Journaux 2000-2009DocumentsAccueil 

This page in EnglishClick!

Les OVNIS dans la presse quotidienne:

Ufologie en France, 2004:

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Sud-Ouest, France, le 28 mai 2004.

OVNI. -- Les phénomènes rares aérospatiaux sont boudés par la recherche alors que paradoxalement, des voix s'élèvent pour demander que ce sujet soit enfin pris au sérieux

La France s'interroge

La recherche officielle en France est-elle en train de se détourner de l'étude des OVNI? Plusieurs indices peuvent légitimement le laisser penser. Le Service d'expertise des Phénomènes rares aérospatiaux (SEPRA) a en effet disparu discrètement de l'organigramme du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) à l'occasion de la nouvelle organisation qui a vu le jour début 2004. Le SEPRA était chargé notamment de prendre en compte les OVNI, expression fort peu prisée par les scientifiques qui estime quelle relève déjà du domaine de interprétation.

Le SEPRA ne comptait qu'un seul agent sur les 2 500 employés par le CNES. Sa création en 1987 avait déjà marqué un désinvestissement notable de l'agence sur la question, par rapport aux moyens octroyés en son temps au GEPAN (Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés) dont il était issu. Créé en 1977, le GEPAN a en effet compté jusqu'à une vingtaine d'experts dont un polytechnicien qui ont tenté de donner une explication rationnelle aux vagues d'observations d'OVNI qui se manifestaient alors dans le pays. Des protocoles d'études avaient même été mis en place à l'époque par un comité scientifique piloté par Hubert Curien, président du CNES, futur ministre de la Recherche puis de l'Académie des Sciences.

"La cellule de veille et d'expertise des phénomènes rares aérospatiaux existe toujours. Et son chargé de mission, Jean-Jacques Vélasco, est aujourd'hui directement rattaché au Directeur Adjoint du Centre Technique du CNES à Toulouse", expliquait cette semaine à notre quotidien, Arnaud Benedetti, directeur de la communication du CNES. Ce discours nuancé dégonfle les "révélations" du numéro de juin de "Ciel et Espace" annonçant l'enterrement pur et simple de l'étude des OVNI par le CNES.

"En vérité, l'objectif pour 2004, c'est de réfléchir sur la mise en place d'un comité de pilotage pour organiser concrètement cette activité, parce qu'il faut la faire évoluer", reconnaît Arnaud Benedetti. "La question se pose de savoir si elle doit vraiment avoir lieu au sein du CNES. Mais il n'est pas question de suspendre les accords qui nous lient avec les institutions (Armée de l'Air, Aviation civile, Gendarmerie, etc...) qui collectent sur le terrain des observations sur ces phénomènes".

Jean-Jacques Vélasco qui a dirigé le SEPRA depuis 1987 conserve soigneusement ces données très convoitées, fruits d'enquêtes minutieuses effectuées aux quatre coins de la France. C'est le décorticage de ces observations qui a poussé cet ingénieur en optique, sceptique au départ, à confirmer personnellement dans un livre paru chez Carnot il y a quelques jours, l'existence des OVNI et leur probable origine extra-terrestre. "Cette position n'engage que Jean-Jacques Vélasco" insiste Arnaud Benedetti.

Pourtant, des voix s'élèvent dans la communauté scientifique, politique et militaire afin de demander plus de moyens pour étudier les OVNI. En juillet 2002 dans " Armée d'Aujourd'hui ", le général de corps aérien Patrick Thouvenez, commandant la défense et les opérations aériennes à Taverny, déclarait : "L'influence de ces phénomènes sur l'environnement aéronautique (dispersion d'attention, écarts de trajectoire, manoeuvres d'évitement, collision avec des engins non visibles au radar, etc) impose de les prendre très au sérieux et de conduire les études ad hoc avec toute la rigueur scientifique". Mais le rapport du COMETA, rendu public en 1999 et que viennent de rééditer les éditions du Rocher reste à ce jour le plus vibrant plaidoyer pour ouvrir enfin sérieusement l'étude de ces phénomènes inexpliqués.

"Notre but était au départ de soumettre ce travail uniquement aux plus hautes autorités de l'Etat, à savoir l'Elysée et Matignon; finalement nous avons opté pour une large diffusion, car on souhaitait que l'opinion publique soit aussi informée" explique sans détour Denis Letty, général de l'Armée de l'Air à la retraite et membre de ce comité privé d'études fréquenté par de nombreux anciens auditeurs de l'Institut des Hautes études de défense nationale. "Le phénomène OVNI est bien réel et n'est pas seulement lié aux fantasmes ou lubies de quelques personnes plus ou moins illuminées, enchaîne le général Letty. En examinant tous les cas recensés dans notre étude, sachant que d'autres sont venus s'ajouter depuis, il est difficile de douter encore de la réalité des OVNI. Des engins silencieux totalement inconnus, aux performances de vol impossibles à reproduire sur Terre et apparemment manoeuvrés par une intelligence non humaine". C'est pour toutes ces raisons que le COMETA a demandé que soit créée au plus haut niveau de l'Etat une cellule capable d'élaborer toute hypothèse prospective. "Si l'hypothèse extra-terrestre se précise, conclut le général Letty, celle-ci aura des conséquences non seulement stratégiques mais scientifiques, techniques, politiques et religieuses".

Dans le contexte actuel de rationnement budgétaire il paraît néanmoins délicat de débloquer des moyens supplémentaires. Mais est-ce vraiment la seule raison? Dans un livre paru il y a un mois, François Parmentier démontre que la France est victime d'une cécité qui va bien au-delà des blocages intellectuels et culturels reléguant les OVNI au grand bazar de l'irrationnel.

L'auteur explique que le sujet est aussi un enjeu stratégique pour plusieurs pays. Les OVNI font ainsi l'objet d'une guerre de l'information qui passe, entre autres, par la désinformation et la dérision. Si les OVNI font sourire en France, des milliers de documents officiels déclassifiés par les autorités américaines prouvent que celles-ci les ont pris au sérieux dès 1945.

Alors quel pays est le plus raisonnable? la France qui pense que l'intérêt des Américains pour les OVNI fait partie du folklore culturel yankee ou bien les Etats-Unis dont le livre très documenté de François Parmentier révèle que même les pompiers américains sont formés aux dangers liés aux OVNI? Une chose est sûre. Depuis plus d'un demi-siècle, des OVNI sont observés partout dans le monde et ce n'est pas avec des a priori que l'on percera ce mystère.

Valid HTML



- eMail  |  Début  |  Retour  |  Avance  |  Plan  |  Liste |  Accueil
Cette page a été mise à jour le 8 mars 2025.