L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Lorrain, Moselle, France, page 9, le 15 octobre 1954.
Paris. -- Le dossier des soucoupes volantes s'est encore augmenté de plusieurs témoignages, dont l'un venant d'un habitant de Leguevin (Haute-Garonne) a fait penser quelques heures aux gendarmes et aux autorités militaires qu'ils se trouvaient en présence ni plus ni moins d'une affaire d'espionnage!
M. Jean Marty, 42 ans, se précipita mercredi matin à la brigade de gendarmerie pour faire part aux représentants de la loi de son étrange découverte.
"Je travaillais hier soir dans mon atelier, en bordure de la route de Toulouse, lorsque j'aperçua, non loin de Leguevin, une sorte de disque lumineux qui semblaient flotter dans les airs. J’ai alors couru vers lui car il n'était pas à plus de 5 mètres du sol, mais dès que j'approchai, il s'éleva sans bruit, à la verticale et disparut.
"Intrigué, je m'approchai de l'endroit où il avait dû se poser et mon attention fut tout à coup à attirée au milieu des champs par deux feuillets de papier glacé blanc couverts de lettres d'imprimerie. Je les ramassai soigneusement: les voici."
Les gendarmes se penchèrent, intrigués, sur les pièces à conviction. Les feuillets, type format commercial, n'était ni souillés, ni humides, ni froissés, mais d'une netteté absolue, comme s'ils venaient d'être arrachés d'une brochure neuve.
"Mais c'est du chinois!" s'exclama l'un des gendarmes. Heureusement, Leguevin compte parmi ses habitants un brave militaire en retraite et polyglotte, M. Maggy. On alla le consulter, il fut formel: "C'est un texte écrit dans un dialecte annamite, le Kug-No. Les feuilles sont numérotés 9-10 et 59-60: Elles proviennent d'une brochure reproduisant en off-set un document tapé à la machine. Mais attention, conclut gravement M. Maggy, je ne comprends pas tout: il est question du vietminh et du Vietnam".
Cette affirmation péremptoire suffit à déclencher une véritable enquête, la gendarmerie confiant à l'autorité militaire les deux feuillets révélatrice sans doute d'une importante affaire d'espionnage entre les Martiens, les Indochinois et les Français.
C'est la sécurité aérienne qui prit la chose en main et la mena rondement. On convoqua un traducteur dûment qualifié qui, après quelques instants d'examen, retint difficilement une irrésistible envie de rire. "Ces feuillets proviennent d'une brochure éditée par les services du prince Buu-Loc; elles ont sans doute été laissées à Leguevin par des Vietnamiens venus y faire un pique-nique!..."
Les étudiants vietnamiens sont, en effet, particulièrement nombreux à Toulouse, et Leguevin située à une vingtaine de kilomètres et à proximité des régions [?] du Gers, offre aux Toulousains un but de promenade recherché pendant le week-end.
Quant au texte ultra-secret, il traite d'arrivée de poissons dans les ports indochinois!
Moralité: ne laissez pas traîner vos papiers!
La région de Toulouse, semble, du reste, être un terrain de prédilection pour les pilotes de soucoupes, car cette affaire d'espionnage était à peine fermée que M. Olivier, industriel à Toulouse, mettait à nouveau en émoi les autorités.
Mercredi, à 19 h. 35, dans un faubourg de la ville, M. Olivier a vu un scaphandrier de 1 mètre environ avec une grosse tête et deux yeux énormes qui est descendu d'un engin sphérique dans un terrain vague. Le personnage vint vers lui et son scaphandre brillait comme du verre. Au bout d'une minute il regagna son appareil et du se courber pour monter dedans. Il disparut dans le ciel à une vitesse prodigieuse en laissant un sillage de feu.
"Ca fait un fameux choc", a conclu M. Olivier, encore sous le coup de l'émotion.
M. Laugère, cheminot à la gare de Montluçon, a attendu plusieurs jours pour raconter son aventure car il avait peur que ses camarades se moquent de lui. Mais comme il a vu dans les journaux qu'une rencontre avec un Martien n'était plus tellement exceptionnelle, il s'est décidé à parler.
Son histoire remonte à dimanche soir. M. Laugère traversait les voies à proximité du pont de la S.N.D.F., sur la rivière "Le Cher", lorsqu'il vit un engin métallique posé à peu de distance d'un réservoir de gas-oil destiné à l'alimentation des autorails. A côté de l'appareil qui avait la forme d'une torpille et pouvait avoir quatre mètres se trouvait un homme tout couverts de poils à moins qu'il ne fut vêtu d'un manteau à poils un peu long.
M. Laugère, surpris, lui demanda à ce qu'il faisait. L'inconnu lui répondit en termes inintelligibles mais le cheminot sembla cependant distinguer les mots "gas-oil".
Le cheminot voulu retourner à la gare pour donner l'alerte, mais à peine avait-il fait cent mètres qu'il vit l'appareil s'élever à la verticale sans bruit.