L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Nouveau Nord Maritime, France, page 8, le 15 octobre 1954.
(SUITE DE NOTRE PREMIERE PAGE)
Montluçon, 14. -- Le dossier des soucoupes s'est encore augmenté de plusieurs témoignages dont le plus important semble être celui d'un employé de la gare de Montluçon, M. Langère, qui prit contact, dimanche soir, avec un mystérieux individu sorti d'un appareil en forme de torpille.
M. Laugère quittait son travail et traversait les voies à proximité du pont de la S.N.C.F., lorsqu'il vit un engin métallique posé à peu de distance d'un réservoir de gas-oil destiné à l'alimentation des autorails. A côté de l'appareil qui avait la forme d'une torpille et pouvait avoir quatre mètres, se tenait un homme tout couverts de poils, a moins qu'il ne fut vêtu d'un manteau à poil un peu long. M. Laugère, surpris, lui demanda ce qu'il faisait. L'inconnu lui répondit en termes inintelligibles, mais le cheminot sembla cependant distinguer les mots "gasoil".
M. Laugère ne lui en demanda pas davantage et s'en alla alerter ses camarades. A peine avait-il fait cent mètres, qu'il vit l'appareil s'élever à la verticale sans aucun bruit. Il disparut bientôt à ses yeux. Seule la crainte de l'ironie de ses camarades, l'avait empêché jusqu'à hier, mercredi, de conter son aventure.
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Melun, 14. -- Un second témoignage a été recueilli, celui d'un jeune homme de 17 ans, Marc Germain, habitant à Pontault, qui a déclaré au commissariat de cette localité qu'il avait aperçu, cette nuit, environ une demi-heure, un engin qui était à son avis une soucoupe volante. Cet engin se trouvait dans le ciel à 200 ou 300 mètres d'altitude et avait la forme d'un disque très brillant. Il resta 3 minutes immobile puis partit à une vitesse vertigineuse, laissant derrière lui une traînée de feu. Le jeune homme déclara qu'il n'avait pas alerté plutôt le commissariat, car il avait tenu à rester sur place au cas où la soucoupe aurait atterri.
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Limoges, 14. -- A Saint-Marc de Lombaud (Creuse), des habitants de Vallières ont aperçu dans la nuit de lundi à mardi, une boule blanche qui se déplaçait dans le ciel. La boule changea de couleur, disparut et reparut avant de disparaître définitivement.
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Evreux, 14. -- Par contre, une mise au point vient d'être faite aujourd'hui par une personne concernant la "soucoupe" qui fut aperçue au-dessus de la région de Saint-André, a la limite du département de l'Eure et de l'Eure-et-Loir, samedi vers 18 h. 30.
Mme Omonis, de Groth-Soret a affirmé que l'objet n'était qu'un simple ballon. "Un dessin, dit-elle, paraissait peint en couleur rouge sur le sommet du ballon et des cordages maintenaient la nacelle".
Toulouse, 14 -- M. Jean Marty, 42 ans, mécanicien, habitant Leguevin (Haute-Garonne), a déclaré qu'il avait vu dans la nuit de mardi à mercredi se poser au milieu d'un champ un disque lumineux mesurant de 6 à 7 mètres de diamètre et 2 mètres 50 de hauteur. Le disque était de couleur orange.
M. Marty travaillait vers 22 h. 30 dans son atelier situé sur la route de Toulouse, en face d'un champ, à 1 kilomètre 500 de Leguevin. En levant la tête, il a aperçu l'objet lumineux. Intrigué, il est sorti, a traversé la route et s'est dirigé vers le disque qui s'est alors élevé dans les airs, sans bruit, verticalement, et a disparu à une vitesse prodigieuse. M. Marty a gagné le milieu du champ afin d'examiner l'endroit où l'engin avait atterri. Il n'a relevé aucune trace mais a trouvé posés sur l'herbe, deux feuillets de papier glacé, blancs, couverts de lettres d'imprimerie.
Les feuillets, type format commercial, n'était souillés, ni humides, ni froissés, mais d'une netteté absolue comme s'il venaient d'être arrachés d'une brochure neuve. M. Marty les a remis à la gendarmerie. Ils ont été examinés aujourd'hui par un ancien militaire polyglotte qui a passé de longues années en Indochine et qui vit retiré à Leguevin, M. Maggy. Celui-ci a déclaré qu'il s'agissait d'un texte en Kuoc-Nu, dialecte annamite, et que ce texte traitait de questions intéressant le Vietminh et le Vietnam.
Le texte serait récent mais n'a pu être qu'imparfaitement traduit. On a précisé qu'il s'agissait des feuillets numérotés 9-10 et 59-60 d'une brochure reproduisant en off-set un document tapé à la machine. Les feuillets ont été confiés à l'autorité militaire. On a pu auparavant en prendre des clichés qui seraient confiés ce matin à un traducteur.
Metz, 14. -- Pendant la durée de la foire-exposition de Metz, un phare militaire, installé au stand de l'armée, balayait, chaque soir, le ciel messin de son faisceau lumineux. Dimanche soir, les servants de l'appareil virent, à une hauteur estimée à plus de 10.000 mètres, un cercle lumineux qui demeura immobile au-dessus de leur tête pendant plusieurs heures. Le service de radar, également monté au stand de l'armée, essaya vainement de saisir le cercle insolite dans son appareil.
Un journal local ayant rapporté les faits, le général gouverneur commandant la 6e région militaire, a ordonné une enquête qui, jusqu'à présent, n'a pas aboutie. Le général Navereau attend le rapport du commandant Cottel, responsable du stand de l'armée.
D'après les premiers renseignements recueillis dès hier, il semble impossible que le phare installé à la foire de Metz ait pu surprendre un objet quelconque si haut placé. En effet, ce phare n'a guère qu'une portée de 6.000 mètres, distance à laquelle, par temps très clair, il permettrait peut-être de distinguer quelque chose. Le cercle lumineux saisi dans le faisceau du projecteur pourrait être expliqués par la présence, à une grande hauteur, d'un cumulus tourbillonnant éclairé par la lune, pleine à ce moment, et cachée derrière un rideau de nuages. On reste sceptique, en attendant, sur la présence d'un objet rond qui aurait eu, a-t-on estimé, 50 mètres de diamètre, et qui serait demeuré parfaitement immobile pendant plusieurs heures.
Cependant, les services militaires poursuivent leurs investigations et tireront les conclusions de cette affaire dès qu'ils seront en possession du rapport du commandant Cottel.