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Ouvrages ufologiques en ligne:

"Le Rapport sur les Objets Volants Non Identifiés"
par Edward J. Ruppelt, ancien responsable du projet Blue Book de l'U.S. Air Force.

Chapitre 2, l'Ere de la Confusion commence

Voici le texte intégral de l'ouvrage "Le Rapport sur les Objets Volants Non Identifiés" par Edward J. Ruppelt, qui était le chef du projet Blue Book de l'US Air Force, un projet ayant pour mission de déterminer pour le public Américain la nature du phénomène OVNI.

Référez-vous à ma page sur le Projet Blue Book de l'US Air Force pour en savoir plus sur ce projet, et au bas de cette page pour en savoir plus sur Ed Ruppelt et son livre.

Table des matières:

Avant-propos
CHAP. 1 Le Project Blue Book et l'histoire des OVNIS, 1
CHAP. 2 L'Ere de la Confusion commence, 15
CHAP. 3 Les classiques, 29
CHAP. 4 Les boules de feu vertes, le Projet Twinkle, les petites lumières, et Grudge, 47
CHAP. 5 L'Age Sombre, 59
CHAP. 6 La Presse fonce, l'Air Force hausse les épaules, 69
CHAP. 7 Le Pentagone grommelle, 82
CHAP. 8 Les lumières de Lubbock, 96
CHAP. 9 Le nouveau projet Grudge, 111
CHAP. 10 Le Project Blue Book et la Grande Fabrication, 123
CHAP. 11 La Grande Vague d'OVNIS, 139
CHAP. 12 Le manège de Washington, 156
CHAP. 13 Falsification ou horreur?, 173
CHAP. 14 Digérer les données, 186
CHAP. 15 L'histoire des radiations, 199
CHAP. 16 La hiérarchie tergiverse, 209
CHAP. 17 Que sont les OVNIS?, 226

L'Ere de la Confusion commence:

Le 23 septembre 1947, le chef du centre technique du renseignement de l'air (NdT: ATIC), une des unités du renseignement les plus fortement spécialisées des forces aériennes, a envoyé une lettre au général commandant des Armées de l'Air puis de l'Armée. La lettre était une réponse à la demande verbale du général commandant d'effectuer une étude préliminaire des rapports des objets volants non identifiés. La lettre indiquait qu'après qu'une étude préliminaire des OVNIS ait été réalisée, l'ATIC a conclu en citant la lettre, "les phénomènes rapportés étaient réels." La lettre a fortement demandé qu'un projet permanent soit immédiatement mis en place à l'ATIC pour étudier et analyser de futurs rapports OVNIS. Elle a demandé que ce projet soit prioritaire, qu'il reçoive un nom de code, et une classification de sécurité globale. La demande de l'ATIC a été acceptée et le Projet Sign, le précurseur du Projet Grudge et du projet Blue Book a été mis sur pied. Il lui a été accordé une priorité 2A, 1A étant la priorité la plus élevée qu'un projet de l'Armée de l'Air pouvait avoir. Avec ceci l'Armée de l'Air s'est plongée dans la polémique la plus longue et la plus diffusée qu'elle ait jamais - ou ne pourra jamais - rencontrer. L'Armée de l'Air a tiré le diable par la queue et à ce jour elle n'a jamais pu le lâcher.

La lettre au général commandant du Corps de l'Air de l'Armée par le chef de l'ATIC avait employé le mot "phénomènes." L'histoire a prouvé que ce n'était le mot correct. Mais le 23 Septembre 1947, quand la lettre a été écrite, les spécialistes du renseignement de l'ATIC étaient confiants dans l'idée que dans quelques mois ou un an ils auraient la réponse à la question, "que sont les OVNIS?" La question, "les OVNIS existent-ils" n'a jamais été mentionnée. Le seul problème qui se posait au gens de l'ATIC était, "les OVNIS sont-ils d'origine Russe ou interplanétaire?" L'une ou l'autre origine exigeait le maintien du secret autour du projet. Seuls les gens hauts placés à l'ATIC ont été affectées au Projet Sign.

Bien qu'un projet formel pour la recherche sur les OVNIS n'ait pas été mis en place avant Septembre 1947, l'Armée de l'Air avait été extrêmement intéressée par des rapports OVNIS depuis le 24 juin 1947, le jour Kenneth Arnold fait le premier rapport OVNI.

Comme le récit véritable d'Arnold sur ce qu'il a vu ce jour a été accaparé par les chantres du soucoupisme, les faits corrects ont été déformés, compromis, et changés. Même quelques points propres à l'observation d'Arnold telle que lui-même en rend compte dans son livre "l'Arrivée des Soucoupes Volantes" ne sont pas en accord avec ce que les dossiers officiels indiquent qu'il a raconté à l'Armée de l'Air en 1947. Puisque cet incident était la première observation d'OVNIS, j'avais l'habitude d'obtenir beaucoup de demandes d'enquêtes à son sujet de la part de la presse et dans des briefings. Pour obtenir l'histoire vraie et précise de ce qui est arrivée à Kenneth Arnold le 24 juin 1947, j'ai dû revenir sur de vieux dossiers de presse, rapports officiels, et entretien avec des gens qui avaient travaillé au Projet Sign. En contre-vérifiant ces données et en parlant aux gens qui avaient entendu Arnold raconter son histoire d'observation d'OVNIS peu après qu'elle se soit produite, j'ai finalement reconstruit ce qui selon moi est la vraie histoire.

Arnold avait décollé de Chehalis, Washington, entendant voler vers Yakima, Etat de Washington. A environ 15:00, il est arrivé à proximité du Mont Rainier. Il y avait un avion de transport du Corps des Marines qui s'était perdu dans la région du Mont Rainier, ainsi Arnold avait décidé de voler dans la région pendant quelque temps pour le rechercher. Il regardait vers le bas vers la terre quand soudainement il a remarqué une série de flashes lumineux au loin vers sa gauche. Il a recherché la source des flashes et a vu un alignement de neuf objets en forme de disque très lumineux, qu'il a estimé avoir de 45 à 50 pieds de longueur. Ils voyageaient du nord au sud devant le nez de son avion. Ils volaient en formation échelonnée renversée (c.-à-d., l'objet du devant de la file était un peu plus vers le bas), et pendant qu'ils volaient ils sont tissés par devant et au-delà des crêtes de montagne, passant à un moment derrière une des crêtes. Chaque objet individuel a eu un mouvement sautant décrit par Arnold celui d'une "assiette qui ricocherait à la surface de l'eau."

Pendant la durée lors de laquelle les objets étaient en vue, Arnold avait chronométré leur vitesse. Il avait marqué sa position et leur position sur la carte et avait encore noté l'heure plusieurs fois. Quand il a atterri il a esquissé le trajet de leur vol et il a calculé leur vitesse, presque 1.700 miles par heure. Il a estimé qu'ils avaient été à 20 ou 25 miles de distance et avaient voyagé sur 47 miles en 102 secondes.

J'ai constaté qu'il y avait beaucoup de spéculation dans ce rapport. Deux factions à l'ATIC s'étaient formées autour de deux lignes de raisonnement. Une faction a dit qu'Arnold avait tout simplement vu des avions à réaction tout à fait normaux volant en formation. L'argument de ce côté était basé sur les limitations physiques de l'oeil humain, l'acuité visuelle, la capacité de l'oeil de voir un petit objet éloigné. Ils ont montré par des tests qu'une personne avec une vision normale ne peut pas "voir" un objet qui occupe un angle visuel de moins de 0,2 secondes d'arc. Par exemple, un ballon de basket ne peut pas être vu à une distance de plusieurs milles mais si vous déplacez le ballon vers l'observateur, à un certain point il pourra le voir. A ce moment l'angle entre le dessus et le dessous de la sphère du ballon et votre oeil sera d'environ 0,2 secondes d'arc. Ceci a été appliqué à l'observation d'Arnold. La faction "Arnold a vu des avions" maintenait que puisque Arnold a indiqué que les objets avaient de 45 à 50 pieds de long ils auraient dû être beaucoup plus proches qu'il ne l'avait avait estimé ou alors il n'aurait pas pu les avoir vus du tout. Puisqu'ils étaient beaucoup plus proches qu'il ne l'a estimé, la vitesse chronométrée par Arnold était entièrement erronée et au lieu d'être de 1.700 miles par heure, la vitesse à laquelle les objets voyageaient était de l'ordre de 400 milles par heure, la vitesse d'un avion à réaction. Il n'y avait aucune raison de croire qu'ils n'étaient pas des avions à réaction. Les avions ont semblé avoir un mouvement sautant parce qu'Arnold les avait regardés à travers des couches d'air chaud et froid, comme les vagues de chaleur venant d'un trottoir chaud qui causent les tremblements d'un objet.

L'autre côté n'a pas adhéré à cette idée du tout. Ils ont basé leur argument sur le fait qu'Arnold savaient où les objets étaient quand il les a chronométrés.

Après tout, c'était un vieux pilote de montagne et il était aussi bien familiarisé avec le secteur autour des Cascades Mountains qu'il l'était avec son propre living room. Pour marquer ce point le fait que les objets étaient passés derrière une crête de montagne a été évoqué. Ceci a franchement établi la distance à laquelle les objets se trouvaient et cela confirme la vitesse de 1,700 miles par heure calculée par Arnold. En outre, aucun avion ne peut filer devant et derrière des crêtes de montagne dans le temps court ou Arnold les a observés. Le facteur d'acuité visuelle a seulement renforcé la théorie de la faction "Arnold a vu des soucoupes volantes" qui dit que ce qu'il a vu était des engins spatiaux. S'il pouvait voir les objets de 20 à 25 miles de distance, ils doivent avoir eu environ 210 pieds de long au lieu des 45 à 50 pieds mal estimés.

En 1947 c'était une histoire fantastique, mais maintenant c'est juste un autre rapport OVNI libellé "inconnu." Il est typique dans ce cas que si les faits sont précis, si Arnold a réellement vu les OVNIS passer derrière une crête de montagne, et s'il savait leur position exacte, alors le problème OVNI ne peut pas être éliminé à la légère; mais il y a toujours des "si" dans les rapports OVNIS. C'est ce type de rapport qui ont mené le Major-Général John A. Samford, directeur du renseignement pour l'Etat-Major de l'Armée de l'Air à faire le commentaire suivant lors d'une conférence de presse en juillet 1952: "cependant, il reste là un pourcentage de ce total [de tous les rapports OVNIS reçus par l'Armée de l'Air], environ 20 pour cent des rapports, qui proviennent d'observateurs crédibles et concernent des choses relativement incroyables. Nous continuons à être préoccupés par elles."

En déformant, biaisant et changeant l'incident d'Arnold, les auteurs de la mode des soucoupes ne se sont pas contentés de s'en tenir à l'incident lui-même; ils y ont rattaché le crash d'un C-46 des Marines. Ils prétendent que les mêmes soucoupes volantes qu'Arnold a vu ont descendu le C-46, ont saisi les corps des passagers et de l'équipage, et les font maintenant mariner dans le formol à l'Université de l'Ecole Médicale de Vénus. Comme preuve ils appliquent le même raisonnement illogique qu'ils appliquent à tout propos. Les photos des décédés n'ont jamais été publiées par les militaires, c'est donc qu'ils ont disparu. Il y avait des photographies et il y avait des corps. Par respect pour les familles des membres de l'équipage et des passagers de l'avion, les photos des accidents aériens montrant les corps ne sont jamais publiées.

Arnold lui-même semble être la raison de beaucoup d'excitation quand il a annoncé des soucoupes volantes. Des histoires des incidents étranges qui se produisent continuellement en ce monde sont relatées par des journaux, mais jamais à l'échelle du premier rapport OVNI. Des histoires occasionnelles de l'"abominable homme des neiges", ou du "monstre de la Malaisie" n'occupent qu quelques lignes dans les dernières pages des journaux. L'histoire d'Arnold, si elle n'a pas fait les gros titres, avait au moins été publiée dans les premières pages. On m'en a expliqué la raison un jour où j'étudiais une série de rapports OVNIS en Californie au printemps de 1952.

J'avais mes bureaux dans une base aérienne où une escadrille de chasseurs-bombardiers était postée. Par un ami mutuel j'ai rencontré l'un des pilotes de chasseur-bombardier qui avaient connu Arnold. Dans la vie civile le pilote était un journaliste qui s'occupait de nouvelles et avait travaillé sur l'histoire originale d'Arnold. Il m'a dit que quand l'histoire est sortie la première fois tous les rédacteurs des journaux du secteur étaient totalement convaincus que l'incident était un canular, et qu'ils avaient eu l'intention de rapporter l'histoire en tant que canular. Cependant, plus ils se penchaient sur les faits et sur la réputation d'Arnold, plus il leur est apparu qu'il disait la vérité. Sans compter sa moralité incontestable, il était un excellent pilote de montagne, et les pilotes de montagne sont une sorte de gens qui connaissent chaque recoin et pic des montagnes de leur secteur. La partie la plus fantastique de l'histoire d'Arnold avait été la vitesse estimée à 1,700 miles par heure par Arnold en chronométrant les objets entre deux bornes limites. "Quand Arnold nous a indiqué qu'il avait calculé cette vitesse," me raconta la personne en question, "nous tous commencé à croire à son histoire." Il a continué en disant que quand les rédacteurs ont découvert qu'ils avaient tort au sujet du canular, ils ont fait une volte-face complète, et ont été tout d'abord impressionnés par l'histoire. Cette diffusion dans l'enthousiasme, et puisque l'Armée de l'Air a tellement rapidement nié la réalité des objets, tous ces faits se sont accumulés dans une histoire si unique que les journaux partout dans le monde lui ont accordé de l'espace en première page.

Il y avait une vieille théorie que peut-être Arnold avait vu le vent fouetter la neige le long des arêtes de montagne, ainsi je me suis renseigné. J'ai obtenu un très net "impossible." Mon expert des débuts de l'ère Arnold m'a dit, "j'ai vécu dans le nord-ouest Pacifique de nombreuses années et j'ai volé dans le secteur pendant des centaines d'heures. Il est impossible d'obtenir de la neige poudreuse dans les montagnes basses en juin. Personnellement, je crois que ce qu'Arnold a vu est un certain genre d'engin volant et qu'ils n'étaient pas de notre planète." Il a continué en me parlant de deux autres observations très semblables qui s'étaient produites le jour suivant celui ou Arnold avait vu les neuf disques. Il connaissait les gens qui ont fait ces observations et a dit qu'ils n'étaient pas du genre à "travailler du chapeau." Il a offert de prendre un T-6 et de me piloter jusqu'à Boise pour leur parler puisqu'ils n'avaient jamais rédigé un rapport pour les militaires, mais j'ai dû retourner à Dayton et ainsi j'ai décliné l'offre.

Dans les quelques jours suivant l'observation d'Arnold, d'autres rapports ont commencé à arriver. Le 28 juin un pilote de l'Armée de l'Air faisait voler son F-51 du lac Mead, dans le Nevada, quand il a vu une formation de cinq ou six objets circulaires au large de son aile droite. Il était environ trois heures quinze de l'après-midi.

La même nuit à neuf heure vingt, quatre officiers de l'Armée de l'Air, deux pilotes, et deux officiers du renseignement de la base de l'Air Force de Maxwell à Montgomery dans l'Alabama ont vu une lumière brillante voyager à travers le ciel. Elle fut d'abord vue juste au-dessus de l'horizon, et quand elle s'est dirigée vers les observateurs elle "zigzaguait," avec des pointes à grande vitesse. Quand elle fut directement au-dessus des observateurs elle fit un virage brusque à angle droit et fut perdue de vue alors qu'elle partait vers le Sud.

D'autres rapports sont arrivés. Dans le Milwaukee une femme vit dix OVNIS passer au-dessus de sa maison "comme des flammes bleues," filant vers le Sud. Un chauffeur de bus d'école à Clarion, dans l'Iowa, a vu un objet filer à travers le ciel. En quelques secondes douze autres ont suivi le premier. La zone de test de White Sands signala les premières de nombreuses séries d'observations qui auront lieu à cet endroit, alors que plusieurs personnes dans une automobile ont observé une lumière pulsante passant d'un horizon à l'autre en trente secondes. Une femme au foyer de Chicago en a vu "avec des pieds."

La semaine du 4 juillet 1947 a établi un record de quantité de rapports qui n'a pas été dépassé jusqu'en 1952. Le centre de l'activité était le secteur de Portland, dans l'Oregon. A 11:00 du matin un bus de passagers roulant près de Redmond observa des objets en forme de disques filant vers le Mont Jefferson. A 01:05 du matin, un policier se trouvait sur le parking derrière les sièges sociaux de la police municipale de Portland quand il a noté que quelques pigeons ont soudainement commencé à s'enfuit comme si ils avaient été effrayés. Il a regardé vers le haut et vit cinq grands objets en forme de disque, deux allant au sud et trois allant vers l'est. Ils voyageaient à une vitesse élevée et semblaient osciller autour de leur axe latéral. Quelques minutes plus tard deux autres policiers, deux anciens pilotes, ont rapporté trois mêmes objets volant en file. Il ne fallut pas longtemps pour que la patrouille portuaire contacte les sièges sociaux. Un équipage de quatre patrouilleurs avait vu trois à six de ces disques, "en forme comme de chapeaux de moyeu en chrome," voyageant très rapidement. Ils ont également oscillé pendant qu'ils volaient. Ensuite, les citoyens de Portland ont commencé à les voir. Un homme en a vu un aller à l'est et deux autres aller au nord. A quatre heure trente une femme a appelé alors qu'elle venait juste d'en voir un qui ressemblait à "une des nouvelles pièces de un dixième de dollar se promenant de ci de là." Un autre homme en a signalé deux, l'un allant au sud-est, l'autre au nord-est. Depuis Milwaukee, dans l'Oregon, trois autres ont été signalés allant au nord-ouest. A Vancouver, dans l'Etat de Washington, les adjoints du shérif en ont vu vingt à trente.

La première photo a été prise le 4 juillet à Seattle. Après avoir reçu beaucoup de publicité elle s'est avérée être celle d'un ballon météo.

Cette nuit un équipage de United Airlines volant près d'Emmett, Idaho, en a vu cinq. Le rapport du pilote disait:

"Cinq "choses," qui étaient minces et lisses sur le dessous et apparaissaient plus rugueuses sur le dessus, ont été vues en silhouette contre le coucher du soleil peu de temps après que l'avion ait décollé de Boise à 20:04. Nous les avons vus clairement. Nous les avons suivis dans la direction du Nord Est sur environ 45 milles. Ils ont finalement disparu. Nous ne pouvions pas dire s'ils ont filé à toute vitesse ou s'ils se sont désintégrés. Nous ne pouvons pas dire s'ils étaient comme des "taches," ou des ovales, ou toute autre chose mais ce que nous pouvons dire c'est qu'il ne s'agissait pas d'avions, de nuages de fumées."

Les civils n'avaient pas leur place dans cette affaire. Le 6 juillet un sergent du contingent à Birmingham en Alabama vit plusieurs "objets faiblement brillants et lumineux" filer à travers le ciel et a photographié l'un d'eux. Egalement le 6, l'équipage d'un B-25 de l'Armée de l'Air a vu un objet lumineux en forme de disque "bas à neuf heure." C'est l'un des quelques rapports relatifs à des objets volant plus bas qu'un avion. A Fairfield-Suisun AFB en Californie un pilote a vu quelque chose qui a traversé les trois quarts du ciel en quelques secondes. Celui-ci, aussi, oscillait sur son axe latéral.

Selon les experts de l'ATIC, la première observation qui a vraiment généré un intérêt sérieux de l'Armée de l'Air pour les OVNIS s'est produits le 8 juillet à la base aérienne de Muroc (maintenant Edwards AFB), le superbe centre de tests secrets de l'Armée de l'Air dans le désert de Mojave en Californie. A 10:10 du matin un pilote d'essai mettait en route le moteur du nouveau XP-84 en vue d'un vol de test. Il s'est avéré que par hasard il a levé la tête et a vu ce qui lui a semblé au premier abord être un ballon météo voyageant en direction de l'Ouest. Après l'avoir observé avec plus d'attention, il a changé d'avis. Il lui avait été donné des informations météo sur les vents de haute altitude, et l'objet qu'il a vu allait à l'encontre du vent. En admettant que l'objet ait eu la taille d'un avion normal, le pilote d'essai a estimé qu'il aurait été à 10.000 à 12.000 pieds et se déplaçait de 200 à 225 milles de déplacement par heure. Il a décrit l'objet comme étant de forme sphérique et de couleurs blanc-jaunâtres.

Dix minutes avant cela, plusieurs autres officiers et aviateurs avaient vu trois objets. Ils lui étaient semblables, si ce n'est qu'ils avaient une couleur plus argentée. Ils se dirigeaient également dans la direction de l'Ouest.

Deux heures plus tard un équipage des techniciens sur le Rogers Dry Lake, à côté de la base aérienne de Muroc, a observé un autre OVNI. Leur rapport contient ceci:

"Le 8 juillet 1947 à 11:50 alors que nous nous reposions dans un camion d'observation situé dans le secteur #3, du Rogers Dry Lake, nous regardions vers le haut une formation de deux P-82 et un vol d'un avion A-26 à 20.000 pieds. Ils se préparaient à effectuer une expérimentation de siège éjectable. Nous avons observé un objet rond, de couleur aluminium blanc, qui ressemblé au premier coup d'oeil à une coupole de parachute. Notre première impression était qu'une éjection prématurée du siège et du mannequin s'était produite mais ce n'était pas le cas. L'objet était plus bas que 20.000 pieds, et tombait à trois fois le taux observé pour le parachute d'essai, qui a été éjecté trente secondes après que nous avons vu l'objet la première fois. Pendant que l'objet tombait il a dérivé légèrement du Nord vers l'ouest contre le vent dominant. La vitesse du mouvement horizontal n'a pas pu être déterminée, mais elle semblait être plus lente qu'un F-80 au maximum de sa vitesse."

"Alors que cet objet descendait a un niveau suffisamment bas pour permettre l'observation de sa silhouette latérale, il a présenté un contour de forme distinctement ovale, avec deux projections sur l'extrados qui pourrait avoir été des ailerons ou des protubérances bien marquées. Ceux-ci se sont croisés par intervalles, suggérant une rotation ou une lente oscillation."

"Aucune fumée, flammes, arc d'hélice, bruit de moteur, ou autres moyens de propulsion plausibles ou visibles n'ont été notés. La couleur était argentée, ressemblant à un tissu peint en aluminium, et n'a pas semblé aussi dense qu'une coupole de parachute."

"Quand l'objet a chuté à un niveau que tel qu'il a se trouvait dans la ligne de vision de la montagne, il a été perdu de vue par les observateurs."

"On estime que l'objet est resté en vue environ 90 secondes. Des cinq personnes assises dans le camion d'observation, quatre ont observé cet objet."

"Ce qui suit est notre avis au sujet de cet objet:
Il était artificiel, comme le démontre son contour et son apparence. La vision de cet objet n'était pas une hallucination ou quelque autres aberration des sens."

Exactement pendant quatre heures plus tard le pilote d'un F-51 volait à 20.000 pieds à environ 40 milles au Sud de la base aérienne de Muroc quand il a aperçu "un objet plat qui réfléchissait la lumière." Il a rapporté qu'il n'avait aucun aileron ou aile vertical. Quand il l'a vu la première fois, l'objet était au-dessus de lui et il a essayé de s'élever jusqu'à lui, mais son F-51 ne pouvait pas atteindre une altitude suffisante. Toutes les bases aériennes dans le secteur ont été contactées mais elles n'avaient aucun avion dans le secteur.

Vers la fin de juillet 1947 le rideau du secret était tiré sur les OVNIS. Les quelques membres de la presse qui s'étaient enquis de ce que faisait l'Armée de l'Air ont obtenu le même traitement que vous obtiendriez aujourd'hui si vous voulez vous renseigner au sujet du nombre d'armes thermonucléaires stockées dans l'arsenal atomique des Etats-Unis. Personne, en dehors de quelques officiers de haut-rang au Pentagone, ne savait ce que ce que les gens enfermés dans les barbelés des baraquements de Quonset qui abritaient le centre technique du renseignement de l'air pensaient ou faisaient.

Les notes et la correspondance concernant les anciens projets OVNIS dont le Projet Blue Book a hérité racontaient l'histoire des débuts de l'ère des soucoupes volantes. Ces notes et pièces de correspondance ont prouvé que la situation OVNI a été considérée comme sérieuse; en fait, très sérieuse. Les papiers de cette période indiquent également la confusion qui avait régnée autour des recherches; confusion atteignant presque la panique. Les grands pontes voulaient une réponse, rapidement, et les gens partaient dans toutes les directions. Chacun théorie était aussi bonne que la prochaine et chaque personne ayant quelque influence à l'ATIC était impliquée et proposait sa propre théorie. Les idées quant à l'origine des OVNIS entraient dans deux catégories principales, terrestres et non terrestres. Dans la catégorie terrestre les Russes étaient en tête, avec la Marine Américaine et son XF-5-U-l, le "Flying Flapjack," comme second favori. Le désir de dénouer tous les fils conducteurs possibles était clairement visible jusque dans une note manuscrite personnelle que j'ai trouvée dans un dossier. Elle émanait du chef de l'ATIC et était adressée à un spécialiste civil du renseignement. Elle disait, "êtes-vous vraiment certain que la Navy a abandonné le projet XF-5-U-1?" La catégorie non terrestre avait une palette de théories, avec des entités de l'espace sur le même plan que les engins supposés de la Marine suivaient ceux des Russes.

Ces spéculations confuses n'ont duré que quelques semaines. Ensuite les recherches se sont concentrées vers les Soviétiques et ont continué sur une ligne de conduite beaucoup plus méthodique.

Quand la deuxième guerre mondiale prit fin, les Allemands avaient plusieurs types d'avions expérimentaux et de missiles guidés en cours de développement. La majorité de ces projets en étaient aux étapes les plus préliminaires mais ils avaient les seuls engins volants connus qui pourrait éventuellement se rapprocher des performances des objets rapportés par les observateurs d'OVNIS. Comme les alliés, après la deuxième guerre mondiale les Soviétiques avaient obtenu des ensembles complets de données sur les derniers développements Allemands. Ceci, couplé à des rumeurs qui affirmaient que les Soviétiques développaient avec hâte les idées Allemandes, a causé plus qu'une simple inquiétude. Alors qu'on observait plus d'OVNIS près du centre d'essai de l'Air Force de Muroc, sur les zones de test de White Sands, et près des usines nucléaires, les efforts de l'ATIC se sont focalisés sur cet aspect.

Des télégrammes ont été envoyés aux agents du renseignement en Allemagne demandant qu'ils découvrent exactement quels genres de progrès avaient été accomplis par les divers projets Allemands.

La dernière possibilité, naturellement, était que les Soviétiques avaient découvert quelque concept aérodynamique complètement inédit qui permettrait les performances des soucoupes.

Tandis que les analystes techniques de l'ATIC fouillaient les Etats-Unis pour récolter des données sur les projets Allemands et que les agents du renseignement en Allemagne cherchaient les données qui leur avaient été demandées, les rapports OVNIS continuaient à inonder le pays. Le nord-ouest Pacifique était toujours en tête avec la plupart des observations, mais chaque Etat de l'Union rapportait quelques soucoupes volantes.

D'abord il n'y avait aucun effort coordonné de rassembler des données sur les rapports OVNIS. Les télégrammes provenaient des radios ou d'articles de journaux. Les agences de renseignement militaire en dehors de de l'ATIC hésitaient à entreprendre des études de leur propre initiative parce que, comme souvent dans le monde militaire, elles n'avaient pas d'ordres spécifiques. Quand aucun ordre n'était reçu, on considérait que cela signifiait que les militaires n'avaient aucun intérêt pour les OVNIS. Mais d'ici peu cette attitude placide a changé, et a changé rigoureusement. Des ordres secrets ont été communiqués pour que l'on étudie toutes les observations d'OVNIS. Il s'agissait de noter chaque détail et de l'envoyer directement à l'ATIC au terrain de Wright. L'ordre n'apportait aucune explication quant aux raisons pour lesquelles on voulait ces informations. Ce manque d'une explication et du fait que l'information devait être envoyée directement à un groupe de grand pouvoir en matière de renseignement de l'Etat-Major de l'Armée de l'Air a réveillé l'imagination de chaque membre du système de renseignement militaire. Les gens du renseignement dans ce domaine qui avait précédemment été libre avec liberté d'opinion était maintenant soumis à un très sérieux secret.

L'ère de la confusion progressait.

Les premiers rapports pour la presse, qui a formé l'opinion publique, n'ont pas réduit le facteur de confusion. Tandis que l'ATIC déployait discrètement des efforts maximaux dans une étude sérieuse, "certains fonctionnaires hauts placés" se moquaient officiellement de toute mention aux OVNIS.

En juillet 1947 une nouvelle de International News Service a cité l'officier des relations publiques du terrain de Wright qui aurait dit, "jusqu'ici nous n'avons rien trouvé qui pourrait confirmer que les soucoupes existent. Nous ne pensons pas qu'elles sont des missiles guidés." Il a continué en disant, "au point où en sont les choses maintenant, elles semblent être un phénomène issu de l'imagination."

Les "experts," dans leurs histoires sensationnalistes sur les soucoupes, ont dit que ces déclarations étaient un écran de fumée intentionnel pour masquer les faits en ajoutant à la confusion. Ce n'est pas vrai; c'était simplement un manque de coordination. Mais si l'Armée de l'Air avait effectivement intentionnellement voulu créer un écran de confusion, elle n'aurait pas pu mieux faire.

Quand le Lieutenant-Colonel de la Quatrième Armée de l'Air a fait sa dénonciation largement diffusée des "crédules" en matière de soucoupes, il a spécifiquement mentionné un rapport OVNI de Tacoma, dans la région de Washington.

Le rapport de la recherche sur cet incident, le mystère d'île de Maury, était un des rapports les plus détaillés des débuts de l'ère OVNIS. Le rapport que nous avons reçu pour nos dossiers avait été rassemblé par le renseignement de l'Armée de l'Air et d'autres agences parce que les deux officiers du renseignement qui avaient commencé l'enquête n'avaient pas pu la finir. Ils étaient morts.

Pour l'Armée de l'Air l'histoire a commencé le 31 juillet 1947, quand le Lieutenant Frank Brown, un agent du renseignement à Hamilton AFB, en Californie, a reçu un appel téléphonique longue distance. La personne qui a appelé était un homme que j'appellerai Simpson, qui avait rencontré Brown alors que celui-ci étudiait une observation d'OVNI auparavant, et il avait un bon tuyau sur un autre incident OVNI. Il venait juste de parler à deux hommes de patrouille du port de Tacoma. L'un d'eux avait vu six OVNIS en vol plané au-dessus de sa vedette et laisser se répandre de gros morceaux de métal étrange. Simpson aurait récupéré certains des morceaux du métal.

L'histoire a semblé bonne au Lieutenant Brown, l'a donc rapportée à son chef. Son approuva le déplacement et une heure plus tard le Lieutenant Brown et le Capitaine Davidson volaient vers Tacoma dans un B-25 de l'Armée de l'Air. Quand ils sont arrivés ils ont rencontré Simpson et un ami à lui qui était pilote de ligne aérienne dans la chambre d'hôtel de Simpson. Après les présentations d'usage, Simpson a indiqué à Brown et Davidson qu'il avait reçu une lettre d'un éditeur de Chicago lui demandant, à lui Simpson, d'étudier ce cas. L'éditeur lui avait payé $200 et avait exigé l'exclusivité de l'histoire, mais les choses devenaient trop chaudes, et Simpson voulait que les militaires prennent la suite.

Simpson a poursuivi en indiquant qu'il avait entendu parler de l'expérience au large de l'île de Maury mais qu'il voulait que Brown et Davidson l'entendent de première main.

Il avait appelé les deux patrouilleurs du port et ils étaient sur le chemin de l'hôtel. Ils sont arrivés et ils ont raconté leur histoire.

J'appellerai ces derniers deux hommes Jackson et Richards bien que ce ne soient pas leurs vrais noms. En juin 1947, raconta Jackson, son équipage, son fils, et le chien de son fils étaient sur sa vedette en patrouille près de l'île de Maury, une île dans Puget Sound, à environ 3 milles de Tacoma. C'était un jour gris, avec une couverture de nuage bas et épais 2.500 pieds. Soudainement chacun sur le bateau a remarqué six objets en forme de "beignets", juste sous les nuages, se dirigeant vers le bateau. Ils sont venus de plus en plus près, et quand ils furent à environ 500 pieds au-dessus du bateau ils se sont arrêtés. Un des objets en forme de "donut" semblait avoir des problèmes, tandis que les autres cinq planaient autour de lui. Ils étaient très proches, et tout le monde a pu très bien les voir. Les OVNIS avaient environ 100 pieds de diamètre, avec un trou au milieu d'environ 25 pieds de diamètre. Ils étaient d'une couleur argentée et ne faisaient absolument aucun bruit. Chaque objet avait de grands hublots autour de son bord.

Alors que les cinq OVNIS entouraient le sixième, s'est rappelé Jackson, l'un d'eux est venu tout près et semblait établir le contact avec l'engin ayant des ennuis. Les deux objets ont maintenu le contact pendant quelques minutes, puis ont commencé à séparer. Tandis que ceci se déroulait, Jackson prenait des photos. Juste au moment où ils commençaient à se séparer, il y avait eu un "son sourd" mat et la seconde suivante l'OVNI a commencé à répandre des feuilles de métal très légères depuis son trou central. Alors que ceux-ci flottaient sur l'eau, l'OVNI a commencé à rejeter un matériel plus dur d'aspect rocailleux. Une partie de ces débris sont tombés sur la plage de l'île de Maury. Jackson a pris son équipage et s'est dirigé vers cette plage, mais pas avant que son bateau ait été endommagé, le bras de son fils blessé, et son chien tué. Alors qu'ils atteignaient l'île ils ont regardé en l'air et ont vu que les OVNIS quittaient le secteur à grande vitesse. Le patrouilleur a poursuivi en indiquant qu'il avait récupéré plusieurs gros morceaux du métal de la plage et les a embarqué dans sa vedette. Il a essayé d'utiliser sa radio pour appeler de l'aide, mais pour une raison inexplicable il y avait de telles interférences qu'il n'avait même pas pu appeler son quartier général de Tacoma, à trois miles. Quand ils ont accosté à Tacoma, Jackson a obtenu les premiers soins pour son fils et a puis fait son rapport à son officier supérieur, Richards, qui, ajouta Jackson, n'a pas cru à son récit. Il ne l'a pas cru jusqu'à ce qu'il se soit rendu lui-même sur l'île et ait vu le métal.

Les ennuis de Jackson n'étaient pas terminés. Le lendemain matin suivant un visiteur mystérieux lui a dit d'oublier ce qu'il avait vu.

Plus tard que le même jour les photos ont été développées. Elles ont montré les six objets, mais la mise au point été mauvaise et il y avait des taches, comme si le film avait été exposé à quelque radiation.

Puis Simpson a raconté qu'il avait eu des appels de visiteurs mystérieux. Il a dit que Jackson n'était pas seul en ce qui concerne des visiteurs mystérieux, les journaux de Tacoma avaient reçu des appels d'un indicateur anonyme racontant exactement ce qui avait été dit dans la chambre d'hôtel de Simpson. C'était une situation très curieuse parce que personne excepté Simpson, le pilote de ligne aérienne, et les deux patrouilleurs du port ne savait quoi que ce soit. La chambre avait même été vérifiée et il n'y avait pas de micros dissimulés.

C'est là qu'en était cette affaire quelques heures après que le Lieutenant Brown et le Capitaine Davidson soient arrivés à Tacoma.

Après avoir posé quelques questions à Jackson et Richards, les deux agents du renseignement sont partis, peu disposés à seulement récupérer quelques un de ces fragments. Comme l'ont écrit quelques auteurs qui ont traité de cette incident, Brown et Davidson semblaient être impatient de partir et effrayé de toucher les fragments de l'OVNI, comme si ils avaient su quelque chose de plus à leur sujet. Les deux officiers sont allés à McChord AFB, près de Tacoma, où leur B-25 était garé, ont tenu une conférence avec l'officier du renseignement de McChord, et se sont envolés vers leur base d'origine, Hamilton. Quand ils ont quitté McChord, ils s'étaient fait une bonne idée quant à l'identité de l'OVNI. Heureusement, ils ont fait part à l'officier du renseignement de McChord ce qu'ils avaient déterminé à partir de leur entrevue.

Quelques heures plus tard les deux officiers étaient morts. Le B-25 s'est écrasé près de Kelso, Washington. Le chef d'équipage et un passager avaient pu sauter en parachute. Les journaux ont laissé entendre que l'avion a été saboté et qu'il transportait des éléments ultra secrets. Les autorités à McChord AFB ont confirmé ce dernier point, l'avion emportait du matériel classifié.

En quelques jours la publicité faites par les journaux sur l'accident fut oubliée, et le mystère d'île de Maury n'a jamais a été publiquement résolu.

Ses rapports postérieurs indiquent que les deux patrouilleurs du port ont mystérieusement disparu peu après l'accident mortel.

Ils devaient avoir disparu dans le Puget Sound. Tout le mystère de l'île de Maury était un canular. Le premier, probablement l'un des deux meilleurs, et le plus méchant canular dans l'histoire des OVNIS. Un passage dans le rapport officiel détaillé du mystère d'île de Maury indique:

"______ ont tous deux admis que les fragments de roche n'avaient rien à voir avec des soucoupes volantes. Toute l'affaire était un canular. Ils avaient envoyé les fragments de roche [à un éditeur de magazine] pour faire une farce. L'un des patrouilleurs avait écrit à ______ [l'éditeur] déclarant que la roche pouvait avoir fait partie d'une soucoupe volante. Il avait dit que la roche est provenait d'une soucoupe volante parce que c'est ce que [l'éditeur] voulait l'entendre dire."

L'éditeur, mentionné ci-dessus, qui selon l'un des deux hoaxers, voulait lui faire dire que les fragments de roche étaient tombés d'une soucoupe volante, est la même qui a payé 200 Dollars l'homme que j'ai appelé Simpson pour qu'il étudie le cas.

Le rapport continue en expliquer plus de détails de l'incident. Ni l'un ni l'autre un des deux hommes n'ont pu jamais produire les photos. Ils "les ont égarées", ont-ils dit. Un d'eux, j'ai oublié lequel, était l'informateur mystérieux qui a appelé les journaux pour rapporter les conversations en cours dans la chambre d'hôtel. Le visiteur mystérieux de Jackson n'existait pas. Ni l'un ni l'autre des hommes n'était un patrouilleur du port, ils possédaient simplement une paire de vieux bateaux délabrés pour transporter le bois de charpente flottant dans le Puget Sound qu'ils récupéraient. L'accident d'avion était un simple accident malheureux. Un moteur a pris feu, consommation, et juste avant les deux pilotes purent sortir, l'aile et la queue se sont arraché, les empêchant de s'échapper. Les deux officiers morts de Hamilton AFB ont compris que c'était un canular, cela explique leur départ et le fait qu'ils n'ont pas pris la peine de prendre les "fragments." Ils ont confirmé cette conviction quand ils ont parlé à l'officier du renseignement de McChord. On avait déjà établi, par un informateur, que les fragments étaient ce que pensaient Brown et Davidson, des scories. Le matériel classifié sur le B-25 était un dossier de rapports que les deux officiers s'étaient proposé à transporter vers Hamilton et n'avait aucun rapport avec le mystère d'île de Maury, ou plutôt, le canular de d'île de Maury.

Il y a une raison pour laquelle Simpson et son ami pilote de ligne aérienne n'ont pas été informés sur le canular. Dès que l'on a découvert qu'ils "étaient tombés dans le panneau," complètement, et n'étaient pas complices du canular, personne n'a voulu les embarrasser.

La majorité des auteurs de la mode des soucoupes volantes ont joué sur ceci, précisant comme point essentiel de leur argumentation le fait que l'histoire doit être vraie parce que le gouvernement n'a jamais ouvertement poursuivi l'un ou l'autre des deux falsificateurs. Cela semble logique, mais c'est faux. La raison des recherches sérieuses sur le canular de l'île de Maury était que le gouvernement avait pensé sérieusement à poursuivre ces hommes. A la dernière minute on a décidé, après avoir parlé aux deux hommes, que le canular était une plaisanterie inoffensive qui avait réussie, et que la perte de deux vies et d'un B-25 ne pourrait pas être directement attribuée aux deux hommes. L'histoire n'a pas même été imprimée dans les journaux, parce qu'au moment de l'incident, quoique dans ce cas-ci la presse ait su à quoi s'en tenir, les faits réels étaient considérés comme avérés. Avant que les faits aient été publiés, ils étaient déjà de la vieille histoire. Et rien n'est plus mort que les nouvelles du jour d'avant.

Alors qu'on arrivait à la fin de l'année 1947 prenait fin, le Projet Sign de l'Air Force était devenu trop vaste par rapport à la panique initiale et s'était installé dans des opérations de routine. Chaque rapport du renseignement traitant de la recherche aéronautique Allemande pendant la deuxième guerre mondiale avait été étudié pour découvrir si les Russes pourraient avoir développé l'un quelconque des concepts Allemands les plus récents sous forme de soucoupes volantes. Les aérodynamiciens de l'ATIC et aux laboratoires du terrain de Wright ont calculé les performances maximales auxquelles on pouvait arriver à partir des concepts Allemands. Les concepteurs des avions eux-mêmes avaient été contactés. "Les Russes pouvaient-ils développer une soucoupe volante à partir de vos idées?" La réponse était, "non, il n'y a aucune manière imaginable pour aucun avion de pouvoir exécuter les manoeuvres rapportées dans le cas des OVNIS." Le laboratoire sanitaire de l'Air Force a donné son avis: même si un tel avion pouvait être construit, le corps humain ne pourrait pas supporter les manoeuvres violentes qui ont été rapportées. Les personnels s'occupant de structures d'avion ont confirmé cet avis, aucun matériel connu ne pourrait supporter les charges et les températures des vitesses élevées rapportées.

Toujours convaincu que les OVNIS étaient des objets réels, les gens de l'ATIC ont commencé à changer d'idée. Ceux qui étaient convaincus que les OVNIS étaient d'origine Soviétique commençaient maintenant à penser à l'espace extra-atmosphérique, non pas parce qu'il y aurait eu des preuves quelconques que les OVNIS proviennent de l'espace extra-atmosphérique mais parce qu'ils étaient convaincus que les OVNIS existent et que seule une race inconnue ayant un développement technologique très avancé pourrait construire de tels véhicules. En ce qui concerne l'effet sur le corps humain, pourquoi ces gens, quoi qu'ils puissent être, ne pourraient-elles pas être capables de supporter les forces terribles de ces manoeuvres? Pourquoi les juger selon des normes terrestres? J'ai trouvé une note à cet effet dans les vieux dossiers du Projet Sign.

Le Projet Sign s'est terminé en 1947 avec un nouveau problème. Comment faire du renseignement interplanétaire? Pendant la deuxième guerre mondiale l'organisation qui était le précurseur de l'ATIC's, le très secret T2 de l'Air Material Command avait développé des moyens très efficaces pour l'extorsion de chaque données possible au sujet des aspects techniques des avions ennemis. L'ATIC connaissait ces méthodes, mais comment pourrait-on les appliquer à des vaisseaux spatiaux? Le problème a été abordé dans le désordre organisé.

Si la confusion organisée régnait dans les esprits des gens de l'Armée de l'Air, cette confusion n'était nullement organisée dans les esprits du public. Les déclarations publiques concernant les OVNIS étaient contradictoires.

Un article d'un journal à grand tirage, citant un officiel anonyme de l'Armée de l'Air au Pentagone, a indiqué:

"Les "soucoupes volantes" sont une de ces trois choses:

  1. Des réflexions du soleil sur des nuages bas.
  2. Des petits météores qui se brisent, leurs fragments attrapant les rayons du soleil.
  3. Des givres qui pourraient avoir formé de grands grêlons applatis qui glisseraient dans le ciel.

La suite de ceci, qui a été communiquée par plusieurs scientifiques, c'est que, essentiellement, le fonctionnaire anonyme de l'Armée de l'Air était dément. Personne n'a même entendu parler des météores cristallisés, ou de grêlons énormes et plats, et la théorie des réflexions solaires était absurde.

Life, Time, Newsweek, et beaucoup d'autres magazines de nouvelles ont publié des articles concernant les OVNIS. Certains ont été écrits avec une ironie manifeste, d'autres ne l'étaient pas. Tous les articles mentionnaient les hallucinations hystériques avancées par l'Air Force. Mais un psychiatre du ministère des anciens combattants a publiquement ridiculisé ceci. "Trop de gens voient ces choses," a-t-il dit.

On a largement suggéré que tous les OVNIS aient été des météores. Deux astronomes de Chicago ont critiqué ceci. Le Dr. Gerard Kuiper, directeur de l'Université de l'Observatoire de Chicago, a été cité quand il a dit catégoriquement que les OVNIS ne pouvaient pas être des météores. "Ils sont probablement synthétiques," dit-il à l'Associated Press. Le Dr. Oliver Lee, directeur de l'Observatoire de l'Université du Nord-Ouest, était d'accord avec le Dr. Kuiper et il a ajouté un facteur additionnel de confusion qui était déjà dans les esprits de beaucoup de gens. Peut-être étaient-ils nos propres avions.

Le gouvernement avait nié que les OVNIS appartiennent aux Etats-Unis dès le début, mais le Dr. Vannevar Bush, le scientifique mondialement connu, et le Dr. Merle Tuve, l'inventeur des fusées de proximités, ont ajouté leur poids dans la balance. "Impossible," ont-ils dit.

Tous les fonctionnaires anonymes de l'Armée de l'Air de cette époque démentaient tout intérêt sérieux pour le sujet des OVNIS. Pourtant chaque fois qu'un reporter d'un journal est sorti pour interviewer une personne qui avait vu un OVNI, les agents du renseignement étaient déjà sur place, et avaient déjà les détails de l'histoire complète avec des croquis de OVNI, et partaient déjà pour rejoindre leur base et envoyer le rapport au Projet Sign. Beaucoup auraient censément été "averties" de ne pas trop parler. L'Armée de l'Air était sérieusement intéressée par les hallucinations.

Ainsi 1947 a fini avec de divers points d'interrogation ancrés dans l'esprit du public. Si vous suiviez les soucoupes volantes de près, ces points d'interrogations étaient grandissants, si vous notiez juste les titres des histoires d'OVNIS dans les journaux, ils étaient plus petits, mais ils étaient là et ils croissaient. Probablement personne, parmi la population, les militaires ou les civils ayant fait des déclarations à propos des OVNIS n'avaient la qualification pour le faire, mais leurs commentaires avaient été imprimés, et ils avaient été lus. Leurs commentaires ont créé le point d'interrogation.

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Cette page a été mise à jour le 30 juillet 2010.