande que ce soit là des faits avérés, et non des récits récoltés pour constituer des sortes d'anthologies non pas du bizarre, mais d'histoires bizarres.

Point Pleasant:

John Keel n'a pas inventé tous ces quelques récits originaux qu'il donne au sujet de ce qui était apparemment une étrange créature ailée aux yeux rouges vue à Point Pleasant. Il y a bien eu une bonne dizaine de témoignages de la créature ailée - non pas des centaines - sur lesquels il a basé son histoire des "prophéties de l'homme-phalène." Nous verrons d'où ces récits sortent, ce qu'ils sont dans la presse locale, et la part de Gray Barker dans ce qui en a été fait.

Mais quelle été l'enquête de John Keel?

Il a, essentiellement, collecté ces quelques récits. Il lui-même suscité d'autres récits, tel celui qui ouvre le livre, ou des gens bien au courant d'un certain folklore l'auraient pris lui-même pour un "men in black" simplement parce qu'il était vêtu en noir et ne venait pas du coin.

Dans son livre The Mothman Prophecies, qui a acquis une certaine renommée par le film qui en a été lâchement inspiré récemment, et en France, par la réédition sous l'égide de Pierre Lagrange, il fait reproche aux ufologues (lui se définit comme reporter, non comme ufologue, procédé peu glorieux qui lui permet de se mettre indûment à l'abri des critiques qu'il porte) de ce qu'ils ne donneraient jamais les noms de leurs témoins. Outre que ceci est largement faux et absurde, il sera facile pour le lecteur de se rendre compte de ce que c'est là exactement ce que fait Keel à Point Pleasant: recueillir des récits, sans donner le nom de leurs "expérienceurs" - à moins qu'ils n'aient déjà été donnés quand les auteurs figurent déjà dans le livre de Gray Barker.

Manigances, fraudes, rivalités, et mystères de dilettantes:

Là où les choses deviennent encore bien plus suspectes, c'est quand John Keel en vient à ses récits personnels de mystérieux coups de téléphone, de lignes croisées, de gens "qui en savent trop" sur lui. Cela fait tout de même assez longtemps que d'autres ufologues se sont penchés sur la question et ont découvert le rôle de perturbateur et de fabricant de "paranormal" de son ancien ami et ennemi tout à la fois Gray Barker, l'homme qui a inventé les men in black. Barker est le premier à avoir écrit des récits déjà exagérés sur les affaires de Point Pleasant dans un livre publié, et est connu pour n'avoir jamais eu le moindre scrupule à rajouter de faux mystères inventés de toutes pièces à des récits déjà douteux. Keel lui-même évoque ce type d'explication, le seul problème est que ses lecteurs et certains ufologues n'en tiennent pas compte quand ils veulent démontrer qu'il n'y a pas d'extraterrestres à bord des soucoupes volantes.

John C. Sherwood, qui n'avait pas eu de scrupules à laisser faire passer un de ses récits de fiction sur des soucoupes volantes "interdimensionnelles" dans le magazine "Saucer News" de Gray Barker, à la demande de ce dernier qui se fichait bien de différencier faits et fictions, raconte dans un article intitulé "Gray Barker: mon ami le fabricant de mythes" en 1998:

"Une lettre, racontant son travail sur un livre concernant les observations des "Mothman" en Virginie Occidentale, reflète l'attitude de Gray au sujet de la publication de fiction comme non-fiction: "environ la moitié de cela [son livre "The Silver Bridge"] est un rapport d'observations et d'événements réels autour de 1966 dans la vallée de l'Ohio... Je pense que les récits réels sont racontés d'une manière passionnante, mais j'ai délibérément collé des chapitres fictifs basés vaguement sur des cas dont j'avais entendu parlé." De toute évidence, Gray a eu peu de scrupules au sujet de la publication car le matériel fictif de fait délibérément conçu pour la publication sous le label Saucerian Press et pour Saucer News."

Voilà d'où sortent ces "faits que les ufologues soucoupomanes refusent de prendre en compte," et voilà pourquoi: des récits de 1966 dans l'Ohio, sensationnalisés, améliorés... et voilà des choses que les promoteurs des "ultraterrestres" et "aliens qui créent des illusions matérielles de faux extraterrestres" ne vous diront pas, probablement parce qu'ils ne le savent pas, n'ayant aucun souci de vérification.

Ils ne vous raconteront jamais les hauts faits de Coon, Moseley (repenti depuis et converti debunker), Barker (résident de Virginie, justement), Keel et autres, se trompant les uns les autres, s'envoyant de fausses "lettres d'extraterrestres", tournant de faux films d'OVNIS, et jouant de la voix mystérieuse au téléphone, tout ceci au nom de l'amusement, car les soucoupes volantes n'ont été pour eu qu'un sujet d'amusement ou de faire de l'argent, sans aucun rapport avec une recherche "fortéenne" au sens ou l'entendait jadis Charles Fort.

Relisez Keel, le voici louant les "enquêtes" de Barker:

"Les fanatiques enragés qui ont dominé le soucoupisme pendant les premières années étaient une bande de gens sans humour et l'esprit malfaisant de Gray les a dérouté et rendu enragés. Parfois il m'a dérouté, aussi. Cet ours d'homme était très difficile à "lire." Mais ses investigations étaient toujours complètes et intransigeantes."

le Mothman:

Chez Barker et Keel, le Mothman prend des allures réellement fantastiques. Certains des témoignages donnent également cette impression. Mais pourquoi ignorer les avis d'autres gens du coin? Ces avis ont été donnés dans les journaux dès l'époque.

Selon les comptes rendus de témoins oculaires rapportés par Barker et Keel, le "Mothman" avait 7 pieds de haut, debout. Il avait des ailes ayant une envergure de 10 pieds. Quelques comptes rendus mentionnent des plumes, d'autres plutôt des ailes semblables à celles des chauves-souris. Une caractéristique récurrente dans l'obscurité est celle de grands yeux rougeoyants. Certains des témoins oculaires ne pouvaient pas se rappeler avoir vu une tête, ou que les yeux étaient plus bas que les épaules. Aucun autre détail n'a été rapporté, comme des pieds, des griffes, des dents. Cela n'a rien d'étonnant; le Mothman rapporté soit la nuit, soit volant dans le ciel.

Une partie des témoins ont dit que le Mothman pouvait voler sans battre des ailes, et pouvait suivre la vitesse d'une automobile en fuite à 100 milles à l'heure. Certains disent que la créature s'est élevée du sol sans agiter ses ailes.

D'autres témoins ont dit à Keel: "c'était de façon certaine un oiseau." (Keel 1975, p.56).

Ci-dessus: Mothman, par Maddie, jeune artiste de 16 ans alors, qui n'était pas née en 1966 et n'est pas de la région, qui n'a jamais vu le Mothman. On retrouve ce même dessin présenté comme réalisé par des témoins...
disturbed1maddie86.tripod.com/contact_me.htm

Ci-dessus: Mothman, par le célèbre Frazetta, tel qu'il illustrait une des premières éditions du livre de John Keel "The Mothman Prophecies." Tous les amateurs de fantastique ont vu cette illustration, sans nécessairement savoir qu'elle était la couverture du livre de John Keel.

Ci-dessus: Mothman, en un dessin dit réalisé d'après les récits des témoins.

Ci-dessus: Mothman, ajoutant couleurs et détails, dans une brume mystérieuse et sous une lune inquiétante. Réalisé pour illustration d'après le dessin ci-dessus.

Voici maintenant ce qu'en disait la presse locale contemporaine.

Oh, cet 'oiseau!'
Il a encore été vu

Le fameux "Oiseau" du comté de Mason est apparemment encore avec nous et a fait son apparition pendant la journée pour la première fois.

Tom Ury, un habitant de Clarksburg, a indiqué au bureau du shérif qu'il a eu une expérience avec "l'oiseau" ce matin à 07:15 du matin tandis qu'il conduisait vers le nord sur la route d'Etat 62.

Ury, un directeur adjoint du magasin de Kinney à Clarksburg, était sur la route du retour vers la ville du nord après avoir passé Thanksgiving avec des parents quand il a rencontré "l'oiseau."

"Je sais les gens pensent que vous êtes fou quand vous racontez voir quelque chose comme ceci," a dit Ury "mais je n'ai jamais eu une telle expérience. J'ai été effrayé."

En faisant cet exposé au Register, le jeune homme effrayé a dit que pendant qu'il montait la route il a repéré un objet vol qui a semblé provenir des bois sur sa droite.

D'après sa description du secteur il a été déterminé qu'il venait du secteur de la résidence de Homer Smith.

"Il est monté comme un hélicoptère et a puis viré au-dessus de ma voiture. Il a commencé à circuler en cercles à environ deux ou trois poteaux de téléphone de hauteur et a continué à rester au-dessus de ma voiture," a-t-il ajouté.

Tandis que sa première pensée était celle de la crainte, Ury a remarqué "j'ai essayé de m'éloigner et j'allais à 70 miles à l'heure, mais il m'a facilement suivi."

Il a déclaré qu'il a continué à faire filer son véhicule jusqu'à ce qu'il soit arrivé aux Kirkland Memorial Gardens, et a ensuite poursuivi sa route vers la gauche et plus loin jusqu'au fleuve.

Apparaissant encore secoué, Ury a dit "j'ai un convertible et au début j'ai pensé qu'il allait attaquer par le toit, mais après qu'il soit resté dans le ciel à une hauteur à peu près constante, je n'ai pas pensé qu'il attaquera."

"J'ai vu de grands oiseaux, mais je n'ai jamais vu n'importe quoi de pareil," a-t-il commenté.

En donnant une description il a dit qu'il était de couleur grisâtre-brune, avait environ six pieds dans sa longueur et a eu au moins de huit à dix pieds d'envergure d'ailes.

Ury a indiqué qu'il a vu un bec, mais pas inhabituellement grand. Il n'a pas vu les yeux rouges qui ont été précédemment donnés comme caractéristiques. Certains ont théorisé que la lumière du jour pourrait expliqué ceci.

Mr. Ury est le fils de Mme Frank Ury et le beau-fils de Mme Dorothy Rhodes, toutes deux de Point Pleasant.

L'oiseau-monstre de Mason
présumé parti maintenant

Par Ralph Turner

POINT PLEASANT - Les autorités ici ont conclu que le prétendu monstre du comté de Mason était un grand oiseau d'une certaine sorte et a été ou sera bientôt effrayé par les chasseurs et partira hors de la région de la Station de la Faune Sauvage de McClintic.

C'était aujourd'hui il y a semaine que la première observation a été rapportée, d'une grande créature ailée aux yeux rouges dans la région de McClintic. Depuis lors il y a eu là environ 10 rapports ou plus semblables.

Le dernier rapport venait de quatre jeunes d'une dizaine d'années qui ont indiqué qu'ils ont vu un grand oiseau avec des yeux rouges voler loin de leur voiture à une vitesse très élevée. C'était à 3 heures du matin dimanche.

Lundi était le premier jour de l'ouverture de la saison de la chasse de cerfs dans la réserve de McClintic et l'adjoint en chef Millars Hallstead du bureau du shérif du comté de Mason a dit que l'afflux des chasseurs ferait sortir sans nul doute tout grand oiseau dans la lumière du jour. Toutes les observations du "monstre" ont eu lieu la nuit.

Duane Presley, biologiste de la faune et directeur à McClintic, pense que les chasseurs de petit gibier, qui se comptent à environ 200 par jour sur les 2450 acres de McClintic, auraient fait fuir un tel oiseau plus tôt.

Il a dit qu'il ne pensait pas qu'un grand oiseau, s'il existe, resterait dans le secteur plus qu'un jour avec tout le vacarme et les centaines de personnes le recherchant la nuit.

Un biologiste de la vie sauvage de l'Université de Virginia de l'Ouest a suggéré la semaine dernière que la "chose" soit une rare grue des dunes. M. Pursley a proposé que peut-être la "chose", la grue, ou ce que les gens ont rapporté avoir vu, n'était pas aussi grand qu'ils ne le pensaient pendant l'excitation.

"Nous avons beaucoup d'oies du Canada d'oies ici pendant les périodes de migration, mais rien de la taille de ce que ces personnes rapportent," a indiqué M. Pursley.

Il a dit que les centaines de "chasseurs de la chose" avaient posé un problème de dégradation et de vandalisme pour la station de préservation de la faune. Il a dit que le secteur a été sali par des tasses en carton, bidon, bouteilles et papier et que des signalisations avaient été endommagées.

"Il y avait tellement de pression - des gens sont arrivés ici avec des fusils après l'obscurité - que nous étions prêt à fermer le secteur de la station ce soir (lundi) mais cela s'est calmé et ce ne semble pas être nécessaire."

Ce qui a été vu au juste dans l'obscurité de la nuit pourrait ne jamais être fermement établi. Le monstre du comté de Mason peut devenir une légende. Peut-être qu'une nouvelle attraction pour les touristes est née.

Ce Mothman: En Croirez-Vous
Une Grue des Dunes?

Par Ralph Turner

L'affaire du monstre du Comté de Mason pourrait bien avoir été résolue vendredi par un professeur de Virginie Occidentale.

Le Dr. Robert L. Smith, professeur associé de biologie de la faune sauvage au département WVU de sylviculture, a dit au shérif de Mason, George Johnson à Point Pleasant, qu'il pense que la "chose" qui effrayé des gens dans les environs de Point Pleasant depuis Mardi est un grand oiseau ce qui faisait une pause lors de sa migration vers le Sud.

"D'après toutes les descriptions que j'ai lues de cette 'chose', elle correspond parfaitement à la grue des dunes," a dit le professeur. "Je pense absolument que c'est ce que ces gens voient."

Depuis mardi, plus de 10 personnes ont repéré ce qu'elles ont décrit comme un "homme-oiseau" ou "homme-papillon-de-nuit" dans le secteur de la réserve de la faune sauvage de McClintick.

Ils l'ont décrit comme une créature énorme à ailes grises avec de grands yeux rouges.

Le Dr Smith a dit que la grue des dunes se tient debout avec une hauteur de cinq pieds et a un plumage gris. Une caractéristique de son aspect est un secteur rouge brillant de chair autour de chaque oeil. Elle a une envergure moyenne des ailes d'environ sept pieds.

"Quelqu'un qui n'a jamais vu que quelque chose de pareil pourrait facilement obtenir l'impression que c'est un homme volant," a-t-il dit. "les phares des voitures feraient briller la peau nue autour des yeux comme de grands cercles rouges."

Tandis que de tels oiseaux sont rares dans ce secteur, le Dr. Smith dit que nous sommes dans la période migratoire et il ne serait pas trop difficile qu'un ou plusieurs des oiseaux s'arrêtent au refuge de la faune sauvage. Il n'y a aucune observation officielle de tels oiseaux en Virginie Occidentale, bien qu'il y ait eu des rapports non confirmés dans le passé, a-t-il ajouté.

Les oiseaux sont rarement vus à l'est du Mississippi maintenant, excepté en Floride. Sa distribution est principalement le Canada et la population augmente en Californie méridionale, au Mexique et le long de la Gulf Coast.

Selon un des livres, la grue des dunes est "un successeur bien adapté" de la grande grue hurleuse qui est presque éteinte. Le livre déclare que la taille du mâle quand il se tient debout est presque celle d'un homme de stature moyenne, alors que les grandes ailes de l'oiseau portent son corps compact et musclé avec une parfaite facilité à grande vitesse.

Le Dr. Smith a dit que tandis que les oiseaux sont des planeurs puissants ils ne peuvent pas rivaliser avec les 100 miles par heure qu'un couple qui a rapporté la "chose" a atteint avec leur voiture poursuivie.

Le Dr Smith a averti que tandis que bien que la grue des dunes soit inoffensive on la laisse tranquille, quand elle est acculée elle peut devenir un adversaire formidable. Son bec semblable à un poignard est une arme dangereuse que la grue n'hésite pas à utiliser quand elle est coincée et défend sa vie. Plus d'un chien de chasse a été terriblement blessé, a-t-il dit.

Certains de ceux qui ont rapporté avoir vu le "monstre" se sont mieux rappelé le son irréel qu'il a fait. La description de la grue des dunes correspond pour cela aussi.

"Le cri de la grue des dunes est une véritable voix de la nature, sauvage et assurée," dit un livre sur les oiseaux. "Sa qualité surréaliste est comme celle du loon, mais il est plus prononcé en raison du volume beaucoup plus grand de la voix de la grue. Sa résonance est remarquable et sa puissance portante est augmentée par un effet particulier de tremolo. Souvent, plusieurs minutes après que les oiseaux aient disparu, les échos d'un autre monde résonnent encore pour l'auditeur, comme celui d'une trompette montant des enfers."

En attendant, pour la quatrième nuit d'affilée, un secteur de la station de sauvegarde de la faune a encore a été envahi dans le nuit de vendredi par les curieux à la recherche de la "chose."

La dernière observation rapportée est venue vendredi matin de deux pompiers volontaires de Point Pleasant, le capitaine Paul Yoder et Benjamin Enochs.

"Alors que nous entrions dans le secteur de pique-nique dans la zone TNT, Paul et moi avons vu cette ombre blanche passer devant la voiture," a rapporté M. Enochs.

"Il était environ 1:30 heure du matin. Paul a arrêté la voiture et je suis entré dans le champ, mais je n'ai rien pu voir. Je dirais que c'était avec certitude un grand oiseau d'une certaine sorte."

En attendant, les autorités ont publié un avertissement pour les "chasseurs de monstres."

Si la "chose" est une grue migratrice, ils feraient mieux de ne pas tirer dessus. Les oiseaux migrateurs de toutes les sortes sont protégés par des lois fédérales et de l'état concernant la faune.

Le Shérif Johnson a indiqué qu'il arrêterait quiconque serait pris avec une arme chargée dans le secteur après la tombée de la nuit.

On a déjà rapporté des gens armés dans le secteur.

Le shérif Johnson a également averti que les vingtaines de personnes fouillant la centrale électrique abandonnée TNT dans le noir risquent des blessures sérieuses possibles.

A noter que les ufologues prétendument soucoupomanes tels ceux du NICAP n'ignoraient aucunement le problème des confusions entre entités crues extraterrestres et animaux tels qu'oiseaux, dès cette époque.

A noter que le CSICOP, une association bien connue qui prétend "dénoncer les affirmations du paranormal" a fourni des décennies après les événements une explication ad hoc. Pour le CSICOP, le Mothman était une chouette du type Tyto Alba, la chouette blanche des granges. Cela montre que le CSICOP ne s'est pas réellement penché sur l'affaire, sans quoi ils auraient entendu parler de la grue des dunes. Tyto Alba ne mesure en fait que 36 cm de haut au mieux, et plutôt blanche que grise, comme son nom l'indique, n'a pas vraiment de quoi expliquer les grands yeux rouges, son hululement bien familier ne correspond pas au cri de la "chose," et elle ne vole pas si rapidement. Au lieu de jaser sur une soi-disant incapacité des témoins à reconnaître les choses pour ce qu'elles sont, les gens du CSICOP auraient pu faire l'effort tout simple de consulter la presse de la région et ils y auraient trouvé qu'une semaine après la dizaine d'observations nocturnes qui sont logiquement difficilement interprétables, des témoins ont bien noté qu'il s'agissait d'un grand oiseau, et les spécialistes de la faune ont proposé un bien meilleur candidat que la chouette.

Coups de téléphones ultraterrestres:

Lisons John Keel, à propos d'un mystérieux coup de fil:

"A une heure du matin du vendredi 14 juillet 1967, j'ai reçu un appel d'un homme qui s'est identifié comme étant Gray Barker de Virginie Occidentale. La voix avait exactement le timbre doux et mielleux de Gray, mais il s'est adressé à moi comme si j'étais un parfait inconnu et m'a soigneusement appelé "monsieur Keel." Il venait tout juste d'entendre parler d'un cas dont il a pensé que je devrais me pencher dessus. C'était, a-t-il dit, un cas semblable au cas de Derenstein. Gray et moi avions visité Woodrow Derenberger ensemble donc je savais que ce n'était pas le genre d'erreur qu'il ferait."

Appréciez le raisonnement, "c'était la voix et l'intonation de Gray, mais ce n'était pas lui parce qu'il montrait qu'il savait ce que nous avions fait ensemble, et si c'était lui il n'aurait pas montré qu'il savait ce que nous avions fait ensemble."

Il est presque impossible de tenir des propos plus paranoïaques.

Mais, ce que les aficionados de Keel ne vous diront pas, c'est que dans une interview plus tardive par Jim Keith, Keel a admis que Barker était derrière certaines des manipulations de Point Pleasant: "il avait fait une bonne partie des délires téléphoniques, et je l'ai démasqué à ce propos," a-t-il dit.

Les "Men-in-Black" de Keel et Barker à Point Pleasant:

"Ils peuvent inciter une fille à broder une tapisserie, ou lancer un mouvement politique pour aboutir à une guerre mondiale; tous à la poursuite d'un certain plan complètement au-delà de la portée ou de la compréhension des penseurs les plus profonds et les plus subtils... mais sont-ce des hommes, dans le sens habituel du mot? Ils peuvent être incarnés ou désincarnés: c'est comme il leur convient..."

-- Aleister Crowley, "mage".

Certes, des êtres tantôt incarnés tantôt désincarnés, tantôt aux yeux lumineux tantôt de type asiatique, tantôt bégayants tantôt parlant comme des machines, contrôlant notre monde comme il l'entendent sans aucune limite, nommés Aiwass ou Jack Brown ou S.I.V.A, avec ailes ou sans ailes, cela peut tout expliquer, et certes, de tels êtres ont été invoqués de tout temps par exemple par des ésotéristes éventuellement amateurs drogues de pour expliquer... tout et n'importe quoi d'autre. Mais la vraie question, en ce qui me concerne n'est pas "sont-ils humains" ou "est-ce le diable" ni même "sont-ce des extraterrestres", mais bien "sont-ils autres choses que des inventions?"

"Al K. Bender, un chercheur d'OVNIS, avait été la première victime connue... il avait réalisé une certaine expérience et l'horreur menaçante est venue. Cela a commencé par des lumières bleues incandescentes. Ensuite est venu l'étranger avec des yeux lumineux, dans le théâtre obscurci, et plus tard dans une rue sombre. Le point culminant a été quand les Men in Black, trois d'entre eux, lui ont rendu visite..."

-- Gray Barker, The Silver Bridge

Que l'on se rappelle que lorsque Bender dira "la vérité" sur les occupants des soucoupes, qui lui vaut dit-il ces persécutions de Men-in-black, il expliquera qu'il s'agit d'une race d'une sorte d'ours extraterrestres intelligents... Les uns verront là que "cette absurdité est la preuve que ce ne sont pas des extraterrestres qui sont à bord des soucoupes," j'y verrais plus simplement l'indication forte que ces absurdités sont... des absurdités.

A un point, deux hommes petits portant des pardessus noirs ont appelé Hyre au bureau du journal. Selon Hyre, dans le récit de Keel, ils ont presque semblé être des jumeaux et avaient un teint foncé "d'orientaux." L'un d'eux s'est enquis au sujet de la vague de rapports de soucoupes volantes et a ensuite grommelé, "qu'est-ce que vous feriez si quelqu'un vous ordonnait de cesser d'écrire au sujet des soucoupes volantes?" Plus tard ce même jour, un autre petit homme en noir du type asiatique a visité son bureau. Il avait des doigts anormalement longs et un accent peu familier. Il s'est présenté comme "Jack Brown," ufologue, et bégayé, "que... feriez-vous... si... quelqu'un vous ordonnait... d'arrêter? De cesser d'imprimer des histoires d'OVNIS?" Il a nié connaître les deux autres hommes, mais a "prétendu" être un ami de Gray Barker.

Apparemment, c'était le même Jack Brown qui a rendu visite à plusieurs autres résidents de Point Pleasant ce jour-là, y compris une femme qui avait vu le Mothman. Là encore il a mentionné Gray Barker, et a ajouté qu'il était également un ami de Mary Hyre et de John Keel. Il bidouillait un grand magnétophone à bobine qu'il n'arrivait apparemment pas à faire fonctionner. Après avoir observé un UFO sphérique avec le train quatre trains d'atterrissage et un propulseur sur son fond, Tad Jones a rapporté l'incident à la police. Le matin suivant, quelqu'un avait glissé une note, imprimée à la main en caractères gras, sous sa porte. Il a lu, "nous savons que ce que vous avez vu et nous savons que vous avez parlé. Vous feriez mieux de vous taire." Plusieurs jours plus tard une deuxième note est arrivée de la même façon. Elle était imprimée sur un morceau de carton qui avait été brûlé légèrement autour des bords, et disait avec une faute d'orthographe: "... il n'y aura pas d'autre avertissement."

Et c'est avec des "preuves" de ce genre que nous sommes censés adhérer aux déclarations de Keel du type "les descriptions générales des vampires eux-mêmes sont identiques à celles des 'men in black.'"

Extraterrestres:

Woodrow Derenberger, contacté par un homme de l'espace nommé Ingrid Cold a prétendu avoir encore des contacts avec lui par télépathie et en personne. Cold venait de la planète Lanulos "dans la galaxie de Ganymède." Derenberger est devenu un peu une célébrité locale, et son histoire devenait de plus en plus riche de détails et d'aventures au fur et à mesure qu'elle avait du succès dans les journaux, puis il est parti au Brésil en annonçant qu'il était enceint [sic] des oeuvres de l'extraterrestre mâle au prénom féminin Ingrid Cold, et qu'il partait en exil sur la planète Lanulos...

Keel aurait pu rire de cette histoire de "contacté" similaire à celles dont il se moque en prétendant que les "soucoupomanes" y croient. Ce qui ne l'aurait sans doute pas empêché à continuer de reprocher aux gens du NICAP par exemple de "refuser certains faits." Mais non, il fait connaissance avec un autre contacté émule de Derenberger qui raconte également son histoire de planète Lanulos, et Keel ne voir pas là une émulation, mais une confirmation de l'authenticité de l'histoire; dont il se moquera finalement des années plus tard.

Un commentateur a écrit:

"Digérés par la culture, les événements de Point Pleasant tels qu'ils sont rapportés par John Keel n'en restent pas moins très bizarres! S'agit-il simplement de l'enthousiasme et de l'imagination de son conteur? Personnellement, je ne crois pas: il a bien dû se passer quelque chose d'anormal à l'époque, mais quelque chose dont l'origine réelle s'est probablement perdue à tout jamais pour laisser la place au mythe du mothman, façonné et altéré par le contexte soucoupique dans lequel son auteur l'a placé."

Le commentaire ne correspond pas du tout à la vision de John Keel: il n'a en aucune façon placé le "mothman" dans un contexte soucoupique; il s'est au contraire évertué tout au long de son parcours à retirer tout fait bizarre d'un contexte soucoupique: il ne s'est jamais agi pour lui de prétendre que le Mothman était un extraterrestre; mais au contraire, de réfuter toute explication extraterrestre au bénéfice de ce que j'ai décrit en ses mots en introduction et qu'il désigne comme "ultraterrestre."

Certes, Keel dit avoir recueilli d'innombrables observations d'OVNIS, et en aurait vu lui-même dans la région. Certes, certains de ses textes et articles initiaux peuvent sembler ceux d'un enquêteur sérieux et pointilleux. Mais cela ne tient que si l'on veut ignorer tout ce qui s'est révélé au fil des années sur le type "d'enquêtes", la source première des événements prétendument prouvés. Cela ne tient que si l'on persiste à ignorer que toute l'histoire n'a comme garant que Keel, John; que d'autres s'étant penché sur la formidable histoire ont bien su voir les libertés prises avec les faits, les effets sur Keel des manigances de Moseley et Barker. Cela ne tient que si l'on ne veut pas lire ... The Mothman Prophecies, de Keel, qui révèle bien vite, après les quelques "témoignages nominatifs" en réalité estampillés Gray Barker, la longue et inexorable descente de l'auteur dans la paranoïa des "coups de fil mystérieux", des fréquentations de contactés des plus folkloriques, les fausses prophéties, et ainsi de suite.

C'est prendre pour "enquête" des récits. Les gens de Point Pleasant ont vu des OVNIS. Soit. Dates? Heures? Direction des vents? Vol des avions, des ballons publicitaires? Confirmations indépendantes? Tailles angulaires? Position de Vénus dans le ciel? Rien de tout cela n'entre là en ligne de compte. Dans l'ufologie telle que je la conçois, on dira: "haute étrangeté, fiabilité nulle," et on passera son chemin pour poursuivre sur la voie des cas: "haute étrangeté, haute fiabilité," significativement, sans y rencontrer ni diables ni men in black ni oiseaux géants aux yeux rouges ni prédictions réalisée.

C'est également ignorer les avertissements que Keel lui-même donne à l'occasion, quand il dit être devenu trop impliqué pour avoir le recul nécessaire.

Les rapports correctement enquêtés et documentés des observations d'OVNIS en 1966, vous les trouverez dans les dossiers du NICAP. Vous ne les trouverez pas dans la littérature de John Keel.

Pour le reste, je peux bien admettre que l'on veuille croire sans la moindre preuve qu'il s'est passé quelque chose d'anormal là, mais c'est parce que tout a été noyé dans le fatras de farces, de mythomanie, de total mépris de toute approche sérieuse et factuelle des choses, d'invention, de canulars, de paranoïa et de rivalités - amitiés entre Barker, Keel, Moseley que nous ne saurons sans doute jamais rien de fiable à ce sujet. Ce n'est en aucune façon de la faute aux réels enquêteurs du phénomène OVNI, dits "soucoupistes," les Ruppelt, McDonald, Hynek, Keyhoe, Hall et autres, que les choses ont tourné ainsi.

Ceux-là, s'il y avait bien eu quelque chose de bizarre à Point Pleasant, en auraient recherché la cause autrement que par l'évocation d'ultraterrestres infalsifiables, et s'il y avait eu explication triviale, l'auraient probablement trouvé. John Keel a préféré mener son chemin là-bas en solitaire, cependant.

Prophéties:

Viennent ensuite des "prophéties" faites à John Keel par quelque entité. Tout le monde aura entendu raconter que "le Mothman" lui aurait prédit "l'effondrement du Silver Bridge." Il n'en est rien; ce sont des "contactés" amis, des "channelers" qui ont fait ces prédictions; et elles se sont révélées essentiellement fausses. Celles d'accident d'avions dont Keel nous affirme qu'elles venaient d'un personnage en robe grise, au type asiatique, passager d'une Cadillac noir et nommé Apol, et qu'elles se sont réalisées n'ont que la parole de Keel lui-même pour nous en donner l'assurance.

De plus, il n'y a pas eu de prédiction de l'effondrement du Silver Bridge le 15, la prédiction était qu'il y aurait ce jour-là une panne totale de courant dans tous les Etats-Unis, qui ne s'est tout simplement pas produite. Une autre prédiction concernait un assassinat du Pape qui serait suivi de "jours de ténèbres et de désolation," ceci ne s'étant pas produit non plus. Une autre annonçait tout simplement l'apparition de l'antéchrist en Israël... Keel devait commenter que les prédictions sont "trompeuses" parce que "l'intelligence ultraterrestre" en question "veut tromper." En ce sens, il ne s'agit naturellement pas d'accuser John Keel de "bidonner" des enquêtes; il n'y a pas enquêtes, il y a prédictions de contactés qui s'avèrent fausses et un John Keel très perturbé qui voit dans ces erreurs non pas la marque de l'invention pure et simple, mais la perversité d'une intelligence "ultraterrestre" s'ingénient à l'égarer. Tant pis si cela ne plait pas; mais en ce qui me concerne, il me semble que John Keel a su s'égarer là sans interventions surnaturelles.

Pour la bonne bouche, les "prophéties" confiées à Keel et Barker débutent en 1967, et comprennent: "des centaines de contactés vont être les victimes de la plus grande manipulation de tous les temps", "un empoisonnement général au fluor surviendra", "en 1968, il ne naîtra plus qu'un garçon pour dix filles, et ce, pendant deux générations," "un génocide sans précédent," et ainsi de suite.

Ce sont ces idées qui ont inspiré par la suite toute une école croyant que "les OVNIS sont absurdes; ce sont donc des leurres, nous sommes manipulés."

Voyez d'où vient l'allusion souvent faite par Jacques Vallée à la réalité comme étant une sorte de "programme d'ordinateur", dans cet extrait d'une lettre de Keel à Barker, dans laquelle il explique comment il se protège de l'influence maléfique des Men in Black sur sa conscience:

"Ces méthodes, grâce auxquelles jusqu'ici tous deux, moi-même et JWM [James Moseley] n'ont pas été vraiment tracassés [par les MIB], ont quelque chose à voir avec notre comportement au cours des derniers mois... Cette "méthode" a quelque chose à voir avec le modis operandi [sic] d'un "programme," qu'il soit sur un ordinateur ou autre... J'ai été convaincu que vous serez la prochaine victime d'une intimidation."

Paranoïa, rivalités, manigances, mystification et confusion, voilà ce que certains ufologues rejettent, et non pas "des faits qui dérangent parce qu'ils vont à l'encontre de l'origine extraterrestre d'OVNIS."

Références:

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Cette page a été mise à jour le 21 mars 2004.