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Les OVNIS dans la presse quotidienne:

50ème anniversaire des OVNIS radar - visuels de sur Washington D.C. en 1952:

L'article ci-dessous a été publié par le journal "The Washington Post," USA, le 20 juillet 2002. L'auteur est Peter Carlson.

Mon bref dossier sur les événements de 1952 y compris le survol de Washington National Airport est ici.

Plus vrai que nature

Il y a 50 ans, les objets volants non identifiés venus de bien au delà du Beltway ont saisi l'imagination de la Capitale

Dans la tour de contrôle de National Airport à Washington, Ed Nugent a vu sept blips violets pâles sur son écran de radar. Qu'étaient-ils? Pas des avions, du moins aucun avion qui aurait été censé être là.

Il a appelé son patron, Harry G. Barnes, le chef des aiguilleurs du ciel de National Airport. "Voici une flotte de soucoupes volantes pour vous," lui a dit Nugent, plaisantant à demi.

En haut, dans l'étage supérieur entouré de verre de la tour, le contrôleur Joe Zacko a vu un blip étrange filer à travers son écran de radar. Ce n'était pas un oiseau. Ce n'était pas un avion. Qu'était-ce? Il a regardé hors de la fenêtre et a repéré une lumière brillante planant dans le ciel. Il s'est tourné vers son associé, Howard Cocklin, qui était assis à un mètre de là.

"Regardez cette lumière brillante," a dit Zacko. "Si vous croyez aux soucoupes volantes, cela pourrait sûrement en être une."

Et alors la lumière a décollée, filant au loin à une vitesse incroyable.

"Vous avez vu ça?" Cocklin se rappelle avoir dit. "Bon sang c'était quoi?"

C'était la nuit du Samedi 19 juillet 1952, il y a 50 ans ce week-end, une des dates les plus célèbres dans l'histoire bizarre des OVNIS. Avant que la nuit n'ait passée, un pilote a rapporté avoir vu des objets non expliqués, les radars de deux bases aériennes locales, celle d'Andrews et celle de Bolling, ont détectés les OVNIS, et deux jets F-94 de l'Armée de l'Air ont filé au-dessus de Washington, recherchant des soucoupes volantes.

Puis, une semaine plus tard, cela s'est produit encore une fois, plus d'OVNIS sur les écrans des radars, plus de jets dépêchés de Washington. A travers l'Amérique, l'histoire des jets pourchassant les OVNIS au-dessus de la Maison Blanche a effacé la guerre de Corée et la campagne présidentielle des premières pages des journaux.

"La 'Soucoupe' surclasse les jets, révèle un pilote," a indiqué le titre de première page du Washington Post.

"LES JETS CHASSENT DES FANTOMES DU CIEL AU-DESSUS DE WASHINGTON," hurlait le New York Daily News.

"DES MACHINS SURVOLENT WASHINGTON A NOUVEAU!" criait le Washington Daily News.

Tandis que les rumeurs se répandaient, le Président Truman exigeait de savoir ce qui volait au-dessus de sa maison. Bientôt le gouvernement fédéral combattait les OVNIS avec les armes les plus puissantes dans l'arsenal de Washington: la bureaucratie, l'obscurantisme et le je-m'en-foutisme.

Cela a semblé fonctionner. Les OVNIS se sont jamais revenus.

Du moins, pas que nous sachions.

Plus vrai que nature

D'une certaine manière, cet épisode étrange entier a commencé avec Marilyn Monroe.

L'actrice est apparue sur la couverture du 7 avril 1952 de LIFE magazine, semblant étouffer dans une robe diaphane, coupée courte, ses paupières tombant de façon séduisante. C'était le genre de couverture qui attire l'attention. Et juste au-dessus de l'épaule gauche de Monroe, il y avait une ligne de couverture à propos d'une autre histoire: "il y a du sens dans l'idée des soucoupes interplanétaires."

{NdT: la couverture en question est appréciée des admirateurs de Miss Monroe, ce qui fait que l'original du magazine est introuvable; cependant vous pouvez en lire une traduction complète ici}

L'article était intitulé "avons-nous des visiteurs de l'espace extra-atmosphérique?" Il passait en revue 10 observations d'OVNIS récentes et a conclu qu'ils ne pouvaient pas être expliqués comme des hallucinations, canulars ou avion terrestre. Un officier du renseignement anonyme de l'Armée de l'Air était cité, déclarant "plus vous montez dans la hiérarchie de l'Armée de l'Air, plus ils prennent les soucoupes volantes au sérieux."

L'histoire a fini avec une série de questions qui ressemblent à quelque chose que Rod Sterlingaurait pu entonner à la fin d'un épisode de "au-delà du réel:"

"Qui, ou quoi, est à bord? D'où viennent-il? Pourquoi sont-ils ici? Quelles sont les intentions des êtres qui les pilotent?"

Ce n'était pas le premier compte rendu sur les OVNIS dans les médias, il y avait là déjà un bon nombre de publicité depuis plusieurs observations bien connues en 1947, y compris une à Roswell, Nouveau Mexique, mais l'article de LIFE a marqué la première fois où un magazine sérieux et traditionnel avait donné du crédit à la théorie que les OVNIS pourraient être des vaisseau spatiaux extra-terrestres.

L'article de LIFE a eu un gros impact, il a été commenté dans plus de 350 journaux d'informations à travers l'Amérique. Bientôt, le nombre d'observations d'OVNIS rapportés à l'Armée de l'Air est monté en flèche, de 23, avant que l'article de LIFE ne paraisse, à 82 en Avril, 79 en Mai, 148 en Juin.

Ces augmentations étaient-elles dues à un essaimage de soucoupes volantes au-dessus de l'Amérique? Ou bien l'article de LIFE a-t-il incité les Américains à moins hésiter à rapporter les choses étranges qu'ils voyaient dans le ciel?

Vers mi-juillet, le Capitaine Edward J. Ruppelt, le chef du projet Blue Book, l'équipe d'étude officielle des OVNIS de l'US Air Force, avait 40 rapports d'observations d'OVNIS par jour. Beaucoup étaient faux mais certains venaient de pilotes et d'autres citoyens respectables, et Ruppelt les a pris au sérieux.

Puis, quelques jours avant les premières observations à National Airport, Ruppelt a interviewé un scientifique du gouvernement qui a fait une prévision étonnante que Ruppelt a enregistrée dans son mémoire de 1956, "le rapport sur les objets volants non identifiés."

"Dans les jours à venir," a dit le scientifique non identifié, frappant son bureau de la main pour l'emphase, "vous allez avoir la plus grande de toutes les observations d'OVNIS. L'observation se produira à Washington ou à New York, probablement Washington."

"Des étoiles filantes sans traînées"

Les blips furent visibles la première fois sur des écrans de radar à National Airport à 23:40 dans la nuit de Samedi, sept cibles non identifiées à environ 15 miles au Sud-Est de la ville.

C'était une nuit claire, chaude, humide avec un trafic aérien très faible, et les contrôleurs de National ont observé la ballade étrange des blips à travers leurs écrans. Ils se déplaçaient à la vitesse normale et insouciante d'environ 100 à 130 miles par heure, filant alors abruptement au loin dans une accélération extraordinaire de leur vitesse.

"Ils se comportaient comme une bande de gosses qui jouent," a écrit Barnes, le contrôleur principal, quelques jours plus tard dans un article pour un journal de New York. "C'était helter-skelter, comme s'ils étaient dirigés par une certaine curiosité. Parfois, ils se sont déplacés en groupe ou en faisceau, d'autres fois individuellement."

Barnes a appelé ses collègues radaristes à Andrews AFB et Bolling AFB pour leur demander si ils voyaient quoi que ce soit de peu commun sur leurs écrans de radar. C'était le cas. Ils obtenaient des blips aux mêmes endroits.

A Andrews, le contrôleur William Brady a regardé par la fenêtre et a vu depuis la tour de contrôle ce qui a ressemblé à "une sphère de feu orange, traînant une queue." C'était, dit-il plus tard aux enquêteurs de l'Armée de l'Air, "différent de tout ce que j'avais jamais vu auparavant."

A National Airport, Cocklin a regardé par sa fenêtre et a vu ce qu'il se rappelle comme "une lumière bleue blanchâtre" qui émanait d'un objet plein qui était "rond sans marques distinctives telles que des ailes ou un nez ou une queue." Cela avec l'aspect, a-t-il dit, "d'une soucoupe."

Quelque temps après 1 heure du matin, la tour de contrôle de National Airport a transmis par radio au vol 807 de la Capital, de Washington vers Detroit, et a demandé au pilote s'il voyait quelque objet peu commun. Le Capitaine S.C. "Casey" Pierman, un pilote avec 17 ans d'expérience, transmis en retour par radio: "En voilà un; et le voilà parti."

Pendant les 14 minutes suivantes, tandis qu'il volait entre Herndon et Martinsburg, Virginie de l'Ouest, Pierman a vu six lumières brillantes qui ont filé à travers le ciel à une vitesse énorme. "Elles étaient," il a dit, "comme des étoiles filantes sans queues."

Observant les blips de radar qui volaient au-dessus du Capitole et de la Maison Blanche, Barnes a appelé l'Armée de l'Air pour rapporter des avions non identifié dans cet espace aérien protégé. Mais il était très tard dans la nuit de samedi et la bureaucratie de l'Armée de l'Air a répondu lentement. Avant que l'intercepteur F-94 ne décolle de la base aérienne de New Castle dans le Delaware, les pistes de Andrews étant fermées pour des réparations, il étaient plus de 3 heures du matin.

Quand le F-94s est monté vers de Washington, les blips étranges ont disparu des écrans de radar à National Airport. Les pilotes de F-94 ont volé à vitesse normale autour du secteur pendant un moment mais n'ont rien vu. Quand ils se dirigèrent de nouveau vers New Castle, les blips ont réapparu.

Les contrôleurs ont observé les manoeuvres des OVNIS sur leurs écrans jusqu'à l'aube, et ils ont alors disparu.

Tentatives pour faire passer la pilule

Personne n'a pris la peine d'appeler Ruppelt au sujet des observations. Quand il a volé vers Washington quelques jours plus tard pour discuter d'autres affaires du Projet blue Book, il a été informé sur tout ceci en lisant des journaux à l'aéroport.

"Les radars repèrent des objets mystérieux dans notre ciel," disait un titre en première page du Washington Post.

"L'expert en soucoupes volantes de l'Armée va étudier les observations chez nous," a dit le Washington Daily News.

Ruppelt a demandé à ses collègues qui était cet expert. C'est vous, lui ont-ils dit.

Au Pentagone, Ruppelt a trouvé les huiles de l'Armée de l'Air profondément préoccupé par un aspect particulier des observations: Que devraient-ils raconter à la presse?

Personne n'avait la moindre idée de ce qui, en tous cas, avait été dans le ciel au-dessus de Washington le 19 juillet, mais les journaux exigeaient des réponses. Les journalistes, a écrit Ruppelt, "commençait maintenant à mettre la pression en menaçant d'appeler des membres du Congrès, et rien ne fait bouillir plus vite le sang des militaires."

Ruppelt a offert de rester durant la nuit pour interviewer les contrôleurs de National Airport et de Andrews AFB, puis pour rapporter ce qu'ils lui diraient à la presse. Mais Ruppelt s'est retrouvé empêtré dans les sables mouvants de la bureaucratie militaire.

Il a appelé la section de transport du Pentagone pour prendre une voiture afin de pouvoir se rendre aux divers aéroports. On lui a dit que seuls les colonels et les généraux peuvent prendre des voitures. Il a appelé deux généraux, mais il était plus de 16:00 etils étaient partis.

Il est allé au bureau des finances pour obtenir la permission de louer une voiture.Prenez un autobus, lui à dit la femme de l'accueil. Il faut prendre de nombreux autobus pour aller du Pentagone à National et à Andrews, a-t-il répondu. Prenez un taxi, elle a dit, et payez le sur vos frais journaliers. Mais son allocation journalière était de 9$, dit-il, et il devait payer sa nourriture et son logement.

La femme a alors informé Ruppelt que ses ordres étaient de reprendre l'avion pour rentrer dans l'Ohio cette nuit, et qu'à moins qu'il puisse faire modifier ces ordres, il serait techniquement un déserteur s'il restait. Il a demandé à parler à son patron. Celui-ciétait parti à 16:30 pour éviter le trafic, elle a dit, et maintenant il était 5 heure et elle partait, elle aussi.

Ruppelt a abandonné. "J'ai décidé que si je voyais des soucoupes volantes voler au-dessus de Pennsylvania Avenue, je m'en ficherai complètement," a-t-il écrit. "J'ai attrapé le prochain avion pour Dayton."

Un ticket retour

A environ 10 heures dans la nuit du Samedi 26 juillet, Ruppelt était chez lui à Dayton quand un journaliste a appelé pour dire que les OVNIS étaient de retour dans le ciel au-dessus de Washington.

Qu'est-ce que l'Air Force projette de faire à ce sujet? a demandé le journaliste.

"Je n'ai aucune idée ce que l'Armée de l'Air fait," a répondu Ruppelt. "Plus que probablement, elle ne fait rien."

Il a raccroché, et a alors appelé le Pentagone et a appris qu'il avait raison: l'Armée de l'Air ne faisait rien. Il a passé d'autres appels, envoyant deux officiers, le Major Dewey Fournet et le Lieutenant John Holcomb, un expert en matière de radar, à la tour de contrôle de National Airport pour voir ce qui s'y passait.

Fournet et Holcomb sont arrivés et ont trouvé les contrôleurs de National en train de suivre une douzaine d'échos radars non expliqués. Un B-25 de l'Armée de l'Air s'est avéré être justement en train de passer par le secteur, donc les contrôleurs lui ont demandé de vérifier certaines des cibles de radar. Le B-25 est allé vers les lieux et n'a rien repéré excepté un bateau de touristes naviguant à vitesse normale sur le Potomac.

Peut-être, ont conjecturé les contrôleurs, une inversion de la température, une couche d'air chaud entre deux couches d'air plus froid dans le ciel, avaient dévié le faisceau radar, le faisant confondre des objets au sol avec des choses dans le ciel. Les inversions de la température étaient communes à Washington dans les jours chauds, et les contrôleurs étaient au courant du phénomène.

Mais Fournet et Holcomb ont été convaincus que certains des blips de radar étaient des objets pleins en métal, et non des mirages induits par des inversions. Les opérateurs de radar à Andrews AFB les avaient détectés, aux aussi. Et les avions civils volant à Washington ont rapporté voir les objets incandescents étranges aux endroits ou les radars obtenaient des échos.

Les contrôleurs ont réclamé des intercepteurs, et à environ 23:00, l'Armée de l'Air a expédié des F-94 pour fouiller le ciel au-dessus de Washington. Quand les premiers jets sont arrivés, les blips ont disparu des écrans radar de National et les pilotes de F-94 n'ont rien vu d'inhabituel. Mais quand ils sont rentrés vers la base de New Castle, les échos sont revenus sur les écrans radars.

A environ 01:30 du matin, les jets sont revenus au-dessus de Washington. Cette fois, les pilotes ont vu plusieurs lumières étranges. Un pilote a donné la chasse mais il ne pouvait pas attraper la lumière qui filait.

"J'ai essayé d'entrer en contact avec les "bogeys" en-dessous de 1.000 pieds," a dit le pilote William Patterson aux enquêteurs. "J'étais à ma vitesse maximum mais...J'ai cessé de les poursuivre parce que je n'ai vu aucune chance de les rattraper."

C'est l'air chaud

Le Lundi matin, l'histoire des avions de chasse surclassés par les OVNIS s'étalait à travers les premières pages des journaux partout en Amérique. En Iowa, le titre dans la gazette de Cedars Rapids sonnait comme quelque chose sorti de la bande annonce d'in film de Science Fiction: "ESSAIM DE SOUCOUPES AU-DESSUS DE LA CAPITALE."

"Nous n'avons aucune preuves que ce sont des soucoupes volantes," a dit une source non identifiée de l'Armée de l'Air aux journalistes. "Réciproquement nous n'avons aucune preuves que ce ne sont pas des soucoupes volantes. Nous ne savons pas ce que ce sont."

En l'absence d'information solides, le Washington Daily News a imprimé un rappel des rumeurs. "La plupart des rumeurs persistantes" étaient que ces soucoupes étaient un avion américain secrètement produit par Boeing "à une certaine usine éloignée." Une rumeur "absolument étrange" était que les soucoupes étaient un avion étranger qui s'était écrasé et avait alors été réparé et était piloté par l'Armée de l'Air.

Ce Lundi, l'Armée de l'Air a essayé de rassurer la nation par la promesse de garder des chasseurs à réaction a portée pour chasser les soucoupes à la minute où elle seraient signalées. Mais cette promesse n'a pas rassuré Robert L. Farnsworth, président de la Société des Fusées des Etats-Unis, qui a averti le Président Truman de ne pas attaquer les OVNIS.

"Si elles sont extraterrestres, de telles actions pourraient avoir comme conséquence les conséquences les plus graves, et aussi bien nous aliéner probablement les êtres de puissances supérieures lointaines," a télégraphié Farnsworth à Truman. "Le contact amical devrait être tenté aussi longtemps que possible."

Truman était aussi dérouté que tout le monde par ailleurs. Il a demandé à son aide de l'Armée de l'Air, le brigadier général Robert B. Landry, de découvrir ce qu'étaient les OVNIS. Le Mardi matin, Landry a appelé Ruppelt, qui s'envola à nouveau pour le Pentagone. Ruppelt a indiqué que les observations pourraient être des mirages dus aux conditions atmosphériques mais qu'il ne savait pas vraiment.

Personne ne savait, même pas le Major Général John Samford, directeur du renseignement de l'Air Force. Mais Samford a organisé une conférence de presse au Pentagone à 4 heures le Mardi d'après-midi. C'était la plus grande conférence de presse du Pentagone depuis la deuxième guerre mondiale, a écrit Ruppelt, et le spectacle de Samford s'est avéré être une démonstration brillante de l'art de la bêtise bureaucratique.

Il est arrivé dans la salle 3E-869 précisément à 16:00, accompagné de Ruppelt et de plusieurs autres fonctionnaires. Il a commencé avec un monologue décousu sur l'histoire des OVNIS, qui, a-t-il précisé, a commencée "dans les temps bibliques." Il a mentionné des observations d'OVNI en 1846 mais n'a jamais rien dit des observations d'OVNIS de 1952.

Quand les journalistes se sont enquis des observations de Washington, Samford a raconté une histoire au sujet de la détection par les radars d'une bande de canards au Japon en 1950. Quand ils ont demandé si les radars de National et d'Andrews AFB avait vu les mêmes échos simultanément, il a spéculé au sujet de la définition du mot "simultanément." Quand ils ont demandé si les OVNIS pourraient être des objets matériels, il a plaisanté au sujet de la définition du mot "matériel." Quand ils ont demandé si le pilote du F-94 qui a chassé la lumière étrange était un observateur qualifié, il s'est interrogé sur la signification du mot "qualifié."

Parlant au sujet de ce que ce pilote a vu, Samford a émis une phrase qui doit avoir sa place dans le Grand Livre des Fameux Baragouinages Bureaucratiques: "Ceci est très probablement quelque chose qui est à placer à part et indique des mesures insuffisantes, des associations insuffisantes avec d'autres choses, des associations insuffisante avec d'autres probabilités pour que cela soit plus que de joindre ce groupe d'observations que nous tenons toujours devant nous comme nous permettant de dire non."

En passant, Samford a mentionné la théorie de "l'inversion de la température," qu'une couche d'air chaud dans le ciel pourrait avoir fait pour confondre par les radar des choses sur le sol avec des objets volants. D'abord, il a dit que c'était une "possibilité." Plus tard, il a dit que c'était "environ une proposition à 50-50." Ensuite il a dit que c'était l'explication "probable."

Il a parlé jusqu'à 17:20, puis les journalistes se sont sauvés vers leurs bureaux pour être à l'heure. Pataugeant dans leurs bloc-notes remplis de charabia [gobbledygook], ils ont sauté sur l'inversion de la température. C'était un concept irrésistible pour des journalistes. Les OVNIS, ils ont écrit, ont été provoqués par le célèbre "air chaud de Washington."

Ruppelt a été stupéfié. Samford n'avait vraiment rien expliqué, mais quoi qu'il ait fait, cela a fonctionné.

"De façon ou d'une autre," a écrit Ruppelt, "de cette situation chaotique est sorti exactement le résultat qui a été prévu - la presse nous a lâché la grappe."

Quand les journaux ont cessé d'écrire au sujet des OVNIS, les gens ont cessé de rapporter les OVNIS. "Les rapports ont chuté de 50 par jour à 10 par jour en une semaine," a noté Ruppelt.

Et les OVNIS ne revinrent jamais dans le ciel au-dessus de Washington. Peut-être en avaient-ils assez vu.

Les disputes continuent

Assis à son bureau, portant un pyjama bleu et une robe de bain grise, Philip J. Klass soulève un papier du gouvernement et émet un sourire narquois.

"Je vous laisserai l'emprunter," dit-il, "à condition que vous me confiez vos bijoux de famille en gages."

Le rapport s'appelle "une étude préliminaire des cibles non identifiées observées sur des radars de contrôle de trafic aérien. "Peu de gens donneraient leur bijoux de familles pour ce papier."

Le rapport a été publié par l'administration civile de l'aéronautique en 1953, peu de temps après que Klass ait commencé à écrire pour Aviation Weekly. Il écrit toujours pour ce magazine, mais pas souvent de nos jours parce qu'il a 82 ans et se porte mal.

"La substance du rapport," dit-il, "c'est que les observations de Washington étaient des inversions de la température."

Il a écrit au sujet du rapport dans Aviation Weekly en 1953. Cela a débuté sa carrière en tant que débunker des OVNIS le plus connu de l'Amérique. Au cours des 49 dernières années, il a écrit cinq livres sur les OVNIS et d'est engagé dans des discussions innombrables avec ceux qui croient aux OVNIS. Il peut citer des preuves et citer des rapports toute la journée, mais il semble préférer les formules brèves.

Il dit: "S'il y a des OVNIS et qu'ils veulent se faire connaître, qu'ils atterrissent! Et s'ils ne veulent pas faire connaître leurs visites, qu'ils arrêtent ces lumières!"

Il dit: "si les OVNSI enlèvent des gens, pourquoi choisissent-ils seulement des moches? S'ils enlevaient des athlètes olympiques, je pourrais comprendre."

Bruce Maccabee ne rit pas. "Une chose que vous devez comprendre: ce sont des affaires sérieuses," dit-il. "Les sceptiques aiment se moquer de nous."

Maccabee, 60 ans, est un physicien civil de l'US Navy et convaincu. Dans les années 1970, il a fait des demandes par la Loi sur la Liberté de l'Information qui ont mené à la publication par le FBI de ses dossiers sur les OVNIS. Le dossier s'appelait "sujets de Sécuritém X," "les vrais X-Files," dit-il.

Maccabee est convaincu qu'il y avait "des objets solides" dans le ciel au-dessus de Washington il y a 50 ans. "Et je pense que ces objets solides n'ont pas été construits par nous," dit-il. "Et par nous, je veux dire les êtres humains."

Comme Klass, Maccabee étaye son argument avec un rapport officiel du gouvernement. Celui ci est titré "les aspects quantitatifs des mirages" et il a été publié par l'Armée de l'Air en 1969.

"Ils ont prouvés dans leur propre étude qu'il n'y avait pas assez d'inversion de la température pour causer cet effet," dit-il. "Les observations de Washington ne peuvent pas être expliqués comme des mirage de radar."

Après 50 ans, la discussion sur les OVNIS de Washington se poursuit indéfiniment.

"Vous avez des experts qui se battent en duel et des rapports qui se battent en duel," dit Kevin D. Randle, auteur de "Invasion Washington: OVNIS au-dessus du Capitole," un nouveau livre sur les observations de 1952. "Un expert dit que c'était l'inversion de la température. Un autre indique que cela ne l'était pas. Dans cette situation, vous devez vous retourner vers les aiguilleurs du ciel et les pilotes qui ont vu réellement les objets."

L'ancien contrôleur Howard Cocklin est toujours convaincu qu'il a vu un objet au-dessus de National Airport cette nuit là. "Je l'ai vue sur l'écran et par la fenêtre," dit-il. "C'était un objet blanchâtre-bleu. Pas une lumière, une forme solide. Un objet. Un objet en forme de soucoupe."

Maintenant âgé de 83 ans et retiré, Cocklin indique qu'il n'a jamais vu quoi que ce soit de pareil à cette soucoupe, ni avant, ni après.

"Elle est juste parti," dit-il, assis dans un fauteuil dans son living à Fairfax. "Où a-t-elle disparu? Pourquoi les gens ne voient-ils pas ces choses aujourd'hui? Pourquoi il y a 50 ans?" (*)

(*) Ironie du sort, M. Cocklin a sans doute pu lire ceci dans le même journal quelques jours plus tard...

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Cette page a été mise à jour le 24 juillet 2002.