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ALSACAT:

ALSACAT est mon catalogue exhaustif à terme des affaires d'OVNIS en Alsace, qu'elles soient "expliquées" ou "inexpliquées".

Le catalogue ALSACAT donne pour chaque cas un dossier comprenant un numéro de cas, un résumé, des informations quantitatives (date, lieu, nombre de témoins...), des classifications, l'ensemble des sources mentionnant l'affaire, avec leur références, une discussion du cas dans le but d'une évaluation de ses causes, et un historique des changements apportés au dossier. Un index général et des sous-catalogues thématiques donnent accès à ces dossiers Alsaciens.

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Cas de Wolfgantzen, le 5 novembre 1990:

Numéro de cas:

ALSACAT-1995-11-05-WOLFGANTZEN-1

Résumé:

Dans son livre sur ce qu'il pense être "la vague d'OVNIS" du 5 novembre 1990 en France, l'ufologie Franck Marie donnait un témoignage rédigé par un ancien pilote avec 21 ans d'expérience de vol par courrier le 7 novembre 1990, sur son observation à Wolfgantzen près de Neuf-Brisach, le 5 novembre 1990 à 19:00, d'une durée d'une minute au maximum.

L'ancien pilote avait apparemment envoyé sa lettre à la présidence du Conseil Général ainsi qu'au journal Dernières Nouvelles d'Alsace.

Il rapporte qu'il promenait mon chien en bordure de la forêt domaniale "le Kastenwald" quand il a vu un "agglomérat luminescent", venant de l'ouest et se dirigeant vers l'est.

Il a d'abord pensé à un vol de nuit d'aéronefs ou une formation de bombardiers américains rejoignant la base de Ramstein, mais les lumières n'étaient pas conformes aux aspects extérieurs d'avions en formation d'escadrille.

Il a ensuite estimé que la vitesse du phénomène était supérieure au plus rapide des chasseurs, avec une hauteur de vol bien au-dessus de la moyenne d'un vol dit en "haute altitude".

Puis il a estimé que la vitesse de déplacement correspondait à celle d'un satellite et pas à celle d'une météorite.

Il explique que comme ancien pilote pendant 21 ans, il sait se méfier des formes et aspects que l'oeil humain semble voir par rapport à la réalité des faits en pleine nuit; que compte-tenu des impacts lumineux apparaissant par intermittence, de la largeur de l'espace contenant l'ensemble de ce feu d'artifice, de la vitesse et de la durée du phénomène, il a pu s'agir "d'une fusée porteuse de satellite se désassemblant au contact de l'atmosphère en créant ces fameux sillons luminescents types météorites..."

Il s'agissait là, évidemment, et comme le témoin l'a trouvé par lui-même, d'une des nombreuses observations de ce qui n'était en rien un "OVNI", mais des débris incandescents de la fusée russe Proton qui ont traversé les cieux de France du Sud-Ouest au Nord-Est ce jour-là et à ce moment-là.

Données:

Données temporelles:

Date: 5 novembre 1990
Heure: 19:00
Durée: 1 minute.
Date du premier rapport connu: 7 novembre 1990
Délai de rapport: 2 jours.

Données géographiques:

Département: Haut-Rhin
Commune: Wolfgantzen
Lieu: Depuis la bordure de la forêt domaniale du Kastenwald, OVNI dans le ciel.
Latitude: 48.027
Longitude: 7.494
Rayon d'incertitude: 3 km

Données concernant les témoins:

Nombre de témoins allégués: 1
Nombre de témoins connus: 1
Nombre de témoins nommés: 0
Ages des témoins: Adulte ou âgé.
Types de témoins: Ancien pilote.

Données ufologiques:

Témoignage apporté via: Copie de lettre à la presse régionale.
Type de lieu: Depuis la bordure d'une forêt domaniale, OVNI dans le ciel.
Conditions d'éclairage: Nuit
OVNI observé: Oui
Arrivée OVNI observée: ?
Départ OVNI observé: ?
Entité(s): Non
Photographies: Non.
Dessins par témoins: Non.
Dessins approuvé par témoins: Non.
Sentiments des témoins: Etonnés.
Interprétations des témoins: Débris de fusée.

Classifications:

Hynek: LN
ALSACAT: Rentrée de débris spatiaux.

Sources:

[Ref. fme1:] FRANCK MARIE:

KB 19H00 68 WOLFGANTZEN (Neuf-Brisach) (1 mn)

48°02n -7°28e 1 témoin (Lettre du 07/11/90)

Enveloppe: "Présidence du Conseil général"; témoin pilote pendant 21 ans.

"Copie de la présente lettre a été envoyée à la direction du journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace

Objet: boules de feu dans le ciel alsacien le lundi 5 novembre 1990

Lieu: Wolfgantzen, près de Neuf-Brisach

heure: 19H00 environ (Durée: 1 minute maximum)

Circonstances: en promenant mon chien en bordure de la forêt domaniale «le Kastenwald » j'aperçus venant de l'ouest un agglomérat luminescent se dirigeant vers l'est.

Première estimation: vol de nuit d'aéronefs ou formation de bombardiers américains rejoignant la base de Ramstein!"

Deuxième estimation: lumières non conformes aux aspects extérieurs d'avions en formation d'escadrille.

Troisième estimation: vitesse supérieure au plus rapide des chasseurs, avec hauteur de vol bien au-dessus de la moyenne d'un vol dit en "haute altitude".

Quatrième estimation: vitesse de déplacement correspondant aux caractéristiques d'un satellite et non à celle d'une météorite

Conclusion: En tant qu'ancien pilote pendant 21 ans...; se méfier des formes et aspects que l'œil humain semble voir par rapport à la réalité matérielle des faits en pleine nuit; compte-tenu des impacts lumineux apparaissant par intermittence, de la largeur de l'espace, contenant l'ensemble de ce feu d'artifice, de la vitesse et de la durée du phénomène. Il pourrait s'agir d'une fusée porteuse de satellite se désassemblant au contact de l'atmosphère créant ces fameux sillons luminescents types météorites..."

NB: Il est évident que le témoin, homme d'expérience de la vision nocturne et rationaliste, est troublé par l'observation. Son analyse successive, sans doute très rapide, « réajuste » l'appréciation globale de la situation à mesure de la progression du phénomène, s'appuyant sur des constats logiques mais incompatibles entre eux: en approche, vision basse sur l'horizon, il pense aéronefs en atterrissage mais signalisation non conforme); considérant bientôt le gigantisme apparent et la lenteur des lumières, l'analyse déduit alors une énorme formation en très haute altitude (le plus rapide des chasseurs, à l'altitude des satellites). Cette immensité visuelle reportée à l'altitude ici présumée, implique que la fusée porteuse dont il nous parle ensuite aurait mesuré plusieurs centaines de kilomètres de long. Le témoin précise aussi avoir vu « des impacts lumineux apparaissant par intermittence »; le vol est synchrone (tout évolue ensemble, à même vitesse, sur même cap), ce qui ne pourrait pas être le cas dans l'hypothèse - celle du Cnes - qu'il tient pour bonne. En outre, une rentrée atmosphérique offre plus l'apparence d'une courte traînée météorique lente que celle d'un vaste feu d'artifice couvrant le ciel. Cqfd: Il faut se méfier des raisonnements que l'esprit humain veut s 'imposer, quitte à contredire la réalité matérielle, ...au nom du rationalisme!

[Ref. rai1:] ROBERT ALESSANDRI:

FICHIER OBSERVATIONS 5 NOVEMBRE 1990

Référence;Lieu;Latitude;Longitude
Heure;Durée (sec);Cap;Passage au plus près
Hauteur angulaire;Dimension(m/km);Distance rentrée atmosphérique (origine/passage au plus près)
Description
Remarques

________________________________________

68N;WOLFGANTZEN; 48.03;-7.47
19H00+-;50;E;
90;; 959/-70
Groupe de lumières laissant traînées
Le témoin, ancien pilote, croit à la rentrée d'un étage de fusée

Discussion:

Carte.

Le 5 novembre 1990, une ou deux minutes après 19:00, se déroule un phénomène tout à fait trivial, expliqué, dépourvu de toute caractéristique d'étrangeté réelle, mais qui suscitera dans une partie de l'ufologie française un véritable délire ovniesque.

Les observations commencent avec une désintégration au-dessus du golfe de Gascogne en France, résultant fragments en combustion vus de loin, généralement et au fur et à mesure de leurs approche, comme un ensemble de trois lumières principales, d'où l'appellation "triangle", de grande dimension angulaire, et suivi de traînées de fumées et flammèches.

Une fois au-dessus du territoire, la chose est vue sous divers angles et à diverses distances par des gens au sol, ce qui donne une gamme de descriptions assez diverses.

La chose traverse la France suivant une ligne à peu près Bordeaux - Strasbourg, en silence, en ligne droite, sans aucune manoeuvre, et en deux à trois minutes, passant Strasbourg à 19:06.

Des observations seront également faire dans le Sud de l'Angleterre, à Londres, en Allemagne, Tchécoslovaquie, Pologne, mais pas au-delà.

Dans la soirée, plusieurs brigades de Gendarmerie contactent le Centre Nationale d'Etudes Spatiales pour signaler ce que des gens leur ont rapporté. Aux brigades d'Angers et de Tulle, des gendarmes ont pu voir le spectacle eux-mêmes. Dans la soirée, le service de presse des armées, le SIRPA, confirme que des pilotes militaires avaient vu quelque chose sans arriver à l'identifier formellement. Près de Paris, aux aéroports d'Orly et de Roissy, le phénomène lumineux est vu depuis les tours de contrôle. Des centaines, voire des milliers de civils rapporteront leurs observations à la gendarmerie, à la presse et aux autres medias.

On parlera à la radio, à la télévision, dans les journaux, d'OVNI, puis de météore, puis enfin la bonne explication sera trouvée, grâce à une information donnée par la NASA: il s'agissait de l'entrée dans l'atmosphère de restes d'une fusée russe Proton lancée depuis le centre spatial de Baïkonour, pour mettre en orbite un satellite Gorizont 21. Les calculs avaient prévu la retombée de débris de la fusée, à sa 36e orbite, traversant la France du Sud-Ouest au Nord-Est le 5 novembre 1990 vers 19:00. Le SEPRA, alors service officiel en charge de ces questions, a fourni cette explications aux agences de presse le 9 novembre 1990.

Dès le 5 novembre 1990, un amateur versé en calculs de trajectoires des satellites et retombées de débris spatial, Pierre Neirinck, avait vu lui-même, et identifié également, indépendamment de la NASA, qu'il s'agissait de débris de la fusée Proton.

Tout ufologue sensé aurait dû dès le début, vu les descriptions, et au moins par la suite, comprendre correctement l'affaire, mais certains n'y voudront rien entendre et parleront de "vague d'OVNIS", de "400 OVNIS", voire de "milliers d'OVNIS", ajoutant souvent à ces observations d'autres, plus ou moins concomitantes, qui n'avaient pas cette explication. Ceci fait que des observations de cette réentrée sont présentées comme des observations d'OVNIS dans la littérature ufologique, et cela comprend des observations faites en Alsace.

Voyons donc cette observation-ci.

Il s'agissait évidemment de débris de fusée russe se consommant dans l'atmosphère, visibles à cet endroit, à cette date, à cette heure, dans cette direction.

Ici, le témoin est un ancien pilote - même s'il n'est pas en avion à ce moment. Lorsque le témoin est un pilote, beaucoup d'ufologues, sceptiques ou convaincus, "frétillent".

Pour les uns, la fonction de pilote garantit une qualité particulière au témoignage. sous divers prétextes: plus crédible, plus fiable, plus compétent... Pour d'autres, le fait que des pilotes disent voir des OVNIS prouve que "même" les gens dits compétents se trompent.

Ma position est la suivante: un pilote est à considérer en général comme une personne comme une autre. Seul un contexte précis peut faire varier la situation. Un pilote en cours de carrière rapportant quelque chose hors de l'ordinaire peut être éventuellement plus crédible qu'un écolier farceur par exemple, en ce sens que de la publicité ne lui serait pas favorable. Un pilote novice peut prendre Vénus pour un OVNI, un pilote conformé peut éventuellement avoir eu l'expérience de cela et ne plus faire cette sorte de confusion.

Ce qui est intéressant dans ce cas est que nous avons un pilote qui effectue "l'escalade des hypothèses", ce qui est classique, et arrive finalement à l'identification correcte, ayant par diverses compétences éliminé avec raison les explications incorrectes.

Son explication est la bonne: rentrée de débris spatiaux.

Mieux encore: son explication est meilleure que celle des astronomes amateurs et experts en rentré de débris spatiaux Pierre Neirinck et Daniel Karcher: ces derniers avaient pensé que c'était un satellite se consumant, alors que notre pilote comprend que ce sont des débris d'une fusée qui avait placé un satellite en orbite.

On s'amusera alors de voir Franck Marie rejeter cette explication de façon totalement tarabiscotée, l'accusant de rationalisme et d'incohérence!

Le pompon est atteint lorsque Franck Marie se prétend détenteur de la connaissance de la "réalité matérielle"... Son incompétence au sujet de cet événement se révèle lorsqu'il déclare: "une rentrée atmosphérique offre plus l'apparence d'une courte traînée météorique lente que celle d'un vaste feu d'artifice couvrant le ciel"...

Dans bien des témoignages qu'il présentait, Franck Marie notait que "le témoin rejette l'explication officielle"; ici, le témoin la trouve tout seul (le 7 novembre, elle n'était pas encore médiatisée du tout, on parlait d'OVNI ou de météore), et Franck Marie rejette l'explication du témoin. Deux poids, deux mesures...

Evaluation:

Rentrée de débris spatiaux.

Références des sources:

* = Source dont je dispose.
? = Source dont l'existence m'est signalée mais dont je ne dispose pas. Aide appréciée.

Historique du dossier:

Rédaction

Auteur principal: Patrick Gross
Contributeurs: Aucun
Reviewers: Aucun
Editeur: Patrick Gross

Historique des changements

Version: Créé/changé par: Date: Description:
0.1 Patrick Gross 26 mai 2015 Création, [fme1], [rai1].
1.0 Patrick Gross 26 mai 2015 Première publication.

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Cette page a été mise à jour le 27 mai 2015.