L'article ci-dessous est paru dans le quotidien La Bourgogne Républicaine, de Dijon, France, page 5, le 4 novembre 1954.
Voir le dossier de ce cas.
Venarey-les-Laumes (de notre C.P.). -- Enfin, depuis le temps qu'on en parle ici sans rien voir, depuis le temps que bon nombre de personnes scrutent sans succès notre ciel d'Auxois, on va pouvoir se rendre compte, et, qui sait, peut-être en prendre possession avec ses occupants!
Mardi soir 2 novembre, vers 20 heures, la gendarmerie des Laumes (Côte-d'Or), était alertée par les habitants de la barrière de Ravouze, sur la grande ligne Paris-Lyon: "Une soucoupe avait atterri sur les hauteurs de la ferme de Ravouze. Elle lançait des rayons lumineux dans toutes les directions!"
L'adjudant Berthault félicita d'abord les jeunes gens de leur initiative heureuse en signalant cet extraordinaire événement, puis il rassembla ses hommes et on partit sur le lieu d'atterrissage (la ferme de Ravouze est à environ 6 kilomètres des Laumes, dans la direction de Darcey et située à flanc de coteau, ce qui avait permis de déterminer la position de la soucoupe).
"Ca pourrait bien être des chasseurs qui se font des signaux, se dit l'adjudant sceptique malgré tout. Dans ce cas, la prise est bonne, mais on va voir."
Par surcroît il pleuvait et les broussailles et les friches avoisinant la ferme était dégoulinantes d'eau. Qu'importe si on est mouillé - et on l'était - mais il faut essayer de prendre possession de l'objet. "On va les cerner", décréta l'adjudant et il déploya son monde en tirailleur.
L'opération semble vouée à la réussite, car on approche et rien d'anormal ne se passe.
On arrive enfin près de l'objet. "Haut les mains, ou je tire", dit l'adjudant qui, toujours sceptique, croyait plus que jamais à des chasseurs en défaut.
Ahuri, le Martien ne réagit pas. On l'aborde enfin, et qui voit-on? M. Chauvelot, le fermier de Ravouze, lequel pour avancer ses travaux, semait du blé dans un champ en s'éclairant avec une lumière portative, qui, balancée, lançait ses rayons dans toutes les directions.
Mais l'alerte avait été chaude, et c'est plaisamment est avec bonne humeur que l'adjudant Berthault raconte cette aventure courtelinesque.
Enfoncé le Barreuzai! Il n'y a pas qu'à Champbligny que les soucoupes volantes défrayent la chronique.