L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Voix du Nord, édition de l'Artois et de la Somme, page 5, le 17 septembre 1954.
Voir le dossier du cas.
Le 8 septembre dernier, le village d'Estrèes-Deniècourt était mis en émoi: plusieurs électriciens d'une compagnie amiénoise assuraient qu'une soucoupe s'était posée près d'un bois, à 600 mètres à peine de la route Paris - Saint-Quentin.
La plupart des habitants demeurèrent sagement chez eux. Les plus hardis et les plus curieux se rendirent au lieu indiqué ; la gendarmerie même fut alertée, et ne remarqua aucune trace de la fameuse soucoupe, mais des invraisemblances dans les assertions des électriciens.
Finalement, l'un de ceux-ci convenait:
- Tout ceci n'est pas vrai: il n'y a pas eu de soucoupe volante à Estrèes-Deniècourt. Nous avons inventé cette histoire pour faire marcher la population mais nous n’avons pas cru que l’affaire prendrait tant d'importance.
ll fut alors établi que c'est Serge Grimbert, 20 ans, 43, rue Rembault, à Amiens, qui avait lancé le "bobard": il le reconnut volontiers. Avec lui passèrent des aveux ses camarades Christian Coulevern, 24 ans, demeurant 29, rue de Job, à Amiens, Roland Gourguechon, 22 ans, 31, rue Bazin, à Doullens et René Cléret. 20 ans, 40, rue de l'Abreuvoir, à Albert.
En pareille circonstance, les gendarmes ont cru devoir dresser un procès-verbal qui a été transmis au Parquet du procureur de la Republique a Amiens. Les magistrats décideront-ils de poursuivre les jeunes gens qui « firent marcher » tout le monde ? Nous le saurons bientôt. Mais un fait est certain: aucune soucoupe volante ne n'est posée à Estrèes-Deniècourt, mais une soucoupe même imaginaire peut coùter cher.