Voir aussi Mars, Europe, Titan.
Les études des données du vaisseau spatial de la NASA Galiléo ont permis de détecter le 16 Décembre 2000 qu'il y a un océan d'eau salée à grande profondeur sous les 170 kilomètres de l'épaisse croûte congelée, ce qui fait de Ganymède le troisième satellite de Jupiter qui héberge de l'eau liquide sous sa surface.
L'océan reste liquide, serré entre des couches de glace, grâce à la chaleur dégagée par la radioactivité naturelle de l'intérieur rocheux de Ganymède. La découverte ressemble fortement à ce que Galilée a déjà montré pour Europa, où les fissures s'ouvrent dans la croûte de glace, juste pour être rebouchée par les glaces, détrempées par des neiges et des matériaux jaillissant vers le haut.
Les données ont été recueillies par le vaisseau spatial quand il à survolé Ganymède le 20 Mai 2000, permettant d'obtenir des images de très hautes résolution, qui montrent une surface glaciale étonnamment dominée par des fractures et des crevasses évoquant une activité tectonique. Auparavant, les scientifiques ont pensé au volcanisme pour expliquer la surface complexe par Ganymède.
A la différence d'Europe, ou l'eau liquide est proche de la surface et s'y fraye un chemin de temps en temps, l'océan ganymédien tel que nous le découvrons présente moins d'opportunité de recherche pour l'activité biologique du fait de sa grande profondeur, comme le déclare Dave Stevenson, un scientifique spécialiste des planètes de Caltech.
Néanmoins, Galiléo a montré que Ganymède est un endroit bien plus intrigant que ce que les scientifiques pensaient il y a tout juste quelques mois: Ganymède est vraiment un système planétaire complet, et non pas un simple rocher désolé.
Notez le commentaire sur l'impossibilité de la vie sur Jupiter, totalement déplacé. Il s'agit bien sûr de Ganymède, non de Jupiter. Et il ne s'agit pas de conditions pour la vie à la surface, mais éventuellement dans l'Océan interne, qui a des contacts avec la surface.
SAN FRANCISCO (AFP) - La découverte d'un océan souterrain d'eau salée sur la plus grande lune de Jupiter, Ganymède, la classe désormais au rang des planètes, estime l'un des scientifiques ayant contribué à cette découverte rendue publique dimanche par la NASA. "Ces lunes de Jupiter sont, de plein droit, des planètes", selon Thomas B. McCord, un professeur de science planétaire à l'Université de Hawaii. Au cours des dernières semaines, McCord et d'autres scientifiques ont analysé des renseignements fournis par la sonde spatiale Galileo et découvert que Ganymède possédait un océan d'une profondeur de plus d'1,6 kilomètre enterré sous quelque 160 km de rocher et de glace.
Sa température, d'environ 9 Celsius, ne serait pas beaucoup plus froide que les eaux en surface entourant l'Antarctique, selon cette étude. Cette eau est chauffée par le coeur radioactif de la lune. La force de gravitation sur la planète crée aussi une énergie qui contribue au réchauffement de l'océan. "Ce sont des informations absolument fantastiques", a commenté James W. Head III, un scientifique de l'université Brown, dans le journal San Francisco Chronicle.
L'analyse de renseignements fournis par Galileo montre aussi une émission chimique à la surface de Ganymède aux composants similaires aux éléments permettant la vie sur terre. La manière dont ces composants ont pu se retrouver sur Ganymède, le plus gros satellite du système solaire, reste un mystère.
Dans leur étude, les scientifiques ne suggèrent pas pour autant qu'une vie existe sur Jupiter, dont la température à la surface avoisine les - 173 degrés. Les données recueillies par Galileo révèlent l'existence de vagues à pulsation magnétique qui prouvent que Ganymède a un noyau liquide subissant la force gravitationnelle de Jupiter. Cette conclusion émane de l'examen des contours de Ganymède et de l'analyse chimique de sa surface de rochers et de glace.
Des analyses détaillées de la surface de la planète montrent, selon les scientifiques, que ce que l'on a cru être des traces volcaniques étaient en fait des crêtes et des crevasses créées par de puissantes tensions internes dues à la présence de cet océan souterrain. Selon McCord, les scientifiques avaient presque ignoré ces éléments parce qu'ils étaient occupés à étudier les données relatives à Europa, dont on pense qu'elle possède aussi un océan intérieur. "Nous portions tous notre attention sur Europa et puis, après coup, nous avons commencé à regarder Ganymède", a-t-il indiqué.
Les trois lunes de Jupiter, Ganymède, Europa et Callisto, prises ensemble, montrent "une évolution" depuis un globe presque solide, celui de Callisto, la lune la plus éloignée de Jupiter, à une lune plus "sophistiquée" remplie d'eau, Europa, qui est la plus proche de Jupiter. "Ganymède, nous le savons maintenant, est à l'étape intermédiaire", a affirmé McCord, pour qui "cela montre clairement que ces lunes évoluent". Ces caractéristiques, selon lui, prouvent que les lunes devraient probablement être classées parmi les planètes.