L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Républicain Lorrain, France, le 10 octobre 1954.
Les "soucoupes volantes" continuent de faire parler d'elles
Trois enfants de Pournoy-la-Chétive viennent d'affirmer avoir vu dans la soirée de vendredi, un engin bizarre descendre du ciel et un étrange petit homme en sortir et leur adresser la parole. Telle est la nouvelle qui se répandait dans les villages de la Seille.
Il ne s'agit pas d'une plaisanterie de mauvais goût. Les enfants, en effet, ont aperçu effectivement quelque chose d'anormal et furent témoin d'un événement particulier qui les a frappé de telle façon qu'ils en ont perdu l'appétit et qu'ils sont rentrés chez eux tremblants de peur et affolés. Mais il est impossible de savoir s'il s'agit d'un fait réel ou de la défiguration involontaire d'une scène authentique et naturelle, par des imaginations impressionnées à la suite de nombreux récits.
Gilbert Calba, 12 ans; Daniel Hirsch, 9 ans; et son petit frère Jean-Pierre, 5 ans, étaient allés, vendredi soir, faire une partie de patins sur la route départementale N. 41, à l'orée du village sinistré. Il était 19 h 30 et la nuit tombait. Soudain, à proximité du cimetière, les enfants assistèrent au phénomène. Voici la scène telle que l'ont raconté Gilbert et Daniel, deux excellents élèves de M. Martignon, l'instituteur de Coin-sur-Seille:
"Dans le ciel, nous avons vu quelque chose de lumineux. Il s'agissait d'un engin rond de 3 m 50 environ de diamètre, qui a atterri un peu devant nous. L'appareil avait des rayures noirs, jaunes, et blanches et reposait sur trois pieds. Nous avons attendu une minute ou deux et un homme en est sorti. Il avait une lampe allumée dans une main, une lampe qui lançait des rayons, et dans l'autre main, un objet lumineux en forme de croix. L'homme avait de gros yeux, un visage poilu et était tout petit, 1 m 20 peut-être. Il était vêtu d'une robe noire, comme un prêtre. Il nous fixa dans les yeux. On avait peur, mais nous ne pouvions pas bouger. Il a dit quelque chose dans une langue que nous n'avons pas comprise. Quand il a éteint sa lampe, nous nous sommes sauvés. Après nous avons vu dans le ciel quelque chose de lumineux qui s'en allait très vite."
Et Gilbert Calba ajoute: "Ce n'est pas pour me faire remarquer que je dis cela, mais je vous jure que je l'ai vu..."
Un autre habitant de Pournoy, Robert Magnin, 15 ans, a aperçu lui aussi, semble-t-il, l'engin mystérieux dans le ciel. Telle est cette curieuse relation qui laisse perplexe.
Pour sa part, M. Delacour, le sympathique maire de Pournoy, hésite à se prononcer: "Je vous dis franchement, je n'y crois pas trop aux soucoupes volantes... Je suis un peu comme Saint Thomas. Mais après tout, il a pu y avoir quelque chose."
Quant à M. René Léonard, le dévoué secrétaire de mairie, il ne vient que le samedi, et dans la présente affaire, il se contente de douter. L'avenir apprendra peut-être si les trois enfants ont été les jouets d'une imagination trop fertile.