Journaux 1950-1959 -> Documents -> AccueilCliquez!

This page in EnglishClick!

Les OVNIS dans la presse quotidienne:

La vague française de 1954 dans la presse:

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Nord-Eclair, Roubaix, Nord, France, pages 1 et 2, le 15 octobre 1954.

Voir le dossier du cas.

Scan.

La "soucoupe" de Lys
était-elle l'oeuvre
d'un plaisantin?

Scan.

Un ouvrier de Pecq (B.) a découvert
dans un champ un engin formé de
ballonnets et d'une montgolfière éclairée

S'agit-il de la "soucoupe volante"
aperçue dimanche par des Lyssois?

C'était dimanche dernier, dans la soirée... un certain nombre de gens étaient réunis dans la salle du café tenu par M. Fernand Risselin, 139, rue du Colisée, à Lys-lez-Lannoy. De quoi parlaient ces gens? De "Martiens", parbleu, de lumières dans la nuit, d'appareils mystérieux, de phénomènes atmosphériques.

Soudain, vers 20 h. 15, un homme entra précipitamment dans le café en criant:

- Venez voir, une soucoupe volante!

Une trentaine de consommateurs se précipitèrent dehors et assistèrent à un spectacle peu ordinaire. Dans le ciel, une boule orange venant de la direction de Lille et se dirigeant vers Leers-Nord (B.) s'enfla progressivement pour s'amenuiser ensuite aux fur et à mesure de sa course céleste.

Le phénomène - suivant les déclarations concordantes de plusieurs personnes - a duré plusieurs minutes.

Il ne pouvait s'agir là d'hallucination collective. De nombreuses personnes avaient vu - de leurs yeux vu - l'apparition mystérieuse. Le fait était indéniable: une soucoupe volante était passée par là...

Le lendemain matin, de bonne heure, le jeune Robert Helveinstein, qui habite avenue des Combattants, à Pecq (B.), se rendait à son travail au Service des eaux, à Estaimbourg, où il est magasinier.

L'attention du jeune homme fut attirée par un objet insolite, et volumineux, qui semblait voltiger dans les champs, à ras de terre.

- Tiens une soucoupe volante!

Intrigué le jeune homme s'approcha et trouva à ses pieds un étrange aérostat, si toutefois on peut donner ce nom à un assemblage hétéroclite de ficelles et de ballonnets. Le corps de l'appareil était constitué par une espèce de montgolfière, confectionnée avec du papier peint. A l'intérieur de la sphère on avait placé une pile sèche qui alimentait trois petites ampoules électriques, en usage pour l'éclairage des bicyclettes. Et pour soulever le tout on avait accroché tout autour une foule de ballonnets dont certains, ayant la forme de bonshommes, portaient la marque d'une grande fabrique de chaussures: PAPILLON-BONTE, 167, rue de Lannoy, à Roubaix.

Vraisemblablement l'engin avait tenu l'air toute la nuit. Les ampoules électriques luisaient encore faiblement et les ballonnets devenus flasques, ne soutenaient l'ensemble que difficilement, et ne parvenaient plus qu'à lui faire faire de petits bonds à ras du sol.

- C'est ça, une soucoupe volante! se dit le jeune homme, déçu.

Il ramassa l'engin, distribua en route les ballonnets aux gosses, et jeta dans un coin du service des eaux d'Estaimbourg ce qui restait de l'appareil.

Ainsi fit [sic, finit], piteusement, ce qui a pu être la "soucoupe volante" de Lys-lez-Lannoy...

Cette "soucoupe!", à coup sûr, est l'oeuvre d'un plaisantin qui aura voulu jouer un bon tour à ses concitoyens.

Evidemment, il n'est pas absolument prouvé que cette "soucoupe" est celle qui excita dimanche soir la curiosité de nombreux Lyssois. Mais la chose est vraisemblable. Nous croyons même savoir que ledit plaisantin aurait lâché deux aérostats identiques. L'autre, mal équilibré, serait tomber [sic, tombé] à proximité de son aire de départ, et aurait donc passé inaperçu.

Et il est certain que cette étrange construction, faiblement éclairée par les petite ampoules dont on l'avait muni devait frapper les imaginations, surtout à cette époque où l'on voit des "soucoupes" partout! D'autant plus que plusieurs des ballonnets qui assuraient sa sustentation - ceux des chaussures Papillon-Bonte - affectaient vaguement une forme humaine. Vus de loin, sous "l'obscure clarté des étoiles", ne devaient-il pas être aussitôt identifiés comme des Martiens? En se les procurant, on ne sait trop comment, le "constructeur" de la soucoupe savait ce qu'il faisait!

Est-ce à dire que toutes les "soucoupes" ne sont, comme celle-là, que le produit d'une mystification? Nous nous garderons bien de prendre position! Mais une conclusion s'impose, pourtant: soyons circonspect, et ne prenons pas immédiatement des vessies pour des lanternes, ni un ballon des chaussures "PAPILLONS-BONTE" pour un Martien!

Marcel LECLERCQ

Valid XHTML 1.0 Strict



 eMail  |  Début  |  Retour  |  Avance  |  Plan  |  Liste |  Accueil
Cette page a été mise à jour le 22 juin 2020.