L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace, édition de Strasbourg, France, le 31 juillet 1952.
De toute part, des coins les plus reculés du globe, les soucoupes volantes ont jeté le trouble dans les salles de rédaction et dans les cabarets. Il y a quelques jours, nous en signalions même la présence du côté de Sélestat. C'était donc vrai! Les Strasbourgeois seuls commençaient à la trouver mauvaise, et il faut dire que dans le cycle des apparitions, la capitale européenne faisant plutôt figure de parente pauvre. Mais nous pouvons désormais redresser la tête, bomber le torse et opiner d'un air entendu à toutes les relations qui nous parviendront encore: nous aussi, nous avons eu la nôtre, pas plus tard que dimanche soir, peu avant minuit. Un de nos lecteurs du Neuhof, absolument digne de foi, a eu, en effet, la chance d'apercevoir de ces mystérieux engins qui défraient la chronique de la planète. Avec un dessin à l'appui, il a bien voulu nous faire parvenir le récit détaillé et circonstancié dont nous nous faisons un devoir et un plaisir de sortir les passages les plus saillants.
"Le disque m'est apparu subitement, comme émergeant des profondeurs de l'endroit où en ce moment le soleil est situé en plein midi, a décrit une trajectoire tendue de l'Est à l'Ouest pendant six secondes, puis à disparu derrière un petit nuage, dont il n'est pas ressorti, ce qui laisse à penser qu'il est reparti de la même façon dont il il est venu, c'est-à-dire à une vitesse fantastique. L'appareil m'a semblé évoluer à une altitude de 12 000 à 15 000 mètres, à une vitesse de 13 000 km/heure..." De l'aveu même de notre correspondant, la précision étourdissante de ces chiffres est due à sa très grande habitude d'évaluation des altitudes que sa technique de l'aviation de combat lui a permis d'acquérir. Toutefois, il estime modestement que ses appréciations pêchent par un certain aspect purement approximatif, ce que nous croyons sur parole.
En ce qui concerne la luminosité, elle ne différait pas de celle qui a été relevée dans d'autres cas, c'est à dire que la "soucoupe" était d'une lueur blanche, légèrement orangée, un peu moins lumineuse que la clarté lunaire, et n'émettait aucun son.
Voilà donc, versé au dossier déjà volumineux des apparitions passées - et futures - la soucoupe volante vue à Strasbourg par un Strasbourgeois. Libre à chacun d'en interpréter l'apparition à sa guise, ce qui n'enlève rien à l'authentique fidélité du témoignage de notre lecteur.