L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Résistance de l'Ouest, Nantes, France, le 27 octobre 1954.
Un certain dimanche, à la Profissais, en Saint-Viaud, et ces jours-ci, à la Gallégrais, en Saint-Père-en Retz, deux visions martiennes se sont produites, et il n'en faut pas plus pour déclencher dans le ciel paimblotin la ronde des soucoupes. Qu'allons-nous devenir si les reconnaissances astrales se multiplient dans notre espace aérien?
Nous ne pouvons douter cependant du témoignage de ce brave ouvrier, employé chez un marchand de vin, esprit calme et réfléchi, qui, un certain soir, rejoignant St-Père-en-Retz, suivait la ligne Paimboeuf-Saint-Viaud et vit soudain, à l'extrémité du marais touchant la Gallégrais, une soucoupe posée sur l'herbe, à quelque distance. Surpris, jambes flageolantes, yeux agrandis, il ne pouvait croire la réalité. Du moins, est-il formel, aucun Martien ne foulait notre terre autour de l'engin.
Soudain, la soucoupe se mit à lancer de petites flammes vertes, rendant sinistre cette partie du marais déjà dans la pénombre du jour finissant, et accompagnée d'un doux ronronnement, elle s'éleva lentement, entourée d'un halo passant par toutes les couleurs du spectre, et bientôt tout disparut à l'horizon.
Appuyant sur les pédales, Louis fut vite à Saint-Viaud. Au plus proche bistrot, il s'arrêta pour se remettre de ses émotions. La confirmation de sa vision lui fut faite par un ouvrier des usines Kuhlman qui, lui, suivant la route Paimboeuf-Saint-Viaud, avait aperçu le mystérieux engin s'élever au-dessus de la Gallégrais. Une femme de la rue Pierre-Jubau, par la suite, corrobora elle aussi le fait.
Est-ce hallucination, psychose collective? La chose est troublante. Aurons-nous un jour la preuve de de la matérialisation de ces engins?
La question est posée, souhaitons pour la tranquillité des esprits paimblotins qu'elle ne reste pas longtemps sans réponse.