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Les OVNIS dans la presse quotidienne:

Ufologie en France, 1973:

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Télégramme de Brest, 19 mars 1973.

400 participants à Quimper au premier Symposium National sur les Objets Volants Non Identifiés

Malgré la redoutable concurrence du « Dernier tango à Paris », le premier symposium national sur les objets volants non identifiés a rassemblé samedi soir à Quimper plus de quatre cents participants. La vérité nous oblige à dire que la salle de l'avenue de la Gare n'était pas moins pleine que celle de Toul-ar-Laer. Mais arrêtons-là le parallèle et revenons à nos soucoupes.

Précisons cependant que, le public était diversifié. Il allait de la minette minijupée dans la splendeur de ses vingt ans, au septuagénaire portant lunettes en passant par le jeune intellectuel barbu et par le quadragénaire profane et sceptique. On remarquait également dans la salle quelques membres des professions libérales - docteurs, pharmaciens -, souvent accompagnés de Madame.

Ce fut donc M. Sévère, secrétaire de la commission nationale de recherches qui ouvrit le feu. Il souligna d'entrée "l'étroit conformisme de notre société" qui ne "prête pas à ces problèmes l'attention qu'ils méritent. La plupart des physiciens sont réticents, bien que les O.V.N.I. se soient abondamment manifestés. Les Etats-Unis furent les premiers à se pencher sur le sujet mais constatant qu'il ne pouvait en aucun cas s'agir de prototypes mis au point par leurs adversaires terrestres, ils ne s'y intéressèrent plus.

"Le mystère demeure donc, déclare M. Sévère, malgré l'affirmation par plusieurs commissions scientifiques de la non-existence d'objets volants non identifiés".

M. René Fouère [Fouéré], qui lui succède au micro cite plusieurs astronomes. Sans être convaincus de l'existence des O.V.N.I., ceux-ci soulignent toutefois que si les soucoupes sont une réalité, "elles ne peuvent être que d'origine extraterrestre". Le débat, ou plutôt l'exposé de M. René Fouère [Fouéré], prenait sa véritable dimension.

Malheureusement, rien ne prouve jusqu'à présent le bien-fondé de telles thèses. Qu'importe après tout; n'est-ce pas limiter dangereusement l'avenir de la science que de prétendre que ce que nous ne pouvons pas expliquer actuellement n'existe pas? "Ne nous trouvons-nous pas là face à des réflexes hautement sécurisants et traditionalistes destinés à éviter toute remise en question fondamentale de nos schémas de pensée?". Les plus grands savants n'ont-ils pas été méconnus et, parfois même, Galilée en est la preuve, condamnés?

Puis Monsieur René Fouère [Fouéré] commente une vingtaine de cas d'apparitions de soucoupes et autres cigares volants. Non sans s'attarder fort logiquement davantage sur les atterrissages que sur les phénomènes célestes. Très persuasif, l'orateur ébranle les plus sceptiques, tant par sa modération que par les multiples détails étayant son exposé.

Questionné au sujet de sa passion pour les soucoupes volantes, il répond: "Je n'ai pas la passion des soucoupes volantes, mais j'ai la passion de la vérité et c'est la passion de la vérité qu'il faut avoir si l'on veut prouver l'existence des soucoupes volantes".

Après la présentation de nombreuses diapositives par M. Jean-Louis Becquereau et une courte discussion, la séance fut levée. Il était plus de minuit et demi. Les spécialistes se seront quittés sans parvenir à la moindre conclusion. Soyons honnêtes, ce n'était pas le but de ce colloque qui a un peu laissé les quimpérois sur leur faim. N'est-ce pas mieux ainsi?

La porte demeure donc ouverte à toutes les explications, à toutes les suppositions, à toutes les thèses. Au siècle de la compétitivité et de la concurrence à outrance, l'homme a encore besoin de merveilleux. Pour des raisons scientifiques, on peut penser que ces phénomènes sont le fait effectivement d'être extra-terrestres; et pour les mêmes motifs qu'il n'en est nullement question.

Puisque nous sommes en Bretagne, nous sommes parfaitement libres d'estimer que les lutins de nos grands-mères se sont motorisés. A moins que ce ne soient les saints qui abandonnent tout triomphalisme - ce en quoi ils ne font que se conformer à l'évolution de l'église - renoncent à leurs auréoles qui descendent du paradis en tournoyant...

Mais si vous ne croyez ni à la science, ni en Dieu, ni en votre province, consolez-vous en méditant la réplique d'un célèbre homme de lettres américain:

"La foi c'est quelque chose de magnifique, mais c'est dans le doute qu'est toute culture."

J. L. N.

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Cette page a été mise à jour le 28 novembre 2006.