L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Bien Public, Dijon, France, pages 1 et 10, le 7 octobre 1954.
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Une "soucoupe" a-t-elle hanté le ciel de Poncey-sur-l'Ignon? A-t-elle voulu se poser dans un pré près de l'usine d'amiante? Autant de points d'interrogations auxquels il est bien difficile de répondre d'une façon nette et précise. Car les deux engins qui, à quarante-huit heures d'intervalle, ont apparu à Poncey-sur-l'Ignon, on leurs témoins. Nombreuses sont les personnes qui affirment avoir "vu" quelque chose. Que penser de tout cela? C'est pourquoi nous laissons à nos lecteurs le soin de conclure à leur gré.
Le premier engin mystérieux qu'aient aperçu des habitants de Poncey avait la forme d'un cylindre vertical. Laissons parler le premier témoin, Mme Gainait, femme de l'ancien maire.
- Ça s'est passé samedi soir, vers 19 h. 40. Je venais de "tirer" mes vaches et en sortant de l'étable, j'ai vu la cour de la ferme tout éclairée... J'ai levé les yeux au ciel et c'est alors que j'ai vu...
- Qu'avez-vous vu, Madame?
- Eh bien, monsieur, un cylindre volant, orange, entouré d'un carré de lumière vert pâle.
- Il avançait, ce cylindre?
- Oui, au dessus du petit-bois, là, à un kilomètre... Alors, j'ai appelé mon mari, ma fille Yvette, une voisine, Mme Mugneret, et nous avons regardé ce cylindre se déplacer.
- Combien de temps environ?
- Dix minutes peut-être. Et puis il a disparu, à la vitesse d'un gros avion, silencieusement, en direction de Chanceaux.
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[Légende photo:] Mme Fourneret montre les traces de "l'engin mystérieux" (Photo B.P.)
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[Légende photo:] Les témoins du samedi soir sont formels, "Nous avons vu un cylindre" (Photo B.P.)
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Et Mme Gainait conclut: "Vous savez, avant, j'y croyais pas à ces engins, mais aujourd'hui j'y suis bien forcée puisque j'en ai vu un !".
Evidemment... Mais il y a plus troublant. Deux jours plus tard, lundi, le cylindre est revenu à Poncey, métamorphosé cette fois en un disque volant du modèle le plus classique.
Il était 19h30. Une jeune femme, Mme Fourneret, née Thérèse Thieblot, 23 ans, s'apprêtait à fermer les volets de sa chambre, dans la petite maison qu'elle habite avec son mari à côté de l'usine d'amiante. Soudain, par la fenêtre ouverte, à cinquante mètres à peine, elle aperçut un disque qui émettait une douce lumière orangée, aplati aux deux extrémités "gros comme cuisinière", précise Mme Fourneret, qui semblait posé au-dessus d'un prunier, dans le pré tout proche.
Affolée, Mme Fourneret s'enfuit chez sa voisine. Les deux femmes terrorisées se claquesmurèrent et attendirent pendant une heure l'arrivée de leurs maris.
Armés de fusils (on ne sait jamais!), munis de lampes, les hommes allèrent "voir".
A l'endroit où s'était "posés" la soucoupe dans le pré, il retrouvèrent des traces fraîches.
Nous avons vu ces traces. En quoi consistent-elles?
Une surface rectangulaire de 1 mm. 50 x 0 m. 60 a été régulièrement déserbée et la terre unifiée, comme damée. Sur un pourtour d'une dizaine de mètres, en cercle, les mottes arrachées ont été éparpillées. Chose curieuse: les plantes vivaces, tels que pissenlits, chiendents, sont restées enracinées, ce qui prouverait qu'il ne peut être question d'un piochage quelconque. Un cultivateur, M. Cazet, maire de Poncey, est formel: "Ce ne sont pas là des traces d'outils... C'est trop bien fait", a-t-il déclaré.
Les choses aujourd'hui en sont là. Le chef Clément, de la gendarmerie de Sainte-Seine-l'Abbaye, avisé, s'est rendu sur les lieux. Le capitaine Millet de la section de Semur, a ouvert une enquête. S'agit-il d'une mystification bien orchestrée? Si oui, bravo à l'ingénieux farceur, et sans rancune!
A ce sujet précisons que Mme Fourneret, les jours précédents avaient été en butte aux "blagues" gentil d'habitants du pays et que, justement, le fameux, la bande de farceurs avait eu l'idée de lui faire croire à l'atterrissage d'une soucoupe... Mais ils sont arrivés en retard, "la vraie" s'était posée entretemps... Alors?
Plusieurs Côtes-d'Oriens ont aperçu un corps lumineux sphérique émettant une vive lueur verte évoluant dans le ciel et se dirigeant vers le sud. Cette déclaration semble concorder avec celle de plusieurs personnes de Santenay-les-Bains, dont M. Bernard Legros, 25 ans, gérant des Docks Bourguignons.
Dimanche soir, 2 octobre, vers 20 h. 45, M. Legros se trouvait entre La Garenne et Saisy-la-Forêt, lorsqu'il vit une boule lumineuse se dirigeant assez lentement et sans bruit dans sa direction en perdant de l'altitude. M. Legros s'arrêta aussitôt ainsi que plusieurs autres automobilistes et tous assistèrent (non sans peur), pendant environ cinq minutes, aux évolutions de l'engin lumineux qui disparut brusquement en direction du Creusot.
L'engin, affirme-t-il, était de couleur orange et semblait être surmontée d'une sorte de dôme d'une lueur verte noirâtre.
Lundi, vers 19 h. 15, M. Beaufort, directeur du Comptoir commercial à Chalon-sur-Saône, circulait en voiture sur la route de Demigny lorsque, à l'orée du bois de Lessard-le-National il a aperçu dans la lueur de ses phares, posé sur le talus, le fuselage argenté d'un de ces fameux "cigares". Il n'eut pas le temps de descendre d'auto, que l'engin décollait à la verticale avec accompagnement de flammes genre "lampe à souder". Des camionneurs de Mores-Saint-Denis, qui suivaient M. Beaufort, ont également vu l'engin.
Enfin, en repassant le lendemain à l'endroit où le "cigare" s'était posé, M. Beaufort constata la présence de traces profondes sur le talus.