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Ufologie

Le cas d'Assevent vu par Michel Monnerie:

Merci de ne pas considérer ce qui suit comme autre chose que de simples notes de travail pour le moment.

Ufologue "ultra-sceptique", Monnerie entend illustrer son explication inédite pour des observations d'OVNIS, celle qu'il appelle "le rêve éveillé" à l'aide des événements rapportés par des témoins à Assevent. Le titre de cette partie de son livre impose d'emblée cette explication: "Le Déroulement du Rêve".

En introduction, Monnerie explique que lorsque dans son lit on tente de s'endormir, on occulte ses sens, et que l'on est alors assailli par des hallucinations hypnagogiques.

C'est évidemment faux: lorsque dans son lit on tente de s'endormir, on n'est absolument pas "assailli d'hallucinations."

L'hallucination hypnagogique existe, c'est un fait, et je n'ai aucun doute à ce sujet parce que cela m'est arrivé. Mais lorsque Monnerie prétend, en citant hors de propos Freud, comme alibi scientifique (il est à noter la psychanalyse est largement considérée comme un charlatanisme dans les milieux de la zététique !), que cela arrive lorsqu'on veut s'endormir, comme s'il s'agissait d'un fait systématique, comme si toute personne allant se coucher est "assaillie d'hallucinations", il se moque du monde, et je pense que chacun pourra vérifier dans sa propre expérience s'il est vrai ou faux que "on" est ainsi "assailli." Monnerie occulte naturellement complètement la nécessité d'événements déclencheurs de l'hallucination hypnagogique, qui survient uniquement à l'était de sommeil, et qui surgit à partir de stimuli réels, souvent auditifs. L'hallucination hypnagogique n'est pas du tout le rêve ordinaire, et si l'on en souffre à l'état de veille il s'agit alors d'une pathologie lourde, ceux qui en souffrent n'en souffrent pas à leur insu, ils mènent une existence littéralement infernale.

Il va de soi que l'hallucination hypnagogique survient à l'état de sommeil, et non pas lorsqu'une personne vaque à des activités éveillées, debout, hors de son lit. Monnerie se livre alors à une incroyable manœuvre.

Il commence par expliquer que les conditions de l'hallucination hypnagogique, "lorsqu'allongé dans votre lit vous essayez d'occulter vos sens, de ne plus rien voir et de ne plus rien entendre," sont une constante des rapports d'observations d'OVNIS, comme si ces observations étaient toutes faite alors que leurs témoins sont en train de tenter de s'endormir !

Il affirme que "ce relâchement entre deux activités" - ce qui est pourtant bien différent que l'état de se coucher pour s'endormir – apparaît comme circonstances de début des observations de toutes les observations citées dans le numéro 162 du magazine d'ufologie Lumières Dans La Nuit "si elles sont précisées:"

Il liste ces conditions prise dans ce numéro de la revue ; aussi est-il simple de constater s'il s'agit bien de conditions telles qu'il les décrit initialement, pour mémoire "lorsqu'allongé dans votre lit vous essayez d'occulter vos sens, de ne plus rien voir et de ne plus rien entendre…"

"- Des touristes dînaient sur la terrasse..."

Mais des touristes dînant sur la terrasse ne sont absolument pas dans la condition "allongé dans le lit en essayant d'occulter ses sens !

"- Le témoin arrive en voiture..."

Mais rouler en voiture n'est absolument pas la condition "allongé dans le lit en essayant d'occulter ses sens ! C'est au contraire une condition dans laquelle il s'agit de ne pas s'endormir au volant !

"- Ils attendaient la venue de deux autres copains..."

Attendre des amis n'est pas tenter de s'endormir dans son lit !

"- Les quatre témoins prennent l'air devant la maison..."

Prendre l'air devant la maison n'est pas s'allonger dans le lit en essayant d'occulter ses sens ! Au contraire, prendre l'air est souvent un acte pour secouer une torpeur, sûrement pas pour se mettre en état de torpeur !

"- Je somnolais..."

Cette fois, oui, il s'agit de conditions propices à l'endormissement, et par suite peut survenir un épisode d'hallucination hypnagogique.

"- Je m'apprêtais à clore les persiennes..."

S'apprêter à clore les persiennes peut autant signifier que la personne n'y a pas réussi et s'est assoupie, que décrire une situation où la personne venait de se lever et de faire des pas vers les persiennes, ce qui l'aurait alors sorti d'une éventuelle torpeur.

"- J'étais à bord de mon camion..."

Voilà une situation vague à souhait ; encore fallait-il préciser si la personne était couchée à bord de son camion pour s'y endormir, ou si elle était en train de conduire.

"- Sylvie finit de manger dehors en s'amusant..."

Dans cette situation, il est évident que Sylvie n'était pas allongée dans le lit en essayant d'occulter ses sens pour s'endormir!

"- J'allais comme tous les soirs mettre ma voiture au garage..."

Ici encore, cette personne n'est pas allée se coucher pour dormir, mais a entrepris une activité incompatible avec l'engagement dans le sommeil.

"- Monsieur G... était sur sa terrasse... il prenait le frais..."

Monsieur G était don non pas allongé dans son lit en essayant d'occulter ses sens pour s'endormir, mais au contraire, prenais le frais, qui réveille les sens, si effectivement il en avait au moins besoin ! Prétendre que prendre l'air est une tentative de s'endormir est incroyable !

"- J'étais "en" vélo..."

Il faut espérer que la personne n'a pas réussi à s'endormir "en" vélo !

"- Le témoin était descendu promener son chien..."

Et non pas couché dans son lit à tenter de s'endormir !

"- Mlle L.I... promène son chien..."

Idem !

Comme on le voit, alors que Michel Monnerie veut nous faire croire que TOUS les cas d'un numéro de LDLN sont des cas dans lesquels le ou les témoins cherchent à endormir leurs sens, comptant sur le lecteur pour généraliser de lui-même à la totalité de la casuistique OVNI, nous avons sur le totale de 13 cas, UN SEUL cas, et non pas TOUS, ni même un nombre significatifs, de situation dans lesquelles un témoin cherche le sommeil !

Monnerie affirmait:

"Vous pouvez vérifier: toutes les enquêtes de ce numéro commencent ainsi. Vous pouvez lire d'autres parutions et d'autres publications, vous trouverez toujours les mêmes genres de circonstances relaxantes, et souvent légèrement angoissantes: nuit, solitude, etc."

Nous avons vu qu'il n'y a en réalité qu'UNE seule sur treize situations qui est une situation "relaxante".

Monnerie ajoute: la nuit, la solitude, la voiture…

Jouons au "oui mais"

"Oui, mais c'est un fait que des gens s'endorment au volant !"

Certes, s'endormir ou somnoler au volant n'a rien de rare, mais il n'en sort pas une hallucination hypnagogique sous forme d'observation d'OVNI, mais une rencontre rapprochée avec le fossé ou les voitures d'en face s'il n'y a pas un réveil rapide!

"Oui, mais c'est un fait que de nombreux rapports d'observations on lieu la nuit !"

Certes, par la situation nocturne, la Lune, les météores, les lumières d'avions et les phares de voitures, sans compter Vénus et les bons vieux satellites font monter les décomptes ; mais il s'agit là de confusions ordinaires, et non pas d'hallucinations hypnagogiques !

"Oui, mais on ne peut pas exclure qu'une certaine situation particulière fasse qu'une personne s'assoupisse à son balcon par exemple et ait alors un épisode d'hallucination hypnagogique bien qu'elle ne soit pas dans son lit !"

Certes. Mais faut-il déjà perdre de vue ce que Monnerie tentait de démontrer ici ? Non pas des circonstances exceptionnelles pour une certaine affaire, mais que TOUTES les observations d'un numéro entier de Lumières Dans La Nuit qu'il demande de généraliser à TOUTES les observations s'expliquent ainsi par le "rêve éveillé" !

Ce que je conteste n'est ni l'existence de l'hallucination hypnagogique, nie la possibilité qu'elle puisse se produire OCCASIONNELLEMENT dans des circonstances inhabituelles, ce que je conteste est l'explication tentée par Monnerie de TOUTES les observations d'OVNIS par des "rêves éveillés" décrits comme des hallucinations qui "assaillent" TOUTE personne tentant de s'endormir, et que TOUT témoin d'OVNI ait toujours été une personne s'efforçant de s'endormir ou en train de s'endormir ! Et c'est bien ce que Monnerie écrit !

Ni fermer les volets, ni conduire un véhicule, ni s'amuser comme Sylvie, ni promener son chien, ni sortir prendre le frais ne sont des situations dans lesquelles on tente d'assoupir ses sens, et le fait de s'endormir n'implique aucunement d'être "assailli d'hallucinations". Il est ridicule de prétendre que tout témoin d'OVNI tente de s'endormir ou soit en train de s'endormir, et ridicule de prétendre que l'endormissement cause nécessairement un "assaut d'hallucinations."

Michel Monnerie veut alors illustrer le propos précédent par le cas du 26 septembre 1975 à 21 h 40 à Assevent, près de Maubeuge. Je veux suivre le fil de son exposé, je dois y glisser quelques remarques au passage.

Monnerie indique que "nous fûmes" avertis – lui mais qui d'autre - par un journaliste de la Voix du Nord les informant qu'une observation d'OVNI aurait été faite, récemment, avec de possibles photos. "Ils" se rendent à l'agence locale du journal et y rencontre "le" témoin qui attendait le développement de son film. Il y a une déception car il n'y avait strictement rien sur le négatif.

Le témoin a voulu "annuler l'affaire" puisqu'il lui manquait donc ce qu'il pensait en être les preuves photographiques.

Je note que ceci ne cadre pas trop bien avec une explication pas un canular. Qu'un farceur annonce avoir vu un OVNI et l'avoir photographié pour ensuite seulement découvrir en présence d'enquêteurs qu'il n'y a rien sur les photos n'est pas très logique. Ce n'est cependant pas non plus impossible.

Monnerie indique que c'est parce que le journaliste a insisté qu'il a accepté que son observation soit relatée dans le journal sous condition de respecter son anonymat.

Je note cette fois encore que le scénario du canular n'apparaît encore une fois guère logique.

Monnerie indique que ce témoin leur a refait son récit "Lundi après midi", "avec tous les détails souhaitables" et "nous allâmes sur place pour la reconstitution", indiquée avoir été fort poussée.

Monnerie indique que le second témoin ne put être auditionné de suite, car il travaillait à quelque deux cents kilomètres de chez lui pour une entreprise intérimaire, et ils ont pris rendez-vous avec lui pour le 30 septembre au soir dans un bar de Maubeuge, un "endroit anonyme."

Ce deuxième témoin semble être le témoin principal désigné comme Michel I..., ex-militaire de carrière de la Force Aérienne Belge dont il est alors officier de réserve, travaillant dans une entreprise de Boussois (Nord).

Le soir de l'observation, il recevait son ami, Patrick T. pour préparer une sortie du Model Club d'Assevent prévue pour le dimanche qui suivait.

Ce soir-là le ciel était dégagé localement avec quelques cirrus à 7000 mètres. Plus loin est ajouté que cette soirée, il y avait un vent du nord 8 nœuds, une pression 993 mb. Et une visibilité de 20 km.

Quand l'épouse de Michel I... reconduit Patrick T sur le pas de la porte à 21:40, celui-ci remarque vers le nord-est une luminosité anormale et la lui montre, et elle appelle Michel I. Tous, avec les enfants "voient que cela est net", la forme rappelle un cigare légèrement bombé sur le dessus et arrondi aux extrémités. C'est assez éloigné et le dessous n'est pas vu pour cause de configuration locale, indique Monnerie.

La taille est décrite comme immense, la couleur orange, c'est "non brillant, mais suffisamment lumineux pour accrocher immédiatement le regard."

Michel I..., qui "passe pour un incrédule" concernant les OVNIS, a proposé d'aller voir de plus près, a pris son appareil photo Zenit-E à tout hasard, sur lequel il reste quelques photos à faire. Un de ses fils lui a proposé de prendre sa carabine, il a refusé en riant, pensant qu'il pourra identifier la chose. Il veut emmener son chien qui est normalement très obéissant mais le chien refuse de monter et se met à hurler.

Michel I et Patrick T roulent ensuite en voiture, quittent la Nationale 359, traversent une cité, empruntent la Départementale D 136. Ils arrivent au lieu-dit "Ferme de l'Epinette" au croisement de deux routes vicinales, prennent la rue Moronval sur leur droite, s'arrêtent sur le côté droite du chemin.

Ils voient la chose au nord. Michel avance seul d'une dizaine de mètres dans un champ, il semble qu'il ait estimé que la chose est à 600 mètres, elle a toujours la forme d'un cigare orange vif baignant dans une luminosité orangée. Il revient à sa voiture pour tenter de régler son appareil photo, mais juge qu'il est encore trop loin pour prendre des photos valables, remonte dans sa voiture, fait marche arrière, revient au croisement, et "prend sur la droite vers l'aérodrome de la Salmagne." Arrivés à hauteur "du sentier à gauche," qui mène à un blockhaus en ruines, il constate des ratés du moteur, une baisse des phares baissent, et l'autoradio faiblit, ensuite "tout s'arrête."

Il débraie pour que la voiture continue sur sa lancée, ils arrivent "roue libre" dans "l a courbe" où il freine et s'arrête sur le bas-côté. Sans passer de la 3e vitesse au point mort, sans couper le contact, il descend vite de la voiture, appareil photo en main, et Patrick T le suit jusqu'à "la clôture."

J'interromps ici le récit donné par Monnerie, pour interpeller mon lecteur qui pourrait avoir oublié la thèse initiale: où est le "rêve éveillé" ?

Peut-on réellement dire qu'à ce moment, Michel I et Patrick T sont en train de tenter d'endormir leur sens pour gagner le sommeil du juste ?

Reprenons le fil des événements, avec un phénomène qui semble maintenant "bouger", ce qui est précisé être des "oscillations et mouvement giratoire."

Monnerie indique que des arbres ont servi de points de repère et "permettront d'avoir une idée de la taille" - il n'en donne pas l'idée à ce point.

Michel I n'arrive pas à voir les indications de la cellule de l'appareil photo, prend un cliché au jugé, puis convainc Patrick T de passer une clôture pour traverser une prairie et d'approcher une haute haie. Quand ils commencent à le faire, ils voient deux voitures arriver en sens contraire du leur, venant de la direction de l'aérodrome. Les phares de ces deux voitures s'éteignent ou sont déjà éteint, et les deux voitures s'arrêtent dans la même courbe. Elles ont semblé être une Renault 4L une Citroën Ami 6. Leurs conducteurs descendent et s'approchent vers la clôture, où ils s'arrêtent.

Pendant ce temps Michel et Patrick ont traversé la prairie et son arrivé devant la haie qui est haute mais a une trouée, Michel passe sous des barbelés et se retrouve dans une seconde prairie, devant le phénomène qui est maintenant indiqué être à quelque 300 mètres. Patrick ne veut plus du tout le suivre, Michel reprend une photo sans réglages adéquats.

Je note qu'il n'est pas indiqué si Patrick ne veut plus suivre parce que la chose serait maintenant bien plus proche et très effrayante, ou pour quelque autre raison qu'il aurait été utile de préciser. A noter également l'absence d'indication de taille angulaire à ce point du récit, rendant impossible de se faire une idée objective de la taille de la chose ou de la façon dont la distance et la taille ont changées depuis le départ de la maison. Il va de soi que la Lune ne changerait ni en taille ni en distance entre les trois positions d'observation: la maison, le bord de la prairie, l'autre côté de la haie.

Il est indiqué que Michel I à a ce moment-là décrit – et plus tard dessiné – la chose comme "un disque bombé dessus et dessous" - une forme de ballon de rugby en plus aplati en fait, et non un "disque" lorsque je regarde ce dessin - qui a sur sa tranche des sortes de hublots dégageant une intense lueur orange et tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. La chose oscille lentement, elle se tourne face aux témoins (quoi que cela puisse vouloir dire – était-elle alors ovoïde et non un disque ?) La luminosité des hublots teintait l'objet en orange moins vif et se propageait aux alentours, et la chose était totalement silencieuse.

Ils ont ensuite vu émerger du dessus de l'objet une chose qui se tortillait lentement; de teinte orange, de la forme d'un cône la pointe en bas et avec un dessus bombé. Le "disque gigantesque" paraissait matériel, mais ce cône semblait "moins palpable." Les témoin n'ont pas vu de partie manquante du gros objet qui pourraient être ce cône. Il est monté verticalement, lentement à une centaine de mètres d'altitude, puis est parti accomplir un circuit d'une durée de 10 mn vers la frontière belge, est revenu par l'autre côté à la verticale de l'objet, mais plus haut, à quelque 300 mètres, est descendu lentement et verticalement au-dessus du disque et l'a réincorporé "difficilement."

Après environ une minute, le "disque" a cessé d'osciller et d'être en rotation, ils n'en voyaient plus les hublots. Il s'est mis en mouvement, "lentement, majestueusement, mais avec une rapidité incroyable, il s'éleva en oblique dans le ciel, où il ne fut bientôt plus qu'un point lumineux." Michel I. avait encore pris des photos, terminant le film.

Ce départ s'est fait dans la direction de Jeumont au nord-est, sans bruit ni souffle, mais en laissant à l'emplacement originale une importante "fluorescence orangée qui était immobile, insensible à la moindre brise" mais s'est dissipée graduellement dans les 10 minutes qui ont suivi. Notons que le reste de la pellicule avait été utilisé pendant les phases d'évolution du phénomène.

Quand Michel et Patrick reviennent à leur voiture, ils la trouvent phares allumés, tableau de bord éclairé, autoradio en route, et moteur calé.

D'autres voitures étaient encore venus qui "étaient immobilisés aussi".

Les deux amis sont rentrés au domicile de Michel I à 22:05, on apercevait encore la fluorescence orangée, ensuite Patrick T. a repris sa voiture et est également rentré chez lui.

Il y a eu un troisième témoin éloigné entendu par les enquêteurs. Il a rapporté qu'il rentrait à son travail à 22:00 et dès son arrivée près de son domicile, proche de celui de Michel I, il a vu une luminosité anormale, dense, de grande taille, assez basse sur l'horizon, de couleur orange, bombée sur le dessus immobile, bien nette et découpée... Il a conclu "hâtivement à un... lever du soleil! (sic) et s'en désintéressa." Son épouse par contre n'a pas cru que c'était un lever de soleil, et il est (en conséquence ?) ressorti 5 minutes plus tard et a constaté que cela était toujours présent, aussi net et immobile, mais de volume moindre.

Ce témoin a assuré aux enquêteurs que ce n'était ni la lune, ni des reflets ou illuminations dus à des hauts-fourneaux, ce que Monnerie commente: "Nous laissons à ce dernier l'entière responsabilité de ses affirmations!"

Ajoutons que 22 h et 22 h 05 sont les heures où le témoin Michel I... allègue une fluorescence orangée qui se dissipe progressivement.

Suit une partie intitulée "Les tailles alléguées"

Les enquêteurs indiquent qu'ils se sont rendus à 2 reprises à 10 jours d'intervalle sur les lieux avec Michel I – donc sans Patrick T – et lui ont demandé à chaque reconstitution des repères représentant des tailles apparentes, qui ont chaque fois donné:

Depuis la maison de Michel I, une "teille réelle approximative de 200 m." confirmée par le troisième témoin. (Je note l'absence de taille angulaire ; il n'est pourtant pas possible de donner une taille réelle d'un objet distant de nature inconnue dont la distance est également inconnue, décrite juste comme éloignée !)

Depuis le point d'arrêt de la voiture, près de la Ferme de l'Epinette la taille est donnée comme de 210 mètres approximativement.

Au plus près – donc après le passage de Michel I. sous la haie, la taille est estimée comme 195 mètres environ.

L'épaisseur - sans doute s'agit-il de la hauteur – est donnée comme entre 15 et 20 mètres, et il est précisé que le cône qui s'est détaché avait une hauteur du même ordre.

L'altitude aurait été d'environ 30 mètres. Il est précisé que les lumières d'une cité lointaine ont pu être vue par-dessous la chose.

En une troisième partie est exposé qu'encore une autre témoin plus éloigné, Pierre H., a été trouvé, qu a indiqué:

"26 septembre 1975, de 21 h 50 à 22 h 10, RN 49 Maubeuge-Cousolre Circulation en voiture avec mon épouse dans le sens Cousolre vers Maubeuge. Un kilomètre environ avant le village de Cerfontaine (Nord) et sur la gauche, le ciel était d'un reflet rouge orange. Bas sur l'horizon, nous distinguions un grand cercle vertical rouge. Nous avons observé cela durant tout le trajet et sans y porter plus d'attention."

Les enquêteurs notent qu'astronomiquement parlant, cela correspond à la lune qui se levait à 21 h 41 en heure locale de Paris, et était à son 18e jour, en phase gibbeuse c'est-à-dire supérieure au demi-cercle, se levant nettement au nord-est. Egalement d'après le croquis de "ces personnes" - Croquis de Pierre H, confirmé par son épouse, probablement – il est conclu que c'était la Lune.

Les enquêteurs précisent que cette observation-là est cependant 10 minutes après celle d'Assevent, et qu'à Assevent ce ne pouvait pas être la Lune parce que la luminosité à décru au lieu de croître comme celle de la Lune qui se levait: "A Assevent donc il ne pouvait s'agir de l'observation directe de la lune, mais peut-être d'un effet associé..."

Suit une "audition de Patrick T", le second témoin principal. Celui-ci n'a pas pu être entendu tout de suite et a reçu les enquêteurs dans un bar de Maubeuge. Il raconte la même chose que Michel I, mais quand il en arrive à l'arrêt de la voiture près de la Ferme de l'Epinette, il est interrompu, et "pour des raisons que nous ne détaillerons pas, mais qui sont des pressions exercées à son encontre, il refusa de nous revoir ultérieurement..."

Il est ajouté que Patrick T ...n'a jamais montré d'intérêt pour les OVNIS, qu'il est renfermé et craintif, "on lui alloue des appréciations variées, bien pour les uns, sévèrement critiqué par les autres. Ses parents le suivent de près tout en tenant commerce. En fait, sur l'un comme sur l'autre, nous avons de sérieux doutes: le premier peut en avoir dit trop... et le second... pas assez!"

Il est ensuite question de recherches sur le terrain et de reconstitutions sur place qui n'amènent aucune découverte, d'une déviation de boussole de "près de 300 vers l'ouest, dans la première prairie". Les enquêteurs doivent s'éloigner d'une centaine de mètres de la prairie pour que leur boussole retrouve le Nord. Ils précisent que la situation magnétique de l'endroit avant l'observation ne leur est évidemment pas connue, que la borne balise VOR près du terrain de la Salmagne n'a montré aucune perturbation notée le soit de l'observation et que la Base Aérienne de Cambrai n'a rien remarqué non plus.

Plusieurs habitants de la région d' Assevent-Jeumont ont rapporté des perturbations sur leurs écrans de TV le soir de l'observation entre 21 h 30 et 22 h. Deux personnes sont citées de manière anonymisée, et les enquêteurs précisent: "Mais il ne faut pas omettre de citer les perturbations atmosphériques des 26 et 27 septembre puisqu'il y eut une tempête et des orages."

Un homme resté anonyme avait téléphoné à un journaliste qui avait relaté les faits dans son journal et lui avait confié des diapositive montrant quelque chose qu'il avait photographié ce soir-là, quand la chose est montée et s'est éloignée. Les enquêteurs notent: "Il semble qu'il y ait quelque chose de réellement photographié, mais quoi? Cela ne nous apprend rien; bien des explications sont possibles pour réaliser ce cliché."

Les enquêteurs donnent ensuite trois variantes d'explications, en se refusant à trancher: Soit tout est vrai, soit c'est partiellement vrai, soit c'est anormal mais identifiable.

Ils proposent un "effet optique à l'horizon, du au lever de la lune; effets de lueurs lunaires sur des nuages passant à l'horizon... Le témoin principal ayant brodé la suite de l'histoire. Mais il faut alors dissocier de cela le passage des "boules" orange entre 21 h 30 et 21h40."

Ils indiquent: "Nous n'avons pas voulu trancher parmi les solutions ci-dessus et pourtant l'une d'elles est la bonne! Trop de bruit pour une affaire qualifiée d'énorme, et cela à cause de l'intervention massive des moyens d'information qui furent néfastes: les portes se fermèrent. Nous avons sciemment omis nos opinions personnelles et notre sentiment sur cette affaire. Pour les recherches Ufologiques, c'est jusqu'ici un coup pour rien, ce C1S est inexploitable malgré l'enquête approfondie menée durant six mois."

C'est à ce point de la lecture que l'on apprend que ce qui précède n'est pas un écrit de Monnerie mais le rapport d'enquête de Jean-Marie Bigorne ! Il n'est pas possible de distinguer ou en commence la citation ; probablement commence-t-elle là où est indiqué "Troisième partie, péripéties de l'enquête"… Monnerie ajoute en note que cette enquête est selon lui "excellente". On pourrait également croire que la citation du texte de J.M. Bigoirne finit ici, mais il n'en est rien: la partie suivante sur l'opinion de Claude Poher fait toujours partie du rapport Bigorne.

J'ai retiré de cette enquête une partie qui est en fait un reflet de l'enquête de Gendarmerie, que je vais exposer maintenant. C'est dans l'enquête de Gendarmerie que l'affaire a une tournure assez différente de ce qui précède.

Ce sont les enquêteurs qui ont alerté la Gendarmerie dès le dimanche 28 septembre au matin, mais elle n'a réagi que beaucoup plus tard – aucune date n'est donnée – "et les moyens d'information avaient déjà fait leurs ravages."

Pierre H. a simplement confirmé aux gendarmes l'anomalie qu'il avait observée dans le ciel. Le quatrième témoin a raconté son observation de ce qu'il avait pensé être un lever du soleil (je rappelle que c'était à la tombée de la nuit !…)

Les gendarmes ont rencontré Michel I. à son domicile, il leur a donné les coordonnées de Patrick T.

Quand les gendarmes ont entendu Patrick T., il leur a raconté une histoire bien différente: il leur a dit que ce soir-là, il était simplement parti en voiture avec Michel I "afin de voir de plus près les lueurs dans le ciel émises par les hauts-fourneaux de Charleroi (Belgique), à 40 km à vol d'oiseau!"

Les enquêteurs ne cachent pas leur stupéfaction puisque cela n'a rien à voir avec ce qu'ils avaient entendu. Ils retrouvent plus tard Patrick T. au même bar de Maubeuge, et …

"Il répéta sa théorie de chasse aux lueurs des hauts fourneaux, et s'acharna à démolir point par point tout ce qu'avait avancé son ex-ami. Il conclut en rappelant qu'il ne fallait plus l'importuner avec cette histoire. Son acharnement et quelques mensonges flagrants rendaient son "contre-témoignage" aussi suspect!"

Ils le rencontrent une troisième fois, alors que l'affaire est tombée dans l'oubli, et cette fois il n'est plus question d'aller voir des hauts fourneaux à Charleroi: Patrick T revient au récit initial correspondant à ce que Michel I avait rapporté: "Il avait bien vu une masse lumineuse de la taille apparente indiquée dans le récit de son collègue, et décrite de la même manière. Ils étaient bien partis dans les conditions relatées. A la Ferme de l'Epinette, il remarqua que le phénomène avait 30 cm de diamètre à bout de bras, son éloignement étant d'un kilomètre environ, à une cinquantaine de mètres d'altitude. Ils seraient restés là un quart d'heure, pendant lequel la chose aurait bougé, rétrécissant de taille comme par éloignement, puis regrossissant progressivement."

Il refuse de témoigner au sujet de la suite – donc après qu'ils aient passé la haie – et affirme qu'ils seraient alors rentrés directement chez Michel I.

Il explique qu'il a fait une fausse déposition à la Gendarmerie parce que bien qu'il sache parfaitement que l'OVNI n'était pas les hauts fourneaux de Charleroi, cette solution avait été adoptée "par beaucoup", et "lui avait évité des désagréments prévisibles..."

Le texte de Monnerie semble exposer ensuite "L'Opinion de Claude Poher du CNES à Toulouse" Poher serait allé sur place prendre des mesures avec chacun des témoins, et trouve que la position de l'objet correspond assez à celle du lever de la lune, dans des conditions de réfraction exceptionnelles. Poher joint les données astronomiques de la Lune et conclut que l'affaire est une confusion, avec la Lune comme cause.

Tout ceci est à nouveau issu du rapport de J.M. Bigorne cité par Monnerie, qui semble n'avoir don écrit lui-même jusqu'ici que l'introduction assurant que les témoins d'OVNIS "rêvent éveillés"

C'est à ce point que Michel Monnerie reprend son propos personnel.

Il commence par indiquer que Claude Poher à raison, que l'explication est bien la Lune, et qu'il le sait parce qu'il connaît bien le Nord et a vu la Lune déformée en "véritable disque non-reconnaissable" par une réfraction "exceptionnelle, mais possible, dans ces régions humides."

Seulement les observateurs ont aussi raison, ils ont vu un OVNI! Il y a des accents qui ne trompent pas. Quelques phrases ont disparu entre le rapport original et l'imprimerie. Je vous les livre:

In parle ensuite de façon ambiguë de propos qui auraient disparu du rapport original (celui de J.M. Bigorne ?) et qu'il cite ainsi:

"Lorsqu'il virent émerger du dessus de l'objet, une chose qui semblait avoir des difficultés à sortir. Cela se tortillait, ou plutôt se "déhottait" lentement ; de la même teinte orange que l'objet, elle affectait, totalement sortie, la forme d'un cône, la pointe en bas, et le dessus bombé - comme un quartier de tarte, dira le témoin -. Alors, que le disque gigantesque semble bien matériel, le cône apparaît moins palpable, plus immatériel... il monte lentement à la verticale de l'objet, à quelque cent mètres d'altitude. Puis part accomplir un lent circuit d'une durée de dix minutes environ, vers la frontière belge. Un circuit qui le fait revenir de l'autre côté, à la verticale de l'objet, mais bien plus haut d'environ trois cents mètres. Mais toujours, il fut visible, et ce qui étonna, fut le fait que, malgré son éloignement graduel et son déplacement circulaire, il avait toujours la même taille apparente et ne semblait pas rapetisser, restant toujours de la taille initiale, celle de sa sortie...".

En ce qui me concerne, lorsque quelque chose ne change pas de taille apparente, il convient alors de réaliser que c'est l'éloignement qui est un interprétation erronée. Mais Monnerie veut montrer que les témoins ont "rêvé éveillé", et il considère donc que "le non-respect de la géométrie est courante dans le rêve" qu'il est "indubitable qu'à partir de cela [La Lune] les témoins" ont fait une observation d'OVNI qui serait une "rêve éveillé !"

Comme il existe – non sans raison – la possibilité d'un canular, Monnerie s'insurge ensuite; cela ne saurait être un canular, puisque c'est un "rêve éveillé":

"Au lieu de cela, on m'a fait remarquer que le principal témoin était peu recommandable. Ah bon! La moralité influe sur l'observation. Je n'aurais pas cru !"

Il se lance dans une série de propos outrés qui me sont incompréhensible:

"Si l'OVNI existe, faut-il être en état de grâce pour le voir? A ce moment-là il ne s'agit plus d'un objet, même extra-terrestre, mais d'une vision accordée aux purs. Il n'est plus objet de science alors! Que d'incohérences! Ainsi, le témoin crédible type peut être athée, à condition qu'il soit de formation supérieure, instruit, bon observateur, recommandable, etc.. Il me semble bien que ce témoin idéal, pur et dur, cadre dynamique avec costume de tweed et attaché-case, ou pilote au long cours n'est pas à l'abri du tout!"

Il explique en somme que ces gens ont vu la Lune, mais que leur inconscient que le conformisme refoule habituellement leur a joué un tour, refoulant "le rêve, l'étrange, le mysticisme, les Martiens," et que "s'il relâche un instant son attention," cet inconscient "sera bien heureux de lui jouer un bon tour en expédiant tout le refoulement sur le moindre petit point lumineux non-identifié du premier coup d'oeil. Si les Ufologues s'appuient sur son témoignage, je reste persuadé, et qui me contredira, que ce personnage rêve d'étrangler son P-D-G, et de bien des choses qui ne se racontent pas!"

Ces explications pour le moins décousue sont reprise ensuite en une conclusion plus compréhensible mais généralisée à presque toutes les observations: "Nous venons de constater que la plus grande partie des cas est due à des confusions simples, puis au déroulement d'un rêve éveillé provoqué par l'impossibilité d'identifier un objet qui devient le facteur déclenchant d'une explication non logique mais acceptable dans le cadre du mythe collectif."

En somme, on voit bien l'inutilité de la notion de rêve éveillé: il s'agit en réalité, si l'on accepte l'explication par la Lune, d'une confusion ordinaire: la Lune n'est pas reconnue comme étant la Lune. Elle est un "OVNI" - les témoins ont-ils réellement parlé de Martiens ou d'extraterrestres ? Où se trouve consignée leur interprétation ? Leur a-t-on seulement posé cette question ?

Dans la suite du commentaire, Monnerie continue simplement à faire comme si les témoins étaient en état de relâchement de l'attention – ce qui est d'évidence complètement faux. Il assure que "la méthode scientifique ne peut renier: unité, continuité. Pouvons-nous aller plus loin ?" et explique que "lorsqu'une personne, en état de relâchement des fonctions d'attention et de veille, fixe un objet, que se passe-t-il ? Vous avez trouvé: elle tombe en auto-hypnose."

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Cette page a été mise à jour le 17 septembre 2007.