L'article ci-dessous est paru dans le journal Douai Scarpe, Douai, France, page 4, le 19 septembre 1954.
Je ne me serais jamais intéressé aux soucoupes volantes si celles-ci ne s'étaient, ces jours derniers, dansgreusement rapprochées de mon beffroi.
Il y a quinze jours, elles étaient à Mantes-la-Jolie. Cette semaine, elles descendent près de Valenciennes et ses occupants macrocéphales viennent troubler le repos d'un brave homme et faire hurler son chien à la lune.
Evidemment!
On peut très bien admettre que les habitants possibles d'une planète lointaine, possédant le secret de l'atome depuis qelques siècles, se permettent d'envoyer des touristes visiter nos misérables régions.
Les soucoupes Baudart et les soucoupes Eugène Poullet ont le champ libre!
Mais qu'ils viennent, ces touristes, la nuit, visiter le pays noir, me semble relever du masochisme le plus certain.
Il y a tant de beaux pays... la Côte d'Azur, les Baléares, les îles enchantées du Pacifique, l'Orient, la Grèce, les Antilles, etc...
Et puis qu'une machine se pose délicatement sur les rails de la S.N.C.F., au méprise de tous les règelements, me laisse rêveur. Cela suppose à la fois la connaissance des horaires, non seulement des trains de voyageurs, mais aussi celui des trains de marchandises.
Et ça, c'est bigrement trapu!
Enfin, cet atterrissage ferroviaire suppose la connaissance exacte de l'écartement de nos voies ferrées.
Donc, pas question pour les astronautes de Valenciennes, d'aller se poser en U.R.S.S.
Ils sont venus délibérément en pays atlantique, bien sûr, et en Europe occidentale!
Ils devaient donc également connaître nos divisions politiques, ce qui doit représenter un vrai casse-tête martien, pour un habitant de la voie lactée.
Vous croyez peut-être, en lisant ces lignes, que je suis sceptique, sinon sur la bonne foi des témoins, du moins sur la réalité des choses qu'ils prétendent voir?
Pas du tout!
J'y crois!
J'y crois dur comme uranium!
Car la curiosité et l'intérêt que je ne manquerais pas d'apporter aux soucoupes m'empêcheront de m'apercevoir que, moins loin que la lune, il y a beaucoup e choses qui ne tournent pas rond.