L'article ci-dessous est paru dans le quotidien régional Le Courrier Picard, France, page 2, le 8 septembre 1954.
Voir le dossier sur ce cas.
Telle est la nouvelle qui nous est parvenue à la fin de l'après-midi, nouvelle que les témoins de l'étonnant événement nous ont confirmée.
Cette information ne manquera pas d'engendrer un scepticisme parfaitement compréhensible, mais les deux hommes qui "ont vu" l'engin nous ont fait des déclarations concordantes en tout points.
Donc, hier matin, M. Emile Renard, qui est âgé de 27 ans et exerce la profession d'artisan maçon, route de Doullens, à Acheux-en-Amiénois, avait quitté son domicile à bicyclette pour se rendre à son travail de Lahoussoye. Il était accompagné de son ouvrier, M. Yves de Gillaboz, 23 ans, demeurant route de Bertancourt à Acheux-en-Amiémois.
Tous deux roulaient normalement lorsque vers 7 heures 15, alors qu'ils avaient traversé Harponville et se dirigeaient vers Contay, leur attention fut attirée par un gros engin posé dans un champ récemment fauché, à 200 mètres environ et à droite de la route.
- On aurait dit une meule qui n'était pas terminée, nous déclare M. Renard que nous avons trouvé au milieu de sa famille dans la soirée.
- Oui, et le dessus était quelque peu arrondi et ressemblait à une assiette retournée. ajoute M. de Gillaboz, que son patron était allé chercher chez lui à notre demande.
Intrigués, les deux hommes sautèrent de leur machine et, en courant, s'engagèrent dans les champs en direction de l'engin.
Plus rapide que son compagnon, M. Renard le distança quelque peu.
- En me rapprochant, nous dit-il, je ne quittais pas l'engin des yeux. Je pus ainsi me rendre compte qu'il était de couleur gris sale et il pouvait avoir une dizaine de mètres de diamètre...
- Et il oscillait quelque peu, précise M. de Gillaboz...
- Entendiez-vous un bruit quelconque? demandons-nous.
- Absolument rien, nous répondent les deux hommes.
Et tous deux précisent avoir remarqué sur la paroi de l'engin une sorte de porte plus large que haute, mais fermée.
- J'avais parcouru une cinquantaine de mètres, nous dit M. Renard, lorsque je vis l'appareil qui s'élevait en diagonale, cependant qu'une fumée s'échappait par une sorte de tuyau placée dans sa partie basse.
Il arriva ainsi à une quinzaine de mètres de hauteur. A ce moment, il abandonna la diagonale et son ascension se poursuivit verticalement et plus rapidement.
Pendant quelques minutes, nous l'avons suivi des yeux. Au fur et à mesure qu'il montait, on l'apercevait de plus en plus difficilement et il finit par disparaître.
- Quelles ont été à ce moment vos impressions? demandons-nous.
- Que voulez-vous, nous dit M. Renard, on est resté là, la bouche ouverte...
- Moi, je n'avais qu'une hâte: monter sur mon vélo et m'éloigner le plus tôt possible.
- J'étais comme médusé, ajoute l'artisan maçon. Je me demandais à quel phénomène nous venions d'assister, puis j'ai pensé qu'il s'agissait peut-être d'une soucoupe volante, comme celles dont on nous parle dans les journaux.
- Pensez, nous dit son compagnon, nous n'en revenions pas. Avouez qu'il y a lieu d'être interloqué lorsqu'on voit une telle chose!
Comme nous interrogions M. renard pour savoir ce qu'il aurait fait si, poursuivant sa course, il était arrivé près de l'appareil, il nous déclare:
- Je voulais savoir ce que c'était car j'étais intrigué au plus haut point. Je ne peux dire si je me serais hasardé à le toucher mais j'aurais peut-être essayé de me rendre compte de ce qui se trouvait à l'intérieur. Comment? Je ne sais pas.
- Eh bien, pour ma part, nous dit M. de Gillaboz, je n'y aurais pas touché et cet appareil ne me disait rien de bon...
Au cours de leurs déclarations, les deux hommes nous ont produit une nette impression de sincérité. Ils nous ont dit qu'ayant parlé de ce qu'ils avaient vu à des habitants de Lahoussoye, ceux-ci avaient alerté la gendarmerie. Dans le courant de la journée, MM. Renard et de Gillaboz ont été interrogés longuement et séparément. Ils ont été conduits à l'endroit où ils avaient aperçu l'appareil. Là, aucune trace n'a été relevée sur le sol.
A la gendarmerie, le silence le plus complet est observé sur la rencontre faite par les deux habitants d'Acheux-en-Amiénois, et l'on semble se garder d'infirmer ou de confirmer, trop hâtivement, ce qui demeure pour tous un mystère.
Néanmoins, les déclarations des deux hommes sont nette et précises, aussi les livrons-nous à nos lecteurs telles qu'elles nous ont été faites...