A noter:
Toute information additionnelle sur ces rapports ou des rapports additionnels est appréciée.
Pour la France, dans la mesure où j'ai pu le découvrir, l'observation la plus proche temporellement de celle d'Arnold le 24 juin 1947, pourrait avoir eu lieu dans les deux premières semaines de juillet 1947.
Le rapport a été recueilli tard, le 30 mai 1972, par un M.B. Delabroye à Rouen et publié dans "Phénomènes Inconnus" N.4 en 1972. Il a été mentionné plus tard dans le livre "Face aux Extraterrestres" de Charles Garreau et Raymond Lavier en 1975 (pp 85-86) et dans "OVNI: le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France", un livre de Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon paru en 1979 (pp 50-51).
Il est dit que le témoin était une femme, Mme S., qui est restée anonyme, âgé de 57 ans, qui a vu un objet déjà posé sur la route à 2 kilomètres d'Amfreville-la-Mi-Voie, sur la route vers Rouen parallèle à la Seine.
Il est dit que l'objet est à moins de 100 mètres d'elle, de forme ovale, de couleur grise sans béquilles ni de train d'atterrissage, avec une certaine sorte d'ouverture circulaire légèrement vers son arrière par rapport à l'axe central. La taille de l'objet a été estimée à 1 à 2 mètres de hauteur.
Près de cet objet, la femme a dit qu'elle avait vu deux êtres de probablement pas plus de 1 mètre de hauteur, qui ont semblé occupés à faire quelque chose mais la femme n'a pas compris ce qu'ils faisaient.
La femme était sur sa bicyclette et a approché l'endroit, et quand elle a été à cent mètres de l'objet, elle est descendu de la bicyclette et a fais sonner la sonnette de la bicyclette.
Les deux êtres se sont retournés comme si ils l'avaient alors vue. Ils se sont précipité immédiatement vers l'objet et y sont entrés par l'ouverture. L'objet a décollé silencieusement et verticalement jusqu'à cent mètres d'altitude, est resté immobile pendant un moment, tout en oscillant, et est alors parti au loin "à grande vitesse", prendre la direction du sud-est.
Tandis que Figuet et Ruchon fournissent une synthèse du rapport, Garreau et Lavier citent partiellement Mme S.:
"En arrivant à une centaine de mètres de cette chose, je me suis arrêtée, et j'ai actionné la sonnette de mon vélo. Les deux petits êtres se sont relevés, m'ont aperçu. Ils se sont précipités dans leur engin. Celui-ci s'est élevé à la verticale jusqu'à une centaine de mètres. Il s'est immobilisé en oscillant pendant quelques secondes, puis s'est éloigné à grande vitesse."
Le cas apparaît comme bref paragraphe dans le catalogue de l'ufologue français de Jacques Vallée des atterrissages d'OVNIS.
Vallée fournit ces maigres informations:
69.
17 Février 1949, nuit. (France):
M. Alain Bérard vit un grand objet brillant, d'une intensité semblable à la lumière d'un éclair vert, posé à terre non loin de sa ferme. Puis l'objet devint sombre. Comme il s'en approchait, le témoin vit trois personnages avec des jambes courtes et épaisses, et apparemment sans tête; effrayé, il tira sur eux trois fois; un moment aprés l'objet décolla verticalement (Oltre il Cielo, vol I).
Dans une version française du même catalogue, la source est indiquée comme "Oltre il Cielo, Missili e Razzi, vol I, p. 445." Il s'agit d'une revue italienne, "Oltre in Cielo" qui proposait un patchwork de récits de science-fiction, mais aussi d'articles plutôt techniques sur l'aérospatiale.
Jacques Vallée liste une autre affaire avec cette même source, il me semble donc probable que le magazine n'est pas la source primaire et avait publié un article général avec quelques rapports d'OVNIS.
Un ufologue à la recherche de cas post-Arnoldien notait à ce propos que les ufologues italiens aurait été incapables de retrouver le numéro de cette revue dans lequel est paru cette histoire, et il ajoute que le magazine aurait débuté sa parution en 1967.
Mais un site Internet Italien de discussions sur le thème des magazines de science-fiction (www.sfquadrant.com/Edizioni%20SF/edital.htm "Le principali collane e riviste di fantascienza italiane in ordine cronologico: 1952 - 1959") indique que la revue est née en septembre 1957, et non pas 1967, comptant en tout 155 numéro avec une périodicité variable: 5 fois par an jusqu'au numéro 136, mensuel et bimestriel du 137 au 154 (février 1970) et un numéro final 155 paru en septembre 1975. Une autre source (www.delos.fantascienza.com/delos59/numeri-1.html) indique également que le magazine débute en septembre 1957. Quand j'ai posé mes questions, l'ufologue italien m'a confirmé que le magazine débute en 1957, qu'il paraissait même deux fois par mois au début, et qui bien qu'il n'ait pas fait une recherche ligne par ligne, l'histoire de Bérard n'a pas été trouvée. Il informe également qu'il y avait une édition française de ce magasine.
Alors, des ufologues diligents et érudits ont fait des recherches pour la source originale de ce cas, et ce qui suit a été trouvé.
La source originale (citée par Vallée)
La référence indiquée par Vallée n'était pas correcte. Le numéro 1 d'issue de "Oltro il Cielo" était daté "16 septembre - 30 septembre 1957". Le premier volume a comporté les 20 premiers numéros (jusqu'à "du 1 au 15 juillet 1958"), chacun d'eux ayant 28 pages, et la numérotation des pages étant continue d'un numéro à l'autre, de sorte que ce numéro 20 de juillet 1958 ait clôturé le vol. 1 avec la page 560. La page 445 alléguée par Vallée était dans le numéro 16 (1-15 mai 1958), et il y avait là la rubrique régulière sur les OVNIS par l'ufologue romain Marcello Galassia (pseudonyme d'un musicien célèbre), mais il n'y avait aucune mention de l'histoire d'Alain Bérard. Elle était dans un numéro antérieur.
La première source pour cette observation allégué était un article par Peter Kolosimo publié dans le numéro 16, 16-31 mars 1958, pp 355-356 de "Oltre il Cielo", dont à texte intégral est:
Il y a, par exemple, l'histoire de paysan français Alain Berard, qui était complètement ignorant des soucoupes ou des cigares volants et qui a vu, dans la nuit du 17 février 1949, un atterrissage d'un "grand objet" non loin de sa ferme "avec un flash de feu vert illuminant le ciel entier". Berard, qui était à la fenêtre de sa chambre à coucher, n'a pas réveillé son épouse mais a pris son fusil et est descendu dans la cour et s'est déplacée vers la "chose" tombée au milieu de sa propriété.
"Quand j'ai [il est] passé au-dessus des quelques arbres au fond de la cour - a-t-il affirmé plus tard - j'ai vu une grande masse sombre depuis laquelle trois personnages se sont déplacés vers moi. J'ai été totalement stupéfait parce que ces êtres, bien qu'ils se déplaçaient sur des jambes courtes et massives, N'AVAIENT PAS DE TETE. Tandis que j'essayais de conserver mon sang froid, j'ai pointé mon fusil et ai tiré trois balles. Les horribles personnages sont restées immobiles pendant un moment, puis ont disparu, se fondant dans l'obscurité de cet objet noir géant, qui un moment plus tard a décollé, disparaissant avec une autre flamme verte aveuglante."
C'étaient les affirmations littérales par Alain Berard. Aussi fantastique qu'elles paraissent, il ne doit pas être oublié que plusieurs événements semblables ont été enregistrés, particulièrement ces dernières années, et rapportées par la presse avec beaucoup de détails.
Comme presque toujours, Peter Kolosimo n'a indiqué absolument aucune source, et mon correspondant érudit rappelle que pour cette raison il était autrefois surnommé le "prince de l'invérifiable."
Kolosimo a republié la même histoire en son livre 1966 "I prigionieri delle stelle" (Les prisonniers des étoiles) sur des disparitions mystérieuses). Kolosmo donne également un bref résumé de l'histoire, plus court que celui de Vallée en son livre "Ombre sulle stelle" (Ombre sur les étoiles) à la page 366 de l'édition 1970 et la page 358 de son édition de 1966.
Un autre ufologue érudit a alors indiqué que l'article a été également publié dans la version française de "Oltre il cielo", "Au-delà du ciel", vol. 1, #4, 1 du 15 mai 1958, pp 93-94 et 96 avec le titre: "Les prisonniers des étoiles". La version française qu'il a fournie est identique à la version italienne.
La première publication au sujet de ce cas date de 1966, par l'ufologue et journaliste Charles Garreau dans le magazine d'ufologie "Lumières Dans La Nuit" N. 86.
Dans son livre de 1971, "Soucoupes Volantes - 25 ans d'enquête", pp 105-109, Charles Garreau rappelle l'affaire, qui sera également catalogué et résumé par Michel Figuet et Jean-Louis Ruchon dans le volumineux "OVNI: premier dossier des rencontres rapprochées en France", pp 52-53.
Charles Garreau a reçu une lettre d'une femme, Micheline G., dont il garde l'identité secrète, laquelle lui a écrit:
C'était le 20 mai 1950, une date que je n'oublierai jamais. Dans l'après-midi, j'avais quitté la maison de mes parents pour aller effectuer quelques courses à Fourchambault. Je marchais sur le chemin de la levée qui longe la Loire. Tout était calme et silencieux. Il n'y avait pas un brin d'air.
Soudain, il y eut comme un grand souffle, un violent tourbillon, comme un vent d'orage, qui me fit frissonner et me donna la chair de poule. J'entendis comme un hurlement féroce, aigu, qui ne ressemblait pas du tout à un bruit connu. Je vis la cime des arbres se coucher, les branches s'agiter avec violence, ainsi que les herbes. Cela ne dura pas longtemps. Je sentis alors un goût désagréable dans l'air. Un goût âcre, acide, inconnu. Puis tout rentra dans l'ordre et le calme revint.
Cela avait passé au-dessus de ma tête, mais je n'avais rien vu. Je poursuivis ma route. En arrivant à hauteur d'un bosquet d'acacias, je fus éblouie par une sorte de lumière très blanche, brillante comme un éclair de magnésium. Et soudain, je vis apparaître devant mes yeux deux grosses mains, aux doigts longs, aux reflets bronzés ou cuivrés. Elles étaient comme taillées à coups de serpe, grossièrement. Ces mains sont descendues vers moi, comme si elles avaient été suspendues au-dessus de ma tête. Avec horreur, je les ai senties s'appliquer sur mon visage, glisser jusqu'à mon cou qu'elles ont serré. J'ai senti le contact d'une "peau" très froide et très lisse. Ces mains m'ont attiré très rudement la tête en arrière. J'ai senti une poitrine extrêmement dure et froide comme du fer, comme si mon agresseur avait eu une carapace de matière très dure et très froide.
Je me retrouvai allongée à terre de tout mon long. J'étais morte de peur. Mon agresseur se mit à me tirer par la tête en courant en arrière sur le chemin, en direction d'un petit pré. Il me serrait si fort la tête que j'ai pensé qu'il allait me l'arracher. Jamais je n'aurais cru avoir la tête aussi solide! J'étais persuadée que j'allais mourir. J'étais inerte, sans aucune réaction.
Alors, instinctivement, j'ai récité une prière. Presque immédiatement, les horribles doigts ont relâché leur étreinte. Les mains m'ont lâché la tête. Elles se sont volatilisées au-dessus de moi, de la même façon qu'elles m'étaient apparues. J'ai entendu sur ma gauche, dans le taillis, un bruit léger, comme le froissement d'un corps qui rampe. J'ai regardé, malgré ma peur. Je m'attendais à voir quelqu'un, ou un animal. J'ai eu alors une surprise hallucinante: il n'y avait personne, mais je voyais très nettement les herbes et les orties se coucher comme sous les pas de quelqu'un qui les auraient foulées aux pieds. J'ai vu aussi très nettement les ronces et les branches d'acacias s'agiter et s'écarter, comme pour laisser passer un corps, puis se refermer. Je ne sais pas vous exprimer ce que j'ai ressenti à ce moment-là. Ce n'était pas une peur ordinaire, mais une peur indescriptible devant l'incompréhensible... J'ai cru que je perdais la raison ou que je faisais un cauchemar, dont j'allais m'éveiller. Je sentais mon estomac se nouer. Finalement, j'ai réussi à me traîner hors du taillis et à revenir sur le chemin, toujours aussi désert. Je n'avais qu'une idée: fuir et trouver du secours. Je ne pouvais pas courir dans l'état où j'étais. Je ressentais une sorte d'inertie, d'anéantissement. J'avais été fortement commotionnée, comme lorsqu'on reçoit une décharge électrique. Ça m'était déjà arrivé avec mon fer à repasser.
Je devais avoir la démarche d'une ivrogne. Je me dirigeai vers la maisonnette des éclusiers de Givry, que je connais depuis très longtemps. Au moment où je traversais le chemin, il y eut à nouveau un grand souffle, un fort déchirement de l'air. Je fus secouée d'un grand frisson. Je vis à nouveau la cime des arbres se courber. Le déplacement d'air fut si violent que je faillis tomber en avant. J'eus alors très nettement l'impression que quelque chose d'énorme passait à une très grande vitesse au-dessus de moi. Mais je n'ai rien pu voir, car je fus éblouie par une lueur blanche très brillante et je mis instinctivement un bras devant mes yeux. En même temps, je ressentis comme un courant électrique dans le corps, et comme une brève paralysie. L'air fut à nouveau empli d'une odeur désagréable et indéfinissable. Ce fut très bref. Le calme revint aussitôt.
Quand j'arrivai à la porte des éclusiers, quelques secondes plus tard, ils s'affolèrent en voyant mon état: j'étais ensanglantée, hébétée. J'avais de violentes coliques, et envie de vomir. Je pouvais à peine parler. Tant bien que mal, je leur racontai mon agression.
"Tu as encore les empreintes des doigts incrustés dans la gorge", remarqua l'éclusier.
Il me dit qu'eux aussi, bien que se trouvant à l'intérieur de leur maison, avaient été éblouis par une grande lueur blanche, peu avant mon arrivée.
Ils m'ont réconfortée. J'ai pu, une heure plus tard, les quitter pour retourner chez moi. J'ai été tentée d'aller à la gendarmerie de Fourchambault pour raconter ce qui m'était arrivé. Mais j'ai eu peur de parler de cette agression fantastique aux gendarmes. Une sorte de crainte ou de pudeur m'en a empêchée. J'ai pensé qu'ils riraient et se moqueraient de moi. Mais, le soir, quand mon frère est venu à la maison, et qu'il a appris mon aventure, il a alerté les gendarmes. Ils sont venus presque tout de suite. Comme je le craignais, ils ont commencé par se moquer de moi. Puis en découvrant mes multiples meurtrissures, ils se sont radoucis. Ils m'ont demandé de les conduire sur les lieux. Je le fis, malgré mon extrême faiblesse. Ils trouvèrent l'endroit dans l'état où je leur avais décrit. Mais ils découvrirent en outre, dans le petit pré où mon agresseur avait tenté de me traîner, un emplacement où l'herbe avait été comme écrasée et foulée, avec ça et là des traces sombres. Par place, l'herbe était brûlée et fumait encore. Des piquets de clôture étaient aussi brûlés et noircis, ainsi que les acacias, dont certaines branches étaient cassées.
Dans les jours qui suivirent, les gendarmes du Guetin vinrent m'interroger à leur tour. Je dus à nouveau raconter ce qui s'était passé.
Pendant plus d'une semaine, j'ai eu la peau du visage comme cuite, brûlante comme si j'avais attrapé un coup de soleil. Puis elle devint rouge, avec de petits boutons, comme de l'urticaire. Cela ne dura pas longtemps. Ma peau se mit à peler, formant des sortes de dartres. Tout finit par se passer. Au bout de trois semaines, mon visage avait repris son aspect normal.
Au village, j'ai été calomniée, humiliée, raillée. J'en ai fait une dépression nerveuse...
L'incident a eu lieu sur les bords de la Loire au lieu-dit Givry, à Cours-les-Barres, dans le Cher, près de Fourchambault.
Charles Garreau, ayant trouvé le style de la lettre simple et avec un accent de sincérité, est allé voir Micheline G., une campagnarde qui vit avec son père, dans une petite maison des bords de la Loire, qui avait à ce moment la cinquantaine. Il l'a longuement interrogée, "sans avoir besoin de lui faire préciser quelque détail." Il a trouvé qu'elle gardait de son expérience un souvenir marqué. Il est allé avec elle sur les lieux et elle lui a désigné les différentes scènes, avec encore de l'angoisse dans ses yeux quand elle évoquait ces moments de terreur. Elle l'a assuré ne pas croire aux soucoupes volantes avant les faits, et ne même pas en avoir entendu parler, ce qui en campagne en 1950 en France est plausible.
Elle l'a assuré qu'elle ne pourrait jamais oublier cette expérience, qu'elle y a souvent pensé en se demandant pourquoi elle avait été si soudainement libérée, expliquant qu'elle pense que c'est parce que son agresseur a pu croire l'avoir tuée.
Des habitants du village qu'il a rencontré l'ont assuré que Micheline G. est une personne très simple, estimée, travailleuse, et incapable d'inventer une telle histoire (ce qui est en opposition avec les moqueries rapportées, et qui suggère que des habitants du village sont au courant de l'affaire et pourraient encore en parler aujourd'hui).
Charles Garreau indique qu'il a vu les gendarmes de Fourchambault, leur procès-verbal de l'audition de Micheline, établi au moment des faits, un élément qui pourrait permettre d'établir que l'histoire n'est pas antidatée, si toutefois l'accès à de tels documents était possible dans notre pays, ce qui n'est pas le cas.