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Référence pour ce cas: 54-HauteSavoie.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.
Le magazine Radar du 31 octobre 1954 présentait de manière plutôt sensationaliste les propos de Jacques Baccard, présenté comme un "savant" de Grenoble. Baccard avait déjà affirmé avoir pris une photo - plutôt douteuse - d'une soucoupe volante, et déclarait dans l'article en avoir détecté une autre avec un détecteur de soucoupes qu'il avait construit.
Dans son interview, il rapporte que "récemment, en Haute-Savoie", son groupe de recherche sur les soucoupes volantes avait été alertés "par un individu qui prétend avoir aperçu une soucoupe".
Baccard dit être arrivé sur le lieu d'observation et le "témoin" lui aurait décrit l'engin qu'il venait de surprendre au moment où il quittait le sol, comme un "appareil à trois sphères". Baccard dit qu'il y avait effectivement, sur l'herbe du pré, trois marques roussies, mais que l'analyse de l'herbe lui a prouvé qu'elle avait été brûlée avec une lampe à souder.
[Ref. rdr1:] MAGAZINE "RADAR":
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APRES le capteur d'énergie cosmique d'un officier de notre armée de l'air, le lieutenant Plantier, dont "Radar" a déjà parlé, voici le détecteur de soucoupe volante d'un ingénieur de Grenoble, M. Baccard. Mais l'appareil de M. Baccard a sur la "construction" du lieutenant Plantier l'avantage d'avoir dépassé le stade l'hypothèse: il a pris rang parmi les objets de ce monde qu'on peut voir et toucher.
Ingénieur électronicien et astronome, M. Baccard, qui n'a pas encore atteint la quarantaine, est depuis 1938 un chercheur à qui rien de ce qui se passe dans le ciel n'est étranger. Sa passion des astres l'a conduit à prendre la direction, pour le Dauphiné, du centre de recherche scientifique qui travaille en liaison avec la Société Astronomique de France et les observatoires d'Amérique. De plus le centre à une station d'études à M'Balmayo, au Cameroun. C'est à ce dernier Centre qu'on doit l'observation des récentes et premières apparitions d'engins mystérieux dans cette partie du ciel d'Afrique.
Entouré d'épures et d'appareils, M. Baccard commence l'entretien en précisant qu'il ne saurait être confondu avec les illuminés et les ignares qui n'ont qu'une idée: tromper les autres ou se tromper eux-mêmes.
- Depuis 1947 nous étudions les phénomènes qui, aujourd'hui, passionnent l'opinion. La première cause a écarter est celle qui pourrait être dûe au jeu de réfraction de la lumière. Par réfraction, un disque lumineux plafonnant à haute altitude peut provenir d'un simple phare d'auto. Un avion, un ballon-sonde recevant des rayons solaires peuvent également prêter à confusion. Récemment, en Haute-Savoie, nous sommes alertés par un individu qui prétend avoir aperçu une soucoupe. J'arrive sur le lieu d'observation et le "témoin" me décrit l'engin qu'il venait de surprendre au moment où il quittait le sol. "Un appareil à trois sphères", affirme-t-il. Effectivement, sur l'herbe du pré, je remarquais trois marques roussies. L'analyse de l'herbe me prouva qu'elle avait été brûlée avec une lampe à souder! Il y a quelques jours, un agent commercial de la Drôme prétendit avoir été survolé à 30 mètres de haut par une soucoupe. Il ajouta que la peinture de son auto avait été tachée et cloquée. Mais quand je voulus voir l'auto, l'agent se volatilisa!
M. Baccard, bien qu'il soit "pour" admet les objections de ceux qui sont "contre".
- J'accepte toutes les hypothèses et même j'en établis moi-même. Il n'est pas impossible que les apparitions de soucoupes soient provoquées par les explosions de bombes atomiques qui ont lieu depuis plusieurs années à titre expérimental. Les disques observés seraient dus aux positons libérés. Eléments positifs, ces positons seraient repoussés à haute altitude par la Terre, élément également positif.
Savez-vous qu'on a constaté la destruction d'une partie de l'anneau de Saturne? Quoi qu'il en soit, les astronomes américains et français ont observé que de nouveaux corps circulent, l'un à 650 km. de la terre; l'autre à 950 km. Ces deux corps, personnellement, je les ai vus se profiler en noir devant la lune. S'agit-il de débris planétaire? S'agit-il de deux satellites artificiels lancés par les observateurs d'un autre monde pour étudier de plus près la Terre? Quant aux fameux cirques lunaires, n'auraient-ils pas été aménagés en base de départ pour des engins circulant autour de la Terre?
Après beaucoup de recherches, l'ingénieur fut un jour frappé par cette constatation: aucun des engins signalés ne laissait une trace matérielle de son passage. M. Baccard entreprit alors la construction d'un détecteur qui serait aux radiations magnétiques ce que le compteur de Geiger est aux radiations atomiques. On sait qu'après une explosion de bombe, l'atmosphère se charge de radiations fatales aux hommes que le compteur de Geiger ne manque pas de déceler.
- Mes travaux ont abouti à la mise au point d'un appareil auquel je n'ai pas encore donné de nom précis. C'est un enregistreur de variations magnétiques. Cet appareil, je l'adapte à un télescope binoculaire, l'élément intermédiaire étant une cellule photo-électrique. Doté d'un amplificateur, mon appareil témoigne d'une extrême sensibilité. Ma recherche s'est appuyée sur l'étude du phénomène de Zeemann, étude établissant qu'un atome placé dans un champ magnétique subi un changement de fréquence dans ses radiations.
Profitant du premier passage d'un ballon-sonde, puis de passages d'avions à moteur et à réaction, M. Baccard expérimenta son appareil. Aucune oscillation d'aiguille ne fut constatée. C'est alors, le hasard faisant parfois bien les choses pour les chercheurs, que dans le ciel éclata ce que les grenoblois appellent encore "l'affaire du 7 octobre".
- Ce jour-là, le ciel était très pur. Je travaillais chez moi lorsque je fus appelé au téléphone par le directeur de la Radiodiffusion de Lyon: "Un ballon-sonde suivi d'un engin survole Grenoble." J'embarque mon matériel d'observation à bord de mon auto, je prends chez lui M. Rougemond, inspecteur du Centre, et je gagne à toute allure notre plateforme de Seyssinet qui domine Grenoble et ses environs. Pendant deux heures, entre 4 et 6, j'eus tout loisir d'observer le ballon-sonde, d'ailleurs signalé comme venant d'Italie, ballon suivi d'un engin ayant l'apparence d'un cigare lumineux. A deux ou trois reprises des flammes comparables à celles d'une fusée jaillirent. J'évaluais la hauteur de ces deux appareils à environ 15.000 mètres. Pendant 7 minutes l'engin s'est immobilisé et pendant qu'il ne bougeait pas, la traînée lumineuse qui le suivait disparaissait. Tout à coup l'engin descendit à grande vitesse à la verticale. Puis il accomplit un trajet à l'horizontale à une faible vitesse plus rapide que celle d'un avion à réaction. A ce moment, des fluorescences orangées autour de l'appareil furent nettement perçues. Pendant que je faisais ses observations, à la Côte-Saint-André, notre voiture laboratoire enregistrait les mêmes phénomènes. Occasion inespérée pour moi d'expérimenter enfin mon détecteur. Relié au télescope binoculaire, comme je m'y attendais, j'enregistrais les oscillations d'aiguilles qui témoignent d'indiscutables variations du champ magnétique. Une boussole mise aussi en contact avec mon appareil "perdit le nord". Quand l'engin s'élançait à grande vitesse, les oscillations atteignaient le maximum. Cette expérience ne me permet plus de douter de l'existence d'un champ magnétique autour de l'engin observé. S'agit-il du champ magnétique sur lequel le lieutenant Plantier appuie son hypothèse? Je ne suis pas loin de le croire.
Signalons, en passant, qu'en 1947, au-dessus de Minneapolis, des ballons sondes ayant été lancés à haute altitude, ces ballons ont été pendant longtemps suivis par des engins que les observateurs n'ont pas hésité à identifier comme des soucoupes.
Le 7 octobre dernier, les grenoblois, au nombre de plusieurs centaines, ont-ils assisté à un phénomène identique?
Fort de son premier succès, M. Baccard a décidé de consacrer plus que jamais ses jours et ses nuits à l'étude de ce qu'on peut appeler la grande énigme du demi-siècle. Aussi fait-il installer sur le toit de son immeuble un appareillage de son invention lui permettant d'être alerté dès l'apparition diurne ou nocturne d'un engin dans le ciel.
En bon grenoblois et soucieux du respect des traditions locales, M. Baccard entend faire à toute soucoupe qui se présentera ce qu'on appelle une "conduite de Grenoble".
[Légendes photos:]
Sur la plate-forme Seyssinet, M. Baccard indique à M. Rougemond la région du ciel ou évoluait l'engin.
Directeur du Centre de recherche scientifique, M. Baccard observe le détecteur de radiations magnétiques qu'il a inventé.
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Il s'agit clairement d'une affaire "résolue"; mais les affirmations de Jacques Baccard dans ses revendications de deux observations qu'il aurait faites lui-même ont quelque chose de douteux. Il est donc possible que cette enquête elle-même soit inventée.
On notera que la soucoupe volante qui aurait trois sphères lui servant de train d'atterrissage est tout simplement la soi-disant soucoupe volante décrite par le pseudo-contacté George Adamski en 1952.
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Jacques Baccard ne pouvait pas l'ignorer; par contre aucune témoin de 1954 en France n'a jamais signalé une telle caractéristique.
(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)
Haute-Savoie, Jacques Baccard, fraude, Adamski, traces, sphères, soucoupe, atterrissage, pré, anonyme
[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.
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1.0 | Patrick Gross | 17 juillet 2025 | Première publication, [rdr1]. |