L'article ci-dessous est paru dans le quotidien L'Est Républicain, France, le 5 octobre 1954.
BESANCON (de notre rédaction). -- Une vingtaine de personnes affirment avoir aperçu, au début de l'après-midi de dimanche, un engin d'un blanc lumineux et de forme ronde dans le ciel de Moncley, à une quinzaine de kilomètres de Besançon, dans la vallée de l'Ognon.
Parmi ces personnes se trouve un épicier bien connu de l'avenue Carnot, à Besançon, M. Durand, qui se trouvait en week-end à Moncley.
"En famille, nous achevions notre repas, nous a déclaré M. Durand, lorsqu'un commerçant de Moncley, M. Bouchaton, est venu me dire qu'une boule blanche se déplaçait dans le ciel. Je suis sorti et j'ai constaté effectivement la présence d'un de ces objets dont on parle tant actuellement et auxquels, comme tant d'autres, je ne croyais pas jusqu'ici.
"Désormais, je dois bien changer d'avis. J'ai vu de mes propres yeux. J'ai même eu le temps d'aller chercher une paire de jumelles qui se trouvaient dans la maison. Quand je suis revenu, l'objet était toujours là. J'ai pu le regarder à travers les jumelles. Il était d'un blanc métallique très éclatant. Il a disparu rapidement à l'horizon, vers l'Est. Dans son sillage, il laissait de petits filaments d'un blanc plus mat. De loin, ils ressemblaient à ces garnitures que l'on appelle, dans le commerce, des fils de la vierge."
Une vingtaine de personnes, membres de la famille de M. Durand ou gens du pays, ont été témoins du phénomène. Ils ont également vu les petits filaments.
Les événements devaient d'ailleurs revêtir presque aussitôt une tournure plus précise. Ces filaments sont en effet parvenus en une certaine quantité jusqu'au sol. On en a retrouvé qui pendaient après les fils télégraphiques. A Emagny, à quelques kilomètres de là, et aux Vallières, dans la banlieue de Besançon, la même substance a été observée.
A Moncley, il en a été recueilli une parcelle par M. Dubois, un menuisier bien connu à Besançon, aujourd'hui domicilié sur les bords de l'Ognon.
Nous avons pu voir nous-mêmes ces petits filaments que M. Dubois a remis à un buraliste de Besançon, M. Magnien, lequel les fera analyser par un de ses amis, chimiste.
Il s'agit d'une matière assez semblable à du coton ou à de la pâte à papier, très sèche, et apparemment dépourvue d'une propriété particulière.