L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Liberté, Nord, France, page 6, le 5 novembre 1954.
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Décidément, il va devenir aussi dangereux de sortir la nuit qu'au temps de la Gestapo.
En cet automne 1954, alors que les soucoupes volantes sillonnent constamment nos cieux, et que Martiens, Saturniens, Vénusiens, Uraniens et autres habitants des lointaines planètes font de fréquentes incursions dans nos campagnes, le promeneur nocturne doit se méfier.
Pour peu qu'ils soit petit, c'est un Martien; une lampe électrique devient l'oeil cyclopéen d'un originaire de Saturne. Si le visiteur du soir est grand et du genre filiforme, il descend tout droit de Vénus.
Le pire, c'est que de cette hystérie de la soucoupe volante va finir par occasionner des drames sanglants.
Sa dernière victime est un cultivateur de Tain-L'Hermitage, dans la Drôme, M. Neyret.
Dans l'obscurité, son voisin, un vigneron, avait aperçu sa silhouette qui lui parut "extraordinaire". "C'est un Martien", se dit-il, il s'arma d'un bâton et frappa à coups redoublés le pauvre M. Neyret qui a une oreille décollée et s'est trouvée dans l'obligation de consulter un médecin.