L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Figaro, Paris, France, le 17 mars 2008.
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"Ovnis: quand l'armée enquête"
Des militaires français et étrangers sortent de leur silence et racontent les phénomènes aérospatiaux non identifiés dont ils ont été les témoins.
"AU COURS de votre carrière de pilote, avez-vous observé en vol un phénomène que vous n'avez pas été en mesure d'identifier ? Le phénomène pouvait-il présenter une menace pour la sécurité intérieure ?" Ce questionnaire est désormais distribué à tous les pilotes de l'armée française par le Centre national d'études spatiales (Cnes) qui devrait livrer les résultats publiés à la fin de l'année. Car les autorités s'intéressent désormais de près aux ovnis (objets volants non identifiés) ou plus exactement aux "PAN" (phénomènes aérospatiaux non identifiés).
Pendant un an, deux journalistes, expérimentés, Patrice des Mazery et Dominique Filhol, ont recueilli les témoignages d'anciens pilotes militaires et de contrôleurs aériens qui, malgré les railleries, ont accepté de raconter ce qu'ils avaient vu pendant des décennies.
Ils décrivent notamment la mystérieuse rencontre qu'a eue le 25 septembre 1975 l'un des pilotes d'entraînement de l'armée espagnole, à bord d'un Mirage F1. Ce jour-là, il décolle de la base de Manises, à Valence, lorsqu'il est alerté par la tour de contrôle qu'un trafic inconnu vole à proximité de son avion. Au Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan), on ne compte plus d'incidents de ce type, pourtant très peu d'entre eux sont portés à la connaissance du grand public.
Le Cnes, qui est sous tutelle du ministère de la Recherche, a étudié 1600 cas troublants répertoriés entre 1954 et 2008. L'un des épisodes les plus étranges recensés lui aussi par le Geipan est celui des apparitions au-dessus de Hessdalen, petit village de Norvège dont les habitants sont témoins d'apparitions étranges depuis des années.
Ou cet engin étonnant avec lequel le commandant Santa Maria Huertas, pilote de chasse dans les forces aériennes du Pérou, est tombé nez à nez en 1980 : "Je lui ai lancé une salve de tirs. Je me souviens avoir vu une énorme explosion de lumière. Je m'attendais à ce qu'il se désintègre, mais quand la lumière s'est éteinte, il était toujours là, comme une énorme masse en métal."
Ce sont ces récits authentiques, ni hallucinés, ni manipulés, qui font la force du documentaire diffusé ce soir sur Canal +.
La force du documentaire réside dans les témoignages de ceux qui ont été témoins de ces phénomènes aérospatiaux non identifiés.
Pour éviter toute dérive sectaire, explique Patrice des Mazery, "nous avons fait appel à des scientifiques qui, pour chaque cas présenté, donnent une hypothèse rationnelle".
Mais, même si 95 % des affaires peuvent être expliquées, il reste toujours une petite fraction de cas où aucune explication scientifique n'existe.
Muriel Frat
(Ce soir à 20 h 50.)