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Les OVNIS dans la presse quotidienne:

La vague française de 1954:

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Berry Républicain, Bourges, France, pages 1 et 10, le 7 octobre 1954.

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"Des Martiens en soucoupe volante?
ET POURQUOI PAS?..."

nous déclare M. Louis BREGUET
le célèbre constructeur

Par Marc Bourneyrol

Un aveu tout d'abord. Lorsque je sus qu'il allait m'être donné de rencontrer M. Louis Bréguet, je m'étais bien promis de demander au pionnier de l'aéronautique ce qu'il pensait des Soucoupes volantes. Mais aussitôt introduit dans le vaste bureau austère, en présence de cet homme grand - qui est aussi un grand homme - de ce regard brillant d'intelligence derrière les lunettes, de cette silhouette pleine de noblesse, gêné par la bienveillance même qu'il ne témoignait... je n'ai plus osé. Tout simplement. Et, ma foi, je posais les questions que me suggérait une actualité plus terrestre: le tout récent voyage de M. Bréguet aux Etats-Unis.

PERIPLE AMERICAIN

On le sait, le constructeur vient d'être invité là-bas pour l'inauguration d'une galerie de bustes des "Gloires de l'Aéronautique". Il y en a jusqu'à présent, trois - dont le sien. Hommage mérité, mais qui n'est pas si commun de la part des Américains à l'endroit d'un étranger:

- Ah! oui, dit M. Bréguet distraitement, ils m'ont placé dans la galerie des honneurs... Bah! Je n'ai comme titre que d'avoir été réellement l'un des premiers à m'intéresser à l'aviation, et puis je me suis occupé un peu de tout dans cette branche: l'aviation civile, l'aviation militaire, les hélicoptères. Savez-vous que la question de l'hélicoptère me passionne? J'ai là-dessus quelques idées et je crois pouvoir arriver, en quintuplant la puissance des "jets" sinon à réduire la consommation en vol immobile, du moins à faciliter et généraliser le décollage sur place. Vous voyez tout de suite les avantages de cette facilité...

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"Des Martiens en soucoupe volante?"

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A peu près... J'évoque en moi même les anticipations avec leurs aérobus urbains, ce qui me fait penser à ces sacrés soucoupes... Mais M. Bréguet poursuit son propos, et ce qu'il me confie est trop intéressant pour en rien laisser perdre. Il me raconte son voyage, le troisième, aux Etats-Unis, ses visites passionnantes, chez les constructeurs: Bell, spécialiste des fusées téléguidées; Curtis-Read, qui construit les moteurs des "Super-Constellation" et projette de remplacer les jets "Saphir" par des "turbot"... Cette fois il est allé jusqu'au Canada en survolant les chutes du Niagara. Il a été, là aussi, magnifiquement reçu et a constaté l'existence d'innombrables projets pour l'aviation commerciale. Le plus important paraît être la commande de 25 "Britannia" passée par Bristol aux Usines Canader, où des turbines B 25 marquerait une évolution décisive du système "Proteus" de Bristol. J'ai peur de ne pas très exactement suivre ces considérations techniques, et de mal me retrouver dans les moteurs, les turboréacteurs, les jets, les rockets et autres noms barbares. Mais ce que je retiens - et ce que M. Bréguet omet de souligner - c'est qu'il a été appelé et accueilli aux Etats-Inis et au Canada comme un "Conseiller", comme un ainé dont on sollicite les avis.

"IL EST TRISTE D'ETRE PAUVRE..."

On apprécie beaucoup le génie français en Amérique, me dit-il. Et quand je vois ce qu'à New York les techniciens et chefs de firmes prévoient pour une politique d'aide à l'aviation pendant les dix prochaines années, je vous assure qu'il est triste pour un français de comparer à ce dont il dispose... Peut-être devrions-nous travailler avec eux, en commun, de façon à supporter en commun des charges onéreuses, même pour eux. Leurs ouvriers, d'autre part, sont surtout qualifiés pour la série. L'avenir de l'aviation est tel que rien ne devrait être épargné pour gagner du temps, donc de l'argent - ou réciproquement. Car les progrès vont à pas de géant. Aux Usines Bell, j’ai contemplé, muni de lunettes noires, les "rockets" d'où jaillissent d'effrayantes flammes, je me croyais en enfer. Mais on pense, avec de tels matériel, atteindre peut-être 6 à 7.000 kilomètres; ce serait les téléguidé qui feraient la guerre tout seul. Bien sûr, il y a beaucoup de "Jules Verne" dans ces aperçus - mais des choses inouïes se préparent, et vite.

Sans doute une certaine amertume, mais surtout une belle ambition, transparaissent de ces paroles. Si la France pouvait à son tour aller de l'avant! Elle en a les moyens techniques. M. Bréguet les lui donne.

LE BREGUET-DEUX-POINTS

Et nous revenons... sur la terre.

- L'heure est venue de s'orienter, dans l'aviation de transport, vers le confort, les hautes altitude, les vitesses de 7-8.000 km./h, avec de grosses charges. C'est en ce sens que j'ai étudié notre "Super-Bréguet-Deux-Ponts". Vous connaissez le "Bréguet-Deux-Ponts" qui n'a pu, hélas, être fabriqué comme il aurait fallu. Le "Super" recevrait toutes les améliorations de confort nécessaires, qui ne sont pas rien: penser que dans le "Deux-Ponts" simple, il y avait 24 kilomètres de fils électriques, détail qui vous laisse imaginer le reste! Il n'est pas si facile non plus de calculer des couchettes des toilettes en fonction du pratique et des données générales. Enfin tout est prêt, depuis le 26 novembre 1952. Nous pourrions sortir très rapidement.

- Quelles seraient les performances un tel appareil?

Je ne vous les énumérerais pas. Sachez cependant qu'avec des "turbo B 25", dont je parlerai tout à l'heure, on atteindrait 700 à 10.000 mètres. Mais on peut, pour commencer, l'équiper moins ambitieusement.

- Alors, qu'attend-on?

J'espère bien qu'on attendra pas trop. Cela serait coûteux, mais "la France n'a plus une minute à perdre" si elle veut regagner une place enviable dans le réseau aérien mondial. En tout cas, l'appareil ne sera pas si rapidement "dépassé", et a quoi servirait de mettre moins d'une nuit pour traverser l'Atlantique? Ce qui risquerait d'être dépassé en n'agissant pas, ce serait notre pays démuni d'appareils de très grande classe internationale. Les prix sont élevés naturellement. Mais, je me permets d'y insister, tout le monde est d'accord pour reconnaître que personne n'aurait pu faire le "Bréguet-Deux-Ponts" à meilleur marché. Malgré les méthodes "artisanales" auxquelles nous avons recouru pour fabriquer nos douze appareils. Alors?

Et M. Bréguet ajoute: "Je garde confiance".

OUI. "ELLE" VIENNENT D'UN AUTRE MONDE!

C'est moi qui, justement n'ai plus "confiance." L'entretien va se terminer et le moment solennel est venu. Tant pis, je plonge: "Serait-il indiscret de vous demander, Monsieur, ce que... enfin... comprenez moi... La presse a besoin de sensationnel et je..."

M. Bréguet me regarde, le sourcil froncé et se demande visiblement où je veux en venir... "Je voudrais savoir ce que vous pensez des soucoupes volantes"...

M. Bréguet ne s'est pas fâché. Il a souri, doucement. Et il m'a déclaré en pesant ses mots:

- Voilà bien la question que j'attendais. Et je vous répondrais "pourquoi pas?" Et, avant tout, "pourquoi pas des hommes d'un autre monde?" J'irais plus loin, voyez-vous. Je n'ai là-dessus aucune information spéciale. Je suis en train de lire un ouvrage intitulé: "Les Soucoupes volantes viennent d'un autre monde", de Jimmy Guieu (Editions "Fleuve Noir"). Je ne connais pas cet auteur. Son livre me paraît une compilation rigoureuse et critique de tous les cas sérieux de soucoupe. Mais "si ce que racontent les témoignages est exact", je puis vous affirmer qu'il ne saurait s'agir d'engins construits par des hommes. "Les soucoupes, si elles sont ce qu'on dit, ne sont pas des engins terrestres, et ce monsieur a raison".

Je suis un peu étonné, je questionne: "Mais les américains - ou les Russes?"

Impossible. Tous les témoins sont unanimes à insister sur le fait est que les Soucoupes s'élèvent silencieusement. Et qu'elles n'ont pas une formes aérodynamique pour vaincre la résistance de l'air. Cela me suffit. J'ai personnellement jeté les plans d'un "turbo-sstentateur" qui s'élèverait sur place et obliquerait en filant très vite. Avec un seul rotor, je pourrais lui donner la forme d'une soucoupe. Mais ce que je ne supprimerai pas, c'est le ronflement de la réaction! Il faut que les soucoupes, par conséquent, empruntent à d'autres sources de puissance que les nôtres... Peut-être un "champ de forces" créé à mesure, d'où la lueur. C'est pourquoi, je vous répète: ou elles n'existent pas, ou les témoignages sont inexacts - ce qui me surprendrait quand il s'agit d'un bruit. Où les soucoupes viennent d'un autre monde. Et l'homme de science me fixant gravement, a ajouté:

- Avons-nous le droit de nier? Que savons-nous, au juste. Nous sommes dans l'enfance de la science, un siècle et demi après Lavoisier. Moi, ingénieur électricien, j'ignore bien ce "qu'est l'électricité". Je me garde seulement de l'imagination et je raisonne "selon la logique". Les soucoupes ne "peuvent pas" avoir une origine terrestre, si elles sont ce qu'on raconte. Maintenant, à vous de conclure...

Et j'ai été impressionné.

Marc BOURNEYROL

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Cette page a été mise à jour le 28 mai 2025.