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ACUFO:

ACUFO est un catalogue à visée exhaustive des cas de rencontres entre aéronefs et OVNIS, qu'elles soient "expliquées" ou "inexpliquées".

Le catalogue ACUFO donne pour chaque cas un dossier comprenant un numéro de cas, un résumé, des informations quantitatives (date, lieu, nombre de témoins...), des classifications, l'ensemble des sources mentionnant l'affaire, avec leur références, une discussion du cas dans le but d'une évaluation de ses causes, et un historique des changements apportés au dossier.

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Hambourg, Allemagne, le 18 décembre 1943:

Numéro de cas:

ACUFO-1943-12-18-HAMBURG-1

Résumé:

Didier Serres, un ancien journaliste français, a publié son premier de trois livres sur les OVNIS en 1970, intitulé "Le Livre Noir des Soucoupes Volantes", sous le pseudonyme de "Henry Durrant".

Dans ce livre, dans une section sur les Foo Fighters de la Seconde Guerre mondiale, il affirmait que les pilotes allemands avaient également vu des objets volants non identifiés, pensant qu'il s'agissait d'armes secrètes des Alliés. Il décrit quelques cas, dont...

...l'un d'eux fait état d'un objet signalé successivement par les bases de Helgoland, Hambourg, Wittenberg, Neustrelitz, le 18 décembre 1943. Le minutage entre ces bases lui confère une vitesse moyenne supérieure à 3 000 km/h. Il a été observé au-dessus de Hambourg par une patrouille de deux chasseurs Focke-Wulf 190, à 12 000 m, vers 11 h 15. L'objet était "un corps cylindrique, possédant une ogive à l'avant, un grand trou à l'arrière avec un panneau; il semblait être composé d'un grand nombre d'anneaux, dont la surface semblait convexe." Signalé à terre, suivi sur quelques kilomètres, il disparut à grande vitesse.

Citant encore d'autre "cas d'OVNIS" en Allemagne durant la deuxième guerre mondiale, Durrant affirmait ensuite que les observations des pilotes allemands avaient abouti à la création par les nazis d'un bureau spécial d'étude des observations d'OVNIS appelé "Sonderbüro 13" menant un projet d'étude au nom de code "Uranus".

Durrant n'a fourni aucune source pour ses affirmations sur les observations et les études d'OVNIS dans l'Allemagne nazie; mais ce qu'il a raconté a été repris par la suite par d'autres auteurs dans plusieurs livres français sur les OVNIS.

En 1979, l'ufologue français Thierry Pinvidic, dans son livre "Le Noeud Gordien ou la Fantastique Histoire des ovni", évoque "certaines histoires fantastiques qui circulent sur les armes secrètes allemandes, et les "OVNIS" qui auraient été observés par certaines autorités du 3e Reich" et de prétendues études sur ce sujet par des experts de la base de Peenemüde [sic]. Il cite ce cas, sans donner de source, puis aborde curieusement l'idée selon laquelle on prétend que ce seraient les nazis eux-mêmes qui auraient construit une soucoupe volante "V-7", idée qu'il réfute avec les bons arguments qu'on connaît par ailleurs.

Il explique ensuite comment il a tenté de contacter des autorités allemandes dans ce domaine, comme le professeur Hermann Oberth, pionnier du programme de fusées allemand pendant la Seconde Guerre mondiale, et d'autres, qui lui ont tous répondu qu'ils n'avaient rien entendu sur des rapports d'OVNIS ou des études sur les OVNIS par les autorités allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans le magazine trimestriel d'ufologie OVNI-Présence N° 27 de septembre 1983, Thierry Pinvidic expliquait que Durrant avait inventé l'histoire du "Sonderbüro N° 13" et ne l'avait reconnu qu'après "l'enquête en Allemagne" de Pinvidic. Pinvidic explique que Durrant lui a dit qu'il avait inventé ces histoires comme un "piège à plagiaires" pour tromper les ufologues "qui, comme d'habitude, répètent les informations sans les vérifier."

Données:

Données temporelles:

Date: 18 décembre 1943
Heure: 11:15
Durée: ?
Date du premier rapport connu: 1970
Délai de rapport: 3 décennies.

Données géographiques:

Pays: Allemagne
Département/état: Hambourg
Commune: Hambourg

Données concernant les témoins:

Nombre de témoins allégués: Nombreux.
Nombre de témoins connus: ?
Nombre de témoins nommés: 0

Données ufologiques:

Témoignage apporté via: Livre OVNIS Henry Durrant.
Conditions d'éclairage: Jour.
OVNI observé: Oui.
Arrivée OVNI observée: ?
Départ OVNI observé: ?
Actions OVNI: Vole rapidement.
Actions témoins:
Photographies: Non.
Dessins par témoins: Non.
Dessins approuvé par témoins: Non.
Sentiments des témoins: ?
Interprétations des témoins: ?

Classifications:

Senseurs: [X] Visuel: 2 pilotes, nombreux autres.
[N/A] Radar aéronef:
[ ] Radar sol directionnel:
[ ] Radar sol altitude:
[ ] Photo:
[ ] Film/vidéo:
[ ] Effets EM:
[ ] Pannes:
[ ] Dégâts:
Hynek: DD
Armé / non armé: Armé, 2 mitrailleuses MG 131 de 12.7 mm, 4 canons MG 151/20 de 20 mm.
Fiabilité 1-3: 1
Etrangeté 1-3: 3
ACUFO: Canular par l'auteur de livres OVNIS Henry Durrant.

Sources:

[Réf. hdt1:] HENRY DURRANT:

D'autres rapports existent: l'un d'eux fait état d'un objet signalé successivement par les bases de Helgoland, Hambourg, Wittenberg, Neustrelitz, le 18 décembre 1943. Le minutage entre ces bases lui confère une vitesse moyenne supérieure à 3 000 km/h. Il a été observé au-dessus de Hambourg par une patrouille de deux chasseurs Focké-Wulf 190, à 12 000 m, vers 11 h 15. L'objet était "un corps cylindrique, possédant une ogive à l'avant, un grand trou à l'arrière avec un panneau; il semblait être composé d'un grand nombre d'anneaux, dont la surface semblait convexe." Signalé à terre, suivi sur quelques kilomètres, il disparut à grande vitesse.

[Réf. fgs1:] FRANCOIS GARDES:

Les Allemands avaient fait des constatations tout aussi inquiétantes [que celles des Alliés en 1939-1945]. Leurs aviateurs avaient rencontré des engins aériens silencieux, en forme de cigare, d'une centaine de mètres de longueur. Impossible que ce fussent des dirigeables alliés. Ils disparaissaient à des vitesses supersoniques dès qu'on les approchait. Sur les bases expérimentales d'où furent tirées les premières fusées V 2, les spécialistes avaient découvert avec stupéfaction que des disques volants accompagnaient les prototypes ultra-secrets en tournant autour. Rapports, photographies, films ... Un bureau spécial d'enquêtes avait été créé, le "Sonderburo n° 13". Il était composé de scientifiques, d'ingénieurs, d'officiers supérieurs de l'armée de l'Air. Il avait eu le même sort que la commission Massey. De part et d'autre du no man's land, les belligérants s'étaient mutuellement rassurés grâce à l'osmose de leurs services de renseignements. Ces engins supersoniques et silencieux n'appartenaient pas à l'arsenal des armes secrètes ennemies. Pourquoi s'en inquiéter outre mesure...

[Ref. tfo1:] GIANFRANCO DE TURRIS ET SEBASTIANO FUSCO:

Ces auteurs disent que le 18 décembre 1943 à Hambourg en Allemagne, selon un rapport envoyé au Bureau Spécial no. 13 de la Luftwaffe, deux chasseurs Focke-Wulfe FW. 190 ont vu à une hauteur d'environ 1200 mètres un objet de forme complexe et l'ont poursuivi sur quelques kilomètres. La chose a été observée ultérieurement également depuis les bases de Helgoland, Wittenberg et Neustrelitz, sa vitesse moyenne a été calculée à plus de 3000 km/h.

[Réf. mbd1:] MICHEL BOUGARD:

L'auteur indique que le 18 décembre 1943, un objet volant non identifié de forme cylindrique est passé à haute altitude successivement au-dessus de Helgoland, Hambourg, Wittenberg et Neustrelitz. Il était 11 h 45 et, par calcul, on estima sa vitesse à 6 000 km/h.

[Réf. tpc1:] THIERRY PINVIDIC:

Certaines histoires fantastiques circulent au sujet des armes secrètes allemandes, et des "OVNI" qu'auraient observé certaines autorités du 3e Reich. Des études auraient été entreprises à ce propos par des experts de la base de Peenemüde, dit-on. L'opinion des experts incriminés est édifiante. Rappelons au préalable "les faits" tels qu'ils sont généralement présentés.

On raconte qu'en 1943 des rapports d' "incidents de vol inexpliqués" commencent à s'empiler à l'État-Major général allemand. Le 18 décembre 1943 par exemple, une sorte d'avion sans aile aurait été aperçu survolant Hambourg par deux chasseurs en patrouille à 10 000 m au-dessus du Schleswig-Holstein... La prise en chasse commence. L'engin est vite rattrapé. D'aspect métallique, il est allongé et silencieux. Aucun hublot, aucune porte ne sont visibles. Puis il disparaît très rapidement en remontant le cours de l'Elbe. La détection radar confirme l'observation visuelle effectuée depuis le sol et par les pilotes en vol. Deux heures plus tard, les veilleurs d'Héligoland (île de Frise Orientale) et des patrouilleurs navals au large de l'estuaire de la Wiese, confirment l'observation au Bureau des Opérations Aériennes de la Baltique. Il s'agit du même engin volant à 3450 km/h cap au 115. 3450 km/h... en 1943! C'est incroyable.

Les experts de Peenemüde ainsi que l'ingénieur en aéronautique Messerschmidt auraient été immédiatement consultés. Les Allemands prirent, paraît-il, l'affaire très au sérieux. [...]

[...]

Il faudra attendre 1943 pour voir le problème des OVNI confié, désormais, à un organisme officieux de la Luftwaffe.

En 1943 donc, les Etats-Majors allemands s'émeuvent.

Les services de renseignements de 1'Amiral Canaris [sic] fournissent rapidement une réponse déconcertante: il ne peut s'agir d'armes secrètes alliées! Les alliés, eux, sont persuadés qu'il s'agit d'armes secrètes allemandes dont Hitler avait menacé l'Europe. Le commandement suprême de la Luftwaffe met alors sur pied un service mobilisant en permanence trois cents pilotes confirmés, des ingénieurs en aéronautique et de nombreux savants spécialisés aussi bien en mécanique des fluides qu'en résistance des matériaux. Appelé Sonder Büro n° 13 et répondant au nom de code "Uranus", ce service centralise tous les rapports étranges, les étudie et tente une ébauche d'analyse.

Créé en pleine guerre "Uranus" travaille en étroite collaboration avec les services de renseignements allemands dirigés par l'Amiral Canaris, mais également avec les services de documentation de la Marine allemande et les réseaux marginaux de l'Abwehr. Il reste opérationnel jusqu'à l'écroulement du nazisme en mai 1945. Les archives du bureau "Uranus", récupérées par les autorités militaires anglaises et américaines sont soigneusement épluchées, et certains spécialistes de la Luftwaffe attachés sans délai aux services de renseignements du Pentagone. L'Armée de l'Air Américaine ayant hérité de la quasi-totalité du dossier, refuse d'en divulguer l'intégralité. "C'est parfois trop troublant", déclare-t-elle ... Voilà le genre d'histoire qui a généralement cours dans la littérature ufologique. Il en existe bien d'autres. Les russes auraient eux aussi réussi à s'assurer le concours de certains ingénieurs de Peenemüde, prisonniers de guerre. Ils se seraient emparés des plans d'armes secrètes inventées par les Allemands.

[...]

Décidé de me renseigner directement aux sources, j'écrivis en 1977 au professeur Hermann Oberth expert en astronautique et responsable du programme allemand durant la Deuxième Guerre mondiale maître de Werner Von Braun, avec qui il travailla à l'arsenal Redstone pour le compte de la CAA en 1952. Hermann Oberth est généralement considéré comme le père de l'astronautique moderne.

Je demandai au professeur Oberth, tout détail et référence relatif à d'éventuels travaux réalisés au sujet des OVNI par les experts de Peenemüde. Mentionnant le cas de l'observation de Kummersdorf devant Goebbels, j'en demandai une éventuelle confirmation. Je cherchais à obtenir les références de documents émanant des services de renseignements de l' Amiral Canaris prouvant qu'il ne pouvait s'agir d'armes secrètes alliées. Je demandai à Hermann Oberth, la destination des documents du Sonder Büro après la Deuxième Guerre mondiale. Enfin sachant que la République Démocratique Allemande a entrepris actuellement une étude sur la question des OVNI à la base de Stralsund, je désirai savoir s'il avait eu vent de l'existence de documents particuliers et s'il pouvait le cas échéant m'en communiquer les références. Je recevais la réponse suivante datée du 18 octobre 1976:

Cher Monsieur,

Je ne peux malheureusement pas répondre à vos questions. Durant les années 1941-43 alors que je travaillais à la base de Peenemüde, il n'a jamais été question d'OVNI dans les services avec lesquels j'étais en contact. Le nom de code « Uranus » m'est également inconnu.

J'ai entendu parler d'OVNI pour la première fois en 1953. Monsieur Heinz Grësser, président de l'amicale des anciens de Peenemüde peut éventuellement vous aider à ce propos.

Avec mes meilleurs sentiments Hermann Oberth

suivait l'adresse d'Heinz Grôsser que je contactai bien évidemment dans les meilleurs délais en lui soumettant la même liste de questions. Le 14 décembre 1976, Madame Sallar secrétaire d'Heinz Grôsser me faisait parvenir le courrier suivant:

Cher Monsieur,

Nous vous remercions de votre aimable lettre du 8 novembre 1976.

Malheureusement, il nous est extraordinairement difficile de répondre à vos questions.

Le sujet des OVNI ne figure pas au rang de nos préoccupations habituelles. Nous n'avons pas encore réuni d'amples détails à ce sujet ... etc ...

Après m'avoir affirmé qu'elle tâcherait de se renseigner, et que j'avais de mon côté intérêt à contacter la DDR au sujet des recherches entreprises à Stralsund, Madame Sallar se déclara désolée de ne pouvoir me venir davantage en aide. Cependant disait-elle "nous sommes prêts à éclaircir cette affaire dans notre cercle littéraire. Nous vous ferons connaître les résultats, mais vous devrez attendre encore trois mois pour le moins."

N'ayant pas reçu de réponse, j'adressai une nouvelle lettre à ce cercle le 2 mai 1 977. Cette fois, Heinz Grôsser en personne me répondit:

Cher Monsieur Pinvidic,

Merci beaucoup de votre lettre du 2 mai 1977.

Au sujet de vos questions: aucune réponse n'a pu être faite par les membres de ce cercle. Personne ne peut apporter quelque éclaircissement.

Les armes secrètes des alliés sont pour nous aussi inconnues que les OVNI.

D'autre part, tous les experts qui se trouvaient à Peenemüde en 1944 avaient quitté Kummersdorf depuis déjà six ans. Aussi l'observation présumée de Goebels et des 200 autorités à Kummersdorf ne nous est-elle pas connue. Nous sommes peinés de ne pouvoir vous fournir de plus amples détails sur ce que vous désirez.

Avec mes meilleurs sentiments, Heinz Grôsser

Si l'événement de Kummersdorf avait eu lieu, les experts de Peenemüde auraient été parmi les premiers informés et le Reich aurait exigé d'eux des commentaires nombreux et précis. Ce n'est pas le cas. Le mythe de l' "OVNI-arme expérimentale allemande" est à détruire. Le 13 juin 1977 Hermann Oberth devait me confier que son opinion sur les OVNI n'avait jamais changée. Il les considère toujours comme des vaisseaux spatiaux extra-terrestres...

[Réf. tpc2:] THIERRY PINVIDIC:

De la tricherie:

La tricherie, c'est par exemple [...] C'est encore Durrant inventant l'histoire du Sonderbüro no 13 de la Luftwaffe et qui ne l'admit qu'après mon enquête en Allemagne. Il s'en tira de justesse en prétextant qu'il avait monté ce canular pour piéger les ufologues qui reprennent, comme à leur habitude, des informations sans les vérifier. On s'en tire comme on peut, et j'ai même à ce sujet de sérieux doutes sur lesquels je reviendrais un jour. En tout cas, tous ceux qui ont lu "Les dossiers des S.V." mais n'ont pas lu "Le noeud gordien" continueront à prendre la chose pour argent comptant, comme le firent allégrement plusieurs auteurs qui pompèrent joyeusement Durrant.

[Réf. hdt2:] "HENRI DURRANT":

Henry Durrant répond

M. le Rédacteur en Chef, Le No 27 de septembre 1983, d'"OVNI-Présence" m'est bien parvenu ce matin, et je vous en remercie vivement. J'y relève, dans l'article "de l'amateurisme..." signé par M. Pinvidic Thierry, le passage suivant (pp. 7 et 8):

"La tricherie, c'est ... encore Durrant inventant l'histoire du Sonderbüro n° 13 de la Luftwaffe et qui ne l'admit qu'après mon enquête en Allemagne. Il s'en tira de justesse en prétextant qu'il avait monté ce canular pour piéger les ufologues qui reprennent, comme à leur habitude, des informations sans les vérifier. On s'en tire comme on peut, et j'ai même à ce sujet de sérieux doutes sur lesquels je reviendrais un jour. En tout cas, tous ceux qui ont lu "Les dossiers des S.V." mais n'ont pas lu "Le noeud gordien" continueront à prendre la chose pour argent comptant, comme le firent allégrement plusieurs auteurs qui pompèrent joyeusement Durrant."

Sans exciper du droit de réponse (nos relations sont excellentes), mais ayant été nommément cite, je vous demande de bien vouloir publier ce texte rectificatif, in extenso, dans votre tout prochain no 28. M. Pinvidic Thierry m'a effectivement demande des renseignements sur le Sonderbüro Nr. 13 de l'Oberkommando der Luftwaffe, téléphoniquement et APRES la sortie de son si intéressant ouvrage "Le Noeud gordien" (Pour confirmation, voir GEPO-Information, n° 29, janvier-mars 1983); je n'ai pas eu alors à admettre qu'il s'agissait d'un canular, M. Pinvidic Thierry n'ayant pas joué au juge d'instruction ce jour-là; je lui ai simplement expliqué qu'il s'agissait d'un piège à copieurs ou à pillards, et je lui en ai précisé les origines: mes difficultés passées, avec des confrères peu honnêtes (je résume!), au sujet de traductions d'articles, lorsque j'étals journaliste professionnel, il y a déjà des années.

M. Pinvidic Thierry a agi "comme le firent allègrement plusieurs auteurs qui pompèrent joyeusement Durrant", bien qu'il ait publié, lui aussi, la même histoire au mode conditionnel (J'ai relu son texte)(!). Si M. Pinvidic Thierry m'avait téléphoné AVANT la parution de son livre, il eut été au courant du piège, n'y serait pas tombé, et se serait épargné la peine de pratiquer lui-même la tricherie au mode conditionnel, ce qui est plus grave; car c'est en passant sous silence les précisions que je lui ai fournies qu'il a pu se permettre de m'accuser de tricherie et prétendre que "je m'en suis tiré de justesse en prétextant que..."

M. Pinvidic Thierry dit avoir fait une enquête en Allemagne. Fort bien. Le résultat de celle-ci ayant été négatif, une double question se pose: a-t-il enquêté, pour vérification d'information, AVANT d'écrire son livre, et, dans ce cas, pourquoi use-t-il du conditionnel au lieu de dénoncer franchement la "tricherie"?

A-t-il enquêté APRES la sortie du "Noeud gordien"? Comme il ne le précise pas, je me permets de lui signaler que: 1) Enquêter AVANT sans tenir compte du résultat est aberrant, et que 2) enquêter APRES c'est enquêter trop tard. (2) M. Pinvidic Thierry n'est pas très sûr de ses références: il ne s'agit pas des "Dossiers des S.V." (3) (titre qu'il écrit faussement), mais du "Livre Noir des Soucoupes Volantes" où le Sonderbüro Nr. 13 est mentionné p. 81.

Le piège était donc tendu depuis 1970, et il a fallu treize longues années à M. Pinvidic Thierry pour se décider à en écrire... peut-être aussi parce que la premiere liste des pillards commence à se répandre et que cela le chatouille? Je ne puis le croire.

A cette première argumentation confirmant ma bonne foi, je vais ajouter une autre preuve: la liste, aussi a jour que possible, de "ceux qui pompèrent joyeusement Durrant". Je vais m'en faire autant d'ennemis? Qu'importe! comme disait l'autre: "Molto nemici? Molto onore!". Vos lecteurs pourront alors vérifier deux éléments passés sous silence par M. Pinvidic Thierry: 1) les dates d'édition des ouvrages cités prouvent que je n'ai pas attendu la sortie du "Noeud gordien " pour "m'en tirer de justesse en prétextant que..."; 2) les lecteurs possédant les ouvrages cités n'auront qu'à se reporter aux pages indiquées pour s'assurer que je dis bien la vérité. Monsieur le Rédacteur en Chef, il faut absolument me pardonner la douce marotte qui me tient, celle de toujours fournir aux autres la possibilité de me contrôler. Tout le monde ne peut le faire!

A la brève mention du Sonderbüro Nr. 13 que j'ai faite en 1970, un auteur ajoute l'amiral Canaris (en 1977), un autre y ajoute 300 pilotes confirmés (en 1979)(5), et nous en sommes arrivés au Führer lui-même (conversation du 09.10.1982): en psychanalyse, ce phénomène progressivement additif s'appelle "le mensonge d'Ulysse". Alors, si j'avais l'esprit un tant soit peu retors, je pourrai renier l'entière et exclusive paternité de mon piège à copieurs. Car je pourrais considérer que mon piège à pillards a été tellement perfectionné et embelli par les copieurs eux-mêmes, que j'ai maintenant toute liberté de balancer ce bébé gueulard avec l'eau sale de son bain. Mais pourquoi fuirais-je cette responsabilité, puisqu'elle a l'avantage de nous révéler tant de joyeusetés?

Dans UFOLOGIE-CONTACT n°8, de l'ex-SPEPSE, M. Pinvidic Thierry avait manifesté une toute autre opinion, à l'égard de Durrant, que celle d'aujourd'hui; il est vrai que la première liste partielle des copieurs n'était pas en circulation. En psychanalyse, comment pourrait-on définir un tel retournement?

Faire l'amalgame entre un "piège à copieurs" et une malhonnêteté n'a jamais constitué un procédé sérieux; c'est tout au plus une vieille ficelle de politicien véreux. Par contre, ah! comme j'aurais aimé que l'on manifestât au moins autant de "vigueur" à l'encontre des copieurs; ma déception est grande, car je n'ai encore rien lu à ce sujet. En morale, comment cela s'appelle-t-il?

Outre son utilité immédiate, à quoi peut donc correspondre l'introduction de pièges à copieurs dans des livres? On peut répondre: à l'assainissement (6), à la moralisation de la "littérature" ufologique; c'est-à-dire à un domaine bien précis découlant de l'ufologie. Or, Monsieur le Rédacteur en Chef, vos lecteurs s'en souviennent sans doute, dans la première partie de son article "De l'amateurisme...", M. Pinvidic Thierry n'y va pas de main morte (et je l'approuve!) pour fustiger les vices des ufologues, et pour tenter d'assainir, de moraliser ce qui n'est pas encore (heureusement!) une profession. Il semblerait donc que nos démarches soient semblables, si non similaires. Alors, pourquoi donc amalgamer un piège à pillards à une "tricherie"? En psychanalyse, comment s'appelle pareille contradiction?

Serait-ce parce que Durrant a "agi" alors que Pinvidic n'a fait qu' "écrire"? Je ne puis le croire. Serait-ce parce que l'on ne peut prétendre "moraliser", quand soi-même...? Je ne puis le croire. Quant à tromper le lecteur (Le Sonderbüro Nr. 13 n'est ni un cas, ni un incident ufologique), si M. Pinvidic Thierry connaît une recette pour faire une omelette sans casser des oeufs, c'est avec plaisir et profit que j'assimilerai sa leçon. La vie ne lui a-t-elle pas encore appris que, trop souvent, entre deux maux il faut choisir le moindre?

Monsieur le Rédacteur en Chef, redevenons sérieux: "Le Livre Noir des Soucoupes Volantes" contient deux pièges, dont un est maintenant connu; deux pièges existent aussi dans "Les Dossiers des OVNI"; deux pièges existent encore dans "Premières enquêtes sur les humanoïdes extraterrestres". A bons entendeurs, salut!

Nous sommes nombreux, extrêmement nombreux, à déplorer que, dans toutes les publications ufologiques, la vaine polémique remplace trop souvent les nouvelles fraîches, les informations intéressantes, la documentation solide. Croyez bien que j'ai été véritablement peiné d'avoir été obligé à vous prendre tant de place éditoriale afin de rétablir la stricte vérité, et éviter ainsi la désinformation (ou l'intoxication, au choix) de vos lecteurs. (7)

Je pense que je n'en ai pas abusé, contrairement à certain qui ne s'en est pas privé. C'est dans cet espoir que je reste, Monsieur le Rédacteur en Chef, bien cordialement vôtre:

Henry DURRANT

Figure ensuite la réponse du rédacteur en chef d'OVNI Présence:

Notes rédactionnelles:

(1) En fait, des éléments d'enquête se trouvent rassemblés dans "Le Noeud gordien" mais sont cependant insuffisants pour démontrer l'inexistence du Sonderbüro Nr 13.

(2) Les éléments d'enquête qui se trouvent dans "Le Noeud Gordien" ont de toute évidence été rassemblés AVANT publication!

(3) Le titre exact est "Les dossiers des O.V.N.I.".

(4) Il faut au moins ajouter à cette liste SCORNAUX Jacques et PIENS Christiane, "A la recherche des OVNI", Marabout 1976, p. 159.

(5) C'est en fait Henry Durrant lui-même qui cite l'Amiral Canaris dans "Le livre noir des soucoupes volantes" en page 85!!! Peut-être que s'il se relisait, il découvrirait aussi l'origine des 300 pilotes confirmés?!

(6) Pour l'assainissement, c'est loupé!

(7) On apprend avec étonnement qu'Henry Durrant, en défenseur des libertés, de la morale, de la désintoxication, a publié deux pièges à copieurs dans chacun de ses livres. Au vu de la déjà longue liste des copieurs, on peut se demander comment l'on pourrait qualifier la publication de telles pseudo - informations trompeuses. Henry Durrant propose le qualificatif d'assainissement. Peut-être... Si donc tous les auteurs de livres ufologiques ont assainis de la même façon, alors l'ufologie doit effectivement être transparente de clarté!

[Réf. ivl1:] ILLOBRAND VON LUDWIGER:

Cet ufologue allemand a rapporté qu'un objet étrange a été observé le 18 décembre 1943, survolant les villes allemandes de Hambourg, Wittenberg et Neustrelitz. A 11h15, deux avions Focke-Wulf 190 de la base de Hambourg ont été envoyés en décollage. Les pilotes ont remarqué un objet cylindrique avec un nez pointu comme une fusée. L'objet a disparu à grande vitesse.

Il indiquait que la source est "Durrant 1970".

Il commentait:

Il y a une rumeur selon laquelle les Allemands auraient créé un comité spécial, appelé U 13, dont la tâche était d'enquêter sur les objets volants inconnus. Le journaliste français Henry Durrant a déclaré avoir obtenu d'anciens documents secrets des services de renseignement britanniques. Adolf Schneider, membre du MUFON-CES, n'a pas pu obtenir de confirmation du Groupe d'étude pour la recherche militaire (Arbeitskreis für Wehrforschung) à Stuttgart et des Archives militaires fédérales (Bundesmilitaerarchiv) à Fribourg. Les anciens généraux de l'armée de l'air allemande Galland et Kammhuber n'avaient aucune connaissance de cette agence spéciale.

Le commandant de la flotte aérienne 5 en Norvège/Finlande du Nord et directeur général des avions à réaction depuis février 1945 jusqu'à la fin de la guerre, et chef du développement du jet Heinkel HE-162, Carl Francke, ainsi que du Wolfram Eisenlohr, ancien ingénieur général de l'armée de l'air allemande, ne se souvenait pas d'avoir entendu parler du "U 13". Le commandant adjoint des forces aériennes alliées en Europe centrale jusqu'en juin 1976, le général Wehnelt, ne connaissait pas cette agence (Schneider 1979).

Le spécialiste des fusées (un ancien collègue du père de L von Ludwiger, qui a travaillé avec lui ainsi que W. von Braun et H. Oberth sur le site de fusées à Berlin-Reinickendorf au début des années trente) et ancien consultant au département VI du contre-espionnage dirigé par le colonel Schellenberg, Rudolf Engel, a confirmé l'existence d'un bureau spécial 13, mais n'a pas été informé de sa mission (Engel 1979). Finalement, le professeur Walter de Stuttgart, qui a collaboré en temps de guerre avec le chef du contre-espionnage, l'amiral Canaris, a connu le professeur Georg Kamper, fondateur du groupe spécial U 13. Walter a confirmé que les membres de l'U 13 devaient enquêter sur les nouvelles technologies de l'ennemi (Schneider 1979).

Le physicien Dr Sergej Kusionow a déclaré en 1990 aux membres du MUFON-CES lors d'une conférence à Heidelberg qu'il avait connaissance de rapports d'enquête allemands concernant des objets volants inconnus, stockés à Moscou et que l'Armée rouge avait capturés durant la IIe Guerre mondiale. Jusqu'à présent, il n'était pas encore possible de restituer le matériel aux chercheurs allemands. Il est tout à fait possible que certaines des boules lumineuses observées soient effectivement des armes secrètes allemandes. Les Allemands, par exemple, ont lâché dans les airs des ballons fluorescents de différentes tailles dans le but de créer des troubles entre les pilotes des chasseurs de nuit. Ils devaient faire sortir les avions de chasse de leur formation, afin que les chasseurs allemands puissent y entrer plus facilement.

[Réf. gvo1:] GODELIEVE VAN OVERMEIRE:

Cette ufologue belge "sceptique" a noté:

1943, 18 décembre

ALLEMAGNE, différentes villes.

Un rapport fait état d’un objet signalé successivement par les bases de Helgoland, Hambourg, Wittenberg, Neustrelitz. Le minutage entre ces bases lui confère une vitesse moyenne supérieure à 3.000 km/h. Il a été observé au-dessus de Hambourg par une patrouille de deux chasseurs Focke-Wulf 190, à 12.000 m vers 11 h 15. L’objet était un corps cylindrique possédant une ogive à l’av ant, un grand trou à l’arrière avec un panneau. Il semblait être composé d’un grand nombre d’anneaux, dont la surface semblait convexe. Signalé à terre, suivi sur quelques kilomètres, il disparut à grande vitesse. (Henry DURRANT: "Le livre noir des S.V." – Laffont 1970 – p.84-85)

Informations aéronef(s):

Le Focke-Wulf FW-190 "Würger" était un chasseur-bombardier monoplace et monomoteur très performant utilisé par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1945.

FW-190.

Discussion:

Carte.

Le "catalogue" des affirmations par Henry Durrant, outre les cas, se résume à:

Les 4 rapports qu'il cite seraient "quelques-uns" de l'ensemble de tels cas.

Durrant ajoutait que "par deux fois" des Messerchmitt Me-163 "Komet" avaient réussi à filmer des "cigares volants." (Il n'y a aucune corroboration pour cette affirmation.)

Himmler, Kammler et d'autres avaient assisté au lancement d'une fusée expérimentale à Kummersdorf le 12 février 1944. (Après 1938, le centre d'essai de fusées de Kummersdorf ne lançait aucune fusée, il était utilisé pour la recherche sur le nucléaire et l'étude des chars ennemis capturés, puis du char allemand "Maus". Les tests de fusées avaient été transférés à Peenemünde depuis 1942.)

Les espions de l'amiral Canaris au Royaume-Uni avaient rapporté que les OVNIS survolaient les bases anglaises. (C'est faux, les phénomènes étaient vus par les pilotes anglais et américains au-dessus de la France, de l'Italie et de l'Allemagne, il n'y a pas eu d'équivalent sur des bases anglaises.)

Le Sonderbüro 13 et son projet d'étude des OVNIS "Uranus" était dirigé par le professeur Georg Kamper. (Je n'ai trouvé aucune trace de ce personnage.)

Les autres affirmations décrites en [tpc2] ont été faites ultérieurement par d'autres.

Evaluation:

Canular par l'auteur de livres OVNIS Henry Durrant.

Références des sources:

* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.

Historique du dossier:

Rédaction

Auteur principal: Patrick Gross
Contributeurs: Aucun
Reviewers: Aucun
Editeur: Patrick Gross

Historique des changements

Version: Créé/changé par: Date: Description:
0.1 Patrick Gross 6 novembre 2023 Création, [hdt1], [fgs1], [tpc1], [tpc2], [hdt2], [gvo1].
1.0 Patrick Gross 6 novembre 2023 Première publication.
1.1 Patrick Gross 13 novembre 2023 Addition [mbd1].
1.2 Patrick Gross 25 novembre 2023 Addition [ivl1].
1.3 Patrick Gross 5 mai 2024 Addition [tfo1].

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Cette page a été mise à jour le 5 mai 2024.