L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Est Républicain, France, le page 5, le 6 octobre 1954.
Morez. -- Une atmosphère de mobilisation générale régnait à Morez en ce samedi matin. On s'interpellait de porte en porte. On arborait un air mi-curieux, mi-inquiet. Sur le marché, les conservations allaient bon train.
Déjà, cette histoire de "soucoupe volante" de Prémanon avait échauffé les esprits.
"Vous y croyez, vous?... Moi pas?"
"Tout de même, que ne verra-t-on pas en notre vingtième siècle". Et puis voici qu'un monsieur des Rousses, digne de foi, bien sous tous rapports, annonçait une nouvelle fracassante:
Une soucoupe volante s'était posée à la Combe à la Chèvre, dans la forêt du Massacre.
Vingt volontaires déjà volaient vers ce lieu où, métallique à souhait (on le serait à moins) et resplendissant sous le soleil retrouvé, un... pluviomètre attendait la ruée des curieux! Les services des Eaux et Forêts l'avaient installé là depuis de nombreuses années.
Les personnes qui n'étaient pas détrompées apprirent alors que les barrages de police étaient placés en différents points de la région.
On attendait les occupants de cet engin mystérieux.
En fait, c'est le passage éventuel de Baranès qu'on prévoyait, la frontière franco-suisse étant là toute proche! Pourtant de longues heures durant, on crut dur comme fer à l'histoire de la soucoupe, car les nombreux Haut-Jurassiens qui n'avaient pas hésité à faire de longs kilomètres pour se rendre au pied... du pluviomètre, ne firent rien pour démentir un tel canular!