L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Est Républicain, France, page 4, le 22 octobre 1954.
Voir the le dossier de l'affaire ici.
Nous sommes à B., petite localité du canton de Dompaire située à quelques centaines de mètres de la route nationale. De joyeux lurons (dont paraît-il une notabilité respectable et respectée) ont décidé de rire à peu de frais.
Des betteraves sont vidées et des petites lucarnes laisseront passer la lumière vacillante des bougies qui sont allumées à l'intérieur, au besoin un papier de couleur donnera des tons rouges et oranges. Un vieux drap, quatre piquets et voilà nos hommes prêts à l'expérience qu'ils veulent tenter. A cent mètres de la route nationale, dans un parc bien en vue, les quatre piquets sont plantés, le vieux drap placé dessus. De loin l'effet est saisissant et nos compères se cachent derrière un buisson, sauf un. Ce dernier reste bien en vue sur la nationale et au bout de peu de temps a la chance d'arrêter un motocycliste ayant son épouse comme passagère.
Tout tremblant notre héros montre aux motards la soi-disant soucoupe et, avec beaucoup de passion, leur demande s'ils ne veulent pas l'accompagner jusqu'à B... où, par un autre chemin ils pourront regagner la nationale. "Vous comprenez" leur dit-il, "je suis obligée de passer seul à moins de vingt mètres de cette soucoupe et, il me semble qu'elle est occupée", à ce moment en effet de petites ombres se meuvent sous le drap et l'imagination aidant, nos motards se figurent être à cent mètres de véritables Martiens aussi hauts que larges. Une frousse irraisonnée s'empare alors du motocycliste qui jusqu'à ce moment avait paru sceptique. Subitement il enfourche sa moto, met en route et démarre sans s'occuper de sa moitié qui pousse des hurlements de terreur pendant qu'à côté, derrière le buisson des éclats de rire fusent tant et plus.
Rappelé à la réalité le motard revient chercher sa femme et comprend... L'air embarrassé, que peut-il faire sinon rire?